Système de la nature. Classe première du règne animal, contenant les quadrupèdes vivipares & les cétacées/Ordre IV. Les Loirs
ORDRE IV.
GENRE XXII.
I. Le Porc-épic proprement dit. Hyſtrix criſtata.
Pieds antérieurs à quatre doigts ; pieds poſtérieurs à cinq doigts ; toupet de poils longs ſur la tête ; queue courte.
S. G. Gmelin it. 3. p. 107. t. 21. Schreb. Saeugth. 4. p. 599. t. 167. Briſſ. quad. 125. Seb muſ. 1. p. 79. t. 50. f. 1. Geſn. quad. p. 563. Aldr. dig. p. 471. f. p. 474. Jonſt. quad. p. 163. t. 68. Raj. quad. p. 206. Buff. hiſt. nat. XII. p. 402. pl. 51. 52. Penn. quad p. 262. n. 193. Ridinger Kl. Th. t. 90. Knorr del. 2. t. K. 2. f. 2.
Il habite dans l’Aſie méridionale, en Afrique, en Eſpagne, en Italie, & ſe creuſe des tanières amples & diviſées en pluſieurs loges, mais qui n’ont qu’une entrée ; il recherche ſa nourriture de nuit, laquelle conſiſte en fruits, en racines, en verdure ; il aime particuliérement le buis. Haraſſé par un ennemi, il ſe met en boule[1]. La femelle met bas au printems deux à quatre petits, qu’on apprivoiſe aiſément
Sa longueur paſſe quelquefois deux pieds. Tête allongée, comprimée ; muſeau court, obtus ; lèvre ſupérieure fendue juſqu’aux narines ; yeux petits, noirs ; oreilles ovales, larges, courtes ; queue conique ; jambes courtes & groſſes. Des poils cendrés entremêlés aux piquans, qui ſont longs, forts, liſſes, annelés de noir & de blanchâtre ; l’animal à l’aide du muſcle peaucier fait les relever & les abaiſſer, de même que les très-longues & fortes ſoies de ſa nuque. Il n’eſt pas rare de lui trouver un bezoard dans la véſicule du fiel. Sa chair n’eſt pas mauvaiſe à manger.
II. Le Coendou. Hyſtrix prehenſilis.
Pieds à quatre doigts ; queue longue, prenante, à demi-nue.
Schreb. Saeugth. 4. p. 603. t. 168. Briſſ. quad. 129. Marcg. braſ. p. 233. Jonſt. quad. p. 60. Raj. quad. p. 208. Barr. fr. equin. p. 153. Piſ. ind. p. 99. Buff. hiſt. nat. XII. p. 418. pl. 54. Penn. quad. p. 264. t. 24. f. 1. Briſſ. quad. p. 131. Barr. fr. eq. p. 153. Piſ. ind. p. 324. f. p. 325. Briſſ. quad. p. 127. Hernand. mexic. p. 322. Nieremb. hiſt. nat. p. 154.
Il habite les bois du Bréſil, de la Guiane, & de la nouvelle Eſpagne ; il grimpe les arbres (& ſe retient aux branches avec la queue), il ſe nourrit de leurs fruits & de petits oiſeaux ; il a le grognement du cochon ; ſe met en boule ; dort le jour ; on peut l’apprivoiſer. Sa chair eſt très-bonne à manger.
La longueur du corps eſt d’environ un pied trois pouces ; celle de la queue eſt de ſept pouces.
III. L’Urſon. Hyſtrix dorſata.
Pieds antérieurs à quatre doigts, les poſtérieurs à cinq doigts ; des piquans ſur le dos ſeul.
Schreb. Saeugth. 4. p. 605. t. 169. Briſſ. quad. p. 128. Catesb. Carol. app. p. 30. Klein quad. p. 51. Edw. av. 1. p. 52. t. 52. Buff. hiſt. nat. XII. p. 420. pl. 55.
Il habite au Canada, dans la nouvelle Angleterre, à la baie d’Hudſon, à Terre-neuve. Il monte ſur les arbres, ſe creuſe des retraites ſous leurs racines, & ſe nourrit de leur écorce & de leurs fruits, particuliérement du Genevrier ; il lappe l’eau à la maniere du chien, & pendant l’hiver au lieu d’eau il ſe déſaltere en mangeant de la neige.
Corps ferrugineux. Queue blanche en deſſous à ſon ſommet. Piquans preſque cachés dans le poil.
IV. Le Porc-épic à longue queue. Hyſtrix macroura.
Pieds à cinq doigts ; queue très-longue ; piquans en maſſue. Schreb. Saeugth. 4. p. 607. t. 170. Briſſ. quad. 131. Seb. muſ. 1. p. 84. t. 52. t. 1. Bont. jav. 54.
Il habite les bois des iles de l’ocean Indien.
Oreilles courtes, nues ; queue de la longueur du corps, couronnée à ſon ſommet d’un faiſceau de poils longs, noueux & argentés. Corps court, muſculeux. Le porc-épic, décrit par Merrem dans l’ouvrage de Leſke, Magaz. Zur naturk. und Oekonomie 1786 faſc. 2. p. 197. 198. eſt-il peut-être une variété de cette eſpèce ?
GENRE XXIII.
I. Le Paca. Cavia Paca.
Une queue (ayant ſeulement deux ou trois lignes de longueur) ; pieds à cinq doigts ; côtés du corps rayés de bandes longitudinales (formées de taches ſéparées) d’un blanc-jaunâtre.
Erxleb. mam. p. 356. n. 7. Schreb. Saeugth 4. p. 609. t. 171. Syſt. nat. XII. 1. p. 81. n. 6. Briſſ. quad p. 144. n. 4. Gronov. zooph. 1. p. 4. n. 15. Barr. Fr. equin. p. 152. Raj. quad. p. 226. Marcg. Bras. p. 224. Piſ. ind. p. 201. Jonſt. quad. t. 63. Buff. hiſt. nat. X. p. 269. pl. 43. ſupp. 3. p. 203 pl. 35. Bancroft Guian. p. 76. Penn. quad p. 244. n. 178.
Il habite à la Guiane, au Bréſil, & peut-être dans toutes les contrées chaudes de l’Amérique ; il ſe tient près des rivieres, où ſe creuſe un terrier qu’il conſerve très-propre & qui a trois ſorties ; il eſt gras & replet ; on peut l’apprivoiſer dans ſa jeuneſſe ; la femelle ne met bat qu’un petit. Sa chair eſt excellente à manger.
Longueur de près de deux pieds ; corps brun en deſſus ; marqué ſur les côtés de cinq rangées de taches blanches preſque réunies ; cou, jambes & ventre d’un blanc-pâle ; yeux grands, de couleur brune ; oreilles ovales, couvertes, un peu aiguës ; une verrue aux ſourcils, aux tempes, à la gorge ; cou court ; jambes de derriere plus longues que celles de devant, & entre leſquelles ſe trouvent deux mamelles.
II. L’Akouchi. Cavia acuſchy.
Une queue, pelage olivâtre.
Erxleb. mam. p. 354. Schreb. Saeugth. 4. p. 612. t. 171. B. Barr. Fr. eq. p. 153. Buff. hiſt. nat. XV. p. 58. ſupp. 3. p. 211. pl. 36. Penn. quad. 246. n. 180.
Il habite les bois de la Guiane, reſſemble à l’Agouti proprement dit & égale en grandeur un lapin de ſix mois ; mais il differe de l’Agouti par ſa couleur & par ſa queue qui eſt plus longue. Il s’apprivoiſe facilement. La femelle fait un à deux petits. Sa chair eſt aſſez bonne à manger.
III. L’Agouti proprement dit. Cavia aguti.
Une queue (très-courte) ; corps d’un roux-brun ; ventre jaunâtre.
Erxleb. mam. p. 353. Schreb. Saeugth. 4. p. 613. t. 172. ſyſt. nat. XII. 1. p. 80. n. 2. Briſſ. quad. p. 143. Gron. zooph. 1. p. 4. n. 14. Brown. jam. p. 484. Raj. quad. p. 226. Barr. Fr. eq. p. 153. Marcg. Braſ. p. 224. Piſ. braſ. p. 102. Jonſt. quad. t. 63. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 375. pl. 50. Linn. Act. Holm. 1768. p. 27. Penn. quad. p. 245. n. 179
Une queue ; corps roux en deſſus, blanc en deſſous.
Erxleb. mam. p. 355. ſyſt. nat. XII. 1. p. 80 n. 3. Briſſ. quad. p. 142. Catesb. carol. app. t. 18. Penn. quad. p. 246. n. 181.
Une queue ; corps couvert de poils roux & rudes.
Briſſ. quad. p. 144. Seb. muſ. 1, p. 67. t. 41. f. 2.
L’Agouti habite au Bréſil, à la Guiane, & aux îles Antilles, dans des arbres creux ou dans des terriers qu’il creuſe ; il cherche de jour ſa nourriture qui conſiſte en végétaux, qu’il raſſemble & conſerve ; aſſis ſur ſes pieds de derriere, il porte ſes alimens à la bouche avec ſes pieds de devant ; il ſaute plutôt qu’il ne court ; ſon accroiſſement eſt rapide ; on l’apprivoiſe aiſément ; il s’accouple pendant toute l’année ; la femelle fait trois à cinq petits. Sa chair a le goût de celle du lapin.
Longueur d’environ un pied & demi ; queue conique, chauve, très-courte. Pieds un peu palmés.
IV. L’Aperéa. Cavia aperea.
Point de queue ; corps d’un cendré-roux.
Erxleb. mam. p. 348. Briſſ. quad. p. 149. n. 8. Raj. quad. p. 206. Ald. dig. p. 393. Marcg. Braſ. p. 223. Jonſt. quad t. 63. Piſ. braſil. p. 103. Buff. hiſt. nat. XV. p. 160. Penn. quad. p. 244. n. 177.
Il habite au Bréſil dans des fentes de rochers. Sa chair eſt auſſi bonne que celle du meilleur lapin.
Couleur du deſſus du corps ſemblable à celle du lievre ; oreilles courtes ; pieds de devant à quatre doigts, ceux de derriere à trois doigts.
V. Le Cochon d’Inde. Cavia Cobaya.
Point de queue ; pelage varié de blanc & de roux ou de noir.
Schreb. Saeugth. 4. p. 617. t. 173. Syſt. nat. XII. p. 79. n. 1. Muſ. Ad. Fr. p. 9. Amœn. acad. 4. p. 190. t. 2. it. Weſtgoth. 224. Briſſ. quad. p. 147. n. 7. Gronov. zooph. 1. p. 4. n. 16. Nieremb. hiſt. nat. p. 160. Ald. dig. p. 390.–391. Jonſt. quad. p. 162. t. 63–65. Raj. quad. p. 223. Brown. Jamaïc. p. 484. Marcg. braſ. 224. Piſ. braſ. 102. Pall. ſpic. zool. 2. p. 17. Edw. av. t. 294. f. 2. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 1. pl. 1. Penn. quad. p. 243. n. 176.
Il habite au Breſil ; on l’éleve en Europe, où il vit & produit. Il piaille, gazouille, il eſt inquiet, attentif ; il ſe peigne, frappe des pieds, ſuit ſon maître, mâche à vide ; il ſe nourrit de toutes sortes d’herbes (& sur-tout de persil) ; il boit de l’eau pure[2]. Il aime la chaleur ; la femelle a deux mamelles, produit ses petits tout formés, & s’accouple incontinent après ; (les mâles se battent cruellement & se tuent même quelquefois entr’eux, lorsqu’il s’agit de se satisfaire & d’avoir la femelle.)
Sa longueur est d’un pieds. Sa couleur varie. Poils durs, ceux du cou plus longs. Corps épais ; cou très-court. Oreilles courtes, larges, chauves à l’extérieur. Yeux grands, bruns, saillans.
VI. Le Cabiai. Cavia Capybara.
Point de queue, pieds de derriere à trois doigts, palmés.
Schreb. Saeugth 4. p. 620. t. 174. Syst. nat. XII. p. 103 ; Barr. Fr. eq. p. 160. Briss. quad. p. 117. Pall. spic. zool. 2. p. 18. Marcg. braſ. p. 230. Piſ. braſ. 99. Jonst. quad. t. 60. Raj. quad. p. 126. Froger Voy. p. 123. Buff. hist. nat. XII. p. 384. t. 49. Penn. quad. p. 83. n. 61.
Il habite la partie occidentale de l’Amérique méridionale[3], & fréquente les lieux boisés & marécageux voisins des grands fleuves ; il se nourrit de cannes de sucre & d’autres végétaux, ainsi que de poissons ; il les prend de nuit, il nage très-bien. Il engraisse ; son naturel est tranquille & doux, & il n’a qu’une femelle. Elle ne met bas qu’un petit.
Sa longueur passe deux pieds & demi ; tête oblongue ; museau étroit ; narines noirâtres, arrondies ; levre supérieure fendue ; moustaches noires ; yeux grands, de couleur noire ; oreilles courtes, droites, chauves, noires ; cou court, épais ; jambes courtes ; pieds postérieurs à quatre doigts[4] ; poils ſemblables à des ſoies de cochon, ceux du deſſus du corps très-longs, noirs pour la plûpart aux deux extrêmités & jaunâtres dans leur milieu.
Les Agoutis ſont comme la nuance entre les lapins & les rats ; ils courent peu vîte & par ſauts, ne grimpent point ; ſe tiennent dans le creux des arbres ou ſous terre, & vivent de végétaux.
GENRE XXIV.
I. Le Caſtor proprement dit. Caſtor fiber.
Queue ovale plane, nue.
Faun. ſuec. n. 27. Muſ. Ad. Fr. 1. p. 9. Schreb. Saeugth. 4. p. 623. t. 175. Briſſ. quad. p. 133. Geſn. quad. p. 309. Rondel. aquat. p. 236. Ald. dig. p. 276. Jonſt. quad. p. 147. t. 68. Raj. Guad. p. 209. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 282. pl. 36. Penn. quad. n. 255. n. 190. Bellon aq. 30. Catesb. carol. app. p. 29. Ridinger kl. th. t. 84. Caſtor blanc Briſſ. quad. 135.
Il habite aujourd’hui les parties boréales de l’Europe, de l’Aſie & de l’Amérique, ſur les bords ſolitaires & boiſés des rivieres & des lacs ; il ſe nourrit des écorces du ſorbier, du ſaule, ſurtout du peuplier, du bois du Magnolier glauque, de la racine d’acore & d’autres, gueres de poiſſon. Il marche avec lenteur, mais nage très-adroitement ; il ſe tient tranquille de jour, il dort profondément ; il eſt très-propre. On l’apprivoiſe aiſément lorſqu’il eſt jeune ; ſon naturel eſt doux ; il eſt monogame, s’accouple pendant l’hiver, ſe tenant débout ; la femelle a quatre mamelles, porte pendant quatre mois & fait deux, rarement trois ou quatre petits. Par ſon induſtrie à conſtruire ſa maiſon au bord des eaux, il ſurpaſſe en architecture tous les animaux, l’homme ſeul excepté.
Act. Stockh. 1756. p. 207.
Corps long de deux pieds & demi à trois pieds ; queue une fois plus courte, pileuſe dans le quart de ſa longueur voiſine du corps ; pieds à cinq doigts, ceux de derrière palmés ; yeux petits, oreilles courtes chevelues ; cou court & gros ; corps épais, à dos convexe ; deux ſortes de poils, les courts doux, ferrugineux, les autres longs rudes & chatains ; ils ſont d’autant plus foncés que l’animal habite un pays plus ſeptentrional, étant même quelque fois noir. Il y a auſſi des caſtors blancs ; de blancs à taches cendrées, ou dont le pélage blanc eſt mêlé de poils fauves ; il eſt rare d’en voir de jaunâtres. Glandes ſalivales remarquables, avec une autre glande à la droite du cœur, laquelle répand abondamment ſa liqueur dans l’eſtomac par dix huit orifices ouverts. Il ſe trouve près des parties génitales externes & de l’anus, entre deux groſſes glandes ſebacées, deux follicules celluleux, qui contiennent le caſtoreum, matière dont l’odeur eſt pénétrante, (& d’un grand uſage en médecine) chaque véſicule en porte environ deux onces ; celui de Ruſſie & de Pruſſe eſt de meilleure qualité que celui de Canada.
Marius J. Caſtarolog. Vienn. 1685.
Deſcr. anat. Wepfr. Eph. N. C. d. 1. a. 2. obs. 251. Sarraſin act. par. 1704. p. 48. act. Petrop. t. 2. p. 415.
II. Le Caſtor du Chili. Caſtor huidobrius.
Queue comprimée, lanceolée, pileuſe ; pieds de devant lobés, ceux de derrière palmés.
Molina hiſt. nat. Chil. p. 253.
Il habite les endroits les plus enfoncés du bord des rivières & des lacs du Chili. C’eſt un animal fort vif, qui ſe nourrit de poiſſons & de crabes, & qui ſe tient longtems ſous l’eau Il n’a point l’art de bâtir du précédent & ne donne pas de caſtoreum. La femelle met bas deux ou trois petits. La longueur du corps eſt d’environ trois pieds ; tête preſque quarrée ; muſeau obtus ; yeux petits ; oreilles courtes & rondes ; poils auſſi de deux ſortes ; les plus doux ſurpaſſent par leur ſoupleſſe les poils du lapin ; les pelletiers font beaucoup de cas de ſa fourrure ; elle eſt cendrée ſur le dos de l’animal, & blanchâtre ſur le ventre.
GENRE XXV.
I. Le Coype. Mus coypus.
Queue médiocre, un peu comprimée, pileuſe ; pieds poſtérieurs palmés.
Molina hiſt. nat. Chil. p. 255.
Il habite les eaux du Chili ; il a l’aſpect & la couleur de la loutre, & approche du rat par le nombre des dents ; toute fois il n’a que deux molaires de chaque côté des inciſives. Queue groſſe ; pieds à cinq doigts ; oreilles rondes. La femelle met bas cinq à ſix petits.
II. L’Ondatra. Mus zibethicus.
Queue longue, comprimée lancéolée ; pieds fendus.
Schreb. Saeugth. 4. p. 638. t. 176. ſyſt. nat. XII. 1. p. 79. Briſſ. quad. 136. Sarraſin act. Par. 1725. p. 323. t. 11. f. 1. 2. Kalm. it. 3. p. 19. Buff. hiſt. nat. X. p. 1. pl. 1. Penn. quad. p. 259. n. 191.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale, auprès des eaux tranquilles & ſe conſtruit ſur leur bord des habitations plus ſimples que celles du caſtor ; il ſe nourrit entr’autres de coquillages mais pendant l’été principalement d’herbes, & de fruits, pendant l’hiver de racines, particuliérement de celles d’acore & de nenuphar, il eſt monogame, s’accouple durant la belle ſaiſon ; la femelle a ſix mamelles abdominales & met bas trois à ſix petits, trois ou quatre fois par an ſelon le rapport de quelques auteurs ; il nage très-adroitement, & plonge : mais ſur terre ſa marche eſt vacillante.
Par ſa queue à deux faces depuis environ ſon milieu juſqu’à ſon extrémité, il approche du Caſtor ; par la longueur de cette même queue & par ſa taille il reſſemble au ſurmulot, mais par ſon aſpect & ſes oreilles chevelues aſſez courtes, il eſt plus ſemblable au rat d’eau ; ſa longueur eſt d’environ un pied ; ſon poids eſt de trois livres. Queue un peu plus courte que le corps, de couleur brune. Doigts des pieds poſtérieurs ciliés de rangs épais de poils longs & blancs, munis d’ongles rouges. Poils doux d’un noir brun. Des glandes ſébacées près de l’anus remplies d’une humeur huileuſe, qui ſent fortement le muſc, ſurtout pendant l’été.
III. Le Piloris. Mus pilorides.
Queue aſſez longue, écailleuſe, tronquée obtuſe ; corps blanchâtre.
Pall. glir. p. 91. n. 38. Briſſ. quad. (ed. de Holl.) p. 122. n. 8. Brown jam. p. 484. Rochef. antill. p. 140. Buff. hiſt. nat. X. p. 2. Penn. quad. p. 247. n. 183.
Il habite dans l’Inde, & aux Antilles, en des trous qu’il ſe creuſe ; il ſe tient auſſi dans les maiſons ; ſon odeur muſquée eſt fort incommode.
Il eſt à-peu-près près de la grandeur du cochon d’inde. Oreilles grandes, nues ; queue longue de quatre pouces ; pieds antérieurs à quatre doigts, ayant un nœud au lieu de pouce ; pieds de derriere à cinq doigts.
IV. Le Caraco. Mus caraco.
Queue longue, écailleuſe, un peu obtuſe ; corps gris ; pieds de derrière preſqu’à demi palmés.
Pall. glir. p. 91. n. 39. p. 335. t. 23. Schreb. Saeugth. 4. p. 643. t. 177.
Il habite la partie la plus orientale de la Sibérie, près des eaux, & ſe creuſe des terriers ſur leurs bords ; il nage avec la plus grande facilité ; il fréquente auſſi les maiſons.
La longueur de ſon corps paſſe ſix pouces & ſa queue eſt au moins longue de quatre pouces & demi ; ſon poids eſt de ſix ou ſept onces. Tête étroite, allongée ; yeux plus voiſins des oreilles que des narines ; pieds de devant à quatre doigts, une verrue y tient lieu de pouce ; pieds de derrière à cinq doigts, réunis par une plicature de la peau.
Couleur du dos comme dans le ſurmulot, d’un brun mêlé de cendré ; celle du ventre blanchâtre tirant ſur le cendré ; jambes d’un blanc ſale.
VI. Le Surmulot. Mus decumanus.
Pall. glir. p. 91. n. 40. Schreb. Saeugth. 4. p. 645. t. 178. Erxleb. mamm. p. 381. n. 1. Briſſ. quad. p. 170. n. 3. Geſn. aquat. p. 732. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 206. pl. 27. Penn. quad. p. 300. n. 227.
Il habite dans l’Inde & en Perſe, d’où il eſt parvenu en Europe, ſeulement pendant ce ſiécle ; il ſe creuſe des retraites au bord des eaux ; il fréquente les maiſons, même celles des villes, les aqueducs, les cloaques, les étables, les granges, les jardins, les champs ; les chats le déteſtent ; il céde au lapin ; il eſt vaincu par les belettes. Il ſe nourrit, outre les végétaux, de viande, de poules, & même de ſes congenères ; il eſt très-hardi, ne s’engourdit point en hiver ; ne craint pas l’eau, nage même avec une merveilleuſe facilité, & voyage en troupe ; la femelle produit trois fois l’an douze à quinze, quelque fois dix-huit ou dix-neuf petits. N’eſt-ce point le rat caſpien d’Ælien ?
Le poids de cet animal eſt de huit onces à une livre ; ayant pris tout ſon accroiſſement, ſa longueur ne paſſe guère neuf pouces, ni celle de ſa queue ſept pouces & demi ; elle eſt formée de près de deux cens anneaux ; doigts entiérement ſéparés ; mouſtaches plus longues que la tête qui eſt allongée ; yeux grands, noirs & ſaillans.
VII. Le Rat commun. Mus rattus.
Queue très-longue, écailleuſe ; corps noirâtre, grisâtre en deſſous.
Pall. glir. p. 93. n. 41. Schreb. Saeugth. 4. p. 647. t. 179. ſyſt. nat. XII. p. 83. Faun. ſuec. 2. p. 12. n. 33. Müll. prodr. p. 5. n. 31. Briſſ. quad. p. 168. n. 1. Gronov. zooph. p. 4. n. 18. Geſn. quad. p. 731. Raj. quad. p. 217. Aldr. dig. p. 415. Jonſt. quad. t. 66. Hufnagel archetyp. p. 3. t. 3. Buff. hiſt. nat. VII. p. 278. pl. 36. Penn. brit. zool. 1. p. 97. Penn. quad. p. 299. n. 226.
Il habite en Perſe & dans l’Inde, à préſent auſſi en Europe, ſa partie boréale exceptée ; on dit que ſe trouvant ſur des vaiſſeaux Européens des rats ont paſſé avec eux en Afrique & en Amérique ; il eſt cependant commun à l’île d’Otahiti, quoique plus rare dans les autres îles de la mer du Sud. Il eſt circonſpect & courageux ; il boit peu, mais il eſt très-vorace ; il mange de tout ; c’eſt un animal très-incommode dans une maiſon, nuiſible aux proviſions & aux meubles, & qui n’épargne pas même ſa propre eſpece. Le chat-huant, les hiboux, les belettes, en font leur proie ; les chats ne le mangent pas toujours. La femelle a dix mamelles & fait à différentes fois dans une année, cinq ou ſix petits.
Son poids eſt quelque fois de ſix onces, il n’eſt que très-rarement de ſix ou ſept drachmes ; La longueur du corps n’atteint guères huit pouces ; la queue eſt auſſi longue & a environ deux cens cinquante anneaux, elle eſt mince. Corps le plus ſouvent noirâtre en deſſus, cendré en deſſous, tirant moins fréquemment en deſſus ſur le brun ou le cendré. Il y en a de cendrés à taches blanches ; d’autres ſont tout à fait blancs & ont les yeux rouges.
VIII. La Souris commune. Mus muſculus.
Queue longue, preſque nue ; pieds de devant à quatre doigts, ceux de derrière à cinq doigts ; pouce dépourvu d’ongle.
Faun. ſuec. 34. Pall. glir. p. 95. n. 43. Schreb. Saeugth. 4. p. 654. t. 181. Faun. ſuec. 1. p. 11. n. 31. muſ. ad. frid. 1. p. 9. Briſſ. quad. p. 169. n. 2. Gronov. zooph. 1. p. 4. n. 19. Brown jamaïc. p. 484. Raj. quad. p. 219. Sloan. jam. 2. p. 330. Ald. dig. p. 417. Jonſt. quad. p. 165. t. 66. Hufnagel archetyp. p. 1. t. 3. 10. p. 2. t. 8. p. 4. t. 1. Buff. hiſt. nat. VII. p. 309. pl. 39. ſupp. III. p. 181. pl. 30. Penn. quad. p. 302. n. 229.
Elle habite les maiſons en Europe & dans la partie moyenne de l’Aſie, à préſent auſſi en Amérique ; elle ſe nourrit de tout, conſume diverſes mangeailles, des grains, de la viande, des animaux morts, & en fait proviſion. Elle boit peu ; elle eſt laſcive & s’accouple en tout tems ; la femelle, très-féconde, produit pluſieurs fois par an cinq ou ſix petits. Son naturel eſt doux, craintif ; elle court très-vite, on a de la peine à la tenir enfermée ; elle devient la proie du Rat commun, du chat, de la belette, du hériſſon, du hibou ; on l’éloigne des greniers au moyen de l’hieble & de la morelle noire. Sa longueur ne paſſe point trois pouces & demi ; elle diffère entr’autres du rat pat le défaut d’ongle au pouce des pieds poſtérieurs.
Il y a une variété de couleur noire, une de couleur jaunâtre, une tachée de blanc, une autre blanche à taches cendrées, & une tout-à-fait d’un blanc pur & brillant, dont les yeux font rouges ; c’eſt la plus rare.
IX. Le Mulot. Mus ſylvaticus.
Queue longue écailleuſe ; corps gris, jaunâtre, tranché de blanc ſur les côtés, & blanc en deſſous.
Pall. glir. p. 94. n. 42. Schreb. Saeugth. 4. p. 651. t. 180. ſyſt. nat. III. 1. p. 84. Faun. ſuec. 2. p. 12. n. 36. Briſſ. quad. p. 174. n. 9. id. p. 171. n. 4. Geſn. quad. p. 733. Raj. quad. p. 218. Buff. hiſt. nat. VII. p. 325. pl. 41. Penn. quad. p. 302. n. 230. & 231.
Il habite par toute l’Europe dans les bois, les champs, les jardins, les buiſſons, l’hiver auſſi dans les granges & les maiſons. Il ſe nourrit de grains, & de ſemences d’arbres, dont il fait proviſion, de petits oiſeaux, de ſes congénères, & même de ſa propre eſpèce au défaut d’autres. Il perce les les planches les plus dures, ſouvent en un ſeul jour ; il devient la victime à ſon tour des oiſeaux de proie, du renard, du putois, de la marte.
Il égale la ſouris par la grandeur ; queue de la longueur du corps, noirâtre en deſſus, blanche en deſſous ; jambes d’un blanc éclatant. Il s’en trouve auſſi une variété toute blanche avec des yeux rouges.
X. Le Sitnic. Mus agrarius.
Queue longue écailleuſe ; corps jaunâtre, à raie dorſale noire.
Pall. it. 1. p. 454. glir. p. 95. n. 44. & p. 341. t. 24. A. Schreb. Saeugth. 4. p. 658. t. 182. Schwenckf. ther. Siles. p. 114. S. G. Gmelin it. 1. p. 151. t. 29. f. 2.
Il habite en Ruſſie depuis le Tanaïs juſqu’au Jeniſei, en Siléſie, plus rarement en Allemagne. Il va par troupe & voyage.
Sa longueur eſt à peine de trois pouces ; ſon poids n’eſt guère que d’une demie-once. Ventre & jambes de couleur blanche ; ongle du pouce des pieds antérieurs petit.
XI. Le Rat fauve. Mus minutus.
Queue longue écailleuſe ; corps ferrugineux en deſſus, blanchâtre en deſſus.
Pall. it. 1. p. 414. n. 4. glir. p. 96. n. 45. & p. 345. t. 24. B. Schreb. Saeugth. 4. p. 660. t. 183.
Il habite en Ruſſie, ainſi qu’en Sibérie où ſon pelage eſt plus joli, étant en deſſus d’un beau jaune, & d’un blanc de neige en deſſous. Il eſt preſque de moitié plus petit que la ſouris commune ; ſa queue a près de deux pouces de longueur ; la femelle eſt encore plus petite que le mâle, & moins Jolie.
XII. La Souris muſaraigne. Mus ſoricinus.
Queue médiocre, un peu pileuſe ; muſeau allongé, oreilles orbiculées, vêtues ; poil du dos d’un gris jaunâtre ; ventre blanchâtre.
Schreb. Saeugth. 4. p. 661. t. 183. B.
Elle ſe trouve à Strasbourg. Hermann.
Sa longueur paſſe à peine deux pouces cinq lignes. Sept rangs de mouſtaches. Ongles très-courts ; queue partout d’une même couleur, jaunâtre mêlée de cendré, plus pileuſe en deſſous. Ventre blanc.
XII. Le Sikiſtan. Mus vagus.
Quelle très longue, preſque nue ; corps cendré, à bande dorſale noire ; oreilles pliſſées.
Pall. gl p. 90. n. 36. p. 317. t. 22. f. 2. Schreb. Saeugth. 4. p. 663. t. 184. f. 2. pall. it. 2. p. 705. n. 11. a.
Il eſt commun dans les déſerts ſitués entre les fleuves Ural, Irtyſch & Ob, & ſe tient dans les fentes des rochers, ſous les pierres, ſous des troncs d’arbres ; il ſe nourrit principalement de graines, auſſi de petits animaux. Il eſt engourdi pendant l’hiver ; il voyage en troupe.
Son poids eſt au moins de deux drachmes ; ſa longueur paſſe un peu celle de l’eſpece précédente ; pieds très-menus, blanchâtres ; queue un peu plus longue que le corps, cendrée en deſſus, blanchâtre en deſſous, & prenante. Dents inciſives jaunes ; les molaires au nombre de deux à chaque côté de la mâchoire ſupérieure.
Ongles longs. Les femelles ont huit mamelles.
XIV. Le Betulin. Mus betulinus.
Queue très-longue ; preſque nue ; corps fauve à bande dorſale noire ; oreilles pliſſées.
Pall. gl. p. 90. n. 35. p. 332. t. 22. f. 1. Schreb. Sauegth. 4. p. 664. t. 184. f. 1. Pall. it. 2. p. 705. n. 11. B.
Il habite ſeul à ſeul dans les bois de bouleaux du déſert d’Iſchim & de Baraba, auſſi entre l’Ob & le Jeniſei ; il reſſemble aſſez par les mœurs & l’aſpect au Sikiſtan, il eſt cependant un peu plus petit. Queue brune en deſſus, blanchâtre en deſſous, (prenante).
XV. Le Rat nain. Mus pumilio.
Queue médiocre, preſque nue ; corps d’un brun cendré, à quatre lignes dorſales noires ; front nud.
Sparrmann act. Stockh. nov. a. 1784. p. 239. t. 6.
Il habite dans les bois de Sitzicame derrière le Cap de Bonne-Eſpérance. Son poids eſt de quatre ſcrupules.
XVI. Le Rat ſtrié. Mus ſtriatus.
Queue aſſez longue, preſque nue ; corps marqué de pluſieurs rayes parallèles, formées de gouttes blanches.
Pall. gl. p. 90. n. 37. ſyſt. nat. XII. 1. p. 84. muſ. ad. frid. 1. p. 10. Briſſ. quad. p. 175. n. 10. Seb. muſ. 22. t. 21. f. 2. Penn. quad. p. 304. n. 232.
Il habite dans l’Inde ; il eſt de la moitié plus petit que la ſouris commune, de couleur brunâtre, marquée de douze rangs de points blancs ; blanchâtre en deſſous ; oreilles courtes, chauves ; queue preſque nue, de la longueur du corps. Eſt-ce proprement une eſpèce particulière ?
XVII. Le Rat de Barbarie. Mus barbarus.
Queue médiocre ; corps brun marqué de dix raies pâles. Pieds antérieurs à trois doigts, les poſtérieurs à cinq doigts.
Syſt. nat. XII. t. 1. p. 2. add.
Il habite dans l’Afrique boreale ; il eſt plus petit que la ſouris commune, brun en deſſus à dix lignes longitudinales blanchâtres ; auſſi de cette dernière couleur en deſſous ; queue nue annelée, de la longueur du corps. Ne devroit-il point être rangé dans le genre Agouti ?
XVII. Le Saxin. Mus ſaxatilis.
Queue aſſez longue ; oreilles plus longues que le poil ; pouce des pieds antérieurs très-court & à peine apparent (on n’en voit en quelque ſorte que l’ongle.
Pall. glir. p. 80. n. 19. p. 255. t. 23. B. Schreb. Saeugth. 4. p. 667. t. 185.
Il habite la partie la plus orientale de la Sibérie, & ſe tient dans les fentes des rochers.
Longueur de quatre pouces, poids de neuf drachmes. Muſeau aigu ; oreilles ovales, brunes. Dos brun, mêlé de jaunâtre ; ventre blanchâtre ; pieds noirâtres ; queue longue d’un pouce & demi, brune en deſſus, blanche en deſſous.
XIX. Le Mulot bleu. Mus cyanus.
Queue médiocre, un peu pileuſe ; pouce des pieds antérieurs preſque pas apparent ; pieds poſtérieurs à cinq doigts, corps bleu, blanchâtre en deſſous.
Molina hiſt. nat. Chil. p. 266.
Il habite au Chili, a l’aſpect & la taille du Mulot commun, mais ſon pelage eſt bleu & ſes oreilles ſont rondes ; il eſt fort craintif ; il amaſſe dans ſes trous, diviſés en pluſieurs retraites, grande proviſion de racines tuberculeuſes, que les habitans du pays vont ſouvent enlever.
XX. Le Rat d’eau. Mus amphibius.
Queue de la longueur de la moitié du corps ; oreilles s’élevant à peine au deſſus du poil ; pouce des pieds antérieurs fort court.
Pall. gl. p. 80. n. 20. Schreb. Saeugt. 4. p. 668. t. 186. Syſt. nat. XII. p. 82. Faun. ſuec. 2. p. 12. n. 2. Erxleb. lamm. p. 386. n. 3. Briſſ. quad. p. 175. num. 11. Geſn. quad. p. 733. Raj. quad. 217. & 219. Buff hiſt. nat. VII. p. 368. pl. 43. Penn. quad. p. 301. n. 228. S. G. Gmelin it. 1. p. 151. t. 29. f. 1.
Queue médiocre, un peu pileuſe ; pouce des pieds antérieurs fort court ; pieds poſtérieurs à cinq doigts ; oreilles plus courtes que le poil.
Syſt. nat. XII. p. 82. n. 10. Faun. ſuec. 2. p. 11. n. 31. Raj. quad. p. 218.
Queue médiocre, pileuſe ; pouce des pieds antérieurs fort court, pieds de derriere à cinq doigts ; oreilles plus courtes que le poil ; pelage noir.
Mant. pl. 2. p. 522.
Grande tache dorſale blanche ; ligne blanche ſur la poitrine.
Le Rat d’eau habite dans toute l’Europe & dans l’Aſie ſeptentrionale juſqu’à la mer glaciale, aux lieux aquatiques ; ſur-tout aux bords eſcarpés des eaux ; auſſi dans les endroits humides & bourbeux des champs, des prés, des jardins ; il ronge les racines des arbres, & déterre celles des plantes, dont il ſe nourrit principalement. Il eſt courageux & mord vivement ; il nage & plonge. Les Jacutes trouvent ſa chair délicieuſe ; ils ſe ſervent auſſi de ſa peau. La femelle eſt plus petite que le mâle & d’une couleur plus jaunâtre ; elle a huit mamelles, quatre ſur la poitrine & quatre ſur le ventre, ſent le muſc au tems du rut, & met bas en Avril juſqu’à huit petits.
Poids de deux à trois onces ; longueur du corps de ſix pouces & demi ; celle de la queue de trois pouces. Muſeau ainſi que le tronc cout & gros ; oreilles ovales, chevelues en leur bord.
XXI. Le Rat alliaire. Mus alliarius.
Queue longue d’un pouce ; oreilles aſſez grandes, un peu pileuſes ; corps cendré, blanchâtre en deſſous
Pall. gl. p. 80. n. 18. p. 252. t. 14. C. Schreb. Saeugth. 4. p. 671. t. 187.
Il habite en Sibérie près des fleuves Jeniſei, Kan & Angara ; il ſe nourrit de gouſſes d’ail, dont il remplit ſes magaſins. Il approche du Campagnol, quoique par la tête, les mouſtaches & les oreilles il tienne davantage de la ſouris commune. Pieds antérieurs à quatre doigts. Queue longue d’un pouce quatre lignes, de couleur blanche ; raie dorſale brune. Corps long d’un pouce deux lignes. Huit mamelles.
XXII. Le Rat roux. Mes rutilus.
Queue longue d’un pouce ; oreilles plus longues que le poil ; pouce des pieds antérieurs à peine apparent ; corps fauve en deſſus, gris en deſſous.
Pall. gl. p. 79. n. 17. p. 246. t. 14. B. Schreb. Saeugth. 4. p. 672. t. 188.
Il habite en Sibérie, il s’en trouve peut-être auſſi en Allemagne une variété plus petite ; il ſe niche dans les trous de ſes congénères, dans les arbres creux, pendant l’hiver dans des tas de froment, dans les granges, les maiſons ; il court ſur la neige pendant cette ſaiſon ; il aime la viande.
Aſſez ſemblable au Campagnol ; pieds cependant plus pileux, de couleur blanche ; queue n’ayant guère plus d’un pouce de longueur, jaunâtre avec une raie brune en deſſus, blanche en deſſous. Corps du poids d’une demie-once à ſept drachmes, long de trois pouces ſept lignes & demie.
XXIII. Le Gregari. Mus gregalis.
Queue d’un pouce & demi ; oreilles plus longues que le poil ; pouce des pieds antérieurs peu apparent ; pelage cendré.
Pall. gl. p. 79. n. 16. p. 238. Schreb. Saeugth. 4. p. 674. t. 189. Georgi it. p. 162.
Il habite les lieux ſecs de la Sibérie orientale ; il ſe creuſe ſous le gazon un nid à pluſieurs iſſues & entouré de magaſins où il raſſemble des proviſions de racines, particuliérement de bulbes du lis turban & de l’ail à feuilles menues.
Il eſt plus petit que l’eſpèce ſuivante & a plus de longueur que le rat compagnon, la femelle atteint quatre pouces ſix lignes, le mâle eſt moins long d’un pouce.
XXIV. La Fégoule. Mus œconomus.
Queue de près d’un pouce & demi ; oreilles nues cachées dans un poil doux ; pouce des pieds antérieurs peu apparent ; pélage brun.
Pall. gl. p. 79. n. 15. p. 225. t. 14. A. it. 3. p. 692. n. 4. Georgi it. p. 161. Schreb. Saeugth. 4. p. 675. t. 190.
Elle habite en Sibérie depuis le fleuve Irtiſch juſqu’à l’Océan oriental, principalement dans les vallées humides & profondes, où elle ſe creuſe ſous le gazon un nid à pluſieurs ſorties, contigu à un ou pluſieurs magaſins ſervant à cacher la très-grande quantité de racines, tuberculeuſes ſurtout, qu’elle amaſſe. Elle s’accouple au commencement du printems, & ſans doute pluſieurs fois dans la ſuite, la femelle ſent alors le muſc, & ne met bas à chaque portée que deux ou trois petits. L’eſpèce voyage en troupe & toujours en ligne droite, paſſant même ainſi les eaux à la nage ; les oiſeaux, les poiſſons, les ſangliers, les renards, & autres bêtes fauves qui s’en ſaiſiſſent, profitent de cette caravane ; les hommes ne lui dérobent pas ſeulement ſes proviſions, mais les Jakutes la mangent elle-même.
Le rat de Gravier, découvert par O. F. Müller dans l’île Laland & dépeint par Schreber Saeugth. 4. t. 190. B. appartient-il à cette eſpèce ?
XXV. Le Rat laineux. Mus laniger.
Queue médiocre ; pieds antérieurs à quatre doigts, ceux de derrière à cinq doigts ; pélage cendré, laineux.
Molina hiſt. nat. Chil. p. 267.
Il habite dans les parties boréales du Chili, ſous terre ; il eſt propre, docile, doux & s’apprivoiſe aiſément, il ſe nourrit de bulbes, ſurtout de celles d’oignon ; la femelle met bas deux fois l’an cinq à ſix petits.
Longueur de ſix pouces ; oreilles petites, aiguës ; muſeau court ; poils très longs, fins comme de la toile d’araignée, tellement que les Péruviens l’employoient jadis au lieu de la meilleure laine.
XXVI. Le Campagnol. Mus arvalis.
Queue d’un pouce de long ; oreilles ſaillantes hors du poil ; pouce des pieds antérieurs peu apparent ; pélage brun.
Pall gl. p. 79. n. 14. Schreb. Saeugth. 4. p. 680. t. 191. ſyſt. nat. XII. 1. p. 85. Erxleb. mam. p. 395. n. 7. Briſſ. quad. p. 176. n. 12. Geſn. quad. p. 733. Buff. hiſt. nat. VII. p. 369. pl. 47. Penn. quad. p. 305. n. 233.
Il habite par toute l’Europe, même en Sibérie & dans l’ancienne Hyrcanie[5], dans les buiſſons, les champs, les prés, les jardins, principalement au voiſinage des eaux ; il vit de froment, de noix, de glands, qu’il amaſſe dans ſes trous ; & devient la proie du renard, du putois, de la belette, du chat, du mulot ; la femelle produit pluſieurs fois l’an huit à douze petits. Il eſt incommodé de mittes.
Sa longueur eſt d’environ trois pouces ; le poids du mâle eſt de cinq à ſix drachmes, celui de la femelle d’onze drachmes. Le rat des champs à queue courte, à corps noir brun, & ventre cendré, faun ſuec. Id. 2. p. 11. n. 30. n’eſt-il point une variété de cette eſpèce ?
XXVII. Le Compagnon. Mus ſocialis.
Queue d’un demi-pouce ; oreilles orbiculées, très-courtes ; pouce des pieds antérieurs très-peu apparent ; pélage d’un gris pâle, blanc en deſſous.
Pall. gl. p. 77. n. 13. p. 218. t. 13. B. it. 2. p. 705. n. 10. Schreb. Saeugth. 4. p. 682. t. 192. S. G. Gmelin it. 2. p. 173. t. 11. & 3. p. 500. t. 57. f. 2.
Il eſt commun dans les ſables arides du déſert ſitué entre le Volga & l’Ural, près de la mer Caſpienne, & dans les montagnes d’Hircanie ; le mâle & la femelle demeurent par couple dans le même trou, quelquefois avec leurs petits. Il eſt très-friand de bulbes de tulipes. Les belettes, les putois, les loutres, les corneilles en font leur proie.
Poids d’environ ſix drachmes ; longueur de trois pouces cinq lignes.
XXVIII. Le Lagure. Mus lagurus.
Queue très-courte, (très-velue, guère plus ſaillante que le poil & à extrémité tronquée) ; oreilles plus courtes que le poil ; pouce des pieds de devant (remplacé par un gros tubercule.) Corps cendré à ligne longitudinale noire.
Pall. gl. p. 77. n. 12. p. 210. t. 13. A. it. 2. p. 704. Schreb. Saeugth. 4. p. 684. t. 193.
Il habite les campagnes ſablonneuſes des déſerts voiſins des fleuves Ural, Jeniſei & Irtiſch, chaque individu ſe tenant ſeul en un nid rond & étroit ; il voyage par troupe ; ſe nourrit principalement de l’iris naine ; & dévore auſſi d’autres eſpèces de rats. Il approche des marmottes par ſon allure lente, & la ſituation qu’il prend pour dormir ; cependant il ne s’engourdit point pendant l’hiver ; il eſt laſcif & s’accouple dès le commencement du printems & pluſieurs fois en ſuite ; la femelle ſent le muſc, au tems du rut, & produit à chaque portée cinq à ſix petits.
Le poids du mâle eſt de ſix drachmes & demie ; ſa longueur eſt de trois pouces ſept lignes deux tiers ; la queue du mâle eſt plus longue d’une ligne & demie que celle de la femelle, (elle a à-peu-près quatre lignes de longueur.)
XXIX. Le Rat à collier. Mus torquatus.
Queue très-courte, comme tronquée ; oreilles plus courtes, que le poil ; pieds antérieurs à cinq doigts ; corps ferrugineux varié, collier interrompu blanchâtre ; ligne noire ſur l’épine du dos.
Pall. glir. p. 77. n. 11. p. 206. t. 11. B. Schreb. Saeugth. 4. p. 686. t. 194.
Il habite la partie la plus boréale du mont Ural & les endroits marécageux voiſins de la mer Glaciale ; il ſe nourrit du lichen des rennes & de celui à feuilles d’endive, ainſi que des bulbes de la renouée vivipare. Il voyage.
Il approche du Campagnol par la grandeur, du Leming par la forme ; queue obtuſe, brune.
XXX. Le Leming. Mus lemmus.
Queue courte ; oreilles plus courtes que le poil ; pieds antérieurs à cinq doigts ; corps varié de fauve & de noir, blanc en deſſous.
Pall. gl. p. 77. n. 10. p. 186. t. 12. AB. Schreb. Saeugth. 4. p. 687. t. 195. a. b. ſyſt. nat. XII. 1. p. 80. Faun. ſuec. p. 11. n. 29. act. Stockh. 1740. p. 75. f. 45. Fabric. it. norv. p. 191. Raj. quad. p. 327. Worm. muſ. p. 321. Briſſ. quad. p. 145. n. 5. Geſn. quad. p. 731. Olaus. Magn. ſept. p. 617. Ald. dig. p. 436. Jonſt. quad. p. 168. Pontopp. hiſt. nat. Norv. 2. p. 58. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 314. Penn. quad. p. 274. n. 202. t. 25. f. 2.
Il habite les montagnes couvertes de neige de la Scandinavie ou Laponie Suèdoiſe, ainſi que la partie la plus ſeptentrionale de la chaine des monts Ural, quoique celui de cette derniere region varie de l’autre par une groſſeur beaucoup moindre, les ongles & le poil beaucoup plus courts, & par une couleur plus uniforme, de même que par ſon habitude à raſſembler dans ſes trous des proviſions de vivres. Il ſe nourrit des chatons du bouleau nain, du lichen des rennes & autres. (On dit que les brébis périſſent ſi elles paiſſent l’herbe à laquelle des lemings ont touché.) Il mord fortement, il ſifle, il court l’hiver ſous la neige ; la femelle met bas pluſieurs fois l’an cinq à ſix petits ; après quoi, tous les dix ans ou environ, à l’approche d’une forte gêlée, une armée entière de ces animaux voyage en automne ſurtout pendant la nuit & toujours en ligne droite, de laquelle aucun obſtacle ne ſauroit les faire écarter, & ſe dirige ainſi ſoit vers la mer ſoit vers la plaine. Dans cette migration un grand nombre d’entr’eux périt ou noyé dans les eaux ou dévoré par des bêtes ſauvages ou des oiſeaux de proie, en ſorte que l’été ſuivant ſeulement une petite quantité s’en retourne dans les montagnes d’où ils ſont deſcendus. Worm. hiſt. anim. e Norv. Hoffn 1653. 4.
Deſcr. anat. Bartholin cent. 2. p. 381.
XXXI. Le Rat du Labrador. Mus hudſonius.
Queue courte ; point d’oreilles ; pieds antérieurs à cinq doigts ; bande ſur le dos d’un jaune brunâtre ; poitrine & ventre blancs.
Pall. gl. p. 209. Schreb. Saeugth. 4. p. 691. t. 196.
Il habite au Labrador.
Le mâle eſt plus long de taille que la femelle, ayant cinq pouces de longueur ; pélage pour la plus grande partie cendré, queue couverte de poils longs & roides, d’un blanc ſale. Jambes courtes.
XXXII. Le Maulin. Mus maulinus.
Queue médiocre, pileuſe ; oreilles acuminées ; pieds à cinq doigts.
Molina hiſt. Chil. p. 268.
Il habite dans les bois de Maule, province du Chili ; il approche de la marmotte par la couleur & la longueur du poil, quoiqu’il ſoit du double plus grand ; il en diffère auſſi par ſon muſeau allongé, ſes quatre rangs de mouſtaches, ſes pieds à cinq doigts, la queue plus longue, & feulement pileuſe. Ne doit-il pas être placé avec elle dans le même genre ?
XXXIII. Le Hagri. Mus acredula.
Des abajoues ; oreilles ſinuées ; corps gris, blanchâtre en deſſous.
Pall. glir. p. 86. n. 22. p. 157. t. 18. A. Schreb. Saeugth. 4. p. 695. t. 197. Pall. it. 2. p. 705. n. 5.
Il habite dans le diſtrict d’Orenbourg en Sibérie près du fleuve Ural.
La longueur du corps eſt de quatre ponces ; celle de la queue qui eſt annelée, brune en deſſus, & blanche au reſte comme les pieds, eſt de huit lignes.
XXXIV. Le Hamſter. Mus cricetus.
Des abajoues ; corps-très noir en deſſous ; des taches blanches ſur les côtés du corps (au nombre de trois).
Pall. gl p. 83. n. 21. Schreb. Saeugth. 4. p. 695. t. 198. A. ſyſt. nat. XII. 1. p. 82. Klein quad. p. 56. Briſſ. quad p. 166. Schwenckf. ther. p. 118. Agric. ſubterr. p. 486. Geſn. quad. p. 738. Raj. quad. 221. Clauder E. N. C. dec. 3. n. 5. p. 376. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 117. pl. 14. Meyer Thiere Norib. 1784. fol. t. 81. 82. S. G. Gmelin it. 1. p. 33. t. 6. Sulzer Verſuch einer Naturgeſchichte des Hamſters. Gotha 1773. Penn. quad. p. 271. n. 200.
b. Variété entièrement noire. Lepechin it. 1. p. 192. t. 15. Pall. it. 1. p. 128. Georgi it. 2. p. 851. Sulzer Naturg. des Hamſters fig. in tit. Schreb. Saeugth. 4. t. 198. B.
Il habite en Sibérie & dans la Ruſſie auſtrale, en Pologne, en Eſclavonie, en Hongrie, en Siléſie, en Bohême, en Allemagne au delà du Rhin, particuliérement dans la Thuringe. Chaque individu ſe creuſe ſous terre un domicile à pluſieurs chambres ou caveaux & à double trou, l’un, oblique dont entr’autres il ſe ſert pour dépoſer ſes ordures, l’autre perpendiculaire (pour entrer & ſortir) & pour donner paſſage à la lumière. Il ſe nourrit durant l’été d’herbes, de racines, & de fruits, rarement de viande & d’animaux ; il amaſſe pour l’automne & le commencement de l’hiver du froment, des feves, des pois, des veſces, des graines de lin ; il engraiſſe alors, & s’engourdit pendant l’autre partie de l’hiver. Il s’accouple en Avril ; la femelle a huit mamelles, porte environ un mois, & produit pluſieurs fois l’an, faiſant à la premiére portée trois ou quatre, & enſuite ſix à neuf petits. Il court avec lenteur & ne grimpe point, mais fouit la terre avec beaucoup de viteſſe, & peut ſe tenir ſur ſes pieds de derriere ; il reſte ordinairement dans ſa retraite pendant le jour, ſe défend opiniâtrement, ronge & perce en peu de tems une planche d’un pouce & demi d’épaiſſeur.
Le putois, les belettes, les chats, les chiens, les renards, les oiſeaux de proie le tuent ; les habitans de la campagne le redoutent par rapport au dommage qu’il cauſe aux productions de la terre, mais ils eſtiment ſa peau & lui dérobent ſes proviſions de froment ; ils font rarement cas de ſa chair. On le détruit au moyen de l’arſenic ou de la poudre de verâtre qu’on mêle avec de la farine & du miel & dont on cuit une bouillie.
Le mâle eſt du double plus grand que la femelle, il peſe dix-huit onces, ſa longueur eſt de dix pouces. La couleur varie ; les plus rares ſont les entiérement blancs ou les jaunâtres ; ceux de couleur blanche à taches noires, ou noirs tachés de blanc ſur le dos, ou à muſeau blanc & front cendré, ou à mâchoire inférieure blanche, ne ſont guère plus communs. Queue de deux pouces & demi, couverte de longs poils ; pieds courts, les antérieurs à quatre doigts avec une verrue au lieu de pouce, munie d’un ongle arrondi ; pieds poſtérieurs à cinq doigts.
XXXV. Le Sablé. Mus arenarius.
Des abajoues ; corps cendré, blanc en deſſous & ſur les côtés ; queue & pieds blancs.
Pall. gl. p. 36. n. 24. p. 265. t. 16. A. it. 2. p. 704. n. 7. Schreb. Saeugth. 4. p. 707. t. 199.
Il habite le déſert ſablonneux du Baraba près le fleuve Irtyſch en Sibérie, mord vivement, eſt agile, particuliérement de nuit, aime beaucoup les gouſſes de l’aſtragale tragacanthoïde.
Poids de ſept drachmes, longueur de trois pouces & demi ; poil très-fin ; pieds antérieurs à quatre doigts. (Le pouce eſt très petit & à peine apparent, quoique muni d’un ongle auſſi très petit.) Mouſtaches plus longues que la tête qui eſt aſſez groſſe.
XXXVI. Le Phé. Mus phæus.
Des abajoues ; corps & queue d’un brun cendré, blancs en deſſous.
Pall. gl. p. 86. n. 23. p. 261. t. 15. A. Schreb. Saeugth. 4. p. 708. t. 200. Hablizl. dans S. G. Gmelin. voy. 4. p. 172.
Il habite au déſert de Sibérie près Zatizyn & dans les montagnes Sunamiſiques de la Perſe ; & fait beaucoup de dégats dans les rizières ; il ne s’engourdit point l’hiver. Poids de ſix drachmes ; longueur de trois pouces cinq lignes ; celle de la queue eſt de neuf lignes ou neuf lignes & demie ; oreilles, & raye longitudinale ſur la queue de couleur brunâtre.
XXXVII. Le Songar. Mus ſongarus.
Des abajoues ; dos cendré, à ligne épinière noire ; côtés du corps variés de blanc & de brun ; ventre blanc.
Pall gl. p. 86. n. 25. p. 269. t. 16. B. it. 2. p. 703. n. 6. Schreb. Saeugth. 4. p. 709. t. 201.
Il habite le déſert ſablonneux du Baraba en Sibérie près du fleuve Irtyſch ; il ſe creuſe comme beaucoup d’eſpèces de ce genre des trous pour y emmagaſiner des vivres.
Poids de cinq drachmes à cinq drachmes & demie ; longueur du corps de trois pouces, celle de la queue de quatre lignes & demie ; une verrue pollicaire ſans ongle ; mouſtaches plus courtes que la tête ; oreilles longues.
XXXVIII. L’Orozo. Mus furunculus.
Des abajoues ; corps gris en deſſus, à raie dorſale noire ; blanchâtre en deſſous.
Pall gl. p. 86. n. 26. p. 273. t. 15. A. Schreb. Saeugth. 4. p. 710. t. 202. Pall. it. 2. p. 704. n. 8. Meſſerſchmid muſ. Petrop. p. 343. n. 109.
Il habite en Daurie, au déſert du Baraba en Sibérie près du fleuve Ob, & entre les fleuves Onon & Argun ; ſe nourrit de graines d’aſtragales & d’arroches, reſſemble au ſablé ; ſa longueur eſt de trois pouces ; oreilles grandes, ovales, à poils noirs bordées de blanc. Queue d’un pouce de long, mince & aiguë ; une verrue au lieu de pouce, munie d’un ongle.
XXXIX. Le Sukerkan. Mus talpinus.
Queue courte ; pélage brun ; dents inciſives ſupérieures & inférieures en forme de coin ; point d’oreilles ; pieds antérieurs à cinq doigts, propres à creuſer.
Pall. gl. p. 77. n. 9. p. 176. t. XI. A. & nov. comm. Petrop. 14. p. 568. t. 21. f. 3. Schreb. Saeugth. 4. p. 711. t. 203. Erxleb. mam. p. 379.
Il habite les plaines méridionales de la Ruſſie (depuis le déſert Occa juſqu’au déſert d’Aſtracan) ; & ſe tient dans la terre qu’il creuſe à la manière du Hamſter, chaque individu ſe formant un terrier ; il ſe nourrit des tubercules de la geſſe tubereuſe, & de la phlomide tubereuſe, mais il aime ſurtout les bulbes de tulipe ; il ne s’engourdit point pendant l’hiver, ſupporte difficilement la clarté du jour, s’accouple au commencement d’Avril, & ſent alors la civette ; la femelle met bas trois à quatre petits. Il reſſemble au rat d’eau.
Son poids eſt quelquefois de deux onces, ſa longueur égale trois pouces neuf lignes.
XXXX. Le Cricet. Mus capenſis.
Queue courte ; dents inciſives ſupérieures & inférieures en forme de coin ; point d’oreilles ; pieds antérieurs à cinq doigts, muſeau blanc.
Pall. gl. p. 76. n. 8. p. 172. t. 7. Schreb. Saeugth. 4. p. 713. t. 204. Kolbe Vorgeb. d. gur. Hofn. p. 158. Buff. hiſt. nat. Amſterd. ſuppl. 5. p. 22. pl. 9.
Il habite au Cap de Bonne Eſpérance ; il fait du dégât dans les jardins.
Longueur de cinq pouces & demi. Tête arrondie.
XXXXI. Le Rat maritime. Mus maritimus.
Queue courte ; dents inciſives ſupérieures ſillonnées ; point d’oreilles ; pieds à cinq doigts ; corps blanchâtre en deſſus mêlé de jaunâtre, d’un blanc cendré ſur les côtés et en deſſous.
Schreb. Saeugth. 4. p. 715. t. 104. B. Maſon act. angl. Vol. 66. P. 1. p. 304. la Caille journ. p. 299. Allamand dans l’hiſt. nat. de Buff. Amſterd. ſupp. 5. p. 24. pl. 10.
Il habite les Collines maritimes ſablonneuſes du Cap de Bonne-Eſpérance, dans leſquelles il ſe creuſe des terriers ; il court lentement, fouit la terre avec viteſſe ; mord ferme, ſe nourrit des racines & des bulbes d’ixias, d’antholyſes, de glayeuls, d’iris.
Il reſſemble au précédent, ayant cependant la tête plus conique ; ſa longueur eſt d’un pied ; queue pileuſe ; dents inciſives inférieures plus longues & que l’animal peut à ſon gré éloigner l’une de l’autre.
XXXXII. Le Zokor. Mus aſpalax.
Queue courte ; dents inciſives ſupérieures & inférieures en forme de coin ; point d’oreilles ; ongles des pieds antérieurs allongés.
Pall. gl. p. 76. & 165. t. 10. & it. 3. p. 692. Schreb. Saeugth. 4. p. 716. t. 205. Laxmann ſib. Brief. p. 75. act. Stockh. 1773.
Il habite dans la Daurie & au-delà du fleuve Irtiſch entre Alei & Tſcharyſch, & ſe gîte dans la terre noire ou dans le ſable compact, qu’il creuſe à l’aide des pieds & du nez en terriers très-étendus. Il ſe nourrit des bulbes du lis-turban, & de la vioulte ainſi que d’autres racines & bulbes.
Longueur de cinq à huit pouces & demi. Queue ronde, obtuſe, nue ; couleur d’un jaune cendré en deſſus, d’un blanc cendré en deſſous.
XXXXIII. Le Zemni. Mus typhlus.
Point de queue ; pieds antérieurs à cinq doigts ; dents inciſives ſupérieures & inférieures larges ; point d’oreilles ; yeux non apparens.
Pall. gl. p. 76. n. 6. p. 154. t. 8. Schreb. Saeugth. 4. p. 718. t. 206. Lepechin it. 1. p. 238. & nov. comm. Petrop. 14. p. 504. t. 15. f. 1. Güldenſtedt nov. comm. Petrop. 14. p. 409. t. 8. 9. Erxleb. mam. p. 377. S. G. Gmelin it. 1. p. 131. t. 22.
Il habite dans la Ruſſie méridionale ; il ſe creuſe un terrier ſous le gazon qui couvre de la terre noire, chaque individu ayant le ſien propre ; il ſe ſert à cet effet de ſes dents, de ſa tête, de ſes pieds, de ſon derrière même ; il ſe nourrit de racines, ſurtout de celles du cerfeuil bulbeux. Comme il n’a au lieu d’yeux que de petits tubercules couverts ſeulement de la peau, il paroît aveugle, mais il jouit en récompenſe d’une grande fineſſe d’ouie & d’un tact excellent. Il ſe défend opiniâtrement. Il s’accouple au printems & pendant l’été ; la femelle n’a que deux mamelles, & met bas deux à quatre petits.
Son poids paſſe huit onces ; ſa longueur eſt à peine de huit pouces ; poils doux & ferrés, ferrugineux, mêlés de cendrée Dents inciſives ridées.
Les rats en général ſe gîtent dans des trous ou des terriers ; ils courent très-vite & grimpent ; quelques eſpèces nagent ; ils cherchent principalement leur nourriture pendant la nuit, qui eſt ordinairement végétale ; & qu’ils portent à la bouche avec leurs pattes de devant. La femelle a le plus ſouvent huit mamelles & produit plus d’une fois l’an pluſieurs petits. Il y a des eſpèces voyageuſes. Les oreilles ſont courtes, arrondies. La plûpart n’ont que quatre doigts aux pieds antérieurs, une verrue y tenant lieu de pouce.
GENRE XXVI.
I. La Marmotte proprement dite. Arctomys marmota.
Des oreilles tronquées, paroiſſant à peine au deſſus du poil ;) corps brun, rouſſâtre en deſſous.
Schieb. Saeugth. 4. p. 722. t. 207. Pall. gl. p. 74. n. 1. ſyſt. nat. XII. p. 81. n. 7. Geſn. quad. 743. f. p. 744. Ald dig. p. 445. Jonſt. quad. t. 67. Raj. quad. p. 221. Matthiol. comm. p. 368. Briſſ. quad. p. 165. n. 6. Erxleb. mam. p. 358. n. 1. Klein quad. p. 56. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 219. pl. 28. Penn. quad. p. 268. n. 594.
Elle habite les Alpes de la Savoye, de la Suiſſe, les Apennins, les Pyrenées, aux endroits dénués d’arbres, ſecs, élevés & abrités ; elle ſe nourrit de racines, d’herbages, de gramen le plus tendre, ſurtout du phellandri mutellin ; étant apprivoiſée, elle mange de tout ce qu’on lui offre ; elle boit peu, ſe plaît aux rayons du ſoleil, vit en ſociété de cinq, neuf, douze ou quatorze individus ; l’un deux fait la ſentinelle & annonce par un ſiflement l’approche d’un ennemi ; tous prennent alors le parti de la fuite, mais ſi elle leur eſt interdite, ils ſe défendent opiniâtrement. Elle ſe creuſe pour ſon ſéjour d’été des tanières, à pluſieurs détours & à pluſieurs ſorties, par leſquelles elle puiſſe ſe ſauver ; mais pour l’hiver elle ſe forme une autre retraite, dans laquelle elle apporte du foin pour lui ſervir de lit & où elle s’enſevelit en un profond ſommeil depuis la fin de Septembre juſqu’au mois de Mars. Elle porte ſa nourriture à la bouche avec ſes pattes de devant, marche ſur ſes talons, & ſe tient ſouvent droite ; on s’en ſaiſit plus aiſément en plaine, que ſous terre ; on l’apprivoiſe facilement ; elle aime beaucoup la chaleur, cauſe du dommage aux comeſtibles, aux vêtemens, aux meubles ; elle a peine à ſe défendre de ſon engourdiſſement d’hiver, même dans une chambre échauffée ; elle s’accouple aux mois d’Avril & de Mai ; la geſtation de la femelle eſt de ſix à ſept ſemaines, la portée eſt de deux à quatre petits. Am. Stein.
Son poids, même en automne, ne paſſe point neuf livres, ni ſa longueur un pied trois pouces. Tête groſſe, à ſommet applati, à muſeau gros & obtus, ſouvent relevée lorſque l’animal eſt aſſis ; les deux parties de la mâchoire inférieure mobiles ; oreilles pileuſes, cendrées ; joues couvertes & ceintes de longs poils. Mouſtaches de chaque côté en ſix rangs. Verrue noire au deſſus des yeux à ſix ſoies, celle au deſſous des yeux à ſept ſoies. Corps court, trapu ; une ſuture de la gorge à l’anus. Jambes courtes, le pouce des pieds antérieurs conique, à ongle plane peu apparent ; queue droite, de ſix pouces de long, couverte de longs poils, terminée de noir-brun. Chair ſavoureuſe, tendre. Sa graiſſe & même ſa peau ſont un remede uſité parmi les habitans des montagnes.
II. Le Monax. Arctomys monax.
Des oreilles ; muſeau bleuâtre ; queue aſſez longue, velue ; corps gris.
Schreb. Saeugth. 4. p. 737. t. 208. Pall gl. p. 74. n. 2. Syſt. nat. Ed. XII. p. 81. n. 8. Briſſ. quad. p. 164. n. 5. Erxleb. mam. p. 361. Edw. av. 2. t. 104. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 136. ſupp. III. p. 175. t. 28. Penn. quad. p. 270. n. 198.
Il habite dans la partie un peu chaude de l’Amérique ſeptentrionale, près des îles de Bahama ; il creuſe ſa tanière entre les rochers & paſſe l’hiver ſous des arbres creux.
Il eſt un peu plus grand qu’un lapin ; muſeau plus aigu que celui de la Marmotte ; oreilles arrondies ; ongles longs & aigus ; queue une fois plus courte que le corps, de couleur noirâtre. Alſtroemer.
III. Le Bobak. Arctomys Bobac.
Des oreilles ; queue velue ; pouce, des pieds antérieurs très-court & dont on ne voit preſque que l’ongle ; corps gris ; jaune en deſſous.
Schreb. Saeugth. 4. p. 758. t. 109. Pall. gl. p. 75. 97. 98. t. 5. Briſſ. quad. p. 165. Rzaczinſki hiſt. nat. Pol. p. 235. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 136. pl. 18. Forſter act. angl. vol. 57. p. 343. Penn. quad. p. 268.
Il habite les planeurs ſèches & abritées des montagnes depuis les bords du Boryſthene par la partie moyenne & plus tempérée de l’Aſie juſqu’à la Chine & le Kamſchatka ; il ſe creuſe des terriers très-profonds, dans leſquels demeure une ſociété entière de vingt à vingt-quatre individus ; ils en ſortent au matin & à midi, tandis que l’un d’eux, faiſant le gardien de la troupe jette les yeux avec ſoin de tous côtés & avertit ſes compagnons au moindre danger par un ſiflement. C’eſt un animal fort craintif ; il ſe nourrit de végétaux ſeuls ; mais mange auſſi de la terre humectée par la pluie ; il ſe défend avec ſes pattes de devant ; s’apprivoiſe aiſément ; s’aſſied ſur ſes pieds de derrière, porte ſa nourriture à ſa bouche ; il conſomme beaucoup pendant l’été, mais s’engourdit l’hiver. Sa chair eſt bonne à manger, ſa graiſſe eſt employée par les tanneurs & les pelletiers.
Son poids ne paſſe guère quatorze livres (à 12 onces la livre) ni ſa longueur ſeize pouces. Yeux petits. Oreilles ovales ; queue annelée, noire à ſon ſommet, droite, longue de quatre pouces, quatre lignes. La femelle a huit mamelles.
IV. La Marmotte de Quebec. Arctomys empetra.
Des oreilles ; queue velue ; corps varié en deſſus, roux en deſſous.
Schreb. Saeugth. 4. p. 743. t. 210. Pall. gl. p. 75. n. 4. Erxleb. mam. 363. Penn. quad. p. 270. n. 199. t. 24. f. 2. Forſter act. angl. 62. p. 378.
Elle habite au Canada & dans le reſte de l’Amérique ſeptentrionale ; elle n’eſt gueres plus grande qu’un lapin, ſa longueur paſſe quelquefois à peine onze pouces ; ſa queue eſt longue de deux pouces & demi.
V. La Marmotte bruineuſe. Arctomys pruinoſa.
Des Oreilles ; queue & jambes noires ; dos, côtés & ventre couverts de poils rudes, longs, cendrés à leur baſe, noirs dans leur milieu, & terminés de blanchâtre.
Penn. hiſt. p. 398. n. 261.
Elle habite dans les parties de l’Amérique ſeptentrionale voiſines du Nord ; & a l’aſpect du monax. Muſeau noir à ſon extrêmité ; oreilles ovales ; joues blanchâtres ; ſommet de la tête & ongles de couleur brune.
VI. Le Souſlic. Le Ziſel. Arctomys Citillus.
Point d’oreilles ; queue velue ; pélage varié.
Schreb. Saeugth. p. 746. t. 211. AB. Pall nov. com. Petrop. 14. p. 549. t. 21. f. 1. 2. & gl. p. 76. 119. t. 6. 6. B. ſyſt. nat. XII. 1. p. 80. n. 4. Güldenſt. nov. comm. Petrop. 14. p. 389. t. 7. Agric. ſubt. p. 485. Geſn. quad. p. 835. Raj. quad. p. 220. Rzacz. pol. 235. auct. p. 327. Schwenckf. ſil. p. 86. Ald. dig. p. 436. Briſſ. quad. pl. 47. n. 6. Erxleb. mam. 366. S. G. Gmelin it. p. 30. t. 5. Penn. quad. 273. & 276. n. 201. & 203. t. 25. f. 1. Buff. hiſt. nat. XV. p. 139. 144. 195. ſupp. 3. p. 191. pl. 31.
Il habite dans la Ruſſie méridionale, juſqu’au Kamſchatka, & aux iles ſituées entre ce pays & l’Amérique ainſi qu’en Perſe, en Chine, plus rarement aujourd’hui dans le reſte de l’Europe, aux champs ouverts, ſecs, élevés & incultes, dans les terreins gazonneux & boueux, près des chemins publics, jamais dans les bois ni les marais ; il ſe creuſe des terriers, particuliers à chaque individu, ceux des femelles ſont les plus profonds ; il y raſſemble pour le commencement & la fin de l’hiver du blé, des herbes tendres, des baies, quelquefois des mulots & des petits oiſeaux ; il boit peu ; s’engourdit l’hiver ; mais à la premiere approche du printems, avec un ciel ſerein, il ſort pendant le jour de ſa retraite & va chercher de la nourriture ; il ſe ſert ordinairement de ſes pattes de devant la porter à ſa gueule ; il ſaute, dort appuyé ſur ſes pieds de derrière ; il ſifle ; s’apprivoiſe aiſément, ſurtout le mâle ; la femelle eſt plus encline à mordre que lui ; elle porte pendant vingt à trente jours & met bas au commencement de Mai trois, quatre, ſix ou huit petits. Il devient la proie des putois, des belettes, des faucons, même des corneilles & des hérons. Sa peau fait une très bonne fourrure ; ſa chair eſt du goût de quel perſonnes. Sa taille & ſa couleur varient beaucoup ; il atteint quelquefois la groſſeur d’une marmotte mais quelquefois il égale à peine le rat d’eau ; ſon pélage eſt le plus ſouvent d’un cendré jaune, mélé de quelques raches ondées ou pointillées ; le deſſous du corps eſt d’un blanc sâle ; la queue eſt de la couleur du corps ; d’autres fois il eſt gris en deſſus avec des ondes de brun ou de jaune, & en deſſous d’un jaunâtre pâle, & à queue aſſez longue, preſque ſemblable à celle de l’écureuil ; il eſt auſſi quelquefois gris en deſſus taché de blanc, & d’un blanc jaunâtre en deſſous, avec l’orbite des yeux blanche, & à queue aſſez courte d’un jaune brunâtre qui eſt auſſi la couleur de la tête entre les narines & les yeux.
Eſt-ce le rat pontique d’Ariſtote & de Pline ?
VII. Le Gundi. Arctomys gundi.
Des oreilles ; corps rouſſatre tirant ſur la couleur de brique.
Rothmann dans Schloezer Briefw 1. p. 339. Pall. gl. p. 98. not. Penn. hiſt. 2. p. 405. n. 264.
Il habite en Barbarie près Maſſuſin vers le mont Atlas. Taille du lapin. Oreilles tronquées à ouverture ample.
Les marmottes s’engourdiſſent pendant l’hiver ; ſortent & cherchent leurs alimens de jour ; vivent de racines & de graines, grimpent, ſe creuſent des tanieres ſous terre dans leſquelles elles ſe retirent. Tête gibbeuſe, arrondie ; oreilles courtes, ou nulles ; corps trapu, queue courte, velue ; pieds de devant à quatre doigts avec un pouce très-court ; pieds de derrière à cinq doigts ; inteſtin cœcum ample.
GENRE XXVII.
I. L’Écureuil commun. Sciurus vulgaris.
Oreilles barbues à leur ſommet ; queue de la couleur du dos.
Erxleb. mam. p. 411. Schreb. Saeugth. 4. p. 757. t. 212. ſyſt. nat. XII. p. 86. n. 1. Faun. ſuec. 37. ſyſt. nat. VI. p. 9. muſ. ad. fr. 1. p. 8. Briſſ. quad. p. 150. n. 1. Klein. quad. p. 53. Raj. quad. p. 214. Geſn. quad. p. 845. Aldr. dig. p. 356. f. p. 398. Jonſt. quad. p. 163. t. 66. Schwenckf. theriotr. ſil. p. 121. Buff. hiſt. nat. VII. p. 253. pl. 32. Penn. quad. p. 279. n. 206. Ridinger jagdb. Th. t. 20. S. G. Gmelin it. 1. p. 35. t. 7. Falcl. Beytr. 3. p. 311.
D’un cendré bleuâtre en hiver, rouge en été, ventre blanc.
Erxleb. mam. p. 414. a. Briſſ. quad. p. 152. n. 4. Ald. dig. n. 403. f. p. 405. Jonſt. quad. p. 163. Geſn. quad. p. 741.
Erxleb. mam. p. 415. b.
Tout blanc ; yeux rouges.
Erxleb. mam. p. 416. c. Briſſ. quad. p. 151. n. 2. Wagn. Helv. p. 185. S. G. Gmelin it. 1. p. 55. t. 8.
L’Écureuil habite en Europe ſur les arbres de haute futaie ; il eſt fort commun dans toute la Ruſſie.
Il eſt roux à ventre blanc pendant l’été, d’un cendré-bleuâtre pendant l’hiver. Il ſe nourrit de noiſettes, de cônes, de baîes &c. Il porte ſes alimens à la bouche avec ſes pattes de devant, & en enfouit le ſuperflu ; il boit peu, & ſe déſaltère l’hiver en mangeant de la neige. On dit qu’il navigue porté ſur un morceau de bois ou d’ecorce, (la queue oppoſée au vent en guiſe de voile). Il ſe conſtruit avec de la mouſſe un nid en forme de globe ; lorſqu’il s’aſſied, il ſe met à l’ombre de ſa queue ; la marte en fait ſa proie ; ſa fourrure d’hiver eſt eſtimée, ſa chair eſt mangeable. Il s’accouple en Mars & Avril ; la femelle porte l’eſpace d’un mois & produit deux fois l’an trois, quatre à ſept petits.
Deſcr. anat. E. N. C. Cent. 10. app. 449.
II. L’Écureuil noir. Sciurus niger.
Pelage noir ; oreilles non barbues.
Erxleb. mam. p. 417. Schreb. Saeugth. 4. p. 776.t. 215. Syſt. nat. XII. 1. p. 86. Klein. quad. p. 53. Briſſ. quad. p. 151. n. 3. Hernand. mexic. p. 582. Fernand. nov. Hiſp. p. 8. Catesb. Car. 2. p. 73. t. 73. Penn. quad. p. 284. n. 210. t. 26. f. 2. Buff. hiſt. nat. X. p. 121.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale juſqu’à la nouvelle Eſpagne, ſe raſſemble en troupe, fait du dégât aux plantations de maïs ; ſa queue eſt aſſez courte.
III. L’Écureuil vulpin. Sciurus Vupinus.
Pelage roux, mêlé de cendré ; oreilles imberbes. Grand de taille.
Lawſon Carol. p. 124. Penn. p. 411. n. 273. b.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale ; il eſt plus grand & plus rare que le ſuivant, quoique d’ailleurs à lui reſſemble aſſez ; poils plus rudes que ceux de l’Écureuil commun ; extrêmité de la queue & des oreilles rouſſes. Schoepf.
IV. Le Petit-gris. Sciurus cinereus.
Corps cendré, ventre blanc ; oreilles imberbes.
Erxleb. mam. p. 418. n. 3. Schreb. Saeugth. 4. p. 766. t. 213. Syſt nat. XII. 1. p. 86. Raj. quad. p. 215 Klein. p. 53. Briſſ. quad. p. 153. n. 6. Brown. jam. p. 483. Catesb. Carol. 2. p. 74 t. 74 Penn. quad. p. 282. n. 209. t. 26. f. 3. Buff. hiſt. nat. X. p. 116. pl. 25.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale ſur les arbres des forêts ; il fait ſon nid dans leurs cavités, reſſemble beaucoup à l’Écureuil commun, mais il eſt plus grand, ayant bien un pied de longueur, & cauſe auſſi du dommage aux plantations de maïs. Le ſerpent à ſonnette en fait ſa proie. (La peau forme une fourrure eſtimée).
V. L’Écureuil de la Baie d’Hudſon. Sciurus Hudſonius.
Oreilles imberbes ; dos glauque ; ventre cendré ; queue aſſez courte d’un glauque rouſſâtre, bordée de noir.
Forſter act. angl. v. 62. p. 378. Pall. gl. p. 377. Schreb. Saeugth. 4. p. 777. t. 214 Penn. quad. p. 280. n. 206. a. t. 26. f. 1.
Il habite dans les forêts de pins de la partie la plus froide de l’Amérique ſeptentrionale. Sa couleur eſt la même pendant toute l’année.
VI. L’Écureuil de la Caroline. Sciurus Carolinenſis.
Pélage mêlé de cendré, de blanc, & de ferrugineux ; deſſous du corps blanc ; queue brune, mêlée de noir, bordée de blanc ; oreilles imberbes.
Penn. quad. p. 283. n. 209. a.
Il habite dans la Caroline ; ſa taille eſt plus petite que celle de l’écureuil commun ; il change de couleur.
VII. L’Écureuil de Perſe. Sciurus Perſicus.
De couleur obſcure ; blanc ſur les côtés du corps ; jaune en deſſous ; oreilles imberbes ; queue d’un noir cendré avec un anneau blanc.
S. G. Gmelin it. 3. p. 379. t. 43.
Il habite les hautes montagnes de l’Hircanie Perſique ; ſa couleur eſt conſtante ; il reſſemble à l’écureuil commun par l’aſpect & les mœurs ; ſes tarſes ſont roux.
VIII. L’Écureuil anomale. Sciurus anomalus.
Jaune mêlé de brun en deſſus, d’un fauve obſcur en deſſous ; queue de la couleur du corps ; oreilles imberbes arrondies.
Schreb. Saeugth. 4. p. 781. t. 215. C.
Il habite dans la Georgie aſiatique. Güldenſtaedt.
Il eſt plus grand que l’écureuil commun ; muſeau blanc, extrêmité des narines noire ; joues fauves ; mouſtaches & orbite des yeux brunes ; oreilles, couleur de feu, un peu blanchâtres en dédans.
IX. L’Écureuil bicolore. Sciurus bicolor.
Noir en deſſus, fauve en deſſous ; oreilles aiguës ; ongle pollicaire des pieds antérieurs grand, arrondi.
Sparrman. act. ſoc. Gothenbourg. 1. p. 70. Schreb. Saeugth. 4. p. 781. t. 216. Penn. hiſt. p. 409. n. 269.
Il habite dans l’île de Java ; il eſt long de douze pouces ; queue de la même longueur ; oreilles chevelues ; ongles des pieds antérieurs aigus, le pouce très-court ; pieds poſtérieurs noirs.
X. L’Écureuil erythrée. Sciurus erythræus.
Pélage mêlé en deſſus de jaune & de brun ; le deſſous du corps & la queue d’un fauve ſanguin ; oreilles ciliées.
Pall. gl. p. 377. Penn. hiſt. p. 409. n. 271.
Il habite dans l’Inde ; il eſt un peu plus grand que l’écureuil commun ; raye longitudinale noirâtre ſur la queue ; grande verrue pollicaire.
XI. Le Rukkai. Sciurus macrourus.
Queue griſe, deux fois plus longue que le corps.
Ind. zool. t. 1. Erxleb. mam. p. 420. Schreb. Saeugth. 4. p. 783. t. 217. Raj. quad. p. 215. Penn. quad. p. 281. n. 207.
Il habite dans l’île de Ceylan ; il eſt trois fois plus grand que l’écureuil commun, noir en deſſus, d’un jaune pâle en deſſous ; oreilles un peu barbues ; narines incarnates ; raye bifurquée noire ſur les joues, tache jaune entre les oreilles.
XII. Le Grand Écureuil de la côte de Malabar. Sciurus maximus.
D’un brun rouge en deſſus, noir en deſſous ; queue noire ; oreilles un peu barbues.
Schreb. Saeugth. 4. p. 784. t. 217. B. Sonnerat voyag. 2. p. 139. pl. 87.
Il habite aux Indes dans la province de Mahé & à la côte de Malabar ; il eſt de la taille d’un chat ; ſon cri s’entend de loin ; il ſe nourrit du ſuc laiteux des noix de cocos. Oreilles droites, petites ; poils longs ; ongles robuſtes, noirs ; verrue pollicaire très petite, munie d’un ongle. Differe-t-il réellement du précédent.
XIII. L’Écureuil d’Abyſſinie. Sciurus abeſſinicus.
D’un noir ferrugineux en deſſus ; cendré en deſſous ; queue longue d’un pied & demi.
Thevenot it. 5. p. 34. Penn. hiſt. p. 408. n. 268.
Il habite en Abyſſinie, il eſt trois fois plus grand que l’écureuil commun ; c’eſt un animal encore peu connu.
XIV. L’Écureuil de Bombay. Sciurus indicus.
Queue de la longueur du corps, orangée à ſon ſommet.
Erxleb. mam. p. 420. Penn. quad. p. 280.
Il habite dans l’Inde, près de Bombay ; ſa longueur eſt de ſeize pouces il eſt d’un pourpre sâle en deſſus, jaune en deſſous ; oreilles barbues.
XV. L’Écureuil jaune. Sciurus flavus.
Oreilles arrondies ; pieds à cinq doigts ; pélage jaune.
Amœn. acad. 1. p. 281. Penn. quad. p. 285. n. 212.
Il habite à Carthagène en Amérique, peut-être auſſi à Guzarate dans l’Inde.
Il eſt de la moitié plus petit que l’écureuil commun, de couleur jaune, les ſommets des poils ſont blancs. Pouce des pieds antérieurs conſiſtant preſque ſeulement en un ongle fort petit. Oreilles imberbes. Eſt-ce bien une eſpèce d’écureuil ?
XVI. Le Palmiſte. Sciurus palmarum.
Grisâtre, à trois raies jaunâtres ; queue marquée de lignes noires & blanches.
Schreb. Saeugth. 4. p. 802. t. 220. Briſſ. quad. p. 156. n. 10. Clus. exot p. 112. Nieremb. hiſt. nat. p. 172. Jonſt. quad. p. 153. Raj. quad. p. 216. Buff. hiſt. nat. X. p. 126. pl. 26. Penn. quad. p. 287. n. 215.
Il habite les régions chaudes d’Afrique & d’Aſie ; (il paſſe ſa vie ſur les palmiers & les cocotiers ;) il eſt ſurtout friand de noix de cocos.
Sa longueur eſt de deux pouces dix lignes ; celle de la queue eſt à-peu-près la même ; l’animal la porte droite & relevée verticalement ſans la renverſer ſur ſon corps comme fait l’écureuil commun ; la couleur du deſſous du corps eſt d’un blanc cendré ou jaunâtre ; il varie quelquefois à cinq raies dorſales ; oreilles courtes, larges, arrondies, chevelues.
XVII. Le Barbareſque. Sciurus getulus.
Brun, à quatre rayes longitudinales blanchâtres.
Schreb. Saeugth. 4. p. 806. r. 221. Briſſ. quad. p. 157. n. 11 Ald. dig. p. 405. f. p. 406. Geſn. quad. p. 112. Jonſt. quad. p. 163. t. 67. Raj. quad p. 216. Buff. hiſt. nat. X. p. 126. pl. 27. Edw. av. 4. t. 198. Penn. quad. p. 287. n. 215. b.
Il habite à la côte occidentale de Barbarie ; il reſſemble aſſez au précédent ; ſa longueur eſt de cinq pouces ; queue rayée ; deſſous du corps & couleur blanche ; ongles noirs ; point d’ongle à la verrue pollicaire des pieds antérieurs.
XVIII. L’Écureuil ſuiſſe ou L’Écureuil rayé. Sciurus ſtriatus.
Jaune, à cinq raies longitudinales brunes.
Penn. hiſt. p. 422. n. 286.
Pall. gl. p. 378. Georgi it. 1. p. 163. J. G. Gmelin nov. comm. Petrop. 5. p. 344. t. 9. Buff. hiſt. nat. X. p. 126. pl. 28. Le Brun. it. p. 432. t. 254.
Gris pâle, à quatre raies longitudinales brunes.
Muſ. ad. frid. 1. p. 8. Schreb. Saeugth. 4. p. 790. t. 219. Briſſ. quad. p. 155. n. 9. Raj. quad. p. 216. Laws. Carol. p. 124. Catesb. Carol. 2. p. 75. t. 75. Brickell. N. Carol. p. 129. Edw. av. 4. t. 181. Penn. quad. p. 288. n. 216. Charlev. nouv. Fr. 3. p. 134. Kalm. it. 2. p. 419.
La variété a. habite dans toute l’Aſie ſeptentrionale juſqu’aux fleuves d’Europe Dwina & Kama ; la variété b. ſe trouve dans la partie de l’Amérique ſeptentrionale la plus orientale & la moins froide juſqu’à la nouvelle Eſpagne, & ſe tient dans les bois ſous terre dans laquelle il ſe creuſe des terriers à la manière du hamſter, compoſés de pluſieurs chambres, où il ſe retire, & raſſemble ſes proviſions de vivres ; il a auſſi des abajoues. Il ſe nourrit de graines, la variété a principalement de celles du pin cembro, la variété b de maïs & de bled, de ſorte qu’elle cauſe du dommage aux moiſſons ; on apprivoiſe difficilement cette dernière.
La longueur de la variété b. eſt de cinq pouces dix lignes ; l’autre eſt longue de ſix pouces ; leur poids ne paſſe jamais deux onces. Tête plus oblongue que dans les eſpèces précédentes ; oreilles plus courtes, arrondies, nues ; corps plus aminci ; jambes plus courtes ; poils courts & rudes.
XIX. L’Écureuil du Bréſil. Sciurus æſtuaus.
Gris, jaunâtre en deſſous.
Briſſ. quad. p. 154. n. 7. Marcgr. braſ. p. 230. Penn. quad. p. 286. n. 213.
Il habite au Bréſil & à la Guiane ; ſa longueur eſt de huit pouces trois lignes ; la queue eſt longue de dix pouces, ronde, garnie de poils noirs, annelés de jaune ; oreilles arrondies, imberbes.
XX. L’Écureuil chinchique. Sciurus dſchinſchicus.
Couleur de brique ; à bandes latérales blanches ; orbite des yeux auſſi de couleur blanche ; queue noire.
Sonner. it. 2. p. 140.
Il habite aux Indes dans la province Dſchinſchi ; il eſt un peu plus grand que l’écureuil commun.
XXI. Le Coquallin. Sciurus variegatus.
Varié en deſſus de noir, de blanc, & de brun.
Erxleb. mam. p. 421. Schreb. Saeugth. 4. p. 789. t. 218. Fernand. nov. hiſp. p. 9. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 109. pl. 13. Penn. quad. p. 285. n. 211.
Il habite dans la nouvelle Eſpagne, & ſe tient ſous les racines des arbres ou dans des trous, où il fait pour l’hiver proviſion de maïs & d’autres grains.
Longueur d’environ un pied ; oreilles courtes, non barbues, blanches, ainſi que le muſeau ; tête noire au reſte, mêlée d’orangé ; mouſtaches & ongles noirs.
XXII. L’Écureuil du Chili. Sciurus degus.
Brun jaunâtre, à ligne noire ſur les épaules.
Molina hiſt. nat. Chil. p. 269.
Il habite au Chili par troupe autour des broſſailles dans des trous qui s’avoiſinent & ſe communiquent ; il ſe nourrit de racines & de fruits dont il fait proviſion ; il ne s’engourdit point l’hiver ; il eſt d’ailleurs aſſez reſſemblant au loir proprement dit. On le mangeoit autrefois.
Un peu plus grand que le rat commun ; tête courte ; muſeau aigu ; oreilles arrondies ; queue terminée par un floccon, & de même couleur que le corps.
XXIII. L’Écureuil du Mexique. Sciurus mexicanus.
Cendré brun ; cinq à ſept raies longitudinales blanchâtres.
Erxleb. mam. p. 428. n. 12. Briſſ. quad. p. 154. n. 8. Seb. muſ. 1. p. 76. t. 47. f. 2. Fernand. an. p. 9. Penn. quad. p. 286. n. 214.
Il habite dans la nouvelle Eſpagne ; ſa longueur eſt de cinq pouces & demi, la queue eſt un peu plus longue ; bord des oreilles nud ; ſept raies longitudinales au mâle, cinq à la femelle.
XXIV. L’Écureuil de Madagaſcar. Sciarus Madagaſcarienſis.
Doigt intermédiaire des pieds de devant nud, très-allongé ; ongle du pouce des pieds de derrière arrondi.
Sonner. it. 2. p. 137. t. 86.
Il habite dans la partie occidentale de l’île de Madagaſcar ; ſa longueur paſſe dix-huit pouces ſans y comprendre la queue qui eſt longue ; il vit ſous terre ; il eſt pareſſeux, craintif, porté au ſommeil, ſe nourrit de vermiſſeaux, qu’il tire du creux des arbres au moyen de ſes doigts. Son genre paroît douteux ; il reſſemble par ſon allure & ſes mœurs aux pareſſeux, mais par ſes dents, ſa queue, ſes pieds à cinq doigts, il approche davantage des écureuils.
Oreilles amples, applaties, noires, hériſſées de longs poils ; des faiſceaux de poils au-deſſus des yeux & des narines, ſur les joues & au menton ; corps couvert d’un duvet blanc fauve, ſurmonté de longs poils noirs ; face & gorge d’un blanc fauve ; queue longue d’un pied & demi, applatie, couverte de poils longs, denſes, blancs depuis leur baſe juſqu’à leur milieu, noirs dans le reſte de leur longueur ; doigts des pieds longs, tous les ongles de ceux de devant ſubulés, crochus, de même que quatre ongles des pieds poſtérieurs.
XXIV. Le Polatouche. Sciurus volucella.
Peau des côtés du corps étendue comme une membrane au moyen de laquelle l’animal s’élance & ſemble voler ; queue allongée, velue.
Pall. gl. p. 353. 359. Schreb. Saeugth. 4. p. 808. t. 222. ſyſt. nat. XII. 1. p. 75. n. 21. muſ. ad. fr. 2. p. 10. Brown. jam. p. 438. Raj. quad. p. 215. Fernand. nov. hiſp. p. 8. Catesb. Carol. 2. p. 76. t. 76. 77. Edw. av. 4. t. 191. Penn. quad. p. 418. n. 283. de Pratz Louiſian. 2. p. 98. Buff. hiſt. nat. X. pl. 21.
Il habite la partie plus tempérée & moins froide de l’Amérique ſeptentrionale, & ſe tient en troupe ſur les arbres de haute futaie, ſe nourriſſant de fruits & de ſemences, qu’il recherche le ſoir & pendant la nuit ; il dort de jour, mollement couché dans ſon nid compoſé de feuillages ; il s’apprivoiſe extrêmement & avec facilité.
Corps long de cinq pouces ; tête aſſez groſſe ; yeux très-grands, ſaillans, noirs ; oreilles arrondies, tranſparentes, preſque nues, d’un gris cendré ; mouſtaches noires, plus longues que la tête ; cou court ; poils très-fins, très-doux, de couleur cendrée, terminés de jaune ſur la partie ſupérieure du corps, de couleur blanche dans le milieu de ſa partie inférieure ; cendrés dans le contour du corps. Queue ronde, longue de quatre pouces. Peau étendue en forme de membrane des oreilles aux bras, aux cuiſſes & à la queue, antérieurement des bras juſqu’aux doigts & juſqu’à un oſſelet particulier, ſemblable à un épéron & qui eſt attaché au tarſe ; poſtérieurement des cuiſſes juſqu’aux tarſes ; à l’aide de cette peau que l’animal tend en ouvrant ſes bras & ſes cuiſſes, il ſe ſuſpend un inſtant en l’air & s’élance en droite ligne par une ſorte de vol. Il ſait auſſi nager.
XXV. L’Écureuil volant de la baie d’Hudſon. Sciurus hudſonius.
Peau des côtés très-étendue ; corps d’un brun rouge en deſſus, d’un jaune blanchâtre en deſſous ; queue velue, plane.
Pall. gl. p. 354. Forſter act. angl. 62. p. 379. Penn. hiſt. p. 418. n. 282.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale près du Golfe St. Jacques & le fleuve Severn. Il eſt à peine plus grand que l’écureuil commun. Poils aſſez longs, d’un noir cendré à leur baſe, d’un rouge brun à leur ſommet. Peau étendue comme dans le précédent.
XXVI. Le Sapan. Sciurus volans.
Peau des côtés très-étendue ; queue arrondie.[6]
Schreb. Saeugth. 4. p. 813. t. 223. Faun. ſuec. 2. p. 13. n. 38. muſ. ad. fr. 1. p. 8. Briſſ. quad. p. 157. n. 12. & p. 159. n. 13. Rzacz. auct. p. 316. Klein act. angl. 1733. t. 35. f. 1. Seb. muſ. 1. p. 67. t. 41. f. 3. Pall. gl. p. 355. Klein quad. p. 24. Geſn. quad. p. 743. Duvernoi comm. Petrop. 5. p. 218. Buff. hiſt. nat. X. p. 95. Penn. quad. p. 293. n. 221.
Il habite dans les bois de Bouleaux en Sibérie ; moins fréquemment en Lapponie, en Livonie, en Pologne ; il vit ſolitaire, excepté au tems du rut ; il ſe nourrit des bourgeons, & des jeunes pouſſes du bouleau, mais ſurtout de leurs chatons ; ſe cache durant le jour ; cependant en hiver, lorſque le tems eſt doux, il ſort de ſon nid qui eſt conſtitué de mouſſe & placé dans le creux des arbres. Au moyen de la membrane étendue de ſes côtés, il s’élance (du ſommet d’un arbre dans le milieu d’un autre) juſqu’à plus de vingt verges de diſtance. Il ſifle ; mord vivement & ne s’apprivoiſe guère. La femelle met bas au mois de Mai deux ou trois, rarement quatre petits.
Il diffère du polatouche par ſa taille qui eſt d’un tiers plus grande, par ſa couleur qui ne tire pas ſur le jaune, mais qui eſt d’un beau gris blanchâtre en deſſus, & très blanche en deſſous, ainſi que par celle de ſa queue, qui eſt à peine nuancée de brun dans ſa partie ſupérieure ; ſa tête eſt auſſi plus ramaſſée & plus ronde, ſa queue eſt plus courte, compoſée de moins de vertèbres, ne paſſant guère en longueur la moitié du corps ; les yeux ſont plus rapprochés du nez & entourés d’un cercle plus noir ; les membres antérieurs ſont plus courts, mais il a les jambes de derrière plus longues. Pallas.
XXVII. L’Écureuil volant de Java. Sciurus ſagitta.
Peau des côtés très-étendue ; queue plane pinnée, lancéolée.
Il habite dans l’île de Java. Nordgren.
Il a entiérement la forme de l’écureuil commun ; ſa longueur eſt d’une paume ſans la queue ; ſa couleur eſt d’un brun ferrugineux en deſſus, d’un ferrugineux pâle en deſſous. Tête ovale. Oreilles ovales, obtuſes, velues ; mouſtaches auſſi longues que la tête. Une ſoie à chaque côté de la mâchoire. Levre ſupérieure fendue, l’inférieure courte. Dents brunes, un peu obtuſes. Pieds antérieurs à quatre doigts, les poſtérieurs à cinq doigts. L’épéron des pieds de devant eſt ſétacé, cartilagineux, de la longueur même du bras en deſſous de la peau membraneuſe. Elle s’étend de la tête au carpe, & du carpe au genou, elle eſt couverte de poils, de la couleur du corps & ciliée en ſon bord. Cuiſſes auſſi ciliées par derrière. Pieds tirant ſur la couleur de brique ; tous les doigts un peu ſaillans à leur dernière jointure. Ongles comprimés. Scrotum oval, grand, couvert de poils. Prépuce allongé, auſſi vêtu de poils. Queue de la longueur du corps, très applatie, obtuſe.
XXVIII. Le Taguan. Sciurus petauriſta.
Peau des côtés très-étendue ; corps en deſſus d’un chatain ferrugineux très-foncé, en deſſous d’un ferrugineux clair ; ou noir en deſſus & gris en deſſous ; queue plus longue que le corps, très-velue, ronde, noirâtre, ferrugineuſe dans ſon milieu.
Pall. miſc. Zool. p. 54. t. 6. f. 1. 2. Schreb. Saeugth. 4 t. 224. Briſſ. anim. lugd. B. 1762. p. 112. n. 15. Valent. ind. 3. p. 269. 270. hiſt. gen. des voyag. XV. L. 4. ſ. 9. p. 51.
Il habite dans les iles de l’Océan Indien ; il eſt plus grand que les autres eſpèces de ce genre, ayant un pied ſix pouces de longueur ; il a auſſi la tête plus ronde. Mouſtaches & ongles noirs. La femelle a ſix mamelles ſituées à diſtance égale ſur la poitrine & ſur le ventre. Les mamelons ont une forme allongée & linéaire ; (l’aréole qui les entoure eſt très-large & dégarnie de poils. Pallas.)
Les Écureuils ſont la plûpart agîles & de ſtructure délicate ; ils s’apprivoiſent facilement, montent ſur les arbres, & peu d’entr’eux habitent ſous terre ; leurs alimens ſont des fruits, des ſemences ; les uns courent en ſautillant, les autres ſemblent voler. Tête large, plus longue que les oreilles qui ſont ovales. Corps aſſez gros ; pieds courts, les antérieurs à quatre doigts, avec un veſtige de pouce, les poſtérieurs à cinq doigts. Queue longue velue.
L’Écureuil de la Guiane de Bancroft, reſſemblant par ſa taille & par ſon aſpect à l’Écureuil commun, d’un gris jaunâtre en deſſus, blanc en deſſous & ſur les côtés, à queue velue, très-longue & tachée, eſt-il une eſpèce diſtincte ? Le même doute exiſte par rapport à l’Écureuil de la Guiane de la Borde ; il mord vivement, s’apprivoiſe cependant très-bien ; ſon pelage eſt rouſſâtre. Il n’eſt pas plus grand qu’un rat ; vit ſolitaire ſur les arbres des forêts, ſe nourrit entre autres des ſemences du maripe ; la femelle produit une fois l’an deux petits.
GENRE XXVIII.
I. Le Loir proprement dit. Myoxus glis.
Gris en deſſus, blanchâtre en deſſous.
Schreb. Saeugth. 4. t. 225. ſyſt. nat. XII. 1. p. 87. Erxleb. mam. p. 429. Klein quad. p. 54. Briſſ. quad. 160. Pall. gl. p. 88. n. 33. Geſn. quad. 619. Ald. dig. p. 407. f. p. 409. Jonſt. quad. p. 164. t. 67. Raj. quad. p. 229. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 158. pl. 24. Penn. quad. p. 289. n. 217.
Il habite dans les bois d’Europe & de l’Aſie méridionale ; les Romains en élevoient autrefois dans des garennes pour l’uſage de la table ; il vit de glands, de noiſettes, de pepins ; & conſtruit ſon nid dans le creux des arbres ; la femelle met bas neuf à douze petits ; il mord vivement ; pendant le jour il ſe cache ; il devient exceſſivement gras en automne ; au mois d’Octobre il ſe rend en troupe dans ſes retraites ſouterraines, & s’y engourdit juſqu’à la fin de mai. Sa peau fait une fourrure recherchée pour la molleſſe du poil.
Corps long de ſix pouces, la longueur de la queue eſt de cinq pouces ; oreilles minces, nues ; joues blanches. Mouſtaches plus longues que la tête. Dix mamelles, ſix ſur la poitrine, quatre ſur le ventre.
II. Le Loir dryade. Myoxus dryas.
D’un gris roux en deſſus, d’un blanc sâle en deſſous ; ligne noire droite, s’étendant de chaque côté par les yeux aux oreilles.
Schreb. Saeugth. 4. t. 225. B.
Il différe du ſuivant par ſa couleur, ſa queue plus courte, plus velue, & le défaut de tache noire derrière les oreilles.
III. Le Lerot. Myoxus nitela.
De couleur rouſſe en deſſus ; d’un blanc cendré en deſſous ; tache noire aux environs des yeux & derrière les oreilles.
Schreb. Saeugth. 4. t. 226. ſyſt. nat. XII. 1. p. 84. n. 15. Pall. glir. p. 88. n. 32. Erxleb. mam. p. 432. n. 15. Briſſ. quad. 161. Geſn. quad. p. 833. Jonſt. quad. p. 168. t. 66. Ald. dig. p. 439. Raj. quad. p. 419. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 181. pl. 25. Penn. quad. p. 290. n. 218.
Il habite en Europe, auſſi dans la Sibérie méridionale, & fréquente principalement les jardins où il détruit les fruits de tout genre ; il eſt ſurtout friand de pêches ; il fait ſon nid dans les fentes des murs & dans les arbres creux, s’accouple au printems & la femelle produit en été cinq ou ſix petits ; il a fortement l’odeur du rat commun.
La longueur de ſon corps ne paſſe point cinq pouces, ni celle de ſa queue quatre pouces ; yeux aſſez grands, noirs ; oreilles oblongues.
IV. Le Muſcardin. Myoxus muſcardinus.
De couleur rouſſe ; gorge blanchâtre ; pouce (ou plutôt tubercule des pieds poſtérieurs) dépourvu d’ongle.
Schreb. Saeugth. 4. t. 227. Erxleb. mam. p. 433. n. 16. ſyſt. nat. XII. 1. p. 83. n. 14. Faun. ſuec. 35. Pall. gl. p. 89. n. 34. Briſſ. quad. 162. Raj. quad. 220. Jonſt. quad. p. 168. Aldr. dig. p. 439. Buff. hiſt. nat. VIII. p. 193. pl. 26. Edw. av. 119. t. 206. Penn. quad. p. 291. n. 219.
Il habite en Europe dans les haies & les bois épais, rarement dans les jardins. Il fait proviſion de noiſettes, de glands qu’il mange aſſis comme l’écureuil, & dont il enfouit le ſuperflu. Il ſe compoſe un nid de gramen, de mouſſe, de feuilles, dans un arbre creux peu élevé ou même dans un arbriſſeau. La femelle met bas trois ou quatre petits. On en engraiſſe en Angleterre. Il eſt de la taille de la ſouris, ayant à peine trois pouces de longueur, mais elle eſt moins déliée. Yeux grands, ſaillants, noirs ; oreilles courtes arrondies, nues, minces ; queue guère plus longue que le corps.
GENRE XXIX.
I. Le Mongul. Dipus Jaculus.
Pieds à quatre doigts,[7] un onglet pollicaire aux pieds antérieurs.
Schreb. Saeugth. 4. t. 228. Erxleb. mam. p. 404. n. 1. ſyſt. nat. XII. 1. p. 85. n. 20. muſ. ad. fr. 2. p. 9. Forſk. Faun. orient. p. 4. Haſſelqu. it. Pall. 198. act. Stockh. 1752. p. 123. t. 4. f. 1. act. Upſ. 1750. p. 17. Pall. gl. p. 87. n. 27. t. 20. Moncon. Ægypt. 288. J. G. Gmelin nov. comm. Petr. 1760. Vol. 5. p. 351. t. 9. f. 1. muſ. Petrop. 1. p. 344. n. 123. Aldr. quad. 395 Geſn. quad. p. 837. Pr. Alpin. Æg. p. 232. Shaw. trav. p. 248. 376. Penn. quad. p. 295. n. 222. 223. t. 25. f. 3. Edw. av. t. 219. le Brun it. 287. t. 210. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 141. S. G. Gmelin. it. 1. p. 26. t. 2. ſyſt. nat. ed. IX. n. 4.
Il habite en Égypte, en Arabie, au pays des Kalmoucs dans la Sibérie méridionale ; & ſe tient dans les terres fermes, & les campagnes couvertes d’herbes ; lorſqu’il repoſe, il applique ſes pieds de derrière à ſon ventre, & s’aſſied ſur ſes genoux fléchis, il rapproche alors ſes pieds antérieurs de ſa gorge, de façon qu’on les aperçoit à peine. Il ne craint pas beaucoup l’homme, cependant il ne s’apprivoiſe pas entiérement ; il ſe nourrit de racines, de gramen, de froment, de ſéſame ; & celui qui habite en Sibérie fauche du foin pour l’hiver, le ſéche, amaſſé en monceaux, & l’emporte enſuite dans ſa tanière. Les Kalmoucs & les Arabes le mangent.
Corps long de plus de ſept pouces ; aſpect du lièvre ; jambes poſtérieures trois fois plus longues que le corps, y compris les cuiſſes qui ſont nues antérieurement. Queue longue d’environ dix pouces, d’un brun pâle, noire vers ſon ſommet & terminée de blanc. Huit mamelles très-éloignées l’une de l’autre ; poils d’un brun pâle en deſſus, blanc en deſſous ; oreilles & pieds couleur de chair.
II. Le Gerbo. Dipus ſagitta.
Pieds poſtérieurs à trois doigts, point d’onglet pollicaire.
Schreb. Saeugth. 4. t. 229. Pall. it. 2. p. 706. glir. p. 87. t. 21.
Il habite en Arabie & près le fleuve Irtyſch, dans le ſable mouvant & les campagnes ſablonneuſes les plus arides ; la longueur du corps eſt ſeulement de cinq pouces onze lignes, la queue eſt terminée par un petit floccon, & elle a ſix pouces cinq lignes de long ; ſes jambes de derrière ſont longues d’environ deux pouces ; les cuiſſes ſont maigres & peu charnues. Doigts vêtus en deſſous de poils longs & fort touffus ; oreilles beaucoup plus longues que la tête, qui eſt globuleuſe.
III. La Gerboiſe proprement dite. Dipus cafer.
Pieds antérieurs à cinq doigts, pieds poſtérieurs à quatre doigts.
Schreb. Saeugth. 4. t. 230. Pall. gl. p. 87. n. 29. I. R. Forſter & Sparrman act. Stockh. ann. 1778. 2. n. 3. & 4. t. 3. Miller on var. ſubj. of nat. hiſt. t. 31. AB.
Elle habite au Cap de bonne Eſpérance ; elle eſt plus grande que les autres gerboiſes, ſa longueur eſt de douze pouces, la couleur eſt d’un brun bai en deſſus, d’un jaunâtre blanc en deſſous ; tête plus oblongue, muſeau plus aigu, oreilles plus longues, ongles ſurtout des pieds de devant, beaucoup plus longs, que dans ſes congenères ; queue très-velue, longue de dix-ſept pouces, tranchée de noir à ſon ſommet. On la fait ſortir de ſon terrier en y verſant de l’eau. Sa chair eſt ſavoureuſe.
IV. Le Jird. Dipus meridianus.
Pieds antérieurs à quatre doigts avec un pouce très-court ; pieds poſtérieurs à cinq doigts ; queue de la couleur du corps.
Schreb. Saeugth. 4. t. 231. Pall. it. 2. p. 702. Longipes. glir. p. 88. n. 30. t. 18. B. ſyſt. nat. XII. 1. p. 84. n. 19. muſ. ad. fr. 1. p. 9. Erxleb. manu p. 409. Penn. quad. p. 297. n. 224.
Il habite les régions de la Zône torride de même que le déſert ſablonneux près de la mer Caſpienne entre l’Ural & le Volga ; il ſe nourrit des ſemences du calligon & de quelques aſtragales, & ſe creuſe des terriers à trois iſſues, profonds d’environ une aune.
Corps long de quatre pouces neuf lignes ; plus épais par derrière ; d’un fauve pâle, quelquefois grisâtre en deſſus, d’un blanc de lait en deſſous. Tête plus oblongue qu’au mongul ; muſeau auſſi plus allongé ; oreilles grandes, ovales ; bouche & pieds blancs, le dedans de ceux-ci très-velu ; pouce des pieds antérieurs très-court (& pourvu d’un petit ongle ſupporté par un oſſelet ;) cuiſſes poſtérieures très-charnues ; queue n’ayant guère plus de trois pouces de longueur, groſſe, couverte de poils touffus.
V. Le Tamaricin. Dipus tamaricinus.
Pieds antérieurs à quatre doigts avec un gros tubercule au lieu de pouce ; pieds poſtérieurs à cinq doigts ; queue comme annelée.
Schreb. Saeugth. 4. t. 232. Pall. it. 2. p. 202. glir. p. 88. n. 31. t. 19.
Il habite les côtes (méridionales & déſertes) de la mer Caſpienne dans des endroits abondants en tamariſc & en plantes ſalées, dont peut-être il ſe nourrit, & ſous les racines deſquelles il ſe creuſe des terriers très-profonds à deux iſſues.
Il eſt très-joli ; ſa longueur eſt de ſix pouces ſix lignes ; ſa couleur d’un gris jaunâtre en deſſus, blanc en deſſous ; yeux aſſez grands, à ſourcils & orbites de couleur blanche ; oreilles grandes ovales, preſque nues. Verrue pollicaire remarquable aux pieds antérieurs, (recouverte d’une eſpèce d’ongle). Queue ne paſſant guère cinq pouces de longueur, couverte de poils longs (de couleur cendrée en deſſus, coupée d’un bout à l’autre par un grand nombre de raies brunes, tranſverſales, qui la font paraître annelée), & terminée par une eſpèce de floccon de couleur brune.
Les gerboiſes s’engourdiſſent par le froid de même que les loirs ; elles marchent ou plutôt elles ſautent ſur les pieds de derrière, aidées de leur queue longue & roide, & s’élancent ainſi à trois ou quatre pieds de diſtance ; leur nourriture eſt végétale, leur habitation eſt ſouterraine ; elles dorment pendant le jour & rodent de nuit ; portent leurs aliments à la bouche avec leurs pattes de devant, & puiſent de même leur boiſſon en faiſant un creux avec leurs doigts.
GENRE XXX.
I. Le Lievre à longue queue. Lepus viſcaccia.
Queue allongée, ſéteuſe.
Molin. hiſt. nat. Chil. p. 272. Laër. amer. p. 407. Nieremb. hiſt. nat. p. 161. Feuillée obſ. 3. p. 32.
Il habite les contrées les moins chaudes du Pérou & du Chili, au pied des montagnes & dans la plaine ; il reſſemble au lapin par ſes mœurs & ſon aſpect, au renard par ſa couleur & ſa queue, de laquelle il ſe fait un moyen de défenſe contre ſes ennemis. Il ſe creuſe une tanière diviſée en deux chambres, dont une lui ſert de logement, & l’autre inférieure de magasin pour y rassembler ses provisions, qu’il cherche de nuit. Son poil est très-fin & très-doux, les Péruviens sous l’Empire des Incas en tissoient de la toile ; les habitans du Chili en font aujourd’hui des chapeaux. Sa chair est blanche, tendre, savoureuse.
II. Le Lievre commun. Lepus timidus.
Queue courte ; oreilles noires à leur sommet, plus longues que la tête.
Faun. suec. 25. Schreb. Saeugth. 4. t. 133. A. Gesn. quad. p. 69. Aldr. dig. 247. Jonst. quad t. 65. Raj. quad. 204. Erxleb. mam. p. 325. n. 1. Buff. hist. nat. VI. p. 246. pl. 38. Penn. quad. p. 248. n. 184. Ridinger jagdb. th. t. 13. Schreb. Saeugth. 4. t. 233. B. Klein quad p. 52. t. 3.
Il habite partout en Europe ; il est très-abondant en Bulgarie, & se trouve aussi dans l’Orient, dans la Perse septentrionale, au Japon, à Ceylan, & dans presque toute l’Asie, en Égypte, en Barbarie, dans l’Amérique septentrionale & même au Chili. Il pâture pendant la nuit, il rumine[8], & se nourrit (d’herbes, de racines, de feuilles, de fruits, de grains,) ainsi que de jeunes pousses d’arbrisseaux & de l’écorce tendre des arbres ; il est foible & timide, il a la vue & l’ouie excellentes, il court avec rapidité, surtout en montant ; étant lancé, il fait plusieurs tours & détours toujours plus petits vers l’endroit d’où il est parti ; il quitte enfin sa route par un saut qu’il fait en arrière (& part au loin). Les chiens, les chats, les oiseaux de proie s’en saisissent. Si en le chassant, on jette un chapeau en l’air, il se cache sous le plus prochain arbrisseau, prenant cet objet pour un épervier ; il s’accroche avec les dents au tronc d’arbre qu’il veut franchir ; il a la nuque du cou très fragile. Il se plaît au son du tambour ; il est sujet aux puces, son urine est fétide & il a soin de ne pas la rendre dans son gîte. Le mâle est quelquefois cruel à sa propre progéniture ; il est adulte dès sa première année, & ne paſſe pas huit ans ; il multiplie beaucoup & pendant tout l’été, la ſuperfétation même n’eſt point rare dans la femelle ; leur accouplement commence dès le mois de Février ou de Mars ; elle a le gland du clitoris proëminent (& preſque auſſi gros que le gland de la verge du mâle) ; elle porte pendant trente ou trente et un jours & met bas trois ou quatre levrauts.
Longueur d’environ deux pieds ; yeux grands, à fleur de tête, munis d’une membrane clignotante, & ouverts pendant le ſommeil de l’animal. Menton blanc ; narines humides, mouvantes ; levre ſupérieure fendue ; poils de la face, du dos & des côtés blancs à leur baſe, noirs dans leur milieu, roux à leur ſommet ; gorge & poitrine rouſſe ; ventre blanc ; queue noire en deſſus, blanche en deſſous ; cuiſſes poſtérieures charnues ; pieds laineux ; une cavité de chaque côté à la région du pubis.
Lagogr. Waldung. W. Amberg. 1679. 4. & Paullin. C. F. Vienn. 1691. 4. deſcript. anat. E. N. C. d. 1. a. 2. obſ. 251. & ann. 3. obſ. 93. & d. 3. ann. 5. obſ. 225. Bartholin act. Hafn. 1671. n. 136.
III. Le Lievre changeant. Lepus variabilis.
Queue courte ; entiérement blanc pendant l’hiver à l’exception du bout des oreilles qui eſt noir ; oreilles plus courtes que la tête.
Schreb. Saeugth. 4. t. 235. B. Pall. gl. p. 1. t. 4. f. 1. Briſſ. an. p. 139. n. 2. Ald. dig. p. 349. Wagn. Helv. 177. Klein. quad. p. 51. Jonſt. quad. p. 160. Forſter act. angl. 62. p. 375. Penn. quad. p. 249. t. 23. f. 1.
Briſſ. an. p. 139. n. 3. Klein. quad. p. 52.
Seulement blanc ſur les côtés pendant l’hiver.
Schreb. Saeugth. 4. t. 235. C.
Il habite dans les contrées Alpines & froides de l’Europe de l’Aſie & de l’Amérique. La variété a. ſe trouve en Ruſſie & en Sibérie & n’y change point de couleur. La variété b. doit ſon origine à l’union du lievre changeant & du lievre commun, & habite dans la Ruſſie méridionale, voyageant quelquefois dans les campagnes de la Ruſſie & de la Sibérie, mais s’en retournant au printems, dans les montagnes.
Cette eſpèce eſt de plus grande taille que l’eſpèce commune ; ayant deux pieds quatre pouces & plus de longueur, mais ſa chair eſt plus dure & moins ſapide ; ſes membres ſont plus courts, ainſi que la queue qui eſt compoſée de moins de vertèbres, & entiérement blanche pendant toute l’année. Le pelage d’été de la variété c. reſſemble beaucoup à celui du lievre commun ; la variété b. eſt de couleur brune, ou de couleur noire, quelquefois d’un beau noir luiſant, elle eſt la même pendant toute l’année. Le pélage d’été du lievre changeant, variété a. eſt d’un gris rouſſâtre ſur la tête, brun ſur le dos & les oreilles ; nuque du cou d’un brun cendré qui s’éclaircit inſenſiblement ſur les côtés ; ventre gris.
IV. Le Lievre de la baie d’Hudſon. Lepus Americanus.
Queue courte ; jambes poſtérieures une fois plus longues que le corps ; bout des oreilles & de la queue gris.
Erxleb. mam. p. 330. n. 2. Schoepf. Naturf. 20. p. 32. Pall. glir. p. 30. Barrington act. ang. 62. p. 11. Forſter act. ang. 62. p. 376.
Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale ; il ſe gîte de nuit ſous les racines des arbres & dans leurs cavités, ne ſe creuſant point de terriers. La femelle produit une ou deux fois l’an cinq à ſept petits.
Pelage ſemblable à celui du lievre commun ; grandeur moyenne entre celle du lapin & du lievre changeant ; jambes poſtérieures plus longues que le lapin. Chair bonne à manger.
V. Le Tolaï. Lepus tolaï.
Queue courte ; ſommité des oreilles noire.
Pall. gl p. 17. t. 4. f. 2. Schreb. Saeugth. 4. t. 234. Erxleb. mam. p. 335. I. G. Gmelin nov. comm. Petrop. 5. p. 357. t. 11. f. 2. Buff. hiſt. nat. XV. p. 138. Penn. quad. p. 253. n. 188.
Il habite au-delà du lac Baikal en Sibérie dans le déſert Gobéen juſqu’au Tibet ; il eſt plus grand que les eſpèces précédentes ; ſa couleur pendant l’été eſt preſque celle du lievre changeant, elle devient ſeulement un peu plus claire pendant l’hiver ; il a les jambes plus menues que lui, & les cuiſſes poſtérieures plus longues, ainſi que la queue ; celle du lapin eſt auſſi plus courte ; mais la queue du lievre commun eſt plus longue, lui reſſemblant toutefois par ſa partie noire. Le poids de l’animal adulte eſt pendant l’hiver d’environ ſept livres de Ruſſie ; celui de la femelle, étant pleine au mois d’Avril, étoit de huit livres & demie (dans l’individu de ce ſexe que M. Pallas a examiné.)
VI. Le Lievre pygmée. Lepus minimus.
Queue courte ; oreilles pileuſes de la couleur du corps.
Molina. hiſt. nat. Chil. p. 272.
Il habite au Chili ; il eſt à peine plus grand que le campagnol ; corps preſque conique ; oreilles petites, aiguës ; muſeau oblong ; pieds antérieurs à quatre doigts, pieds poſtérieurs à cinq doigts ; poils très-fins mais courts ; chair blanche ſavoureuſe ; il eſt domeſtique chez les Chilois, reſſemble au lapin par la variété des couleurs, & par ſa fécondité, la femelle faiſant preſque chaque mois ſix, ſept, & plus de petits ; il a auſſi les mêmes ennemis, les chats & les rats, mais il abhorre lui-même le lapin.
VII. Le Lapin ſauvage. Lepus cuniculus.
Queue courte, preſque de la même couleur que le corps ; oreilles noires à leur ſommet ; jambes poſtérieures plus courtes que le tronc.
Pall. glir. p. 30. Erxleb. mam. p. 331. n. 3. Schreb. Saeugth. 4. t. 236. A. ſyſt. nat. XII. 1. p. 77. Faun. ſuec. 2. p. 10. n. 26. ſyſt. nat. 11. p. 46. VI. p. 9. n. 3. muſ. ad. fr. 1. p. 9. Briſſ. regn. an. p. 140. n. 4. Plin. hiſt. mund. VIII. c. 29. 55. 58. Agric. anim. ſubterr. p. 16. Geſn. quad. p. 394. Aldrov. dig. p. 382. f. p. 385. Jonſt. quad. p. 161. t. 65. Raj. quad. p. 205. Buff. hiſt. nat. VI. p. 303. t. 50. Penn. quad. p. 251. n. 186.
Yeux d’un beau rouge.
Buff. hiſt. nat. VI. t. 51.
1. De couleur noire. Schreb. Saeugth. 4. t. 236. B.
2. De couleur blanche.
3. De couleur variée.
4. Pelage cendré argenté ; pieds bruns. Le Riche.
Briſſ. regn. an. p. 191. n. 5. Buff. hiſt. nat. VI. pl. 52. Penn. quad. ind.
Poils longs, ondulés, ſoyeux.
Schreb. Saeugth. 4. t. 236. C. Briſſ. regn. an. p. 141. n. 6. Buff. hiſt. nat. VI. pl. 53. 54. Penn. quad. p. 252. n. 186. b.
De couleur cendrée ; tête & oreilles brunes ; peau du dos & de la gorge lâche.
Penn. quad. p. 252. t. 23. f. 2.
Le lapin habite les pays tempérés & chauds de l’Europe, de l’Aſie & de l’Afrique ; par exemple à Madère ; on l’éleve même dans les contrées froides. Il ſe creuſe des terriers dans les lieux ſablonneux & s’y retire pendant le jour ; il devient la proie des faucons, du blaireau, du putois. Sa vie s’étend juſqu’à neuf ou dix ans ; la femelle porte pendant trente ou trente et un jours & met bas de quatre à huit lapereaux qui ſont adultes à ſix mois. Sa fourrure eſt bonne, ſurtout celle du lapin riche & du lapin d’Angora ; ſa chair eſt blanche, communément bonne à manger.
Il eſt plus petit que le lievre commun, ayant environ un pied & demi de longueur ; oreilles plus courtes que la tête ; le pélage du lapin ſauvage eſt d’un brun cendré, la queue eſt noire en deſſus, blanche en deſſous.
Deſc. anatom. Perv. obſ. 10.
VIII. Le Lievre du Cap. Lepus capenſis.
Queue de la longueur de la tête ; pieds d’un roux vif.
Penn. quad. p. 253. n. 189.
Il habite au Cap de Bonne-Eſpérance ; il creuſe ; ſa queue eſt rouſſe. J. Burmann.
IX. Le Tapeti. Lepus braſilienſis.
Des oreilles ; collier blanc ; point de queue.
Pall. glir. p. 30. ſyſt. hiſt. nat. IX. n. 1. XII. 1. p. 78. n. 4. Marc. braſ. 223. piſ. bras. 102. Raj. quad. 205. Buff. hiſt. nat. XV. p. 162. Penn. quad. p. 252. n. 187.
Il habite dans l’Amérique méridionale, ne creuſe point, a l’aſpect du lapin ſauvage, la taille & le pelage du lievre commun.
X. Le Sulgan. Lepus puſillus.
Point de queue ; pelage mêlé de brun & de gris ; oreilles un peu triangulaires, bordées de blanc.
Pall. gl. p. 30-45. t. 1. & 4. f. 3-9. & nov. comm. Petrop. XIII. p. 534. t. 14. & it. 1. p. 155. 2. p. 533. 3. p. 498. Schreb. Saeugth. 4. t. 237. Lepechin it. p. 260. Mant. 2. p. 522. Erxleb. mam. p. 338. n. 8.
Il habite les promontoires les plus méridionaux des monts Urals, ſe tenant dans leurs collines herbeuſes & leurs vallées chaudes ; communement auſſi près de l’Irtyſch & dans les montagnes abritées de la contrée metallifere ſituée ſous les alpes altaïques. Il aime les fleurs, les feuilles, & ſurtout l’écorce du cytiſe couché, du robinier fruteſcent, du ceriſier nain, du pommier ſauvage ; il ſe creuſe des trous dans les lieux ſecs, ſe decèle pendant toute l’année hors l’hiver par ſa voix très-ſonore (grave, à-peu-près comme celle de la caille & formée de ſons ſimples mais répétés à des intervalles égaux, trois, quatre & ſouvent ſix fois). Il eſt doux & s’apprivoiſe aiſément, dort peu, & boit ſouvent ; il ne court ni vîte ni avec légèreté, mais ſautille par un mouvement des lombes & du train de derrière ; il rode de nuit ; on peut le reputer parmi les animaux les plus chauds. La femelle met bas au mois de Mai cinq à ſix petits.
Son poids n’eſt jamais de quatre onces & demie ; pendant l’hiver, il eſt à peine de deux onces & demie ; ſa longueur paſſe ſix pouces neuf lignes ; ſa couleur ne change preſque point ; poils aſſez roides, en deſſus d’un gris pâle & noirâtres à leur ſommet, d’un jaunâtre pâle ſur le bas des côtés & à l’extrêmité des pieds, en deſſous d’un blanc grisâtre & gris à la gorge ; tête plus oblongue que dans les précédens ; tronc mince, effilé, agité ; yeux de ſouris ; membres courts ; fourrure très-douce, formée de poils très-longs, qui recouvrent un duvet très-fin, d’une couleur plombée brunâtre.
XI. Le Pika. Lepus alpinus.
Point de queue ; pelage rouſſâtre ; oreilles arrondies, de couleur brune ainſi que les pieds poſtérieurs.
Pull. it. 2. p. 569. & 701. t. A. glir. p. 30. & 45.-59. t. 2. & 4. f. 10.-12. Schreb. Saeugth. 4. t. 238. Erxleb. mam. p. 337. n. 7. Catal. muſ. Petrop. p. 343. n. 114. 115.
Il habite les rochers les plus eſcarpés & les plus inacceſſibles de la grande chaîne altaïque juſqu’à l’extrêmité la plus ſeptentrionale de l’Aſie, ainſi que dans ceux des montagnes ſituées au-delà du Jeniſei & de la Lena, où il ſe fait des retraites entre les pierres, demeurant quelquefois auſſi dans des troncs d’arbres creux ; il s’y gîte, pendant le jour, à moins que le ciel ne ſoit orageux ; il a la voix aiguë, ſemblable au ſon du fifre ; au mois d’Août il fauche les graminées les plus douces & les plus fines des forêts, comme auſſi d’autres herbes, & en Septembre lorſqu’elles ont été lentement deſſéchées, il les raſſemble en tas de forme preſque conique, qu’il laiſſe couvrir de neige en hiver ; ces tas joignent leurs tanières par un ſentier ; mais ſouvent les chevaux des chaſſeurs en font à propos leur moiſſon. La marte zibeline & la belette de Sibérie ſe ſaiſiſſent de cet animal, & le taon du lievre l’incommode beaucoup.
Son poids varie de quatre onces à une livre trois quarts, & ſa longueur de ſept pouces à neuf pouces ſept lignes ; il paroît plus ſtupide & plus farouche que le ſulgan, ſa tête eſt plus oblongue & plus mince, & ſon muſeau moins obtus ; yeux aſſez petits, noirs ; oreilles grandes ; corps moins allongé & plus ventru. Deux mamelles ſur le bas ventre, quatre ſur la poitrine. Couleur du corps plus claire en deſſous ; haut de la gorge de couleur cendrée.
XII. L’Ogoton. Lepus ogotona,
Point de queue ; pelage gris pâle ; oreilles ovales, un peu aiguës, de la couleur du corps.
Pall. glir. p. 50. 59-70. t. 3. & 4. f. 14.-16. Schreb. Saeugth. 4. t. 239. Cat. muſ. Petrop. 1. p. 343. n. 112.
Il habite les pays montagneux ſitués au-delà du lac Baikal & dans tout le déſert des Mongols, ſurtout le Gobéen, & ſe tient ſur les montagnes entre des tas de pierres, & en des terriers à deux ou trois iſſues dans les lieux ſablonneux, dont pluſieurs ne ſervent quelquefois qu’à un ſeul individu ; il rode ordinairement de nuit. Son cri eſt une ſorte de ſiflement aigre et rude ; il aime à ſe nourrir de l’écorce du poirier à baies, & des jeunes tiges de l’orme nain ; au printems il broute auſſi les herbes qui naiſſent dans le ſable, & il les entaſſe dans l’automne en monceaux. Il eſt très-agile, et s’apprivoiſe difficilement ; pluſieurs belettes, le chat manul, les faucons de la petite ſorte, les chats-huants en font leur proie.
Il reſſemble aſſez au pika & au ſulgan, mais il en différe par la grandeur, le poids de la femelle étant quelquefois à peine de quatre onces & celui des mâles n’étant jamais de ſept onces & demie ; ſa longueur ne paſſe guère ſix pouces ſept lignes. Il différe auſſi du ſulgan, duquel il tient le plus, par ſa couleur très-pâle pendant toute l’année, par ſes pieds plus robuſtes, par la forme & la couleur brune des oreilles.
Tous les lievres, ont cinq doigts aux pieds de devant & quatre à ceux de derrière à l’exception du lievre pygmée de Molina.
GENRE XXXI.
I. L’Hyrace du Cap de-Bonne Eſpérance. Hyrax capenſis.
Ongles des pieds antérieurs plats ; un ſeul ongle des pieds poſtérieurs ſubulé.
Schreb. Saeugth. 4. t. 240. ſyſt. nat. XII. 3. p. 223. Pall. miſcell. zool. p. 34. t. 3. & 4. f. 5-13. ſpic. zool. faſc. 2. p. 16. t. 2. 3. Erxleb. mam. p. 352. n. 3. Buff. hiſt. nat. ſuppl. ed. 12. tom. 5. p. 293. œuv. compl. 4o. v. 6. p. 32. pl. 5. & 6. Daman du cap. Penn. quad. p. 247. n. 182. gr. 2. Mellin Sch. fr. der berl. naturf. Geſ. 3. p. 271. t. 5.
Il habite au Cap de Bonne-Eſpérance.
Il a la voix aiguë, l’ouie fine, l’allure rampante ; ſe nourrit de végétaux, il eſt agile, propre, boit peu, ſaute, aime beaucoup la chaleur. Il a de la vermine & des tænias. Sa taille eſt à-peu-près celle de la marmotte, l’animal adulte ayant un pied trois pouces trois lignes de longueur. Tête courte, à muſeau très-court & obtus & à occiput gros ; yeux médiocrement grands ; oreilles ovales, larges, à demi-cachées, lanugineuſes, de couleur brune ; membres très-courts, les épaules & les cuiſſes cachées dans la peau. Corps court à tronc ramaſſé, & abdomen très-ventru ; pelage laineux grisâtre en dédans, gris à l’extérieur & d’un gris blanc sâle ſur les côtés du corps ; dos longitudinalement brunâtre, parſemé de poils plus longs, rudes, noirs, dépaſſant les autres, ſans compter des ſoies aſſez longues répandues ça & là dans ſa fourrure. Pieds antérieurs à quatre lobes dont le bout eſt en deſſus muni d’un ongle plat rond taché ; pieds poſtérieurs formés de deux lobes & d’un doigt onguiculé.
II. L’Hyrace de Syrie. Hyrax ſyriacus.
Pieds onguiculés.
Schreb. Saeugth. 4. t. 211. B. Buff. œuv. compl. 4o. V. VI. p. 32. pl. 4. Daman Iſraël.
Il a le corps plus allongé que le précédent, brun en deſſus, blanchâtre en deſſous, parſemé de ſoies ou poils noirs plus longs que les autres poils ; le muſeau eſt auſſi plus oblong ; des ongles très-courts à tous les pieds.
- ↑ Mais leur maniere la plus commune de ſe défendre eſt de ſe pencher d’un côté & lorſque l’ennemi s’eſt approché d’aſſez près de ſe relever fort vîte & de le piquer de l’autre. Voyag. de Shaw v. 1. p. 323. La faculté que pluſieurs naturaliſtes ont donnée à cet animal de lancer ſes piquans à une aſſez grande diſtance & avec aſſez de force pour percer & bleſſer profondément, eſt une fable purement imaginaire. Voyez l’hiſt. nat. de Buffon.
- ↑ Buffon dit qu’il ne boit jamais quoiqu’il urine à tout moment.
- ↑ Il est fort commun à la Guiane & encore plus dans les terres qui avoisinent le fleuve des Amazones où le poisson est très-abondant.
- ↑ Il paroît qu’il n’a que trois doigts aux pieds de derriere, ainsi que le porte la phrase caractéristique ci-dessus ; Brisson lui assigne positivement ce nombre ternaire, & il n’est point contredit par Buffon. C’est peut être une faute d’impression dans le texte.
- ↑ Grand pays d’Aſie ſitué au ſud de la partie orientale de la mer Caſpienne.
- ↑ Les jeunes ſapans ont la queue cylindrique, mais ceux qui ſont adultes l’ont large & en quelque ſorte applatie, parce que les poils s’écartent des deux côtés comme dans l’écureuil. Enc. méth. ſyſt. anat. des anim.
- ↑ Il paroît qu’il y a cinq doigts à tous les pieds. V. Enc. meth. ſyſt. anat. des anim.
- ↑ C’est aussi le sentiment d’Erxleben & de plusieurs autres auteurs, mais M. de Buffon pense que cette opinion n’est pas fondée, parce que la conformation des estomacs & des intestins des animaux ruminants est toute différente de celle de l’estomac & des intestins du liévre.