CHAPITRE LIII.

Boulevards.


Cest une promenade vaste, magnifique, commode, qui ceint pour ainsi dire la ville : elle est de plus ouverte à tous les états, & infiniment peuplée de tout ce qui peut la rendre agréable & récréative : on s’y promene à pied, à cheval, en cabriolet ; & l’on peut placer les boulevards à côté de tout ce qu’il y a de plus beau à Paris.

Le boulevard du côté du midi est le moins fréquenté ; c’est néanmoins le plus salubre : on ne peut se lasser de l’admirer ; il est orné de quatre rangs d’arbres, avec une chaussée d’encaissement, (de cailloux ou de pavés) de vingt-quatre pieds de largeur, qui regne dans un contour de six mille quatre-vingt-trois toises. On ne voit de ces travaux superbement prolongés & utiles que dans une immense & riche capitale. Cette espece d’écharpe ou de ceinture est admirable ; mais elle renferme des objets pauvres, désagréables & mesquins.