Système de la nature. Classe première du règne animal, contenant les quadrupèdes vivipares & les cétacées/Ordre III. Les Bêtes fauves
ORDRE III.
GENRE XII.
I. Le Phoque ours marin. Phoca urſina.
Des oreilles externes.
Schreb. Saeugth. 3. p. 289. t. 82. Steller nov. act. Petrop. 2. p. 331. t. 15.
Il habite les côtes des mers du Kamtſchatka entre l’Aſie & la partie d’Amérique qui lui eſt voiſine, ſur-tout dans l’île de Bhering, dans la nouvelle Zeelande & les îles du nouvel-an.
Il nage très-impétueuſement ; les mâles ont pluſieurs femelles & vivent en troupes avec elles & leurs petits de deux ſexes au nombre de cent & vingt. Ils s’accouplent ſur le rivage, la femelle renverſée ſur le dos. Ils craignent peu l’homme ; ils mordent la pierre qu’on leur jette ; les vieux engraiſſent en leur retraite dans un doux repos. Ils ont leur rocher propre pour domicile, qu’ils ne quittent pas. Ils ſe font la guerre pour leurs femelles, leur demeure ; ſi l’un d’entr’eux ſuccombe, un autre vient à ſon aide, ſon adverſaire reçoit alors le même ſecours pour qu’ils ne ſoient deux contre un, & de cette manière ils ſe trouvent tous à la fin engagés au combat. Étant affligés, ils répandent des larmes en abondance, Steller.
II. Le Phoque loup-marin. Phoca leonina.
Tête crêtée antérieurement ; corps brun.
Schreb. Saeugth. 3. p. 297. t. 83. Anſon itin. 100. t. 100. Ellis Hudſon t. 6. f. 4. Pemetty voyag. 2. p. 40. t. 11. f. 1.
Il habite vers le pôle antarctique & ſur les côtes du Chili. Il a à la baſe du muſeau un tubercule couvert de poils, qu’il enfle comme une veſſie, & au moyen du quel il ſe couvre le devant de la tête à l’effet de la garantir des coups qu’on voudroit y porter. Il nage en troupe, il combat pour ſes femelles ; la nuit, un de la bande fait ſentinelle.
Le mâle a la levre ſupérieure ou le front muni d’une crête. Deux dents de la mâchoire inférieure un peu ſaillantes. Yeux grands. Mouſtaches blanches, annelées de rouge. Tous les pieds palmés, à cinq doigts, munis d’ongles implantés plus haut que leur ſommet ; ceux de derrière réunis en nageoire horizontale avec la queue interpoſée, qui eſt longue de deux pouces, & à doigt extérieur plus gros.
III. Le Phoque lion-marin. Phoca jubata.
Cuir garni d’une crinïere (dans le mâle).
Schreb. Saeugth. 3. p. 300, t. 83. B. Molina hiſt. nat. Chil. l. 4. p. 250. Steller nov. act. Petrop. 2. p. 360. Pemetty voy. 2. p. 47. t. 10.
Il habite la partie ſeptentrionale de la mer pacifique, la côte occidentale de l’Amérique, le rivage oriental des îles Falkland, du pays des Patagons, du Kamſchatka, ſur-tout autour des îles ſituées entre le Kamſchatka & l’Amérique & de celles qu’on nomme Kuriles.
Couleur d’un rouge bai, plus foncé dans le jeune animal, plus vif dans la femelle. Ce phoque eſt plus grand que le précédent ; ſa longueur eſt quelque fois de vingt-cinq pieds & ſon poids de cent-ſoixante livres. Il mugit comme le bœuf.
IV. Le Phoque veau-marin. Phoca vitulina.
Point d’oreilles externes, corps brun ; point de crinière.
Schreb. Saeugth. 3. p. 305. t. 84. Geſn. aquat. 702. Aldrov. piſc. 722. Jonſt piſc. 44. Dodart act. 191. t. 191. Raj. quad. 189. Steller nov. comm. Petrop. 2. p. 290. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 333. Rondel. piſc. p. 458. Belon poiſſ. p. 25. f. 26. Penn. br. Zool. I. p. 71. t. 48.
Il diffère par ſon nez plus large, ſes ongles plus longs, ſa couleur plus obſcure.
Il habite les lacs Baikal & Orom. Couleur argentée.
Ils habitent la mer du Nord, la mer pacifique & la mer Caſpienne. Ils dorment ſur un rocher à fleur d’eau ; les femelles font leurs petits ſur la glace, qu’ils percent pour en ſortir, à ce qu’on rapporte, par la chaleur de leur haleine, mais qu’ils ne ſauroient briſer pour y rentrer. Ils engraiſſent parmi les troupeaux de harengs ; tourmentés par les Goëlands, ils rejettent le poiſſon qu’ils ont avalé ; on les tue aiſément en les frappant ſur le nez. Oedman act. ſtokh. nov. ann. 1784. trim. 1. n. 10. fait mention de pluſieurs autres variétés de veaux-marins ; d’une, de couleur cendrée & de la groſſeur d’un bœuf, lorſqu’il a ſa taille ; d’une autre de couleur blanche ou perlée, toutes dormant ſous l’eau même ; d’une de couleur griſe, d’une de couleur noire, & d’une enfin plus petite, tachée.
Mouſtaches ondulées. Yeux munis d’une membrane clignotante, & à cryſtallin globuleux. Langue fourchue. On dit qu’ils ont le trou oval du cœur ouvert.
Deſcr. Anat. E. N. C. d. 1. a. 9. obs. 98. & d. 3. a. 7. app. 15.
V. Le Phoque moine. Phoca monachus.
Point d’oreilles externes ; dents inciſives au nombre de quatre à chaque mâchoire ; pieds antérieurs non diviſés ; pieds poſtérieurs onguiculés, à l’extrémité des doigts, en dehors de la membrane qui les joint.
Hermann. act. nat. ſcript. Berol. 4. p. 456. t. 12. 13.
Il habite dans la mer de Dalmatie.
(N’eſt-ce point le Phoque dépeint dans Buffon œuv. compl. 4o. v. VI. p. 292. pl. 45. ?)
VI. Le Phoque à croiſſant. Phoca groënlandica.
Point d’oreilles externes ; tête liſſe ;[1] corps gris, marqué d’un croiſſant noir ſur chacun des côtés.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 588. Egede groënl. f. p. 62. Cranz. groenl. p. 163. Penn. ſyn. n. 269. p. 242,
Il habite au Groenland & à l’île de terre neuve, ainſi qu’aux environs du Kamtſchatka.
VII. Le Phoque Neit-ſoak. Phoca hiſpida.
Point d’oreilles externes ; tête liſſe ; corps d’un brun-pâle, heriſſé de poils rudes.
Erxleben ſyſt. mamm. p. 589. Schreber Saeugth. 3. p. 312. t. 86. Müller Zool. dan. prodr. p. 8. Cranz groënl. p. 164.
Il habite au Groenland & au Labrador. Les habitans ſe font des habits de la peau.
VIII. Le Phoque à capuchon. Phoca criſtata.
Capuchon et peau ſur le devant de la tête (dans lequel il peut la renfoncer juſqu’aux yeux.) Corps gris.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 590. Egede groënl. p. 62. t. 6. Olaffen iſl. I. p. 283. Cranz groënl. I. p. 164. Penn. ſyn. n. 268. p. 342.
Il habite la partie méridionale du Groënland, l’occidentale de l’Iſlande & aux environs de terre neuve. Il eſt plus grand que les précédens. Peau couverte d’une laine courte denſe & noire, ſurmontée de poils blancs.
IX. Le Phoque Laktak. Phoca barbata.
Point d’oreilles externes ; tête liſſe ; corps noirâtre.
Müller Zool. dan. prodr. p. 8. Olaff. iſl. I. p. 260. Cranz groënl. I. p. 165. Steller nov. comm. petrop. 2. p. 290. Parſons act. angl. n. 469. p. 383. t. 1. f. 1. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 333. 343. œuv. compl. 4o. v. VI. p. 288. pl. 44.
Il habite aux environs de l’Écoſſe & de la partie la plus auſtrale du Groënland ; il eſt commun près de l’Iſlande.
La femelle met bas aux mois de Novembre & de Decembre des petits, qui ſont de couleur blanche. Peau denſe, couverte de poils noirâtres. Corps long de douze pieds.
X. Le Petit-phoque. Phoca puſilla.
Tête liſſe, un peu oreillée ; corps brun.
Schreb. Saeugth. 3. p. 314. t. 85. Bellon aq. p. 19. f. p. 21. Rondel. piſc. p. 453. Dampier voy. 1. p. 116. Ulloa voyag. 2. p. 2 ? 26 ? Aleſſ. quad. 4. t. 171. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 333. t. 53.
Il habite l’Ocean, la méditerranée, les côtes du Chili ; près l’île de Juan Fernandez. C’eſt le veau marin de Pline.
Le Phoca Porcina de Molina hiſt. nat. chil. a. IV. p. 248. n’eſt-il peut-être qu’une variété de cette eſpece ? Il differe par un muſeau plus allongé, par des oreilles plus apparentes & par ſes pieds à cinq doigts.
Les Phoques en général ſont mal-propres, curieux, courageux, âpres au combat ; ils s’apprivoiſent ; ils font polygames ; leur chair eſt ſucculente, tendre ; leur graiſſe & leur cuir ſont utiles ; ils habitent les eaux, & y plongent. Ils marchent avec peine par rapport à la brièveté des pieds antérieurs, & la réunion des pieds poſtérieurs. Ils ſe nourrirent de poiſſons & d’autres animaux marins. Le ſee-ape de Pennant quad. 356. paroît-être du genre des Phoques.
GENRE XIII.
I. Le Chien domeſtique. Canis familiaris.
Queue recourbée (du côté gauche.)
Faun. ſuec. 5. amœn. acad. 4. p. 43. t. 1. f. 1. Geſn. quad. 91. Aldrov. dig. 482. Jonſt. quad. 122. Raj. quad. 176.
Le Chien habite le plus ſouvent avec l’homme ; il s’eſt quelquefois enfui ſpontanément. Eſt-il naturaliſé dans l’Inde ?
Il mange de la viande, des cadavres, des végétaux farineux, pas ordinairement des legumes. Il digere les os, ſe purge par le vomiſſement au moyen du chien-dent, n’enfouit pas ſes excremens. Il boit en lappant, piſſe de côté en levant la jambe, ſouvent cent fois de ſuite avec un compagnon, flaire l’anus d’un autre chien ; il a l’odorat excellent, ſon nez eſt humide ; il court obliquement, marche ſur ſes doigts, ne ſue guere ; ayant chaud, il tire la langue, il tourne pluſieurs fois autour de l’endroit où il veut ſe coucher ; il rêve en dormant & s’éveille au moindre bruit. Il eſt cruel à ſes rivaux ; la femelle en chaleur ſe laiſſe couvrir par pluſieurs. Ils ſont joints enſemble dans l’accouplement ſans ſe pouvoir ſéparer (même après la conſommation de l’acte de la génération, & tant que l’état d’érection & de gonflement ſubſiſte.) La geſtation dure pendant ſoixante trois jours, la portée eſt ſouvent de quatre à huit petits, les mâles tenant pour la plûpart du pere & les femelles de la mere. C’eſt le plus fidèle des animaux, il ſéjourne avec l’homme, careſſe ſon maître à ſon arrivée, ne lui tient point rancune de ſes châtimens, le précéde en route, le regarde afin de connoître le chemin qu’il doit prendre ; il eſt docile, cherche ce qu’on lui dit avoir perdu, veille la nuit, annonce les étrangers, les ſurvenans ; garde les denrées, éloigne les beſtiaux des champs, force les cerfs ; préſerve les bœufs, les brébis des bêtes féroces, retient les lions, chaſſe les bêtes fauves, arrête aux canards, fait entrer le gibier dans le filet en rampant & faiſant de petits ſauts, rapporte ce que le chaſſeur a tué ſans ſe l’approprier ; il tourne la broche en France, & tire la voiture en Siberie. Il mendie à la table ; ayant derobé quelque choſe, il craint & tient la queue baſſe ; il mange avec envie ; il eſt le maître chez ſoi ; il aboye les inconnus ſans même qu’ils lui faſſent injure ; il eſt ennemi des mendians. Il ſoulage la goutte, les plaies, les ulcères en les lêchant. Il hurle au ſon de la muſique, mord la pierre qu’on lui jette ; il eſt malade & pue à l’approche de l’orage. Il a le ver ſolitaire ; communique la rage, devient aveugle dans la vieilleſſe & ſe ronge la queue. Il jette les hauts cris ſi on lui frotte la queue avec de l’huile empyreumatique. Il eſt ſouvent atteint de gonorrhée ; les mahomêtans le déteſtent. Il eſt la victime ordinaire des anatomiſtes pour la circulation, la transfuſion du ſang, l’obſervation des vaiſſeaux lactés, la ſection du nerf, &c. ainſi que des medecins pour l’eſſai des poiſons. Tête carinée à ſon ſommet. Levre inférieure cachée, à côtés dentés, nus. Mouſtaches en cinq ou ſix rangs. Narines en forme de croiſſant à ſinus recourbés en dehors. Bord ſupérieur de la baſe des oreilles reflechi, le bord poſtérieur doublé, l’antérieur trilobe. Sept verrues pileuſes ſur la face. Sutures de la peau, au nombre de huit, ſavoir au cou, au ſternum, aux coudes, au ventre, aux yeux, aux lombes, aux oreilles, & à l’anus. Dix mamelles, dont quatre ſur la poitrine. Pieds un peu palmés.
II. Le Loup commun. Canis lupus.
Queue courbée en en-bas.
Faun. ſuec. 6. Schreb. Saeugth. 3. p. 346. pl. 88. Briſſ. quad. p. 170. Geſn. quad. 634. Aldrov. dig. 144. jonſt. quad. 89. Raj. quad. 173. Buff. hiſt. nat. 7. p. 39. pl. I. Penn. Brit. Zool. 1. p. 61. t. 1. Ridinger Thiere t. 21.
Il habite dans les forêts, même les plus froides, de l’Amérique Septentrionale, de l’Aſie, de l’Afrique & ſurtout de l’Europe. L’eſpece en eſt détruite en Angleterre dès l’année 800. Il marche en troupe, tue les beſtiaux, les chevaux, les cochons, les chiens. Très-ſoupçonneux dans les bois, il n’y oſe guere rien entreprendre. Il s’éloigne d’une corde tendue, n’entre point dans une porte, mais franchit une haye, & ne ſouffre pas le ſon du cor ; il a l’ouie & l’odorat excellens ; il s’accouple en Janvier ; la femelle porte pendant dix ſemaines, & met-bas cinq à neuf louvetaux, qui naiſſent les yeux fermés. Il eſt adulte à trois ans & parvient à l’age de quinze à vingt ans. Preſſé par la faim & le froid, il attaque l’homme & même ſa propre eſpece ; il ſupporte longtems la diſette ; il marche à ongles retirés, flechit aiſément le cou, hurle pendant la nuit ; le Lichen vert-jaune le fait mourir. Faun. ſuec. 1129. Strom. fondm. 391.
III. Le Loup du Mexique. Canis mexicanus.
Queue écartée, liſſe ; corps cendré, varié de bandes brunes & de taches fauves.
Briſſ. quad. 237. Seb. muſ. I. p. 68. t. 42. f. 2. Hernand. Mex. {p. 479. Fernand. nov. hiſp. 7. Buff. hiſt. nat. XV. p. 49.
Il habite les contrées les plus chaudes du Mexique (ou plutôt de la nouvelle Eſpagne.)
Corps cendré, à bandes brunes. Des taches fauves ſur le front, le cou, la poitrine, le ventre, la queue.
IV. Le Thoüs. Canis thous.
Queue écartée, liſſe ; corps grisâtre, blanc en deſſous.
Il habite à Surinam.
Corps gris, entièrement blanc en deſſous ; de la taille d’un gros chat. Oreilles de la couleur du corps, droites. Verrue au deſſus des yeux, ſur les joues, ſous la gorge. Langue ciliée ſur les côtés.
V. L’Hyène. Canis hyæna.
Queue droite ; poils de la nuque redreſſés ; oreilles nues ; pieds à quatre doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 371. t. 96. Miller on Various ſubj. ; t. 19. a. Kaempfer amœn. exot. p. 411. t. 407. f. 4. Bellon aquat. 33. t. 34. Jonſt. quad. t. 57. Geſner Thierb. p. 359. Briſſ. quad. p. 169. Buff. hiſt. nat. V. p. 268. pl. 25. Penn. ſyn. p. 161. n. 118. Ridinger allerl. Thier. t. 37.
Cet animal habite dans l’Orient ; en Perſe ; en Afrique ; même dans ſa partie méridionale. Il creuſe la terre ou vit dans les cavernes des montagnes. Il peut ſe paſſer longtems de nourriture : il exerce ſa férocité, même ſur les cadavres humains qu’il déterre, & les cimetieres éprouvent ſouvent ſes ravages ; ce qu’il mord dans ſa colere il le tient avec fureur, & ne le lâche qu’avec la vie ; il tombe d’autant plus aiſément ſous les coups du chaſſeur.
Il eſt de la grandeur du cochon, & a la face du ſanglier.
Poils du dos preſque de la longueur d’un empan, dreſſés, terminés de noir. Yeux aſſez rapprochés du muſeau. Oreilles nues. Queue le plus ſouvent variée d’anneaux noirâtres. Rayes tranſverſales ſur le corps, brunes & noires, s’étendant du dos au ventre. On devroit peut-être ranger l’Hyène dans le genre de l’ours ou du blaireau, ſurtout parce que comme ce dernier elle a entre l’anus & la queue une poche remplie d’une excrétion fetide.
VI. L’Hyène tigrée. Canis crocuta.
Queue droite ; corps taché de noir ; pieds à quatre doigts.
Erxleben hiſt. Mamm. p. 578. Ludolf Aeth. L. 1. c. 10. n. 50. Barbot guin. p. 486. Boffin guin. p. 291. Penn. ſyn. quad. p. 162. n. 119. t. 17. f. 2.
Elle habite en Guinée, en Éthiopie, au cap de bonne Eſpérance, dans les cavités des terres & des rochers. Elle ſe jette de nuit ſur les moutons, fouille les tombeaux, devore les cadavres & aſſaillit même l’homme. Sa voix eſt terrible.
Face & deſſus de la tête de couleur noire. Criniere courte, noire. Corps vêtu de poils courts, doux, d’un rouge brun comme les membres, mais marqué de taches rondes & noires. Queue courte, noire, velue.
VII. Le Chacal-adive. Canis aureus.
Queue droite ; corps d’un fauve-pâle.
Schreb. Saeugth. 3. p. 365. t. 94. Briſſ. quad. p. 171. Kaempfer amœn. exot. p. 413. t. 407. f. 3. Raj. quad. p. 174. Klein quad. p. 70. Valent. muſ. 452. t. 452. Bellon obſ. p. 160. Buff hiſt. nat. XIII. p. 255. Voſmaer deſcript. Amſt. 1773. ſ. g. Gmelin it. ruſſ. 3. p. 80. t. 13. & Guldenſted. nov. comm. petrop. 20. p. 449. ſq. t. 10.
Il habite dans les régions les plus chaudes de l’Aſie, & en Barbarie ; c’eſt le Thos d’Ariſtote & d’Aelien, le Thoes de Pline.
Il ſe cache pendant le jour dans les montagnes & les bois ; de nuit il marche par troupe d’environ deux cents ; il eſt enclin à la rapine ; il a l’allure lente & va la tête baiſſée, mais dès qu’il apperçoit ſa proie il s’élance & court très-vîte ; il n’attaque guère les hommes faits, mais ſe jette ſur les enfans ; il ſe nourrit de petits animaux, d’oiſeaux, de diverſes mangeailles, de fruits, de racines, même de cadavres qu’il deterre. Il s’accouple au printems, à la manière des chiens ; la femelle porte l’eſpace d’un mois & met bas cinq à huit petits ; il s’apprivoiſe très-bien ; il ſent le muſc. Au cri nocturne de l’un, les autres répondent au loin, le ſon ſe promenant ainſi de diſtance en diſtance. C’eſt un vilain hurlement, ſemblable à des gemiſſemens, entrecoupés d’aboyemens. On dit qu’il chaſſe les bêtes fauves en aboyant ; qu’à ce bruit d’autres adives ſe raſſemblent en troupe & pourſuivent auſſi la bête lancée, juſqu’au moment qu’un lion ou un tigre ſortant de ſa retraite, la terraſſe, la dévore & ſe raſſaſie de ſa proie à l’aſpect de ces animaux chaſſeurs (qui apparemment attendent ſon départ pour ſe partager les reſtes de ſa table).
Cet animal eſt-il le chien ſauvage ?
VIII. Le Chacal du Cap de Bonne Eſpérance. Canis meſomelas.
Queue droite ; corps ferrugineux, bande dorſale noire.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 574. Schreb. Saeugth. 3. p. 370. t. 95. Kolbe cap. bon. ſp. p. 150. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 268.
Il eſt commun au Cap de Bonne Eſpérance.
Il a la face du renard ; ſa longueur eſt de deux pieds trois quart, celle de ſa queue eſt d’un pied.
IX. Le Loup noir. Canis lycaon.
Queue droite ; corps entièrement noir.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 560. Schreb. Saeugth. 3. p. 353. t. 89. Mill. on var. ſubj. t. 19. B. Scheff. Lapon. p. 340. Steller Kamtſchatk. p. 124. Buff. hiſt. nat. IX. p. 362. pl. 41. Penn. ſyn. p. 152. n. 112. aleſſ. quad. I. t. 24.
Il habite dans les regions les plus froides d’Europe, d’Aſie & d’Amérique. C’eſt le plus ruſé des loups ; il reſſemble aſſez à l’eſpece commune, & ſa taille eſt moyenne entre celle du loup vulgaire & celle du renard ; ſa couleur eſt toute noire quoique cependant elle varie quelquefois en grisâtre, ou à ſommet des poils d’un blanc argenté. Sa fourrure eſt très-précieuſe.
X. Le Renard commun. Canis vulpes.
Queue droite, à extrêmité blanche.
Schreb. Saeugth. 3. p. 354. t. 90. Geſn. quad. 966. Aldrov. dig. 195. Jonſt. quad. 82. Raj. quad. 177. Buff hiſt. nat. VII. p. 75. pl. 6. Ridinger jagdbare Thiere t. 14.
Il habite en Europe, en Aſie, en Afrique, en Amérique au royaume du Chili. C’eſt un animal fin & ruſé ; il ſe creuſe des terriers, exerce ſa cruauté ſur les agneaux, les oies, les poules, les petits oiſeaux ; mais n’en veut pas aux oiſeaux de proie. Il mange les excremens des animaux ; engraiſſe en ſe nourriſſant de raiſins, cherche ſa proie au loin, ne la trouvant pas aiſément dans le terrein qu’il occupe ; il glapit de nuit dans le tems du rut ; l’exploſion d’une arme à feu & l’odeur de la poudre le font fuir ; la fumée l’éloigne auſſi.
Corps fauve, rarement blanc ; pieds de devant & bout des oreilles noirs ; elles ſont droites. Levres blanches. Il exhale une odeur ambrée en deſſus de la baſe de la queue.
XI. Le Renard charbonnier. Canis alopex.
Queue droite, à extrémité noire.
Schreb. Saeugth. 3. p. 358. t. 91. Geſn. quad. p. 967. Buff. hiſt. nat. VII. p. 82. Penn. ſyn. p. 153. d.
Il habite en Europe, en Aſie, en Amérique au royaume du Chili,
Il eſt moins commun que le précédent, plus petit, d’une couleur plus obſcure ; du reſte lui eſt aſſez ſemblable.
XII. Le Corſac. Canis corſac.
Queue droite, fauve, noire à ſa baſe & à ſon ſommet.
Syſt. nat. 12. app. 3. p. 23. Schreb. Saeugth. 3. p. 359. t. 91. B. Rytſchkow Orenb. I. p. 232. Pallas neue nord Beytr. I. 29.
Il eſt très-commun dans le grand déſert qui s’étend du fleuve Ural juſqu’à l’Irtis, il détruit les oiſeaux ; il ſent mauvais ; il aboie & hurle. Sa tête eſt plus petite que celle du renard commun, auquel d’ailleurs, il reſſemble.
XIII. Le Karagan. Canis Karagan.
Queue droite ; corps gris ; oreilles noires.
Pall. it. I. p. 199. 234.
Il habite les déſerts des Kalmoucs & des Kirgiſes.
XIV. Le Renard gris. Canis cinereo-argenteus.
Queue droite ; corps cendré, côtés du cou fauves.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 567. Schreb. Saeugth. 3. p. 360. t. 92. A.
Il habite dans l’Amérique Septentrionale. Il eſt plus petit que le renard commun.
XV. Le Renard de Virginie. Canis virginianus.
Queue droite ; corps d’un cendré blanchâtre.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 567. Schreb. Saeugth. 3. p. 361. t. 92. B. Briſſ. quad. p. 174. Klein. quad. p. 71. Catesb. Car. 2. p. 78. t. 78.
Il habite dans la Caroline & les autres régions tempérées de l’Amérique Septentrionale ; il ſe tient dans le creux des arbres. On l’apprivoiſe aiſément.
XVI. L’Iſatis. Canis lagopus.
Queue droite, pieds de devant & de derriere couverts d’un poil épais.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 568. ſyſt. nat. 12. p. 59. Schreb. Saeugth. 3. p. 362. t. 93. Briſſ. quad. p. 174. Kaſm. bahus. 236. Gmelin. nov. comm. petrop. 5. 1760. p. 358. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 72. Penn. ſyn. quad. p. 155. t. 17. f. 1. Faun. ſuec. 14.
Il eſt très-commun aux environs de toute la mer Glaciale, auſſi dans le Nord de l’Amérique, même au Chili. Il ne ſe tient point dans les bois, mais ſur les montagnes pelées, dans des terriers ; il vit de rats, d’oies, & ce n’eſt que tourmenté par la faim qu’il ſe nourrit de baies & d’animaux teſtacés. Il aboie comme le renard commun, mais n’a point ſa mauvaiſe odeur ; la femelle porte pendant neuf ſemaines. La fourrure de cet animal eſt ſuperbe. (Il y en a de blancs, de bleus-cendrés, de fauves avec une croix noire ſur le dos, & qu’on nomme renards croiſés ; Briſſ. amm. p. 241. n. 6. d’autres à queue droite, longue, & à ſommet liſſe de la couleur du corps. Mol. hiſt. nat. Chil. I. 4. p. 259. ne ſont-ce que des variétés ?)
XVII. Le Fennec. Canis cerdo.
Queue droite ; corps pâle ; (d’un blanc mêlé d’un peu de gris & de fauve-clair ;) oreilles couleur de roſe, droites, très longues.[2]
Skioldebrand. act. ac. ſuec. ad. ann. 1777. trim. 3. art. 7. t. 6. Buff. œuv. compl. 4o. v. 5. p. 522. pl. 70.
Il habite le grand déſert du Zaara en Afrique.
Il eſt plus petit que les autres eſpeces de ce genre, court très-vite, grimpe les arbres, ſe nourrit de ſauterelles & d’autres inſectes. Il aboie comme un jeune chien. Eſt-il véritablement de ce genre ?
Le genre chien eſt vorace, déchire en mordant, ne grimpe point, il eſt léger à la courſe ; la femelle met-bas pluſieurs petits, elle a ordinairement dix mamelles, quatre ſur la poitrine, ſix ſur le ventre. Deſſus de la tête plane, muſeau aſſez mince. Tronc plus épais antérieurement. Penis noueux. Pieds de devant à cinq doigts, les hyènes exceptées qui n’en ont que quatre, ceux de derriere à quatre doigts, munis chacun d’un ongle long, un peu courbé, non retractible. Les chats, les phoques, les ours, les belettes ont cinq doigts à tous les pieds.
GENRE XIV.
I. Le Lion. Felis leo.
Queue longue (terminée par un floccon) ; pélage d’un rouge bai.
Schreb. Saeugth. 3. p. 576. t. 97. A. B. ſyſt. nat. 6. p. 4. n. 1. Briſſ. quad. p. 194. Geſn. quad. 572. Ald. dig. 2. Jonſt. quad. 72. Dodart ad. 1. t. 1. & 7. t. 7. Raj. quad. 162. Buff. hiſt. nat. IX. p. 1. pl. 1. 2.
Il habite en Afrique, ſurtout dans ſa partie intérieure, plus rarement dans les déſerts de la Perſe, de l’Inde, du Japon ; il ſe trouvoit auſſi anciennement dans les autres parties chaudes de l’Aſie, en Paleſtine, en Armenie, en Thrace.
Il eſt pareſſeux ; ayant faim, il ſe jette ſur les chevaux & d’autres grands animaux, mais ce n’eſt que dans un grand beſoin qu’il aſſaillit l’homme ; il a peur de la flamme ; les chiens le chaſſent & le forcent ;[3] on peut l’apprivoiſer dans ſa jeuneſſe ; il piſſe en arrière. Son rugiſſement eſt horrible, formé au moyen des anneaux, entiers, embriqués, de la trachée artère. Il dort dans quelque endroit expoſé au ſoleil & abrité du vent ; il mange pour deux ou trois jours ; il eſt adroit ; ſa démarche eſt lente, il s’élance ſur ſa proie par un ſaut ; il a l’haleine fétide, l’odorat aſſez foible. Les Africains mangent de ſa chair. Pelage d’un jaune-roux, quelquefois plus foncé. Tête groſſe, arrondie. Front quarré. Yeux très-grands. Levres pendantes. Cœur très ample. Le mâle eſt d’un quart plus grand que la femelle, ſa longueur paſſe quelquefois huit pieds. Poitrine (& deſſous du corps) hériſſés de long poils ; côtés de la tête & du cou garnis d’une crinière de poils jaunâtres tirant ſur le brun, pendants de deux côtés & longs d’environ deux pieds (le mâle) ; les autres poils du corps courts & ſerrés ; queue terminée par un floccon.
II. Le Tigre. Felis tigris.
Queue longue ; toutes les taches du corps en forme de bandes ou rayures.
Schreb. Saeugth. 3. p. 381. t. 98. Briſſ. quad. p. 195. Ludolf. hiſt. æthiop. comm. p. 151. Geſn. quad. 936. Aldo. dig. 101. Jonſt. quad. p. 84. t. 54. Bont. jar. p. 53. Buff. hiſt. nat. IX. p. 129. pl. 9.
Il habite dans la partie la plus chaude d’Aſie ; ainſi qu’en Chine & au Japon, en Armenie ſur le mont Ararath ; & ſe tient dans les bois & les brouſſailles, principalement près des rivières ; c’eſt un animal très-ruſé, très-cruel, très-fort, fétide, & d’une vélocité redoutable. Très-dangereux à l’homme, il porte ſes ravages au loin parmi les Indiens ; il exerce ſa férocité innée, quoiqu’apprivoiſé dès ſa naiſſance, ſitôt qu’il peut ſe délivrer de ſes chaines. Le mâle égorge même ſes propres petits. On en a vu terraſſer un lion. Il s’élance par un ſaut ſur ſa proie qu’il attend au paſſage. Cette ſuperbe bête ſauvage eſt preſque de la grandeur du lion & marquée de rayures tranſverſales.
III. La Panthère. Felis pardus.
Queue longue ; taches ſupérieures du corps orbiculées, les inférieures en forme de rayures.
Schreb. Saeugth. 3. p. 384. t. 99. Briſſ. quad. p. 194. Geſn. quad. p. 824. Raj. ſyn. p. 166. Ludolf. hiſt. æth. comm. p. 51. Buff. hiſt. nat. IX. p. 151. pl. 11. 12.
Elle habite en Afrique & dans la partie la plus chaude de l’Aſie ; ſa longueur ſans y comprendre la queue eſt de cinq à ſix pieds ; elle n’eſt point dangereuſe à l’homme, à moins qu’il ne l’irrite ; elle entre de nuit dans les maiſons & y fait ſa proie des chats. Elle reſſemble d’ailleurs au tigre pour l’induſtrie & la manière de chaſſer.
IV. L’Once. Felis uncia.
Queue longue ; corps blanchâtre, à taches irrégulières noires.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 508. Schreb. Saeugth. 3. p. 386. t. 100. Buff. hiſt. nat. IX. p. 151. pl. 13.
Il habite dans le Nord de l’Afrique, en Perſe, en Hircanie, en Chine ; c’eſt la Panthère de Pline ; il eſt plus doux que les précédens, & on l’apprivoiſe au point qu’on s’en ſert pour la chaſſe ; il eſt auſſi plus petit, puiſque la longueur de ſon corps ne paſſe point trois pieds & demi.
V. Le Léopard. Felis leopardus.
Queue médiocre ;[4] corps brun à taches noires un peu réunies.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 509. n. 5. Schreb. Saeugth. 3. p. 387. t. 101. Caj. op. p. 42. Geſn. quad. p. 825. Buff. hiſt. nat. IX. p. 151. pl. 14.
Il habite en Afrique, ſurtout dans ſa partie occidentale ; il n’eſt guère plus grand que l’once & lui reſſemble par ſes mœurs. Les Hottentots mangent de ſa chair.
VI. Le Jaguar. Felis onca.
Queue médiocre ; corps jaunâtre, taché en forme d’yeux noirs, arrondis-anguleux, jaunes dans leur milieu.
Schreb. Saeugth. 3. p. 388. t. 102. Briſſ. quad. p. 196. Brown. nat. hiſt. of. jamaïc. p. 485. Raj. ſyn. p. 168. Hernand. mex. p. 498. Marcgr. bras. p. 235. Piſ. ind. p. 103. Perr. anim. 3. p. 287.
Il habite dans toute l’Amérique méridionale, juſqu’au Mexique. Il reſſemble au tigre par la férocité & les mœurs, mais non par le courage ; il eſt plus petit que les précédens ; il guette ſa proie & l’atteint en trois ſauts, ſaiſit un cheval par les épaules, ſe rend maître d’un animal trois fois plus grand que lui, eſt avide de ſang humain, s’il l’a une fois goûté. On dit qu’il attaque de préférence un negre, enſuite un Européen, & en dernier lieu un Américain ; il ſe nourrit auſſi de poiſſon ; c’eſt l’ennemi du crocodile ; il fuit la flamme.
Pélage jaunâtre marqué de taches en forme d’yeux, de couleur noire, ayant ſouvent dans leur milieu une ou deux taches noires en guiſe de prunelle. Ventre blanc, taché de noir ; jambes auſſi marquées de taches, mais qui ſont plus petites. Queue une fois plus courte que le corps, à taches longues également de couleur noire. Le Guigna des Chinois, dont la queue eſt longue & dont toutes les taches ſont orbiculaires, eſt-il une variété de celui-ci ?
VII. L’Ocelot. Felis pardalis.
Queue longue ; taches ſupérieures du corps en forme de bandes, les inférieures orbiculées.
Schreb. Saeugth. 3. p. 390. t. 103. Briſſ. quad. p. 199. Klein. quad. p. 78. Hernand. mex. p. 512. Raj. quad. 169. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 239. pl. 35. 36. Penn. ſyn. p. 177. n. 128.
Il habite les parties les plus chaudes de l’Amérique, particulierement dans la Terre-ferme, en Californie, & dans la nouvelle Eſpagne ; il grimpe ſur un arbre dès qu’il apperçoit un chien, craint l’homme, eſt au reſte féroce & ne s’apprivoiſe pas. On dit qu’il ſurprend les ſinges aux pieges qu’il leur tend.
Il eſt de la taille du blaireau ; brun en deſſus, blanchâtre en deſſous, des lignes & des points noirs ſont répandus longitudinalement ſur tout le corps, mais il n’y a que des points ſur le ventre & ſur les jambes ; les côtés ſont peints de lignes plus larges, blanches & brunes. Oreilles courtes bifides en leur bord, non ſurmontées de pinceaux de poils. Cinq doigts aux pieds de devant, quatre à ceux de derrière. Queue à taches ou ligues verticillées, de la proportion de celle du chat. Quatre rangs de mouſtaches, formées de trois à cinq ſoies dans chaque rang, de couleur blanche, noires à leur baſe & de la longueur de la tête.
VIII. Le Guépard. Felis jubata.
Queue médiocre ; pélage fauve, parſemé de taches noires ; cou garni d’une criniere.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 510. Schreb. Saeugth. 3. p. 392. t. 105. Briſſ. anim. p. 271. n. 10. Kolbe Vorgeb. p. 171. t. 6. f. 5. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 249. 254. Penn. ſyn. p. 174. h. 125. t. 18. f. 1.
Il habite dans l’Afrique méridionale & dans l’Inde. On l’apprivoiſe & on le dreſſe pour l’uſage de la chaſſe.
IX. Le Jaguarète. Felis diſcolor.
Queue longue ; pélage pour la plus grande partie de couleur noire.
Schreb. Saeugth. 3. p. 393. t.104. B. Erxleb. ſyſt. mamm. p. 512. n. 8. Margr. braſ. p. 235. Piſ. ind. p. 103. Raj. quad. p. 169. des Marchais voy. 3. p. 300. Penn. ſyn. p. 180. n. 130. t. 18. f. 2.
Il habite dans l’Amérique méridionale ; il eſt robuſte & cruel. Sa taille eſt celle d’un veau d’un an. Poils courts, d’un brun noir, luiſant. Levre ſupérieure, pieds de devant & de derrière blancs ; levre inférieure, gorge, poitrine, ventre, partie interne des jambes blanchâtres.
X. Le Couguar. Felis concolor.
Queue longue ; pélage fauve ſans taches.
Mantiſſ. pl. 2. p. 522. Schreb. Saeugth. 3. p. 394. t. 104. Briſſ. anim. p. 272. n. 11. Hernand. mex. p. 518. Piſ. ind. p. 103. Marcgr. braſ. p. 235. Raj. quad. p. 169. Lawſon. Carol. p. 117. Catesb. app. p. 25. Barrère fr. equin. p. 166. Buff. hiſt. nat. IX. p. 216. pl. 19. Penn. ſyn. p. 179. n. 129.
Il habite en Amérique depuis le Canada juſqu’aux Patagons ; il grimpe les arbres, attaque rarement l’homme ; il eſt d’ailleurs féroce & ruſé. Il craint le feu.
Par ſa grandeur & ſa forme, il approche du tigre, il en differe par ſa couleur preſque uniforme.
XI. Le Margay. Felis tigrina.
Queue longue ; corps fauve, rayé & taché de noir, blanchâtre en deſſous.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 517. n. 11. Schreb. Saeugth. 3. p. 396. t. 106. Briſſ. quad. p. 193. Barr. fr. equin. p. 152. Marcgr. braſ. p. 233. Fernand. nov. Hiſp. p. 9. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 248. pl. 38. Penn. ſyn. p. 182. n. 132.
Il habite dans l’Amérique méridionale ; il ne s’apprivoiſe pas, ſe nourrit d’oiſeaux. Sa voix & ſa taille ſont celles du chat.
XII. Le Chat commun. Felis catus.
Queue longue, annelée.
Queue longue, annelée de brun ; corps marqué de bandes noirâtres, dont trois longitudinales ſur le dos ; celles des côtés ſpirales.
Schreb. Saeugth. 3. p. 397. t. 107. A. 107. Aa. Briſſ. quad. 192. Aldrov. dig. p. 582. f. p. 583. Jonſt. quad. p. 127. t. 72 Geſn. quad. p. 353. Klein quad. p. 75. Buff. hiſt. nat. VI. p. 1. pl. 1. Ridinger wilde Thiere t. 240. Penn. Brit. Zool. I. p. 47.
Plus petit, à poils plus courts & plus épais.
Schreb. Saeugth. 3. p. 397. t. 107. B. 1. Briſſ. quad. 191. Aldrov. dig. p. 504. Geſn. quad. p. 344. f. p. 345. Jonſt. quad. p. 126. t. 72. Raj. quad. p. 170. Buff. hiſt. nat. VI. pl. 2.
Poils longs, argentés & ſoyeux, très longs ſur le cou.
Schreb. Saeugth. 3. p. 398. t. 107. B. 2. Briſſ. anim. p. 266. n. 4. Buff. hiſt. nat. VI. pl. 5. Penn. quad. p. 184. n. 133.
Varié de noir, de blanc, & d’orangé.
Buff. hiſt. nat. VI. pl. 3. Penn. quad. p. 184. n. 133. b.
Pélage d’un bleu-cendré.
Buff. hiſt. nat. VI. pl. 4. Kolbe Vorgeb. p. 153. Penn. quad. p. 184. n. 133. c.
Bande rouge ſur le dos, prenant ſon origine dès la tête. Kolbe Vorgeb. p. 153.
Le Chat habite, dans l’état ſauvage, les forêts de l’Europe, & de la partie d’Aſie qui lui eſt voiſine. Il a les mœurs de ſes congenères ; étant tranquille, il imite avec la gueule le bruit d’un rouet ; il dreſſe la queue ; étant pourſuivi, il grimpe avec beaucoup d’agilité ; irrité, il frémit & répand une odeur d’ambre ; ſes yeux luiſent dans l’obſcurité, leur prunelle eſt durant le jour perpendiculaire & oblongue, pendant la nuit elle eſt arrondie & plus grande ; il marche les ongles retirés à l’intérieur ; il boit peu ; l’urine du mâle eſt corroſive ; il a des rôts très-fétides ; il enterre ſes excremens. Ses amours ſont miſérablement accompagnés de cris & de querelles. Il joue avec ſes petits, il les appelle. Guettant ſa proie, il remue la queue. C’eſt le lion des rats & des ſouris, ainſi que dans l’état ſauvage des autres menus quadrupèdes & des oiſeaux. Il eſt paiſible à l’égard de ſes commenſaux ; il mange de la viande, du poiſſon, pourvu que ces mêts ſoient froids, refuſe les choſes ſalées & les vegetaux. À l’approche du mauvais tems, il ſe peigne ; ſon dos frotté dans un lieu obſcur paroît electrique. Jetté en l’air, il retombe ſur ſes pattes. Il n’a point de puces. Il s’accouple au commencement du printems ; la femelle porte pendant ſoixante trois jours & met bas trois à ſix petits qui ſont aveugles pendant neuf jours. Il eſt paſſionné pour la germandrée maritime, la chataire officinale, la valériane.
XIII. Le Chat-tigre du Cap de Bonne Eſpérance. Felis capenſis.
Queue aſſez longue, brune maculée de noir ; corps fauve marqué en deſſus de taches en forme de bandes ou rayures & de taches orbiculaires en deſſous ; oreilles nues avec une tache blanche en guiſe de croiſſant.
Penn. quad. p. 181. n. 131. Labat. Eth. I. 177. Forſt. act. angl. v. 71. p. I. n. 1. t. 1.
Il habite au Cap de Bonne Eſpérance dans les bois montueux ; il reſſemble au chat commun par ſes mœurs, & vit de lievres, de gerboiſes, de gazelles. Il eſt doux & s’apprivoiſe facilement.
XIV. Le Manul. Felis manul.
Queue longue, annelée de noir ; tête marquée de points & de deux bandes latérales, de couleur noire.
Pall. it. 3. p. 692. n. 2.
Il habite dans les plaines du déſert Tartare Mongol, ſurtout aux environs des rivieres Selenga & Dſchida ; il ſe nourrit du Tolaï ou lievre daurique.
Il eſt de la taille du renard.
XV. Le Serval. Felis ſerval.
Queue aſſez courte ; corps brun en deſſus, marqué de taches noires, ventre & orbites des yeux de couleur blanche.
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 523. n. 13. Schreb. Saeugth 3. p. 407. t. 108. Perr. anim. I. p. 108. t. 13. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 233. pl. 35.
Il habite dans l’Inde & au Royaume du Thibet & ſe tient la plûpart ſur les arbres ; il craint l’homme, à moins qu’on ne l’ait irrité. Il ne s’apprivoiſe pas.
XVI. Le Chat caſpien. Felis chaus.
Queue médiocre, annelée vers ſon ſommet & terminée de noir, reſte du corps d’un jaune brunâtre ; oreilles brunes extérieurement, terminées de noir & barbues.
Guldenſtedt Nov. comm. Petrop. 10. a. 1775. p. 483. t. 14. 15. Schreb. Saeugth. 3. p. 414. t. 110. B.
Il habite les déſerts boiſés des environs de la mer Caſpienne, ſurtout dans les provinces Perſiques Galan & Maſanderan.
Il reſſemble au chat ſauvage par les mœurs, le cri, la nourriture ; ſa taille eſt moyenne entre celui-ci & le lynx. Cet animal très-féroce ne fréquente point les lieux habités ; il grimpe rarement les arbres, il va de nuit, par les campagnes & les lieux inondés à la chaſſe des poiſſons, des rats, des oiſeaux. Il s’élance par un ſaut ſur ſa proie.
XVII. Le Caracal. Felis caracal.
Queue aſſez courte ; & de la même couleur que le corps qui eſt d’un brun peu foncé ; oreilles noires à l’extérieur, ayant un long pinceau de poil à leur ſommet.
Schreb. Saeugth. 3. p. 415. t. 110. Charleton ex. 21. t. p. 23. Raj. quad. p. 168. act. ang. 51. p. 2. p. 648. t. 14. Klein quad. p. 77. Buff. hiſt. nat. IX. p. 262. pl. 24. & v. XII. p. 442. Penn. quad. p. 189. n. 137. t. 19. f. 2.
Il habite en Barbarie, en Perſe, & dans l’Inde ; il cherche ſa proie de nuit ; étant apprivoiſé, on s’en ſert pour la chaſſe. Il a le gland du penis liſſe.
XVIII. Le Chat de New-Yorck. Felis rufa.
Queue aſſez courte, blanche en deſſous & au ſommet, faſciée de noir en deſſus ; corps roux taché de brun ; oreilles terminées par un pinceau de poil.
Schreb. Saeugth. 3. p. 412. t. 109. B. Penn, quad. p. 188. n. 136. t. 19. f. 1.
Il habite dans la province de New-yorck. Il eſt une fois plus grand qu’un gros chat.
XIX. Le Lynx. Felis lynx.
Queue courte, à anneaux noirs peu diſtincts, & terminée de noir ; tête & corps blanchâtres, tachés de noir & de roux ; oreilles terminées par un long pinceau de poil.
Schreb. Saeugth. 3. p. 408. t. 109. ſyſt. nat. 12. 1. p. 62. n. 7. Faun. ſuec. 1. n. 4. It. Wyoth. 222. Briſſ. guad. p. 200. Nieremb. hiſt. nat. p. 153. Geſn. quad. 677. Aldr. dig. p. 90. Raj. quad. p. 166. Jonſt. p. 83. t. 71. Buff. hiſt. nat. IX. p. 231. pl. 21. Penn. quad, p. 186. n. 135. Tournef. voy. 2. p. 193. t. 193. Ridinger wild Thiere. p. 22.
Il y a une variété à queue tronquée, à pélage blanc, taché de noir.
Faun. ſuec. 1. p. 2. n. 5. & 2. p. 5. n. 11. Klein. quad. p. 77. Briſſ. an. p. 274. n. 14.
Le Lynx habite les forêts épaiſſes de l’Europe, de l’Amérique & du Nord de l’Aſie, ainſi que du Japon, & ſe tient ſur les arbres ; il chaſſe les cerf, les martes & les autres eſpeces de belettes, les chats, les écureuils ; il vit de lievres, d’écureuils, d’oiſeaux & même ſi la faim le preſſe, il attaque les moutons & les chevres dans les étables. C’eſt un animal très-ruſé, il a la vue & l’odorat très-fins. Il s’élance ſur ſa proie ; s’accouple en Février & la femelle après neuf ſemaines, fait trois ou quatre petits.
Sa taille eſt à-peu-près celle du renard ; la variété eſt plus petite. Queue un peu plus courte que les cuiſſes. Paupière ſupérieure blanchâtre vers le grand coin de l’œil, la paupière inférieure en entier de la même couleur. Tache linéaire brune derriere les yeux. Pieds antérieurs amples.
Le genre chat eſt en général ſobre, grimpe aiſément les arbres, eſt léger à la courſe, ſe tient à l’affut la nuit ; tombant de haut, retombe ſur ſes pieds & n’eſt gueres expoſé par conſéquent aux contuſions. Il marche les ongles retirés ; il les a très-pointues, & en fait de cruelles bleſſures ; il remue la queue à l’aſpect de ſa proie ; il en ſuce le ſang ; il ne ſe nourrit guère de végétaux. Les femelles font pluſieurs petits, elles ont huit mamelles, quatre ſur la poitrine & quatre ſur le ventre. Le mâle a le gland du penis muriqué en arrière. Le petit léopard de Pennant, & le beau chat de Kœmpfer, qui habitent aux Indes Orientales & au Japon, ſont-ce des eſpèces de chat ? le gingy des Congois, le chat tigre du Thibet, le colocolo des Chilois qui a la queue longue, annelée de noir, & le corps blanc varié de taches irrégulières noires & jaunes Molina hiſt. nat. Chil. p. 261. doivent-ils auſſi être réputés des chats ?
GENRE XV.
I. L’Ichneumon. Viverra ichneumon.
Queue plus groſſe à ſa baſe, s’aminciſſant inſenſiblement, & terminée par un flocon de poil ; pouces des pieds un peu éloignés des autres doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 427. t. 115. B. Briſſ. quad. p. 181. Haſſelq. it p. 191. Belon. obſ. p. 95. Aldrov. dig. p. 298. f. p. 301. Geſn. quad. p. 566. Alpin, hiſt. æg. p. 234. t. 14. f. 3. Maillet def. de l’Égypte p. 90. pl. 88. Shaw travels. t. II. fig. p. 74. fig. ſup. Penn. quad. p. 226.
Il habite en Égypte ſur les bords du Nil, mais il les quitte pendant ſon débordement & ſe rend alors dans les jardins & les villages. On l’apprivoiſe ; il chaſſe aux ſouris dans les maiſons à la manière des chats ; il ſe nourrit non ſeulement de ces quadrupèdes, mais auſſi de poules, de vers, d’inſectes, & de divers amphibies, de ſerpens, de grenouilles, de lezards, d’œufs de crocodiles ; il eſt ennemi des belettes, & des chats. C’eſt un animal vif & ruſé, il rampe vers ſa proie & s’élance enſuite deſſus. Il marche ſur ſes talons.
Front plane. Levre ſupérieure prominente. Oreilles arrondies. Un ſeul rang de mouſtaches ſituées ſur tout le bord latéral des levres. Langue rude. Queue de la longueur du corps. Bourſe ou follicule entre l’anus & les parties de la génération, que l’animal ouvre lorſqu’il a chaud. Les poils du corps ſont verticillés de blanchâtre & de gris noirâtre. Il eſt de la grandeur du chat.
II. La Mangouſte. Viverra mungo.
Queue groſſe à ſa baſe, s’aminciſſant inſenſiblement, non terminée par un flocon de poil ; pouces des pieds un peu éloignés des autres doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 430. t. 116. A. 116. B. ſyſt. nat. XII. 1. p. 63. ſyſt. nat. 5. amœn. acad. 2. p. 109. Briſſ. quad. p. 177. Kœmpf. amœn. exot. 574. t. 567. Garcia. arom. p. 214. Raj. quad. 197. Rumph. herb. amb. auct. p. 69. t. 72. f. 2. 3. Edw. av. 199. t. 199. Voſmaer deſcr. Amſt. 1772. 4. f. g. Gmelin it. 3. t. 30. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 150. pl. 19.
Elle habite au Bengale, en Perſe & dans les autres regions chaudes de l’Aſie ; plus petite que l’ichneumon & de couleur glauque, elle lui reſſemble par les mœurs, la nourriture, la façon de chaſſer, la forme du corps ; elle combat les ſerpens & même le naja ou ſerpent à lunette ; on dit que lorſqu’elle en eſt mordue, elle ſe guérit en mangeant d’un végétal qu’on nomme ophioriſe ; elle a peur du vent ; étant apprivoiſée, elle ſuit ſon maître à la manière du chien ; c’eſt un animal très-joli & très-propre ; il ne ſouffre point le froid.
III. La Civette cafre. Viverra cafra.
Queue groſſe à ſa baſe, s’aminciſſant inſenſiblement, & terminée de noir.
Schreb. Saeugth. 3. p. 454. n. 9.
Elle ſe trouve au Cap de Bonne Eſpérance ; & reſſemble par ſon port au putois ; ſa longueur égale celle de la loutre. Oreilles très-courtes, pileuſes. Mouſtaches noirâtres, en un ſeul rang. Poils luiſans, rudes, mêlés de jaune, de brun & de noir. Pieds noirâtres.
IV. Le Zenik. Viverra zenik.
Quatre doigts à tous les pieds ; corps gris, marqué de dix bandes tranſverſales noires ; queue d’un brun bai noir, & de cette derniere couleur vers ſon extrêmité.
Sonner. it. 2. p. 145. t. 92.
Il habite à la terre des Hottentots ; ſa taille eſt celle du rat d’eau.
Ongles des pieds de devant très-longs, preſque droits ; ceux des pieds poſtérieurs courts, crochus ; queue mince ; muſeau allongé ; deux dents inciſives & ſix dents canines à chaque mâchoire, ſelon le rapport de Sonnerat.[5]
V. Le Suricate. Viverra tetradactyla.
Pieds à quatre doigts ; nez allongé, mobile.
Schreb. Saeugth. 3. p. 434. t. 117. Miller on various ſubj. t. 20. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 72. t. 8.
Il habite dans l’Afrique Auſtrale.
Sa longueur eſt d’un pied, & d’un pied & demi avec la queue ; il ſe nourrit de chair, mais ſurtout d’œufs & de poiſſons ; il creuſe la terre avec ſes pieds antérieurs, s’apprivoiſe aiſément & devient alors très-doux.
VI. Le Coati mondi. Viverra naſua.
Pélage roux[6] ; queue annelée de blanc ; nez allongé, mobile.
Schreb. Saeugth. 3. p. 436. t. 118. Briſſ. quad. p. 190. Barr. fr. eq. p. 167. Marcg. Bras. p. 228. act. Paris. t. 3. P. 3. p. 17. t. 37. Raj. quad. p. 180. Houttuyn Zamenſtel 2. p. 238. t. 15. t. 2. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 358. pl. 48. Penn. quad. p. 229. t. 22. f. 1.
Il habite dans l’Amérique méridionale, creuſe la terre avec beaucoup de facilité, dans le deſſein d’y chercher des lombrics ou vers de terre ; il vit auſſi de rats, de pommes, & de pain ; il répand une odeur très-fétide, lorſqu’il eſt en colère.
Corps de la grandeur du chat ; ſtature du raton ; pélage roux comme celui du renard, les poils du dos un peu roides. Tache blanchâtre, au deſſus, en deſſous & derrière l’œil. Oreilles petites, noires en deſſus. Verrue ſur la paupière ſupérieure, ſous l’œil, ſur la joue, ſous la gorge. Gorge jaunâtre. Nez allongé, en une eſpèce de groin de couleur noire, mobile en tout ſens, tronqué en dédans à ſon ſommet, & ſans cavité en deſſous. Dents inciſives ſupérieures latérales plus grandes, les inférieures intermédiaires convergentes. Langue, lobée & découpée, comme une feuille de chêne. Queue redreſſée, plus longue que le corps, brune, marquée, de dix anneaux blanchâtres, applatie, garnie de poils touffus, & comprimée à ſon extrémité. Pieds appuyés ſur les talons. Cinq doigts à tous les pieds, le pouce non éloigné des autres doigts. Ongles aigus, comprimés. Cet animal a l’allure lente ; il grimpe.
VII. Le Coati brun. Viverra narica.
Pélage brunâtre, queue de la même couleur ; nez allongé, mobile.
Schreb. Saeugth. 3. p. 438. t. 119. Briſſ. quad. 190. Buff. hiſt. nat. VIII. pl. 48.
Il habite dans l’Amérique méridionale ; il creuſe ſouvent la terre ſi profondément, (pour y chercher des vermiſſeaux) que de tout l’animal on n’apperçoit plus que la queue. Il eſt un peu plus grand que le précédent. Il ſe nourrit de lombrics, de pain ; de fruits, de racines. Il monte ſur les arbres & entre auſſi dans l’eau.
VIII. Le Coaſe. Viverra vulpecuta.
Pélage brun marron ; nez allongé.
Schreb. Saeugth. 3. p. 440. t. 120. Hernand. mex. p. 332. Raj. quad. p. 181. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 288. 299. pl. 38. Penn. quad. p. 230. n. 165.
Il habite en Virginie & dans la nouvelle Eſpagne. Lorſqu’il eſt irrité ou effrayé, il exhale une odeur abominable ; il ſe nourrit de ſcarabées, de vers, de petits oiſeaux. Sa longueur eſt de ſeize pouces. Mouſtaches noires. Pieds antérieurs à quatre doigts.,
IX. Le Coaſe de Surinam. Viverra quaſje.
Pélage marron, jaunâtre en deſſous du corps ; nez allongé ; queue annelée.
Syſt. nat. X. 1. p. 44. Briſſ. quad. p. 185. Seb. muſ. I. p. 68. t. 42. f. 2. id. 1. p. 66. t. 40. f. 2. ?
Il habite à Surinam ; il creuſe ta terre, & ſe nourrit de vermiſſeaux, d’inſectes, de fruits ; on peut l’apprivoiſer ; il ſent mauvais.[7]
X. Le Conepate. Viverra putorius.
Pélage noirâtre, à cinq lignes dorſales parallèles blanchâtres.
Schreb. Saeugth. 3. p. 442. t. 122. Briſſ. quad. p. 181. Catesb. carol. 2. p. 62. t. 62. Kalm. it. 2. p. 378. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 288. pl. 40. Penn. quad. p. 232. n. 166.
Il habite dans l’Amérique Septentrionale, ſe fait des terriers, dort pendant le jour, & rode la nuit ; il ſe nourrit de lombrics & d’inſectes, mais il aime ſurtout la viande, les œufs, les petits oiſeaux ; lorſqu’il eſt attaqué par un chien, il ſe ramaſſe en rond & répand, de même que quand il eſt en colère, une odeur ſi affreuſe que rien n’eſt plus fétide. Pluſieurs eſpèces de ce genre ont la même propriété. Sa démarche eſt lente, il ne craint (au moyen de ſa redoutable puanteur) ni les hommes ni les bêtes. Les habillemens qui en ſont infectés, perdent cette mauvaiſe odeur en les enterrant pendant vingt-quatre heures. A. Kuhn. Il creuſe & grimpe ; il marche ſur ſes talons. Sa taille eſt celle du chat, ou plutôt de la marte.
Pélage varié en deſſous de blanc & de noir. Pieds appuyés ſur les talons ; cinq ongles à tous les pieds, les antérieurs comprimés, longs, les poſtérieurs plus courts, creuſés en deſſous. Dents inciſives ſupérieures parallèles, applaties, égales ; les inférieures au nombre de ſix, égales, comprimées, dont deux ſituées plus en dédans ; cinq dents molaires de chaque côté ; les dents canines ſupérieures & inférieures rapprochées des autres dents, plus cependant les inférieures. Tête un peu globuleuſe à muſeau allongé, & à nez nud ; trois rangs de mouſtaches ; ouverture de la gueule étroite ; cou très-court ; pieds de devant courts, à ongles très-longs, ceux des pieds de derrière moins longs ; queue horizontale blanche a ſon ſommet, & garnie de poils longs & bien fournis. Penis muni d’un os cartilagineux.
XI. Le Conepate de la nouvelle Eſpagne. Viverra conepatl.
Pélage noirâtre, à deux lignes dorſales blanches qui s’étendent ſur la queue.
Hernand. mexic. p. 232.
On le trouve à la nouvelle Eſpagne.
XII. Le Chinche. Viverra mephitis.
Dos blanc avec une ligne longitudinale noire, & tête noire avec une ligne longitudinale blanche.
Schreb. Saeugth. 3. p. 444. t. 121. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 294. pl. 39. Penn. quad. p. 233. t. 167.
Il habite en Amérique depuis le Chili juſqu’au Canada ; il s’apprivoiſe, ſe défend auſſi par ſon horrible puanteur, il aime les œufs. Sa longueur eſt de ſeize pouces. Poils longs, luiſans. Queue fournie de très-longs poils blancs mêlés d’un peu de noir.
XIII. Le Zorille. Viverra zorilla.
Varié de blanc & de noir.
Schreb. Saeugth. 3. p. 445. t. 123. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 289. pl. 41. Gumilla orenoq. 3. p. 240.
Il habite dans l’Amérique méridionale.
Sa longueur eſt de quatorze pouces. Queue plus courte que le corps, noire depuis ſon origine juſqu’au milieu de la longueur, & blanche dans le reſte. Muſeau court & obtus. Poils longs.
XIV. Le Mapurito. Viverra mapurito.
Pélage noir ; bande blanche s’étendant du front juſqu’au milieu du dos ; point d’oreilles.
Mutis act. holm. 1769. p. 68.
Il habite dans la nouvelle Eſpagne aux environs des Mines d’or de Pampelune ; il dort pendant le jour, & rode de nuit. Il court avec viteſſe, ſe nourrit de vers & d’inſectes, ſe creuſe des terriers profonds.
Longueur du corps vingt pouces ; celle de la queue neuf pouces ; elle eſt blanchâtre à ſon ſommet. Pieds à cinq doigts, appuyés ſur les talons ; ongles longs. Tête petite. Muſeau allongé. Langue liſſe.
XV. Le Griſon. Viverra vittata.
Noirâtre[8] ; ruban blanc s’étendant des épaules au front.
Schreb. Saeugth. 3. p. 447. t. 124. Buff. hiſt. nat. ed. allam. XV. p. 65. pl. 8. Feuillé voy. I. 272 ? Falkner Patagon. p. 158. 159 ?
Il habite à Surinam, & peut-être dans toute l’Amérique méridionale.
Pieds à cinq doigts. Queue plus courte que le corps & à poils courts. Oreilles courtes.
XVI. La Civette de Ceylan. Viverra zeylanica.
D’un cendré, mêlé de brun en deſſus, blanchâtre en deſſous.
Schreb, Saeugth. 3. p. 451. Camell. act. angl. 25. p. 2204 ?
Elle habite à Ceylan, peut-être auſſi aux Îles Philippines. Elle approche des martes par la grandeur & le port. Pieds à cinq doigts, les ongles un peu retractibles. Queue de la longueur du corps, un peu plus groſſe à ſa baſe. Mouſtaches blanches, en cinq rangs ; levre inférieure dentelée. Dents inciſives ſupérieures latérales plus longues, coniques, les intermédiaires obtuſes. Langue verruqueuſe.
XVII. La Civette du Cap de bonne Eſpérance. Viverra capenſis.
De couleur noire ; dos gris bordé de blanc,
Erxleb. ſyſt. mamm. p. 493. Schreb. Saeugth. 3. p. 450. t. 125. Brown Jamaïc. p. 486. n. 1. ? Kolbe vorgeb. t. 167. la Caille voy. p. 182. Penn. quad. p. 234. n. 269.
Elle habite au Cap de bonne Eſpérance & en Guinée ; on dit qu’elle ſe nourrit de miel ſauvage ; elle ſe défend contre ſes ennemis par ſa fétidité.
Sa longueur eſt de deux pieds ; celle de la queue eſt de huit pouces. Point d’oreilles. Poils longs & rudes. Cette eſpèce ſe doit-elle pas être rapportée à celle du glouton ?
XVIII. La Civette proprement dite. Viverra civetta.
Queue tachée en deſſus, brune vers ſon ſommet[9], crinière d’un brun marron[10] ; dos taché de cendré & de brun.
Schreb. Saeugth. III. p. 418. t. CXI. Briſſ. quad p. 186. Belon obſ. 208. f. p. 109. Cluſ. cur. poſt. p. 57. Geſn. quad. p. 836. Aldrov. dig. p. 342. Olear gottorf. Kunſtkam. p. 7. t. 6. f. 3. Buff. hiſt nat. IX. p. 299. pl. 34.
Elle habite en Éthiopie, en Guinée, au Congo, au Cap de bonne Eſpérance.
Son port reſſemble à celui du chat ; la forme de ſa tête approche davantage de celle de la mangouſte ; grande tache (noire) au deſſous des yeux (& ſur les joues) ; des taches brun marron ſur le dos (& les côtés du corps), nombreuſes, arrondies & anguleuſes, & qui forment des rayes ſur les cuiſſes. Jambes d’un brun noir. Six dents molaires à chaque côté des mâchoires.
XIX. Le Zibet. Viverra zibetha.
Queue annelée, dos rayé & comme ondulé de cendré & de noir.
Schreb. Saeugth. 3. p. 420. t. 112. Geſn. quad. p. 837. Aldr. dig. p. 343. Raj. quad. p. 178. act. Paris. 1731. p. 443. Buff. hiſt. nat. IX. p. 299. pl. 31.
Il habite en Arabie, au Malabar, à Siam & aux Îles Philippines. Il eſt féroce, difficile à dompter ; on peut cependant l’apprivoiſer, mais il retourne aiſément à ſa première férocité. Irrité, il releve les poils de ſon dos, & mord en ſe défendant. Il ſe nourrit de petits quadrupèdes, d’oiſeaux, de poiſſons, même de racines & de fruits. Il grimpe & court facilement. Corps mince & oblong, plus même que celui de la civette ; muſeau auſſi plus long & plus menu, un peu échancré en deſſous. Dents inciſives ſupérieures au nombre de ſix & paralleles ; les intermédiaires un peu plus petites ; dents inciſives inférieures paralleles, celles du milieu un peu plus courtes, alternativement plus internes ; les canines ſolitaires, diſtantes de chaque côté. Les molaires aiguës, denticulées, celles d’en bas de chaque côté au nombre de cinq, celles d’en haut au nombre de ſix. Oreilles couvertes, plus courtes que celles de la civette. Poils du corps ondés de cendré & de noir, un peu rudes, & ſerrés. Pieds bruns, noirs en deſſous. Queue plus longue que dans la civette. Longueur du corps de deux pieds & demi.
Les deux ſexes ont dans cette eſpèce (ainſi que dans la précédente) entre l’anus & les parties de la génération une poche ou follicule, à ouverture particulière, diſtincte, & prominente, contenant une matière onctueuſe & ambrée, (qu’on nomme civette, mais d’un parfum plus violent & plus vif dans le zibet que dans l’autre eſpèce.)
Deſcript. anatom. Bartholin. cent. 4. n. 1. & cent 5. n. 49. Caſſell. P. hyæn. odorif. Francof. 1698. 8.
XX. La Civette hermaphrodite. Viverra hermaphrodita.
Queue longue, terminée de noir ; trois rayes noires dorſales.
Schreb. Saeugth. 3. p. 426. n. 6.
Elle harbite en Babarie.
Taille moyenne entre la civette & la genette. Muſeau noir depuis ſon ſommet juſques & au-delà des yeux, de même que la gorge, les mouſtaches, & les pieds. Tache blanche ſous les yeux & entre les mouſtaches. Poils longs, cendrés à leur baſe, noirs à leur extrêmité. Queue plus longue que le corps. Ongles jaunes. Il y a une partie chauve entre le penis & l’anus ayant une plicature double formée d’une peau mince. Pallas.
XXI. La Genette. Viverra genetta.
Queue annelée ; corps taché de fauve noirâtre.
Schreb. Saeugth. 3. p. 423. t. 113. Briſſ. quad. p. 186. Belon obſ. p. 73. Geſn. quad. p. 549. Buff. hiſt. nat. IX. p. 343. pl. 36. Ridinger illuminirte Thiere. t. Q. D. S. 28.
Elle habite, aux environs de Conſtantinople, dans l’Aſie-Occidentale, & en Eſpagne ; (elle eſt auſſi aſſez commune en Poitou).
Buff. œuv. compl. 4o. vol. III. p. 350. pl. 46.
Elle eſt douce & s’apprivoiſe aiſément ; fait la chaſſe aux rats & aux ſouris ; ſent le muſc (ayant auſſi une ouverture où ſe filtre une eſpèce de parfum) mais d’une odeur foible & de peu de durée.
Elle approche du zibet, cependant elle a le muſeau plus aigu, les jambes plus courtes & la queue plus longue. Longueur du corps ſans la queue d’un pied cinq pouces, de deux pieds & demi avec la queue. Dents molaires au nombre de ſix de chaque côté. Poils cendrés, bais ou noirs à leur extrêmité,
XXII. La Foſſane. Viverra foſſa.
Queue annelée ; corps cendré, taché de noir.
Erxl. ſyſt. mam. p. 498. Schreb. Saeugth. 3. p. 424. t. 114. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 163. pl. 20. Penn. quad. p. 237. n. 272. t. 22. f. 2.
Elle habite à Madagaſcar, peut-être auſſi dans le continent d’Afrique.
Elle reſſemble à la genette par ſa taille & ſa forme ; mais elle n’a point d’odeur de civette ; on ne lui a pas même reconnu juſqu’ici de poche pour cette matière odorante.
XXIII. La Civette tigrine. Viverra tigrina.
Queue annelée, brune à ſon ſommet ; corps cendré, taché de brun ; raye noire s’étendant de la tête à la queue.
Schreb. Saeugth. 3. p. 415. t. 115. Voſmaer deſc. d’une eſpece ſingul. de chat Africain. Amſt. 1771.
Elle habite au Cap de bonne Eſpérance.
Taille du chat domeſtique. Elle eſt aſſez douce, aime la viande, ſurtout celle d’oiſeaux, ne ſent point la civette. Doit-on la diſtinguer de la foſſane ?
XXIV. Le Kinkajou. Viverra caudivolvola.
D’un jaune mêlé de noir ; queue de la même couleur, prenante.
Schreb. Saeugth. III. p. 453. t. 115. B. & I. p. 145. t. 42. Penn. quad. p. 138. n. 108. t. 16. f. 2. (Buff. œuv. compl. 4o. v. VI. p. 124. pl. 24. 25.)
Il habite à la Jamaïque, (à la côte d’Afrique & dans les montagnes de la nouvelle Eſpagne.) Il eſt doux & joli ; il grimpe les arbres.
Corps de la longueur d’environ dix-neuf pouces ; queue guère plus courte, prenante à ſon ſommet, de couleur brun marron, mêlée de noir. Jambes courtes & groſſes.
XXV. Le Ratel. Viverra mellivora.
Dos cendré, bande latérale noire, ventre noir, ongles longs creuſés en deſſous, propres à fouir la terre.
Blumenbach Naturg. p. 97. Sparrman act. Stockh. 1777. t. 14. f. 3
Il habite au Cap de bonne Eſpérance, & ſe nourrit du miel & de la cire des abeilles ſauvages qui font leur nid dans les terriers du Porc-épic, de la gerboiſe, du lapin, du chacal &c, il découvre ce nid en ſuivant leur vol, ou guidé par le coucou indicateur. Poils touffus ; peau épaiſſe & lâche.
XXVI. La Civette à bandes noires. Viverra faſciata.
Poils de la queue longs, noirs & rouſſâtres ; corps gris varié de ſix bandes longitudinales noires, blanc en deſſous.
Sonner. it. 2. p. 193. t. 90.
Elle habite dans l’Inde ; la longueur eſt de deux pieds, neuf pouces.
Deux dents inciſives, & quatorze dents canines à chaque mâchoire (ſelon Sonnerat)[11] ; pieds à cinq doigts, à ongles forts & crochus ; yeux vifs.
XXVII. La Civette de Malaca. Viverra Malacenſis.
Queue longue, annelée de noir ; corps gris, parſemé en deſſus de gouttes noires ; quatre taches rondes au deſſus des yeux, & trois bandes de la même couleur noire ſur le cou & ſur le dos.
Sonner. it. 2. p. 144. t. 91.
Elle habite à Malaca, ſa taille & ſes mœurs ſont celles du chat ; elle eſt farouche, chaſſeuſe, très-agile ; elle ſaute d’arbre en arbre, répand une odeur de muſc, & donne une matiere qui lui reſſemble, dont les Malais vantent la vertu comme aphrodiſiaque & ſtomachiqne.
Corps d’un gris de perle à ſix rangs de gouttes noires, un ſeptieme rang ſur le dos ; deſſus de la tête, jambes & cuiſſes noires ; oreilles petites, rondes ; yeux petits, noirâtres ; pieds à cinq doigts, à ongles aigus, crochus, retractibles. Ce dernier caractere en feroit-il une eſpece de chat ? Son muſeau & fon corps allongés empêchent cette identité.
Les civettes ont en général le corps long, de groſſeur égale ; les jambes courtes ; les pieds pour la plupart à cinq doigts ; les ongles non rétractibles ; les oreilles petites ; le muſeau aigu ; une ouverture entre l’anus & les parties génitales qui conduit à une poche ou un follicule, rempli d’aune matière onctueuſe, odorante ou fétide, fournie par des glandes particulières. Elles courent avec viteſſe ; il y en a qui marchent ſur leurs talons ; il y en a qui grimpent, il y en a qui creuſent la terre. Les femelles mettent bas pluſieurs petits, la terre. Les femelles mettent bas pluſieurs petits. la 5me. 6me. & 7me. eſpèces de ce genre ainſi que la 3me. eſpèce du genre maki ne doivent-elles point être rangées avec le blaireau ?
GENRE XVI.
I. La Saricovienne. Muſtela lutris.
Pieds de derrière palmés, pileux ; queue quatre fois plus courte que le corps.
Erxleb. mam. p. 445. Schreb. Saeugth. 3. p. 465. t. 128. Steller nov. comm. Petrop. t. 2. p. 367. t. 26. il y a une variété de couleur noire, à tache jaune ſous la gorge. Briſſ. quad. p. 202. Raj. quad. p. 189. Klein quad. p. 91. Barrer. fr. equin. p. 155. Marcg. Braſil. p. 234. Jonſt. quad. t. 66. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 319.
Elle habite l’Ocean entre l’Aſie & l’Amérique ; la variété ſe trouve dans les fleuves de l’Amérique méridionale.
Tête applatie. Oreilles très-petites, velues, arrondies. Bouche très-obtuſe. Des ſoies ou mouſtaches nombreuſes, aſſez roides, ſituées au deſſus des ſourcils, derrière les yeux, derrière le repli de la bouche, aux côtés de la levre inférieures, ſous la gorge. Dents inciſives ſupérieures au nombre de ſix, égales ; les inférieures auſſi au nombre de ſix, dont deux alternativement plus internes, les deux latérales bilobes. Cinq doigts à tous les pieds, tous palmés. Queue applatie, un peu plus courte que le corps.
La belette chat qu’on rencontre aux côtes du Chili, à pieds de derrière palmés, pileux, à queue longue, ronde, eſt-elle une variété de la loutre marine ou une eſpèce particulière ? Molina hiſt. nat. Chil. L. 4. p. 252.
II. La Loutre. Muſtela lutra.
Pieds de derrière palmés, nuds ; queue une fois plus courte que le corps.
Faun. ſuec. p. 12. S. G. Gmelin it. 3. p. 285. 373. Erxleb. mamm. p. 448. n. 2. Schreb. Saeugth. 3. p. 457. t. 126. AB. Faun ſuec 1. n. 10. Geſn. quad p. 775. f. p. 776. Geſn. aquat. p. 608. Aldr, dig. p. 292. f. 295. Jonſt. quad. p. 150. t. 68. Raj. quad. p. 187. Buff. hiſt. nat. VII. p. 134. pl. 11. v. XIII. p. 323. pl. 45. Penn. quad. p. 238. n. 173. Ridinger wilde Thier. t. 28.
Elle habite les eaux douces, les rivières, les étangs, les réſervoirs, de l’Europe, de l’Amérique ſeptentrionale & de l’Aſie juſqu’à la Perſe, mais point la mer. Elle ſe nourrit de poiſſons, de grenouilles, d’écréviſſes ; elle dépeuple les réſervoirs. Elle a ſon gîte ſous terre, plus haut que la ſurface de l’eau, mais avec un paſſage qui y communique. Elle s’accouple en Février ; le mâle appelle ſa femelle par un petit murmure lent, celle-ci donne le jour, dans le courant de Mai[12] à trois ou quatre petits. C’eſt un animal ruſé, & qui mord ferme. On peut cependant l’apprivoiſer. (Voyez Buffon œuv. comp. 4o. v. VI. p. 185. & ſuiv.)
Deſcript. anat. E. N. C. d. 1. a. 3. obſ. 195. & dec. 2. a. 10. obſ. 112. & cent. 10. app. 468.
III. La Loutrelle. Muſtela lutreola.
Pieds de derrière palmés, velus ; doigts égaux ; bouche blanche.
Faun. ſuec. 12. Lepechin it. I. p. 176. t. 12. Erxleb. mamm. p. 451. n. 3. Schreb. Saeugth. 3. p. 462. t. 127. Leche act. Holm. 1759. P. 21. p. 292. t. 11. Pall. ſpicil. zool. 14. p. 46. t. 3. f. 1. Agric de anim. ſubt. p. 39. Penn. quad. p. 239. n. 174. t. 21 f. 2.
Elle habite les lieux aquatiques de la Pologne, de la Finlande, de la Ruſſie, de la Siberie, moins fréquemment en Allemagne. Elle ſe nourrit de poiſſons, de grenouilles. Elle n’a guère plus d’un pied de longueur. Pallas croit qu’on doit placer cette eſpèce, ainsi que la Saricovienne, parmi les Civettes.
IV. Le Viſon. Muſtela viſon.
Pieds de derrière palmés ; corps d’un brun marron foncé, uniforme.
Schreb. Saeugth. 3. p. 463. t. 127. B. Briſſ. quad. p. 178. n. 6. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 304. pl. 43. Lawſon Carol. p. 121. Kalm. it. 3. p. 22.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale, & ſe tient près des eaux. Il ſe pourrit de poiſſons, d’oiſeaux, de rats ; il fréquente quelquefois les villages.
V. Le Taïra. Muſtela barbara
Pieds fendus ; pélage noir ; tache blanche trilobe au deſſous du cou.
Barr. fr. equin. p. 155. Penn. quad. p. 255. n. 161.
Il habite en Guiane & au Bréſil.
Taille de la marte ; pélage noir, à poils aſſez rudes. Oreilles rondes, velues. Place de couleur cendrée au devant des yeux. Tache blanchâtre vers le milieu du cou & non pas ſous la gorge. Quatre mamelles derrière le nombril.
Le Cuja des Chilois appartient-il à cette eſpèce ; il a la queue de longueur moyenne, le poil doux, la levre ſupérieure un peu tronquée. Molina hiſt. nat. Chil. p. 258.
VI. Le Vanſire. Muſtela galera.
Pélage entièrement brun ; pieds fendus.
Erxleb. mam. p. 453. Brown jamaic. p. 485. t. 29. f. 1. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 167. pl. 21. id. XV. p. 155. Penn. quad. p. 225. n. 160.
Il habite en Guinée & à Madagaſcar.
VII. Le Pekan. Muſtela canadenſis.
Pieds fendus ; pélage fauve noirâtre ; tache blanche ſur la poitrine.
Erxleb. mam. p. 455. Schreb. Saeugth. 3. p. 492. t. 134. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 304. pl. 42.
Il habite au Canada. Sa longueur eſt de deux pieds ſans la queue.
VIII. La Fouine. Muſtela foina.
Pieds fendus ; pélage fauve noirâtre ; gorge blanche.
Erxleb. mam. p. 458. Schreb. Saeugth. 3. p. 472. t. 129. Briſſ. quad. p. 178. Geſn. quad. p. 765. Ald. dig. p. 332. Jonſt. quad. p. 156. Raj. quad. p. 200. Buff. hiſt. nat. VII. p. 161. pl. 18. Penn. quad. p. 215. n. 154. Ridinger Kleine Thiere t. 85.
Elle habite en Angleterre, en Allemagne, en France, & dans le midi de l’Europe. Elle rode de nuit, ſe nourrit de petits quadrupèdes, de grenouilles, d’oiſeaux, mais elle eſt ſurtout friande de poules & d’œufs ; elle mange auſſi des graines. C’eſt l’ennemi déclaré du chat. On peut l’apprivoiſer, ſi on la prend jeune ; la femelle met bas trois ou quatre petits, même ſix ou ſept lorſqu’elle avance en âge.
IX. La Marte. Muſtela martes.
Pieds fendus ; corps fauve noirâtre ; gorge jaune.
Erxleb. mam. p. 455. Schreb. Saeugth. 3. p. 475. t. 130. Briſſ. quad. p. 179. Geſn. quad. p. 766. Raj. quad. p. 200. Ald. dig. p. 331. Buff. hiſt. nat. VII. p. 186. pl. 22. Penn. quad. p. 216. n. 155. Ridinger wild. Thier. t. 30.
Elle habite les lieux incultes de l’Amérique, de l’Aſie, de l’Europe ſeptentrionale ; rarement en Angleterre, en France, en Allemagne, en Hongrie. Elle rode de nuit, & ſe tient de jour dans les arbres creux, dans les nids d’écureuils &c. Elle ſe nourrit principalement de ceux-ci, de mulots, de petits oiſeaux, de baies, de graines, & de miel ; elle fait auſſi pendant l’hiver la chaſſe aux pigeons & aux poules ; elles s’accouple en Février ; la femelle porte pendant neuf ſemaines, & fait ſept à huit petits. Elle diffère de la fouine par ſa tête plus courte & ſes jambes un peu plus longues.
X. La Zibeline. Muſtela zibellina.
Pieds fendus ; corps d’un fauve obſcur ; front d’un gris blanchâtre ; gorge cendrée.
Schreb. Saeugth. 3. p. 478. t. 136. Pall. ſpic. zool. 14. p. 54. t. 3. f. 2. Briſſ. quad. p. 180. Geſn. quad. p. 768. Aldr. dig. p. 335. Jonſt. quad. p. 156. J. G. Gmelin nov. comm. petrop. t. 5. p. 338. t. 6. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 309. Penn. quad. p. 217. & 223. n. 156. 157.
Elle habite dans le nord de l’Aſie juſqu’au 58me. & de l’Amérique, juſqu’au 40me. degrés de latitude ; autrefois auſſi en Laponie. Elle fait la guerre aux chats, ſe nourrit de belettes, d’écureuils, de lièvres & pendant l’hiver d’oiſeaux, ſurtout de tetras ; en automne elle mange des baies (préférablement celles du ſorbier) ; elle chaſſe de nuit, dort pendant le jour ; elle s’accouple en Janvier, la femelle met bas vers la fin de Mars trois à cinq petits.
Elle reſſemble beaucoup à la marte ; dont elle diffère cependant par ſa tête plus allongée, ſes oreilles plus longues, ceintes d’un bord jaunâtre, ſon poil plus long & très-luiſant, ſes pieds plus velus, & ſurtout par la queue qui eſt plus courte que les jambes de derrière lorſqu’elle ſont étendues.
Il y a une variété blanche très-rare ; une autre toute auſſi rare eſt diſtinguée par une tache en forme de collier blanchâtre ou jaune.
(La zibeline eſt recherchée pour ſa belle fourrure ; la différence qu’il y a d’elle à toutes les autres fourrures, & ce qui la rend plus précieuſe, c’eſt qu’en quelque ſens qu’on pouſſe le poil, il obéit également, au lieu que les autres poils pris à rébours, font ſentir quelque roideur par leur réſiſtance. Les plus noires ſont les plus eſtimées. Buffon.)
XI. Le Putois. Muſtela putorius.
Pieds fendus ; corps jaune noirâtre ; bouche & oreilles blanches.
Schreb. Saeugth. 5. p. 485. t. 131. Faun. ſuec. 16. Briſſ. quad. p. 186. ſyſt. nat. VI. p. 5. n. 3. Geſn. quad. p. 767. Aldr. dig. p. 329. f. p. 330. Jonſt. quad. p. 154. t. 64. Raj. quad. p. 199. Buff. hiſt. nat. VII. p. 199. pl. 23. Penn. quad. 213. n. 152. Ridinger wild. Thier. t. 20.
Il habite en Europe, & quelquefois dans la Ruſſie Aſiatique, entre les rochers, les monceaux de pierres, les décombres, dans les écuries, les granges, les maiſons, les cavités des arbres ; il dort pendant le jour, fait de nuit la chaſſe aux lapins, aux rats, aux taupes, aux poules & autres oiſeaux, pendant l’hiver aux poiſſons & aux grenouilles ; il détruit les œufs, dévaſte les ruches, exhale une odeur très-fétide.
Le putois diffère de la marte par ſa tête plus groſſe, ſon muſeau plus aigu ; ſa queue plus courte, & ſurtout par la couleur du poil. Il eſt quelquefois de couleur blanche dans les déſerts de la Ruſſie Aſiatique. Le mâle eſt ordinairement jaunâtre, à muſeau blanchâtre ; la femelle eſt d’un jaunâtre tirant ſur le blanchâtre.
XII. Le Furet. Muſtela furo.
Pieds fendus ; yeux rouges.
Erxleb. mamm. p. 465. Schreb. Saeugth. 3. p. 488. t. 133 ; Briff. quad. p. 177. Aid. dig. f. p. 327. Jonſt. quad. p. 154. Raj. quad. p. 198. Geſn. quad. p. 762. Buff. hiſt. nat. VII. p. 209 pl. 26. 25. Penn. quad. p. 214. n. 153.
Il habite en Afrique ; on l’éleve dans l’Europe temperée comme animal domeſtique pour l’uſage de la chaſſe. Il s’accouple deux fois l’an, la femelle après ſix ſemaines de geſtation fait cinq à huit, rarement neuf petits. Il eſt moins grand que le Putois, il en diffère auſſi par ſa tête, plus étroite ; ſon muſeau plus pointu, ſon corps plus allongé & plus mince, & par la couleur du poil.
XIII. Le Perouaſca. Muſtela ſarmatica.
Pieds fendus ; corps varié en deſſus de jaune & de brun.[13]
Pallas it. 1. 453. & ſpic. zool. 14. p. 79. t. 4. f. 1. Erxleb. mam. p. 460. Schreb. Saeugth. 3. p. 490. t. 132. Güldenſtedt nov. comm. Petrop. 14. p. 441.-445. t. 10. Rzaczynſki hiſt. nat. pol p. 328. & 222. Geſn. quad. p. 768.
Il habite en Pologne ſurtout dans la Volhynie & dans les déſerts ſitués entre le Volga & le Tanaïs ; il eſt très-vorace, ſe nourrit de rats, de gerboiſes, d’oiſeaux ; la femelle a huit mamelles, s’accouple au printems & après huit ſemaines met bas quatre à huit petits.
Il approche du Putois, dont il diffère néanmoins par ſa tête plus étroite, ſon corps plus allongé, ſa queue plus longue & ſon poil plus court ſur le corps, c’eſt-à-dire les jambes & la queue exceptées.
XIV. La Belette de Siberie. Muſtela ſiberica.
Pélage fauve ; pieds de devant & de derrière très-vélus, fendus.
Pallas it. 2. 701. & ſpic zool. 14. p. 89. t. 4. f. 2. Erxleb. mamm. p. 471.
Elle habite les lieux boiſés de la Siberie ; elle eſt vorace, & emporte même hors de la cuiſine des payſans, le beurre & la viande.
Elle reſſemble au précédent par la taille, à la zibeline par les mœurs, à l’hermine par le port, elle diffère cependant de celle-ci par ſa queue & ſes jambes plus longues. Queue vélue, une fois plus courte que le corps. Poils plus longs & plus fins que ceux du putois & du furet.
XV. L’Hermine. Muſtela erminea.
Pieds fendus ; ſommet de la queue d’un noir foncé.
Faun. ſuec. 17. Houttuyn nat. 3. p. 206. t. 14. f. 5. Briſſ. quad. p. 176. Schreb. Saeugth. 3. p. 496. t. 137. A. Buff. hiſt. nat. VII. p. 240. pl. 29. f. 2. & 31. f. 1. Penn. quad. p. 212. n. 151. Ridinger jagdb. Th. t. 19. Aid. dig. p. 310. Schreb. Saeugth. 3. p. 496. t. 137. B. Raj. quad. p. 198. Buff. hiſt. nat. VII. p. 240. pl. 29. f. 2. S. G. Gmelin it. 2. p. 192. t. 23.
Elle habite en Europe, dans les parties froides de l’Amérique & dans le nord de l’Aſie juſqu’à la Perſe ſeptentrionale & juſqu’à la Chine, ſe tient dans les maiſons, dans des monceaux de pierres, ſur les bords des rivières, dans le creux des arbres, dans les bois, ſurtout ceux de bouleaux ; ſe nourrit d’écureuils & de lemings, reſſemble d’ailleurs par les mœurs & la nourriture à la belette commune & par l’aſpect & le port à la marte ; elle diffère pourtant de celle-ci par ſon corps plus court, n’ayant jamais dix pouces de long, par la longueur de ſa queue qui eſt de quatre pouces, par ſon poil plus court & moins luiſant. Son pélage eſt dans les régions du nord de couleur blanche pendant l’hiver, à l’exception de la queue qui eſt toujours noire dans ſa dernière moitié ; il eſt jaunâtre ou roux en d’autres tems ou dans des contrées moins froides. La fourrure de cet animal eſt précieuſe, elle étoit autrefois extrêmement eſtimée,
La belette de Java, ſeb. mus. 1. p. 77. t. 48. f. 4. doit-elle être rapportée à cette eſpèce ou à celle de la belette commune ? Il y a le même doute pour le boccamele (bouche à miel) des ſardes, Cettì hiſt. nat. ſard. 1. t. 5. qui approche de l’hermine par ſa queue terminée de noir, & par ſon corps allongé ; il fuit l’homme, ſe nourrit de végétaux & de viande fraiche, eſt avide de miel, ravage les vignes.
XVI. La Belette commune. Muſtela vulgaris.
Pieds fendus ; corps d’un roux brun, blanc en deſſous, queue de la couleur du corps.
Erxleb. mam. p. 471. Schreb. Saeugth. 3. p. 498. t. 138. Briſſ. quad. p. 175. Aldr. dig. p. 307. Jonſt. quad. p. 152. t. 64. Raj. quad. p. 195. Geſn. quad p. 752. Buff. hiſt. nat. VII. p. 225. pl. 29. f. 1. Penn. quad. p. 211. n. 150. Ridinger wilde Th. t. 30. ſyſt. nat. 12. p. 69. n. 11. Hellenius act. Stockh. 1785. trim. 3. n. 9. t. 1.
Elle habite dans la partie tempérée & froide de l’Europe & de l’Aſie juſqu’à la Perſe ſeptentrionale, & devient comme l’hermine, blanche pendant l’hiver, (mais le bout de ſa queue n’eſt jamais noir) elle eſt une fois plus petite que l’hermine ayant à peine ſept pouces de longueur ; elle mange du poiſſon, de la viande, des rats, des ſouris, des œufs, des champignons, mais point d’autres végétaux ; elle eſt très-avide, & très ſoigneuſe à accumuler des vivres ; elle ſent mauvais, elle eſt malpropre, boit ſouvent, fait ſa chaſſe pendant la nuit ; ennemie ſurtout des rats, elle les dévore en entier, n’en laiſſe que les dents, & entre même dans leurs trous pour les y chercher ; les chats ne parviennent point aiſément à la tuer ; elle va, vient & guette ſans ceſſe. On dit qu’étant effrayée ſubitement elle eſt frappée d’épilepſie ; elle eſt jolie, lorſqu’elle eſt apprivoiſée ;[14] la femelle met bas au printems ſix a huit petits & même davantage.
XVII. Le Quiqui. Muſtela quiqui.
Pieds fendus ; pelage brun ; muſeau en forme de coin.
Molina hiſt. nat. Chil. L. IV. p. 158.
Il habite au Chili, ſous terre, ſe nourrit de rats & de ſouris. Il eſt fort ſauvage.
Les belettes ſe rapprochent des loutres par pluſieurs caractères : par leur corps allongé, d’égale groſſeur ; leur jambes courtes ; leur poil luiſant ; leurs ongles non retractibles ; elles ſe gitent dans des trous, rodent & font leur chaſſe, d’ordinaire pendant la nuit ; mais les loutres vivent continuellement ou dans l’eau ou près de l’eau, nagent deſſus ou ſous cet élement, & ſe nourriſſent, principalement de poiſſons ; celles-ci ne grimpent point, mais s’élancent en recourbant leur corps & étendant la queue, comme les belettes ; leur tête eſt plus groſſe, & elles ont la langue garnie de pointes molles. Les loutres ont cinq dents molaires de chaque côté des mâchoires, les belettes en ont quatre de chaque côté de la mâchoire ſupérieure & cinq des deux côtés de l’inférieure, ou cinq en haut & ſix en bas des deux côtés des mâchoires. Doit-on par ces conſidérations ſéparer les belettes des loutres & en faire deux genres diſtincts ?
GENRE XVII.
I. L’Ours proprement dit. Urſus arctos.
Pelage brun-noirâtre ; queue comme coupée ou arrachée.
Erxleb. mam. p. 156. Briſſ. quad. 184. Ald. dig. 117. Jonſt. quad. 125. t. 55. Raj. quad. p. 171. Klein quad p. 82. Penn. quad. p. 190. n. 138. Ridinger wilde Thiere. t. 32. Geſn. quad. 14.
Pelage noir ; taille plus petite.
Schreb. Saeugth. 3. p. 502. t. 140.
Pelage brun ou ferrugineux.
Schreb. Saeugth. 3. p. 502. t. 139. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 248. pl. 31.
Buff. hiſt. nat. VIII. p. 248. pl. 32.
Pelage varié.
Les variétés c. & d. habitent en Iſlande ; la variété a. ſe trouve dans les bois marécageux & froids de l’Europe & de l’Aſie ſeptentrionale ; la variété b. ſe trouve auſſi dans les Pyrenées, les Alpes de la Savoie, de la Suiſſe, les monts Krapachs, le Caucaſe, en Pologne, en Grèce, en Paleſtine, en Égypte, en Barbarie, à Ceylan, dans l’lnde, au Japon, en Chine & en Perſe. La variété a. vit de racines, de baies, de divers végétaux ; la variété b. ſe nourrit auſſi de fourmis & d’autres inſectes, de ruches d’abeilles, d’animaux morts, de voyeries de beſtiaux, de cerfs & de chevaux ; il évente d’abord ſa proie, il la retire même du fond d’un marais. Il mouille volontiers ce qu’il veut manger. Couché dans ſa retraite il lêche continuellement ſes pattes antérieures.[15] La variété b. s’accouple à la fin de Juin & la femelle donne le jour, au commencement de Janvier, communément à un ſeul ourſon. La variété a. s’accouple à la fin d’Octobre, & le tems de la geſtation eſt de cent douze jours. (Après s’être bien engraiſſé en automne) il paſſe l’hiver dans ſa caverne ſans manger (mais en ſuçant ſes pattes) depuis la mi-Novembre juſqu’au commencement du degel ; hors ce tems, il erre d’ordinaire autour de ſa tanière ; il eſt pareſſeux & indolent, à moins qu’il ne ſoit attaqué ; alors ſe rélevant avec beaucoup d’agilité ſur ſes pieds de derrière, il combat à coups de poings. Il n’aſſaillit point l’homme, ſinon qu’il en reçoive quelque injure[16] ; avant de combattre, il force ſes petits à grimper ſur des arbres. Quelque effrayé qu’il ſoit, il deſcend toujours d’un endroit élevé à reculons ; il n’a pas de vermine ; on rapporte qu’il fuit le chant. Il ſe tient ſur ſes pieds poſtérieurs ; il nage (avec facilité.) Il a le poil fort touffu, le regard louche, & les yeux ont une membrane clignotante. Ses pouces ſont plus étroit que ſes autres doigts. Il a quatre mamelles. Son crâne eſt plus petit que celui du lion, mais non pas ſon cerveau. Les Lappons ſe ſervent de ſes tendons au lieu de fil. Sa chair eſt mangeable. Son fiel eſt très-amer, on le recommande dans l’épilepſie. Sa graiſſe eſt d’uſage comme coſmétique, pour adoucir la peau.[17]
II. L’Ours blanc. Urſus maritimus.
Pélage blanc ; queue comme coupée ; tête & cou allongés.
Erxleb. ſyſt. mam. p. 160. Schreb. Saeugth. 3. p. 513. t. 141. Pallas. it. 3. p. 691. & ſpic. zool. 14. p. 1.–24. t. 1. Briſſ. quad. 188. Martens ſpitzb. 73. t. O. f. C. Jonſt quad. p. 126. Mus. Worm. p. 319. Klein quad. p. 82. Buff. hiſt. nat. ſupp. 3. p. 200. pl. 34. Penn. quad. p. 192. n. 139. t. 20. f. 1. Ridinger Baeren, t. 3.
Il habite près du pôle arctique, & ſe trouve communément ſur les glaces & même ſur la mer (où il s’abandonne à la nage à la pourſuite des phoques) il ne ſouffre pas la chaleur, ſe nourrit de poiſſons, de phoques, de baléineaux, rarement de beſtiaux & ſeulement lorſqu’il ſe ſent preſſé par la faim. La femelle eſt pleine pendant ſix ou ſept mois, & met bas au mois de Mars, ordinairement deux petits. Ses mœurs ſont les mêmes que celles de l’ours proprement dit, & il ſert aux mêmes uſages ; ſa tête eſt plus grande, ſon crâne plus convexe, ſon muſeau plus gros.
III. L’Ours d’Amérique. Urſus americanus.
Pélage noir ; gorge & joues ferrugineuſes.
Pall. ſpic. zool. 14. p. 6. 26.
Il habite dans toute l’Amérique, la terre du Chili & des Patagons exceptée ; il ſe nourrit de végétaux & ſurtout de poiſſons. Sa chair eſt mangeable.
Tête plus allongée que dans l’ours proprement dit ; oreilles plus longues ; poils plus forts, mous, droits, longs, très-noirs, plus fins & plus luiſans.
IV. Le Blaireau. Urſus meles.
Queue de la couleur du corps ; corps cendré en deſſus, noir en deſſous, bande longitudinale noire paſſant par les yeux & les oreilles.
Faun. ſuec. 20. Schreb. Saeugth. 3. p. 516. t. 142. ſyſt. nat. 6. p. 6. Briſſ. quad. 183. Geſn. quad. 687. f. p. 686. Ald. dig. p. 263. f. p. 267. Jonſt. quad. p. 146. t. 63. Raj. quad. 185. Klein quad. 73. Buff. hiſt nat. VII. p. 104. pl. 7. 8. Penn. quad. p. 201. n. 142. Ridinger jagdb. Thier. t. 17.
Blanc eſt deſſus ; d’un blanc-jaunâtre en deſſous.
Briſſ. quad. 185.
Blanc, taché de jaune-rouge & de brun.
Ridinger allerl. Thier. t. 24.
Le blaireau habite en Europe & dans l’Aſie ſeptentrionale juſqu’au nord de la Perſe & juſqu’à la Chine, même au Japon ; la variété b. ſe trouve dans la province de New-yorck en Amérique ; la variété c. eſt très-rare ; il ſe tient dans les fentes des rochers & entre les pierres, (ou dans des terriers qu’il ſe creuſe dans les bois) ; il eſt monogame, s’accouple en Novembre ou au commencement de Décembre ; la femelle met bas après neuf ſemaines trois à cinq petits ; il ſe nourrit d’inſectes, d’œufs, de ſeigle en herbe, de feuilles de geſſe, ainſi que d’autres végétaux ; leur ſaiſon paſſée, il ſe retire dans ſon trou ; & engraiſſe extrêmement ; la nuit, il chaſſe aux lapins ; il ſe fait un terrier dans lequel il ſe gîte ; chaque individu dépoſe à part ſes excremens dans un endroit diſtinct & déterminé hors de ſon domicile ; il ſe cache de jour ; il a au deſſus de l’anus une ouverture ou follicule d’où ſuinte une liqueur onctueuſe, d’aſſez mauvaiſe odeur qu’il ſuce pendant l’hiver. On peut l’apprivoiſer.
Membrane clignotante, s’étendant ſur tout l’œil. Six mamelles, deux ſur la poitrine, quatre ſur le ventre. Jambes courtes, pieds à cinq doigts. Longueur de plus de deux pieds. La variété b. n’eſt longue que de vingt-un pouces.
Deſcript. anat. E. N. C. d. 2. a. 5. obs. 32. & d. 3. a. 5. obs. 163.
V. Le Carcajou. Urſus labradorius.
Queue d’un jaune brunâtre, terminée par de longs poils qui l’environnent ; gorge, poitrine & ventre blancs ; pieds de devant à quatre doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 520. t. 142. B. Penn quad. p. 202. n. 143. Buff. hiſt. nat. ſupp. 3. p. 242. pl. 49.
Il habite au Labrador & à la baie d’Hudſon ; il eſt un peu plus petit que le blaireau, & a le poil plus doux & plus long. Oreilles courtes, blanches, bordées de noir. Tête blanche, à deux bandes noires, s’étendant derrière le nez par les yeux. Poils du dos brun marron à leur origine, enſuite d’un jaune brun, puis noirs, & terminés de blanc. Jambes brunes.
VI. Le Raton. Urſus lotor.
Queue annelée ; bande noire tranſverſale ſur les yeux.
Schreb. Saeugth. 3. p. 521. t. 143. act. Stockh. 1747. t. 9. f. 1. Houttuyn nat. 2. p. 237. t. 15. f. 1. Briſſ. quad p. 189. Fernand. anim. n. 2. p. 1. Nieremb. hiſt. nat. p. 175. Jonſt. quad. t. 74. Raj. quad. 179. Catesb. carol. app. p. 29. Kalm. it. 2. p. 228. 327. & 3 p. 24. Laws carol. 121. Penn. quad. 199. n. 141. Worm. muſ. 319. Major moſt. 30. Raj. quad. 179. Muller del. nat. ſel. 2. p. 99. t. K. I. f.2.
Il habite les lieux maritimes de l’Amérique, ſurtout de ſa partie ſeptentrionale, ainſi que des îles voiſines des deux côtés de ce continent, & ſe tient le plus ſouvent dans le creux des arbres. La femelle met bas au mois de Mai deux ou trois petits. Il ſe nourrit avec plaiſir d’œufs, de coquillages, de poules. Il trempe ſa nourriture dans l’eau & la porte à ſa bouche avec ſes pieds de devant ; il a l’odorat & le tact excellens, la mémoire très-bonne (ſe reſſouvient ſurtout des mauvais traitemens) ; il dort depuis minuit juſqu’à midi. Il fuit ſi on lui préſente des ſoies de cochon. Il grimpe volontiers.
Son pélage eſt cendré, mêlé de poils redreſſés, ferrugineux, noirs à leur ſommet, ce qui lui donne une nuance de cette dernière couleur, lorſqu’on le regarde d’un certain ſens. Tête brune, à front blanc ; bande noire paſſant par les yeux, interrompue dans ſon milieu, & d’où s’éleve une ligne perpendiculaire de la même couleur. Queue annelée de poils noirs. Penis muni d’un os courbé.
VII. La Wolverene. Urſus luſcus.
Queue longue ; corps ferrugineux ; muſeau brun ainſi que le front ; bande ſur les côtés du corps de la même couleur.
Briſſ. quad. p. 188. Edw. av. 2. p. 103. t. 103. Ellis. hudſon. 1. p. 40. t. 4. Penn. quad. p. 195. n. 140. t. 20. f. 2.
Elle habite à la baie d’Hudſon, & approche du loup par la taille, & du glouton par la forme de la tête. Poils longs & rudes. Queue d’un chatain plus foncé à ſon ſommet que dans le reſte de ſa longueur ; pieds antérieurs à quatre doigts, ceux de derrière à cinq doigts.
VIII. Le Glouton. Urſus gulo.
Queue de la couleur du corps ; pélage d’un roux brun, milieu du dos noir.
Schreb. Saeugth. 3. p. 525. t. 144. Georgi it. p. 160. Pall. ſpic. zool. 14. p. 25. t. 2. ſyſt. nat. 12. p. 67. Faun. ſuec 14. Houtt. nat. 2. p. 189. t. 14. f. 4. Gunner act. Nidros. 3. f. 5. Geſn. quad. p. 554. Ald. dig. p. 178. Jonſt. quad. p. 131. t. 57. Scheff. lap. 339. Rzaczynſki polon. 218. Kleim quad. p. 83. t. 5. Penn. quad. p. 196. Zimmerm. ſpic. zool. geogr. 309. Buff. hiſt. nat. ſupp. 3. p. 240. pl. 48. Nieremb. hiſt. nat. p. 188. Genberg act. Stockh. 1773. p. 222. t. 7. 8.
Il habite les contrées les plus ſeptentrionales de l’Amérique, de l’Aſie & de l’Europe, rarement en Pologne & en Courlande, très rarement en Allemagne ; il ſe tient particuliérement dans les lieux montueux & les grandes forêts. Il s’accouple en Janvier ; la femelle met bas ordinairement au mois de Mai, un à trois petits dans le plus épais des bois ; il eſt ruſé & très-vorace, ſe nourrit de lievres, de rats, de rennes, d’oiſeaux, d’animaux morts, auſſi de poiſſon, de fromage & d’autres mangeailles. Il grimpe avec facilité, n’attaque jamais ſpontanément l’homme ; il ſe défend contre les chiens par ſon horrible puanteur[18] ; elle s’affoiblit de beaucoup après ſa mort. On peut l’apprivoiſer dans ſa jeuneſſe. Sa peau fait une très-bonne & très-magnifique fourrure.
Il eſt plus grand que le blaireau, (ſa longueur eſt de deux pieds deux pouces depuis le bout du nez juſqu’à l’origine de la queue.) Mais il eſt plus mince ; jambes très groſſes & très robuſtes, vêtues de longs poils ; pieds, à cinq doigts. Queue plus courte que les cuiſſes, auſſi très-velue. Six mamelles. Dents inciſives ſupérieures intermédiaires, égales, comme lobées de deux côtés, les extérieures plus longues, coniques, fortes, lobées d’un ſeul côté ; dents inciſives inférieures au nombre de ſix, mouſſes-tronquées, dont deux alternativement plus internes, celles du milieu plus petites, les extérieures plus groſſes. Dents canines rondes, coniques, très fortes, un peu obtuſes, les ſupérieures un peu plus grandes, éloignées des inciſives, ridées à l’extérieur, celles d’en bas rapprochées des autres dents. Dents molaires ſupérieures de chaque côté au nombre de cinq, les inférieures au nombre de ſix, toutes lobées, la premiere & la dernière menue.
Les quadrupèdes de ce genre ont cinq doigts aux pieds ; le pouce non éloigné des autres doigts ; ils marchent ſur leurs talons, ils grimpent ; quelques-uns ſe fervent de leurs pieds de devant comme de mains.
GENRE XVIII.
I. Le Sarigue de Surinam. Didelphis marſupialis.
Huit mamelles :
Schreb. Saeugth. 3. p. 536. t. 45. Briſſ. quad. 201. Seb. muſ. 1. p. 64. t. 39. Klein quad. p. 59.
Il habite à Surinam.
Port du blaireau ; taille d’un gros chat ou de la marte. Narines perpendiculaires en forme de croiſſant. Mouſtaches longues, placées en cinq rangs. Huit foies derrière l’ouverture la bouche, cinq foies ſous la gorge. Oreilles ovales, lâches, noires, terminées de blanc. Dents molaires lobées, les antérieures ſimples, les premières très-petites. Jambes noires, liſſes, vêtues de poils courts. Queue de la longueur du corps.
II. Le Philandre. Didelphis philander.
Queue pileuſe à ſa baſe ; oreilles pendantes ; quatre mamelles.
Schreb. Saeugth. 3. p. 541. t. 147. Briſſ. quad. 210. Seb. muſ. 1. p. 57. t. 36. f. 4. Gumilla Orin. 3. p. 238.
Il habite dans toute l’Amérique méridionale.
Longueur du corps neuf pouces, celle de la queue d’environ quatorze pouces. Six rangs de mouſtaches. Bord de l’orbite des yeux ferrugineux ; pieds blanchâtres ; la partie nue de la queue, blanchâtre, tachée de brun.
III. L’Opoſſum. Didelphis opoſſum.
Queue demi-pileuſe ; region des ſourcils de couleur plus pâle.
Schreb. Saeugth. 3. p. 537. t. 146. AB. Briſſ. quad. 207. Seb. muſ. 1. p. 56. 57. t. 36. f. 1. 2. 3. Barr. fr. eq. p. 166. Geſn. quad. p. 870. Ald. dig. p. 223. Hernand. mexic. p. 330. Marcgr. braſ. 223. 222. Piſ. braſil. 323. Tyſon. act. ang. n. 239. p. 105. Cowper act. ang. n. 290. p. 1565. Caresb. Carol. p. 120. Buff. hiſt. nat. X. p. 279. pl. 45. 46. Penn. quad. p. 204. t. 21. f. 1.
D’un brun foncé ſur le dos.
Briſſ. quad. 209.
L’Opoſſum habite les contrées chaudes & les plus temperées de l’Amérique, ainſi qu’aux îles Antilles. La variété ſe trouve à Ceylan, aux îles Philippines & Moluques.
Au moyen de ſa queue prenante, il s’élance d’arbre en arbre ; il eſt lent à la courſe, & a la vie dure. Son cri eſt une ſorte de grognement. On peut l’apprivoiſer. La femelle fait quatre ou cinq petits, qu’elle cache avec beaucoup de ſoin dans la poche de ſon bas-ventre. Sa longueur eſt d’environ un pied. Tête plus longue & plus pointue qu’au philandre ; plus courte qu’au ſarigue de Surinam. Oreilles courtes, arrondies. Cinq à ſept mamelles. Queue plus courte que le corps, pileuſe dans ſa première partie, nue & blanchâtre dans le reſte de ſa longueur.
IV. Le Cayopollin. Didelphis cayopollin.
Queue plus longue que le corps ; point de poche ſous le ventre ; bord de l’orbite des yeux noir.
Schreb. Saeugth. 3. p. 544. t. 148. Briſſ. quad. p. 212. Fernand. nov. Hiſp. p. 10. Nieremb. hiſt. nat. p. 158. Seb. muſ. 1. p. 49. t. 31. f. 3. Buff. hiſt. nat. X. p. 350. pl. 55. Penn. quad. p. 208. n. 146.
Il habite les lieux montueux de la nouvelle Eſpagne ; il différe de l’opoſſum & de la marmoſe par ſon muſeau plus gros, ſes oreilles plus courtes & plus étroites. Dents molaires ſupérieures au nombre de cinq de chaque côté. Queue longue de onze pouces, blanchâtre, tachée de brun bai, pileuſe à ſon origine. Corps long de ſix pouces.
V. La Marmoſe. Didelphis murina.
Queue pileuſe à ſon origine ; ſix mamelles.[19]
Amæn. ac. 1. p. 279, muſ. ad. fri. 2. p. 8. Schreb. Saeugth. 3. p. 545. p. 149. Briſſ. quad. p. 211. Gronov. zoophyl. 1. p. 9. n. 33. Seb. muſ. 1. p. 48. t. 31. f. 2. Buff. hiſt. nat. X. p. 335 pl. 52. 53.
Elle habite dans l’Amérique méridionale.
Corps long de ſix pouces ainſi que la queue. Six rangs de mouſtaches, plus courtes que la tête, ferrugineuſes, hors le rang inférieur qui eſt blanc. Dos convexe, ferrugineux, comme auſſi le ſommet de la tête. Ongles très aigus. Mamelles cylindriques, au nombre de ſept ou environ.[20]
VI. Le Philandre de Surinam. Didelphis dorſigera.
Queue pileuſe à ſa baſe, plus longue que le corps ; doigts des pieds antérieurs garnis d’ongles courts & obtus.
Schreb. Saeugth. 3. p. 546. t. 150. Briſſ. quad. p. 212. Merian ins. ſurin. p. 66. t. 66. Seb. muſ. 1. p. 49. t. 31. f. 4. 5. Seb. muſ. 2. p. 90. t. 84. f. 4. Buff. hiſt. nat. XV. p. 157. Penn. quad. p. 210. n. 149.
Il habite à Surinam, dans des trous creuſés ſous terre ; la femelle met bas cinq ou ſix petits ; à la vue de quelque péril, ils montent ſur le dos de leur mère & s’y tiennent en accrochant leurs queues à la ſienne.
Taille du rat ; orbite des yeux bordée de brun ; queue blanchâtre, à taches brunâtres dans le mâle, très-longue, nue ; ongles des pieds de devant obtus, ceux des pieds de derrière aigus. Oreilles luiſantes, nues. Eſt-ce la même eſpèce que la marmoſe ? [21]
VII. Le Crabier. Didelphis cancrivora.
Queue écailleuſe, preſque entièrement nue, & à-peu-près de la longueur du corps ; ongle du pouce des pieds poſtérieurs plane.
Buff. hiſt. nat. ſupp. 3. p. 272. pl. 54.
Il habite les endroits marécageux de Cayenne, & ſe tient pendant le jour dans les rizières ; il ſe nourrit de crabes, a le grognement d’un petit cochon, eſt toujours gras ; on l’apprivoiſe aiſément ; la femelle met bas dans le creux des arbres quatre ou cinq petits.
Sa longueur eſt d’environ dix ſept pouces. Poils friſés comme de la laine, parſemés de ſoies, qui forment à cet animal une eſpèce de crinière de couleur brune depuis le milieu du dos juſqu’au commencement de la queue. La tête, les épaules, le cou, les cuiſſes ſont d’un jaune rougeatre, les côtés & le ventre ſont jaunâtres ; jambes & pieds d’un brun noirâtre. Bord de l’orbite des yeux noir. Oreilles courtes, ovales, nues.
VIII. Le Sarigue à courte queue. Didelphis brachyura.
Queue couverte de poils ; oreilles nues, très-courtes ; point de poche ſous le ventre ; pélage roux.
Schreb. Saeugth. 3. p. 548. t. 151. Pall. act. ac. Petrop. 1780. 2. p. 235. t. 5. Briſſ. quad. t. 213. Gronov. zoophyl. 1. p. 9. n. 35. Seb. muſ. 1. p. 50. t. 31. f. 6. Penn. quad. p. 208. n. 147.
Il habite les bois de l’Amérique méridionale. La femelle fait neuf à dix petits.
Longueur du corps de trois pouces deux lignes à cinq pouces ſix lignes ; celle de la queue d’un pouce huit lignes à deux pouces quatre lignes. Par la forme de ſa tête il approche du Cayopollin ; il a le muſeau moins allongé que l’opoſſum, moins aigu que la marmoſe, à laquelle cependant il reſſemble aſſez par le reſte du corps, par le défaut de poche ſous le ventre & par le penis placé dans l’anus en deſſous du ſcrotum. Pélage très-doux, luiſant, d’un très-beau roux ſur les côtés de la tête & ſur le tronc.
IX. Le Phalanger. Didelphis orientalis.
Queue pileuſe dans preſque toute ſa première moitié, prenante, plus longue que le corps ; poche ſous le ventre ; deux doigts intermédiaires des pieds poſtérieurs reunis.[22]
Pall. mis. zool. p. 59. Erxleb. mamm. p. 79. Schreb. Saeugth. 3. p. 550. t. 152. Penn. quad. p. 209. n. 148. Valent. ind. 3. p. 272. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 92. pl. 10. 11.
Il habite aux iles Moluques, peut-être auſſi dans la nouvelle Hollande.[23] Il reſſemble à l’écureuil par ſa façon de manger, & par ſon cri ; il eſt extrêmement craintif. La femelle a deux ou quatre mamelles, & fait auſſi deux ou quatre petits.
Il différe de ſes congénères, par ſa tête plus convexe, ſon muſeau plus robuſte, ſes oreilles & ſes pieds plus courts, ſes ongles plus longs & plus courbés.
X. Le Sarigue à tête de renard. Didelphis brunii.
Queue courte, nue. Jambes poſtérieures plus longues que les antérieures, n’ayant que trois doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 551. t. 153. Le Brun. Voy. 1. p. 347. f. 213.
Il habite .....
Il a la tête du renard, la taille & le poil du lièvre ; par les pieds il reſſemble à la gerboiſe, par ſa poche abdominale au Sarigue.
XI. Le Kanguro. Didelphis gigantea.
Queue longue, groſſe ; jambes de derriere preſque trois fois plus longues que celles de devant, & n’ayant que trois doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 552. t. 154. Hawkeſworth Voy. 3. p. 174. t. 51.
Il habite dans la nouvelle-Hollande ; il ſaute, creuſe, & mange comme la gerboiſe de laquelle il différe cependant beaucoup par les dents, car ce font celles du Sarigue. L’animal adulte eſt de la grandeur d’un mouton. Pelage d’un jaunâtre cendré ; tête puis obtuſe que dans les autres eſpeces de ſarigue ; oreilles longues ; tronc mince antérieurement, épais & muſculeux par derrière ; ongles des pieds du devant d’un noir-luiſant ; doigt du milieu des pieds poſtérieurs prominent.
XII. Le Tarſier. Didelphis macrotarſus.
Queue mince, nue, très-longue, un peu terminée en floccon ; tarſes des pieds poſtérieurs allongés nus ; ongle des pouces plane.
Schreb. Saeugth. 5. p. 554. t. 155. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 87. t. 9. Penn. quad. p. 298. n. 225.
Il habite .....
Cet animal mitoyen, entre les makis, les gerboiſes & les ſarigues, & un peu plus grand qu’un rat, s’éloigne par les dents de tous les autres animaux à mamelles. Il a à chaque mâchoire deux dents inciſives aiguës, une dent canine de chaque côté, les deux ſupérieures courtes, celles d’en bas longues ; ſix dents molaires de chaque part. Il ſe ſert de ſes pieds qui ſont ſans poils, comme de mains. Poils friſés, doux, longs, d’un noir-cendré à leur baſe, ferrugineux à leur ſommet. Tête ronde ; muſeau court & aigu ; oreilles longues, minces, nues. Jambes de derrière beaucoup plus longues que celles de devant.
Les ſarigues, habitans pour la plûpart de l’Amérique, jamais de l’Afrique ni de l’Europe, vivent dans les bois & ſe tiennent ſur les arbres & dans des trous qu’ils ſe creuſent ; ils grimpent en s’aidant de leur queue prenante, & marchent d’un pas aſſez lent ; ils ſe nourrirent d’oiſeaux, ſur-tout de poules, d’inſectes, de vermiſſeaux, auſſi de végétaux. Leurs pieds ſont, dans preſque tous, à cinq doigts, fendus, le pouce des pieds poſtérieurs éloigné des autres doigts & à ongle plane ou mouſſe. Les mâles ont la verge cachée & à gland bifide. Les femelles ont une poche ou bourſe ſous le ventre qu’elles ferment & ouvrent à leur gré, & ſoutenue par deux os particuliers, qui ſe trouvent même dans le mâle.
GENRE XIX.
I. La Taupe d’Europe. Talpa Europæa.
Queue courte, pieds à cinq doigts.
Erxl. mamm. p. 114. Schreb. Saeugth. 3. p. 558. t. 156. ſyſt. nat. XII. p. 73. Faun ſuec. 23. Briſſ. quad. 204. it. ſcan. 332. Geſn. quad. 931. Ald. dig. 45. Ray. quad. 236. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 81. pl. 12. ſupp. 3. p. 193. pl. 32. Gautier obſ. 1. part. 3. p. 155. t. B. Penn. quad. p. 311. n. 241.
Pelage varié de taches blanches.
Briſſ. quad. 205. Seb. muſ. 1. p. 68. t. 41. f. 4. Edw. glean. 2. p. 122. t. 268.
Pelage blanc.
Briſſ. quad. 205. Seb. muſ. 1. p. 51. t. 32. f. 1.
Pelage jaune.
Penn. quad. p. 331. n. 241. B.
Pelage cendré.
Hübſch naturf. 3. p. 98. Richter abhandl. über de phyſ. Beſchaff. von Boehmen. Prag. & Dreſd. 1786. 4. p. 82.
La Taupe habite les terres chaudes, découvertes, & fertiles de toute l’Europe, de l’Aſie ſeptentrionale & de l’Afrique ; elle ſillonne les prés & les jardins, ſe nourrit de lombrics, de larves d’inſectes, & non de plantes ; on la fait fuire en inondant ſon domicile, forcée enfin de ſortir de ſa retraite, elle grimpe ſur le premier arbre. Son pelage eſt très-fin, formé poils doux, ſoyeux & ſerrés. Elle s’accouple au printems ; le mâle a le penis exceſſivement long, il paroît qu’il n’a qu’une femelle, laquelle met-bas quatre ou cinq petits.
Deſcr. anat. E. N. C. d. 1. a. 2. obſ. 51. & d. 2. a. 1. obſ. 130. Voyez auſſi Glediſch op. miſc. 3. n. 5. Paulin. C. F. Talpa. Francof. 1689. de la Faille Namrgeſch. des Maulwurfs Francof. 1778.
II. La Taupe à longue queue. Talpa Iongicaudata.
Queue médiocre ; pieds à cinq doigts, ceux de derrière écailleux.
Erxleb. mam. p. 118. Penn. quad. p. 314. n. 244. t. 28. f. 2.
Elle habite dans l’Amérique ſeptentrionale ; Elle reſſemble par ſon aſpect extérieur à la Taupe d’Europe, en differe cependant par ſa queue moins courte, ayant deux pouces de longueur, & par ſon pelage bai ; pieds poſtérieurs écailleux, preſque ſans poils, & à ongles longs. La longueur du corps eſt de quatre pouces.
III. Le Tucan. Talpa rubra.
Queue courte ; pieds de devant à trois doigts, ceux de derrière à quatre doigts.
Erxleb. mam. p. 119. Briſſ. quad. p. 206. Seb. muſ. 1. p. 51. t. 32. f. 2. Penn. quad. p. 315. n. 246.
Il habite en Amérique ; aſſez ſemblable a la Taupe d’Europe, cependant un peu plus grand ; queue groſſe à ſon origine.
IV. La Taupe dorée. Talpa Aſiatica.
Point de queue ; pieds à trois doigts.
Schreb. Saeugth. 3. p. 562. t. 157. Briſſ. quad. 206. Seb. muſ. 1. p. 51. t. 32. f. 4. 5. Penn. quad. p. 313. n. 242.
Elle habite au cap de bonne Eſpérance (ſelon Pallas ; en Sibérie ſelon Briſſon & Seba.)
Muſeau plus court que dans la Taupe d’Europe ; narines chauves ; poils bruns, changeant en vert & rouge avec une nuance dorée.
Les Taupes vivent ſous terre, y creuſent des tuyaux cylindriques, ſe nourriſſent principalement de vers. Elles ont la tête groſſe, le muſeau allongé, les yeux très-petits & couverts, point d’oreilles externes, le corps gros, les jambes courtes, les pieds de devant larges, grands, plus courts que ceux de derrière, & munis d’ongles plus longs.
GENRE XX.
I. La Muſaraigne radiée. Sorex criſtatus.
Narines caronculées ; queue courte.
Penn. quad. p. 313. n. 245. t. 28. f. 1. (Buff. œuv. comp. 4o. v. 3. p. 408. pl. 59.)
Elle habite dans le Nord de l’Amérique ; elle reſſemble à la taupe par ſon aſpect extérieur & la longueur du muſeau, ſe nourrit de racines.
Poils courts, fins, denſes & ſerrés, de couleur noire ; pieds de devant d’un beau blanc, ceux de derriere écailleux. Quatre dents inciſives inférieures, quatre dents canines de chaque côté. Narines garnies d’une caroncule étoilée-palmée, à dix ou quinze rayons ſubulés, (nuancés d’une belle couleur de roſe) ; queue preſque nue, de la couleur du corps, n’ayant guère plus d’un pouce & un quart de longueur[24] ; celle du corps eſt à peine de quatre pouces.
II. La petite Muſaraigne. Sorex minutus.
Muſeau très-long ; point de queue
Schreb. Saeugth. 3. p. 178. t. 161. B. Laxmann. ſibir. Brief. p. 72. Penn. quad. p. 108. n. 237.
Elle habite en Sibérie, & ſe tient dans les buiſſons humides ſous les racines des arbres ; ſon nid eſt compoſé de lichens ; elle y fait proviſion de graines ; elle creuſe & court avec viteſſe ; elle ronge ; ſon cri reſſemble à celui de la chauve-ſouris.
Après la très-petite Muſaraigne, no. 11. c’eſt le plus petit des animaux à mamelles, ſon poids n’étant que d’une dragme ; ſon poil eſt très-fin, luiſant, de couleur griſe, blanchâtre ſous le corps. Tête preſque de la longueur du tronc, à muſeau aminci, creuſé en deſſous. Mouſtaches atteignant les yeux ; ils ſont petits & enfoncés. Oreilles dilatées, courtes, nues. Cinq ongles à tous les pieds.
III. La Muſaraigne brune. Sorex aquaticus.
Pieds poſtérieurs palmés, les antérieurs blancs, ainſi que la queue, qui eſt courte.
Schreb. Saeugth 3. p. 556. t. 158. Seb. muſ. 1. p. 51. t. 32. f. 3. Penn. quad. p. 314. n. 245.
Elle habite dans l’Amérique ſeptentrionale. P. Kalm.
Taille de la Muſaraigne radiée ou de la Taupe. Poils luiſans, d’un cendré-obſcur, bruns à leur ſommet. Corps de cinq pouces de longueur, celle de la queue eſt d’un pouce. Quatre dents inciſives inférieures.
IV. Le Deſman. Sorex moſchatus.
Pieds palmés ; queue comprimée-lancéolée.
Pallas it. 1. p. 156. Lepechin it. 1. p. 178. t. 13. Erxleb. mam. p. 127. Schreb. Saeugth. 3. p. 567. t. 159. ſyſt. nat. XII. 1. p. 79. Faun. ſuec. p. 11. n. 28. Briſſ. quad. 92. Clus. exot. p. 375. Jonſt. quad. 169. t. 73. Ald. dig. p. 447. f. p. 448. Ray. quad. p. 217. J. G. Gmelin nov. comm. Petrop. 4. p. 383. t. 5. t. 13. Buff. hiſt. nat. X. p. 1. pl. 1. Güldentſtedt Beſch. der Berl. naturf. Fr. 3. p. 107. t. 2. S. G. Gmelin it. 1. p. 28. t. 3. 4. Penn. quad. p. 260. n. 192.
Il habite les régions ſituées entre le Volga & le Tanaïs, du 50 au 57me. degré de latitude, près des lacs, ſur les bords deſquels il & creuſe des trous, dont l’entrée eſt ſous l’eau même ; il ſe nourrit de racines d’acore.
Plus grand qu’un gros hamſter, il a la tête ſemblable à celle de la Taupe. Muſeau très-mobile, cartilagineux. Mouſtaches blanchâtres en douze rangs. Yeux très-petits. Point d’oreilles externes. Tronc plane, enveloppé outre la peau, d’un pannicule charnu. Pelage du caſtor. Pieds nus, écailleux en deſſus, noirâtres, ainſi que la queue (qui eſt auſſi couverte d’écailles juſqu’environ de ſon extrêmité) ; quatre dents inciſives inférieures, ſix dents canines de chaque côté ; quatre dents molaires de chaque part en deſſus, trois en deſſous. Sept à huit follicules jaunâtres près de l’origine de la queue, joints par la toile celluleuſe de la peau, hors deſquels jointe une matiere fluide auſſi de couleur jaunâtre, d’une odeur de civette très-pénétrante, & dont chaque animal rend à-peu-près un ſcrupule.
V. La Muſaraigne d’eau. Sorex fodiens.
Queue médiocre, preſque nue ; corps noirâtre, cendré en deſſous ; doigts cilié.
Erxleb. mam. p. 124. Schreb. Saeugth. 3. p. 571. t. 161. Merret. pin. p. 167. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 64. t. 11. f. 1. Penn. quad. p. 308. n. 236.
Elle habite en Angleterre, en Bourgogne, en Allemagne, en Pruſſe, en Sibérie, près des ruiſſeaux & des fontaines ; on la rencontre plus rarement que la Muſaraigne commune. Elle nage. La femelle a dix mamelles, & met bas au printems neuf petits.
Corps long de trois pouces, queue de plus de deux pouces ; extrêmité du muſeau plus large que dans la Muſaraigne commune ; pieds aſſez longs ; deux dents inciſives inférieures ; trois dents canines de chaque côté à la mâchoire ſupérieure ; deux de chaque côté à la mâchoire inférieure ; quatre dents molaires de chaque part en deſſus, trois en deſſous.
VI. La Muſaraigne marine. Sorex marinus.
Queue médiocre ; corps brun ; pieds & queue cendrés.
Elle habite dans l’île de Java.
Corps de la grandeur d’une ſouris. Muſeau allongé, canaliculé en deſſous, de couleur cendrée, à mouſtaches longues ; oreilles arrondies, preſque nues. Deux dents inciſives & aiguës, parallèles. Pieds à cinq doigts, onguiculés. Queue un peu plus courte que le corps, & moins pileuſe.
VII. La Muſaraigne commune. Sorex araneus.
Queue médiocre ; corps blanchâtre en deſſous.
Faun. ſuec. 24. Schreb. Saeugth. 3. p. 573. t. 160. Briſſ. quad. p. 126. Geſn. quad. p. 747. Ald. dig. p. 441. f. p. 442. Jonſt. quad. p. 168. t. 66. Raj. quad. p. 239. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 57. pl. 10. f. 1. Penn. quad. p. 307. n. 235.
Elle habite dans toute l’Europe, & dans l’Aſie ſeptentrionale ; elle ſe tient dans les monceaux de pierres, autour des villages dans la terre, les fumiers, les étables, les granges, les habitations humides, & près des eaux. Elle ſe nourrit entr’autres de graines. Son odeur muſquée répugne beaucoup aux chats, qui la tuent mais ne la mangent point. Elle court moins vite que la ſouris. Son cri eſt aigu & forme une ſorte de ſifflement ; la femelle met-bas au printems & pendant l’été cinq à ſix petits. Sa longueur ne paſſe jamais trois pouces ; ſon poids n’eſt guère que de trois drachmes. Ses dents ſont comme celles de la Muſaraigne d’eau.
VIII. La Muſaraigne de Surinam. Sorex Surinamenſis.
Queue de moitié plus courte que le corps ; corps bai en deſſus, blanc cendré jaunâtre en deſſous.
Elle habite à Surinam.
Elle approche de la précédente par la forme des oreilles ; mais par la grandeur du corps, la tête, le muſeau, les dents, les yeux, les pieds, elle reſſemble davantage à la muſaraigne d’eau. Queue couverte de poils très-courts & très-ſerrés, cendrée en deſſus, blanchâtre en deſſous ; bouche blanche.
IX. La Muſaraigne de Perſe. Sorex puſillus.
Oreilles arrondies ; queue courte, un peu diſtique.
Erxleb. mam. p. 122. S. G. Gmelin it. 3. p. 499. t. 75. f. 1.
Elle habite les déſerts de la Perſe ſeptentrionale, & ſe tient dans des trous qu’elle ſe creuſe.
Elle reſſemble par les dents à la muſaraigne commune, mais du reſte elle tient davantage de la précédente, quoiqu’elle ſoit un peu plus grande, ayant bien trois pouces & demi de longueur. Couleur du dos d’un gris obſcur, celle du ventre cendrée.
X. La Muraſaigne du Brésil. Sorex braſilienſis.
Brune ; trois bandes noires ſur le dos.
Erxleb. mam. p. 127. Marcg. bras. p. 229. Buff. hiſt. nat. XV. p. 160. Penn. quad. p. 309. n. 239.
Elle habite au Bréſil ; elle n’eſt guère craintive, n’ayant pas même peur du chat. La longueur du corps eſt de cinq pouces, celle de la queue eſt de deux pouces.
XI. La Très-petite Muſaraigne. Sorex minimus.
Queue très-groſſe, ronde.
Elle habite en Sibérie, près du fleuve Jeniſei ; c’eſt le plus petit des animaux à mamelles ; ſon poids n’excède point une demie drachme ; ſa couleur tire davantage ſur le brun, que celle de la muſaraigne commune.
Les muſaraignes reſſemblent aux taupes par la forme de la tête mais elles approchent des ſouris par le reſte de la figure ; elles creuſent, ſe nourriſſent pour la plupart d’inſectes & de vers, & habitent ſous terre ; quelques eſpèces ſe tiennent dans le voiſinage des eaux. Corps gros, pieds à cinq doigts ; tête allongée, terminée par un muſeau conique. Yeux très-petits.
GENRE XXI.
I. Le Hériſſon commun. Erinaceus europæus.
Oreilles arrondies ; narines dentelées comme la crête d’un coq.
Faun. ſuec. p. 8. n. 22. Schreb. Saeugth. 3. p. 580 t. 162. Briſſ. quad. p. 128. Seb. muſ. 1. p. 78. t. 49. f. 1. 2. Geſn. quad. p. 368. Ald. dig. p. 459. Jonſt. quad. p. 171. t. 68. Raj. quad. p. 231. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 28. pl. 6. Penn. quad. p. 316. n. 247. t. 28. f. 3. Knorr del. tom. 2. t. H. f. 3.
Il habite en Europe à l’exception de ſa partie la plus froide, (auſſi ſur les bords du Jaïc ſupérieur, dans le déſert des Kirgiſes, & les autres regions découvertes de la Sibérie méridionale) ; il ſe tient dans les broſſailles & les haies ; il fait ſon nid dans la mouſſe au pied d’un arbriſſeau, & y paſſe l’hiver endormi. Il rode de nuit ; ſe nourrit de crapauds, de vers, de coléoptères, d’écréviſſes, de coquillages, de fruits, de petits oiſeaux, d’animaux morts ; il nage avec facilité ; lorſqu’il eſt effrayé ou qu’on l’irrite, il ſe met en boule, ſes épines hériſſées ; il ſe lamente, ſi on lui preſſe les pieds. Il ſent le muſc. Il eſt animal domeſtique chez les Kalmoucs, & y tient lieu de chat. La femelle a cinq mamelles, trois ſur la poitrine & deux ſur le ventre ; elle s’accouple au printems & met bas au commencement de l’été trois à cinq petits. Sa chair n’eſt pas bonne à manger. Il eſt monogame.
Longueur d’environ dix pouces. Muſeau aigu ; lèvre ſupérieure fendue. Oreilles larges, courtes, pileuſes ; yeux petits & noirs. Prépuce pendant. Poils de la tête d’un fauve blanchâtre, entrêmelés de poils blancs ; ceux du cou & des jambes fauves, comme auſſi les poils placés parmi les épines ; poils de la queue de couleur plus foncée ; ceux de la gorge d’un blanc cendré, de même que ceux de la poitrine & du ventre, mais parſemés de poils fauves. Épines d’un jaunâtre cendré aux deux extrêmités, brunes dans leur milieu.
II. Le Hériſſon ſans oreilles. Erinaceus inauris.
Point d’oreilles.
Briſſ. quad. 184. Seb. muſ. 1. p. 78. t. 49. f. 3.
Il habite en Amérique. C’eſt peut-être une variété de l’eſpèce précédente.
III. Le Hériſſon de Malaca. Erinaceus malaccenſis.
Oreilles pendantes.
Briſſ. quad. 183. ſyſt. nat. X. 1. p. 57. Seb. muſ. 1. p. 81. t. 51, f. 1.
Il habite en Aſie. C’eſt de cette eſpece que provient le bezoard recherché qu’on nomme pierre de porc.
Son aſpect le tait prendre pour une eſpèce de hériſſon, c’eſt auſſi le ſentiment de Briſſon ; mais ne ſeroit-ce point une eſpèce de porc-épic ?
IV. Le Hériſſon à longues oreilles. Erinaceus auritus.
Oreilles ovales, longues ; narines dentelées en forme de crête.
Pall. nov. comm. Petrop. 14. p. 573. t. 21. f. 4. S. G. Gmelin. nov. comm. Petrop. 14. p. 519. t. 16. Schreb. Saeugth. 3. p. 582. t. 163.
Il habite vers la partie inférieure des fleuves Volga & Ural, ainſi que vers l’orient en deça du lac Baikal. Il eſt aſſez ſemblable par ſes mœurs & ſon port au hériſſon commun, quoiqu’il ſoit un peu plus petit ; ſes yeux font plus grands ; il a quatre rangs de mouſtaches ; ſes jambes font un peu plus longues & plus minces ; ſa queue eſt plus courte, conique, annelée & preſque nue ; ſon poil eſt plus fin. La femelle met bas, quelque fois deux fois l’an, juſqu’à ſept petits.
V. Le Tendrac. Erinaceus ſetoſus.
Oreilles courtes ; occiput garni de ſoies longues ; queue très-courte épineuſe.
Schreb. Saeugth. 3. p. 583. t. 164. Buff. hiſt. nat. XII. p. 438. pl. 57. Sonner. it. 2. p. 146. t. 93.
Il habite à Madagaſcar, peut-être auſſi dans l’Inde, il eſt plus petit que le hériſſon commun & que le précédent, ſa longueur étant à peine de ſix pouces ; ſon muſeau eſt cependant plus long ; il a les mouſtaches longues, les jambes courtes, les épines blanchâtres, d’un chatain rougeâtre dans leur milieu, les poils blancs. N’eſt-ce point le même que le hériſſon ſans oreilles ?
VI. Le Tanrec. Erinaceus écaudatus.
Point de queue ; muſeau très-long, aigu.
Schreb. Saeugth. B. p. 584. t. 165. Buff. hiſt. nat. XII. p. 438. t. 56. & ſupp. 3. p. 214. t. 37.
Il habite à Madagaſcar ; il eſt plus long que le précédent, ſa longueur étant d’environ huit pouces. Bouche & yeux petits ; oreilles arrondies, plus longue qu’au tendrac. Épines noires dans leur milieu, jaunâtres dans le reſte de leur longueur, couvrant ſeulement le ſommet de la tête, l’occiput, le cou & les épaules ; le reſte du dos garni de ſoies longues de la même couleur, entrêmelées cependant de ſoies blanches & d’autres noires. Poils jaunâtres, celles des jambes fauves. (Il ne ſe met pas en boule, non plus que le tendrac.)
- ↑ C’eſt-à-dire ſans crinière ni crête ni capuchon.
- ↑ Le Chevalier Bruce dit dans ſa deſcription rapportée dans les œuvres du Comte de Buffon, que les oreilles ſont couvertes d’un petit poil brun mêlé de fauve & garnies en dedans de grands poils blancs, elles ne ſont nues qu’à l’intérieur dans leur milieu.
- ↑ Voici ce que dit à ce ſujet le Comte de Buffon : « quelque terrible que ſoit cet animal, on ne laiſſe pas de lui donner la chaſſe avec des chiens de grande taille & bien appuyés par des hommes à cheval, on le déloge, on le fait retirer, mais il faut que les chiens & même les chevaux ſoient aguerris auparavant, car preſque tous les animaux fremiſſent & s’enfuient à la ſeule odeur du lion. »
- ↑ Il a la queue plus courte que l’once, quoiqu’elle ſoit longue de deux pieds ou deux pieds & demi. Buff.
- ↑ De ſorte que ce voyageur dit-être dents canines, celle qui ſuivant le caractère du genre devroient-être des dents inciſives.
- ↑ Marcgrave hiſt. du Bres. dit qu’il eſt d’un brun noirâtre.
- ↑ Sans doute auſſi lorſqu’il eſt irrité ou effrayé.
- ↑ Le deſſus du corps eſt couvert de poils d’un brun foncé & dont la pointe eſt blanche, ce qui forme un gris où le brun domine ; le muſeau ; les jambes & le deſſous du corps ſont noirs.
- ↑ Briſſon dit qu’elle eſt noire par deſſus & mêlée d’un peu de blanc par deſſous.
- ↑ C’eſt à dire des poils de cette couleur plus longs que les autres ſur le cou & le long de l’épine du dos.
- ↑ Les dents canines lui tiennent donc lieu de dents molaires.
- ↑ Buffon dit qu’elle met bas au mois de Mars, & qu’on lui a ſouvent apporté des petits au commencement d’Avril ; il paroît donc qu’il y a une faute d’impreſſion dans le latin.
- ↑ Buffon dit qu’il eſt couvert d’un poil blanchâtre, rayé tranſverſalement de pluſieurs lignes d’un jaune roux qui ſemblent lui faire autant de ceintures.
- ↑ Ce qui ſans doute eſt fort difficile.
- ↑ Le deſſous de ſes pieds eſt gros & enflé ; cette partie paroît compoſée de petites glandes qui ſont comme des mamelons, & lorſqu’on la coupe, il en fort un ſuc blanc & laiteux. Buffon.
- ↑ On prétend que par un coup de ſiflet on l’étonne au point qu’il s’arrête & ſe leve ſur ſes pieds de derrière. C’eſt le tems qu’il faut prendre pour le tirer & tâcher de le tuer, car s’il n’eſt que bleſſé, il vient de furie ſe jetter ſur le tireur, & l’embraſſant des pattes de devant, il l’étoufferoit ſi l’on ne venoit au ſecours. Buffon.
- ↑ On s’en ſert auſſi comme de topique pour les hernies, les rhumatiſmes.
- ↑ Le Comte de Buffon ne rapporte point ce fait, au contraire il dit d’après Olaüs magnus : « les Chiens, même les plus courageux craignent d’approcher & de combattre le glouton, il ſe défend des pieds & des dents, & leur fait des bleſſures mortelles, mais comme il ne peut échapper par la fuite, les hommes en viennent aiſément à bout. » Il paroît qu’il y a erreur dans le texte ; je ne trouve ailleurs aucune mention de la puanteur de cet animal.
- ↑ Buffon dit que le nombre des mamelles varie, & d’avoir vu une marmoſe qui en avoit quatorze.
- ↑ Le gland de la verge du mâle eſt fourchu comme celui de l’opoſſum, il eſt également placé dans l’anus ; & cet orifice dans la femelle paroît être auſſi l’orifice de la vulve. La naiſſance des petits ſemble être encore plus précoce dans l’eſpèce de la marmoſe, que dans celle de l’opoſſum : ils ſont à peine auſſi gros que de petites feves lorſqu’ils naiſſent & qu’ils vont s’attacher aux mamelles. Nous avons vu, ajoute Mr. de Buffon, dix petites marmoſes, chacune attachée au mamelon, & il y avoit encore ſur le ventre de la mere quatre mamelons vacans.
- ↑ C’eſt une eſpèce diſtincte.
- ↑ C’eſt le premier doigt des pieds de derrière qui eſt ſoudé avec ſon voiſin, en ſorte que ce double doigt fait la fourche & ne ſe ſépare qu’à la dernière phalange pour arriver aux deux ongles ; caractere unique qui le ſépare de toutes les autres eſpèces d’animaux auxquelles on voudroit le rapporter ; le pouce eſt ſéparé des autres doigts & n’a point d’ongle à ſon extrémité. Buffon.
- ↑ L’eſpèce paroît appartenir à l’Amérique méridionale.
- ↑ Selon M. de la Faille dans ſon Mémoire ſur les Taupes, la queue eſt longue de trois pouces & noueuſe.