CHAPITRE LXXX.

Pays Latin.


On nomme pays latin le quartier de la rue Saint-Jacques, de la montagne Sainte-Genevieve & de la rue de la Harpe : là sont les colleges de l’université, & l’on y voit monter & descendre une nuée de sorbonistes en soutane, de précepteurs en rabat, d’écoliers en droit, & d’étudians en chirurgie & en médecine : leur indigence nécessite leur vocation.

Quand la comédie françoise étoit dans le pays latin, le parterre étoit beaucoup mieux composé qu’il ne l’est aujourd’hui : ce parterre savoit former des acteurs ; ceux-ci, privés de l’utile censure que les étudians exerçoient, se pervertissent devant un parterre grossier, parce qu’on n’y voit plus que les courtauts de boutique de la rue Saint-Honoré, ou les petits commis de la douane & des fermes. Ainsi la perfection d’un art tient à des rapports presqu’insensibles & rarement apperçus.