Géométrie Analitique.
Des trois axes rectangulaires des surfaces du second degré, qui ont un centre ; par M. Binet.
Lorsque j’ai publié, en 1801, le Mémoire sur les surfaces
du second degré, je m’étois propose de prouver qu’en
rapportant la surface du second degré à trois plans rectangulaires,
l’équation générale de cette surface pouvoit toujours être
ramenée à la forme
La note placée à la suite de ce Mémoire renferme une
démonstration rigoureuse de cette proposition ; elle prouve qu’on
peut toujours faire disparoître de l’équation générale des surfaces
du second degré les trois rectangles , , . M. Binet
(J.-P.-M.) a observé que lorsque les surface : du second degré
avoient un centre, le calcul de la note qu’on vient de citer, pouvoit être simplifié par la considération suivante : « Ayant
un systême de droites parallèles entr’elles, qui servent de
cordes à la surface du second degré, il existe un plan
perpendiculaire à ces cordes, qui les divise toutes en parties
égales, et ce plan est évidemment un des plans rectangulaires
de la surface. »
Prenons pour l’équation générale des surfaces du second degré :
et soient
les équations d’une droite qui coupe la surface du second degré
en deux points ; on obtiendra les coordonnées de ce point,
en combinant ces équations avec l’équation générale , et
faisant pour abréger
L’ordonnée du point d’intersection sera donnée par
l’équation ; les deux valeurs de , tirées de cette
équation, sont :
pour la première,
et pour la deuxième ;
Donc l’ordonnée du milieu de la droite qui joint les deux
points d’intersection, est .
Nommant , , les deux autres coordonnées du même
point, on aura par les équations
regardant , comme des coordonnées variables, dont
la valeur dépend des quantités et , si, entre ces trois équations, on élimine ces dernières quantités et , l’équation
résultante en , , , qu’on peut désigner par les trois lettres
, , , appartiendra à la surface qui passe par les centres
de toutes les cordes parallèles à la droite des équations .
Les équations donnent :
substituant pour , et leurs valeurs, on a,
réduisant
Cette équation linéaire est celle d’un plan diametral qui passe
par les milieux de toutes les cordes parallèles à la droite des
équations .
Pour que ce plan soit perpendiculaire aux cordes, il faut
qu’il soit parallèle au plan dont l’équation est :
Donc on aura les équations de condition.
ces équations sont linéaires, l’une par rapport à , et
l’autre par rapport à ; éliminant l’une ou l’autre, par
exemple, on aura :
mettant dans cette dernière équation pour , sa valeur, et
observant que le terme du 4e degré se détruit, l’équation
réduite en , est du 3e degré ; ce qui prouve que la surface du
second degré ne peut avoir que trois axes rectangulaires ; on tire de cette équation, au moins une racine réelle de ; à cette
valeur réelle de a correspond une autre valeur réelle de ,
donnée par la première des équations . Substituant ces
valeurs réelles de « et al dans l’équation , on a l’équation
d’un plan diamétral perpendiculaire à toutes les cordes
parallèles à la droite des équations ; la surface du second de
gré étant rapportée à ce plan diamétral, comme l’un des plans
coordonnés, son équation sera évidemment de la forme :
Changeant les coordonnées rectangulaires , en d’autres
coordonnées rectangulaires , , par les formules connues
, on trouve
valeur réelle d’après laquelle les axes
des et des deviennent les axes rectangulaires de
la surface du deuxième degré, conjugués à l’axe déterminé par
la racine réelle de , qui est donnée nécessairement par
l’équation du troisième degré en .
Enfin, on sait qu’en changeant l’origine des coordonnées,
on peut faire disparoître les termes de première dimension par
rapport aux variables ; donc l’équation générale des surfaces du
second degré qui ont un centre, sera réduite à la forme
, , étant des coordonnées rectangulaires.
H. C.