Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau/Lettre XV

Texte établi par Henri MartineauLe Divan (p. 142-156).

LETTRE XV

Salzbourg, 25 mai 1809.

Mon cher ami,


À mon dernier voyage en Italie, j’ai encore visité la petite maison d’Arqua, et la vieille chaise où Pétrarque était assis en écrivant ses Triomphes. Je ne passe jamais à Venise sans me faire ouvrir le magasin qu’on a établi dans l’église où notre divin Cimarosa a été inhumé en 1801.

Vous prendrez donc peut-être quelque intérêt aux détails, peu intéressants en eux-mêmes, que j’ai rassemblés sur la vie de notre compositeur.

En marquant l’arrangement d’une des journées de Haydn, depuis son entrée au service du prince Esterhazy, nous avons décrit sa vie pendant trente années. Il travaillait constamment, mais il travaillait avec peine, ce qui certainement n’était pas chez lui défaut d’idées ; mais la délicatesse de son goût était très difficile à contenter. Une symphonie lui coûtait un mois de travail, une messe plus du double. Ses brouillons sont pleins de passages différents. Pour une seule symphonie, on trouve notées des idées qui suffiraient à trois ou quatre. C’est ainsi que j’ai vu à Ferrare la feuille de papier sur laquelle l’Arioste a écrit, de seize manières différentes, la belle octave de la Tempête ; et ce n’est qu’à la fin de la feuille qu’on trouve la version qu’il a préférée.

Stendon le nubi un tenebroso velo, etc.

Comme Haydn le disait lui-même, son plus grand bonheur fut toujours le travail.

C’est ainsi que l’on peut concevoir l’énorme quantité d’ouvrages qu’il a mis au jour. La société, qui vole les trois quarts de leur temps aux artistes vivant à Paris, ne lui prenait que les moments dans lesquels il est impossible de travailler.

Gluck, pour échauffer son imagination et se transporter en Aulide ou à Sparte, avait besoin de se trouver au milieu d’une belle prairie : là, son piano devant lui, et deux bouteilles de champagne à ses côtés, il écrivait en plein air ses deux Iphigénies, son Orphée et ses autres ouvrages.

Sarti, au contraire, voulait une chambre vaste, obscure, éclairée à peine par une lampe funèbre suspendue au plafond ; et c’était seulement dans les moments les plus silencieux de la nuit qu’il trouvait les pensées musicales. C’est ainsi qu’il écrivait le Medonte, le rondo

Mia speranza,

et le plus bel air qu’on connaisse, je veux dire

La dolce compagna.

Cimarosa aimait le bruit il voulait avoir ses amis autour de lui en composant. C’est en faisant des folies avec eux que lui vinrent les Horaces et le Mariage secret, c’est-à-dire l’opéra seria le plus beau, le plus riche, le plus original, et le premier opéra buffa du théâtre italien. Souvent en une seule nuit il écrivait les motifs de huit ou dix de ces airs charmants, qu’il achevait ensuite au milieu de ses amis. Ce fut après avoir été quinze jours à ne rien faire et à se promener dans les environs de Prague, que l’air Pria che spunti in ciel l’aurora lui vint tout à coup, au moment où il y songeait le moins.

Sacchini ne trouvait pas un chant s’il n’avait sa maîtresse à ses côtés, et si ses jeunes chats, dont il admirait toute la grâce, ne jouaient autour de lui.

Paisiello compose dans son lit. C’est entre deux draps qu’il a trouvé le Barbier de Séville, la Molinara et tant de chefs-d’œuvre de grâce et de facilité.

La lecture d’un passage de quelque saint père ou de quelque classique latin est nécessaire à Zingarelli pour improviser ensuite en moins de quatre heures un acte entier de Pirro ou de Roméo et Juliette. Je me souviens d’un frère d’Anfossi, qui promettait beaucoup et qui mourut jeune. II ne pouvait écrire une note s’il n’était au milieu de poulets rôtis et de saucisses fumantes.

Pour Haydn, solitaire et sobre comme Newton, ayant au doigt la bague que le grand Frédéric lui avait envoyée, et qui, disait-il, était nécessaire à son imagination, il s’asseyait à son piano, et après quelques instants son imagination planait au milieu des anges. Rien ne le troublait à Eisenstadt ; il vivait tout entier à son art, et loin des pensées terrestres.

Cette existence monotone et douce, remplie par un travail agréable, ne cessa qu’à la mort du prince Nicolas, son patron, en 1789.

Un effet singulier de cette vie retirée, c’est que notre compositeur, ne sortant jamais de la petite ville, apanage de son prince, fut le seul homme, s’occupant de musique en Europe, qui ignorât pendant longtemps la célébrité de Joseph Haydn. Le premier hommage qu’on lui rendit fut original. Comme si c’était un sort que tous les ridicules, en fait de musique, naquissent à Paris, Haydn reçut d’un amateur célèbre de ce pays-là la commission de composer un morceau de musique vocale. En même temps, pour lui servir de modèle, on joignait à la lettre des morceaux choisis de Lulli et de Rameau. On juge de l’effet que cette paperasse dut faire, en 1780, sur Haydn, nourri des chefs-d’œuvre de l’école d’Italie, qui depuis cinquante ans était au comble de sa gloire. Il renvoya les morceaux précieux, en répondant avec une simplicité malicieuse, « qu’il était Haydn, et non pas Lulli et Rameau ; que si l’on voulait de la musique de ces grands compositeurs, on en demandât à eux ou à leurs élèves ; que, quant à lui, il ne pouvait malheureusement faire que de la musique de Haydn. »

On parlait de lui depuis bien des années, quand, presque en même temps, il fut invité par les directeurs les plus renommés des théâtres de Naples, de Lisbonne, Venise, Londres, Milan, etc., à composer des opéras pour eux. Mais l’amour du repos, un attachement bien naturel pour son prince, et pour sa manière de vivre méthodique, le retinrent en Hongrie et l’emportèrent sur son désir constant de passer les monts. Il ne serait peut-être jamais sorti d’Eisenstadt, si mademoiselle Boselli n’était venue à mourir. Haydn, après cette perte, commença à sentir du vide dans ses journées. Il venait de refuser l’invitation des directeurs du concert spirituel de Paris. Après la mort de son amie, il accepta les propositions d’un violon de Londres, nommé Salomon, qui dirigeait dans cette ville une entreprise de concerts. Salomon pensa qu’un homme de génie, déniché tout exprès pour les amateurs de Londres, mettrait son concert à la mode. Il donnait vingt concerts par an, et promit à Haydn cent sequins par concert (douze cents francs). Haydn ayant accepté ces conditions, partit pour Londres en 1790, à l’âge de cinquante-neuf ans. Il y passa plus d’un an. La musique nouvelle qu’il composa pour ces concerts fut très goûtée. La bonhomie dans les manières réunie à la présence certaine du génie, devait réussir chez une nation généreuse et réfléchie. Souvent un Anglais s’approchait de lui dans la rue, le toisait en silence de la tête aux pieds, et s’éloignait en disant : « Voilà donc un grand homme ! »

Haydn racontait avec plaisir beaucoup d’anecdotes de son séjour à Londres, lorsqu’il contait encore. Un lord, passionné pour la musique, à ce qu’il disait, vint le trouver un matin, et lui demanda des leçons de contre-point, à une guinée la leçon. Haydn, voyant que le milord avait quelques connaissances en musique, accepte. « Quand commençons-nous ? — Actuellement, si vous voulez, dit le lord » et il tire de sa poche un quatuor de Haydn. « Pour première leçon, reprend-il, examinons ce quatuor, et dites-moi le pourquoi de certaines modulations, et de la conduite générale de la composition, que je ne puis approuver totalement, parce qu’elles sont contraires aux principes. »

Haydn, un peu surpris, dit qu’il est prêt à répondre. Le lord commence, et dès les premières mesures il trouve à redire à chaque note. Haydn, qui inventait habituellement, et qui était le contraire d’un pédant, se trouvait fort embarrassé, et répondait toujours : «J’ai fait ceci, parce que ça fait un bon effet ; j’ai placé ce passage ainsi, parce qu’il fait bien. » L’Anglais, qui jugeait que ces réponses ne prouvaient rien, recommençait ses preuves, et lui démontrait par bonnes raisons que son quatuor ne valait rien. « Mais, Milord, arrangez ce quatuor à votre fantaisie ; faites-le jouer, et vous verrez laquelle des deux manières est la meilleure. — Mais pourquoi la vôtre, qui est contraire aux règles, peut-elle être la meilleure ? — Parce qu’elle est la plus agréable. » Le lord répliquait ; Haydn répondait du mieux qu’il pouvait ; mais enfin, impatienté : « Je vois, milord, que c’est vous qui avez la bonté de me donner des leçons, et je suis forcé de vous avouer que je ne mérite pas l’honneur d’avoir un tel maître. » Le partisan des règles sortit, et est encore étonné qu’en suivant les règles à la lettre on ne fasse pas infailliblement un Matrimonio segreto.

Un marin entra un matin chez Haydn : « Vous êtes M. Haydn ? — Oui, monsieur. — Vous convient-il de me faire une marche pour égayer les troupes que j’ai à mon bord ? Je vous payerai trente guinées, mais il me faut la marche aujourd’hui, parce que je pars demain pour Calcutta. » Haydn accepte. Le capitaine de vaisseau sorti, il ouvre son piano, et en un quart d’heure fait la marche.

Ayant des scrupules d’avoir gagné si vite une somme qui lui semblait très-forte : il rentre de bonne heure le soir, et fait deux autres marches, dans le dessein de laisser le choix au capitaine, et ensuite de les lui offrir toutes les trois pour répondre à sa générosité. Au point du jour arrive le capitaine ? « Eh bien, ma marche ? — La voici. — Voulez-vous la jouer sur le piano ? » Haydn la joue. Le capitaine, sans ajouter une parole, compte les trente guinées sur le piano, prend la marche, et s’en va. Haydn court après lui, et l’arrête : « J’en ai fait deux autres, lui dit-il, qui sont meilleures ; entendez-les, et choisissez. — La première me plaît, cela suffit. — Mais écoutez. » Le capitaine se jette dans l’escalier et ne veut rien entendre. Haydn le poursuit en lui criant : « Je vous en fais cadeau. » Le capitaine, descendant encore plus vite, répond : « Je n’en veux point. — Mais entendez-les, au moins. — Le diable ne me les ferait pas entendre. »

Haydn, piqué, sort à l’instant, court à la bourse, s’informe du vaisseau qui va partir pour les Indes, du nom de celui qui le commande ; il fait un rouleau des deux marches, y ajoute un billet poli, et envoie le tout à son capitaine, à bord. Cet homme obstiné, se doutant que c’était le musicien qui le poursuivait, ne veut pas même ouvrir le billet, et renvoie le tout. Haydn mit les marches en mille morceaux, et toute sa vie s’est rappelé la figure de son capitaine de vaisseau.

Il prenait beaucoup de plaisir à nous conter sa dispute avec un marchand de musique de Londres. Un matin, Haydn, s’amusant à courir les boutiques, selon l’usage anglais, entre chez un marchand de musique en lui demandant s’il avait de la musique belle et choisie : « Précisément, répond le marchand, je viens d’imprimer de la musique sublime de Haydn. — Ah ! pour celle-là, reprend Haydn, je n’en ai que faire. — Comment, monsieur, vous n’avez que faire de la musique de Haydn ! et qu’y trouvez-vous à reprendre, s’il vous plaît ? — Oh ! beaucoup de choses ; mais il est inutile d’en parler, puisqu’elle ne me convient pas : montrez-m’en d’autre. » Le marchand, qui était un haydiniste passionné : « Non, monsieur, répond-il, j’ai de la musique, il est vrai, mais elle n’est pas pour vous ; » et il lui tourne le dos. Comme Haydn sortait en riant, entre un amateur de sa connaissance, qui le salue en le nommant. Le marchand, qui se retourne à ce nom, encore plein d humeur, dit à l’homme qui entrait : « Eh bien, oui, M. Haydn ! voilà quelqu’un qui n’aime pas la musique de ce grand homme. » L’Anglais rit ; tout s’explique, et le marchand connaît cet homme qui trouvait à redire à la musique de Haydn[1].

Notre compositeur, à Londres, avait deux grands plaisirs : le premier, d’entendre la musique de Hændel ; le second, d’aller au concert antique. C’est une société établie dans le but de ne pas laisser perdre la musique que les gens à la mode appellent ancienne ; elle fait exécuter des concerts où l’on entend les chefs-d’œuvre des Pergolèse, des Leo, des Durante, des Marcello, des Scarlatti ; en un mot, de cette volée d’hommes rares qui parurent presque tous à la fois vers l’an 1730.

Haydn me disait avec étonnement que beaucoup de ces compositions qui l’avaient transporté au ciel quand il les étudiait dans sa jeunesse lui avaient paru beaucoup moins belles quarante ans plus tard : « Cela me fit presque le triste effet de revoir une ancienne maîtresse, » disait-il. Était-ce tout simplement l’effet ordinaire de l’âge avancé, ou ces morceaux superbes ne faisaient-ils plus autant de plaisir à notre compositeur, comme ayant perdu le charme de la nouveauté ?

Haydn fit un second voyage de Londres en 1794. Gallini, entrepreneur du théâtre d’Haymarket, l’avait engagé pour composer un opéra qu’il voulait donner avec la pompe la plus riche : le sujet était Orphée pénétrant aux enfers. Haydn commença à travailler ; mais Gallini trouva des difficultés à obtenir la permission d’ouvrir son théâtre. Le compositeur qui regrettait son chez-lui, n’eut pas la patience d’attendre que la permission fût obtenue : il quitta Londres avec onze morceaux de son Orphée, qui sont, à ce qu’on m’assure, ce qu’il a fait de mieux en musique de théâtre, et il revint en Autriche, pour ne plus en sortir[2].

Il voyait beaucoup à Londres la célèbre Billington, dont il était enthousiaste. Il la trouva un jour avec Reynolds, le seul peintre anglais qui ait su dessiner la figure : il venait de faire le portrait de madame Billington en sainte Cécile écoutant la musique céleste, comme c’est l’usage. Madame Billington montra le portrait à Haydn : « Il est ressemblant, dit-il, mais il y a une étrange erreur. — Laquelle ? reprend vivement Reynolds. — Vous l’avez peinte écoutant les anges ; il aurait fallu peindre les anges écoutant sa voix divine. » La Billington sauta au cou du grand homme. C’est pour elle qu’il fit son Ariane abandonnée, qui soutient le parallèle avec celle de Benda.

Un prince anglais chargea Reynolds de faire le portrait de Haydn. Celui-ci, flatté de cet honneur, se rend chez le peintre et pose ; mais l’ennui le gagne : Reynolds, soigneux de sa réputation, ne veut pas peindre, avec une physionomie d’idiot, un homme connu pour avoir du génie ; il remet la séance à un autre jour. Au second rendez-vous, même ennui, même manque de physionomie ; Reynolds va au prince et lui raconte son accident. Le prince trouve un stratagème : il envoie chez le peintre une Allemande très-jolie, attachée au service de sa mère. Haydn vient poser pour la troisième fois et, au moment où la conversation languit, une toile tombe, et la belle Allemande, élégamment drapée avec une étoffe blanche, et la tête couronnée de roses, dit à Haydn, dans sa langue maternelle : « Ô grand homme ! que je suis heureuse de te voir et d’être avec toi ! » Haydn, ravi, accable de questions l’aimable enchanteresse : sa physionomie s’anime, et Reynolds la saisit rapidement.

Le roi Georges III, qui n’aima jamais d’autre musique que celle de Hændel, ne fut pas insensible à celle de Haydn : la reine et le monarque firent un accueil distingué au virtuose allemand ; enfin, l’université d’Oxford lui envoya le diplôme de docteur, dignité qui, depuis l’an 1400, n’avait été conférée qu’à quatre personnes, et que Hændel lui-même n’avait pas obtenue.

Haydn, devant, d’après l’usage, envoyer à l’université un morceau de musique savante, lui adressa une feuille de musique tellement composée, qu’en la lisant à commencer par le haut ou par le bas de la page, par le milieu ou à rebours, enfin de toutes les manières possibles, elle présente toujours un chant et un accompagnement correct.

Il quitta Londres, enchanté de la musique de Hændel, et avec quelques centaines de guinées qui lui semblaient un trésor. En revenant par l’Allemagne, il donna plusieurs concerts, et pour la première fois sa très petite fortune reçut une augmentation. Les appointements qu’il avait de la maison Esterhazy étaient peu considérables ; mais la bonté avec laquelle le traitaient les membres de cette auguste famille valait mieux pour l’homme qui travaille avec son cœur que tous les salaires possibles. Il avait toujours son couvert mis à la table du prince ; et, lorsque Son Altesse donna un uniforme aux membres de son orchestre, Haydn reçut l’habit que les personnes qui viennent faire leur cour au prince, à Eisenstadt, ont coutume de porter. C’est par une longue suite de traitements de cette espèce que les grands seigneurs autrichiens s’attachent tout ce qui les entoure ; c’est par cette modération qu’ils font supporter et même chérir des privilèges et des manières qui les égalent presque aux têtes couronnées. La hauteur allemande n’est ridicule que dans les relations imprimées des cérémonies publiques ; observée dans la nature, l’air de bonté fait tout passer. Haydn rapportait quinze mille florins de Londres ; quelques années après, la vente des partitions de la Création et des Quatre Saisons lui valut une somme de deux mille sequins (vingt-quatre mille francs), avec laquelle il acheta le jardin et la petite maison où il loge, au faubourg de Gumpendorff, sur la route de Schœnnbrunn ; telle est sa fortune.

J’étais avec lui à cette nouvelle maison lorsqu’il reçut la lettre flatteuse que l’Institut de France lui écrivait pour lui annoncer qu’il avait été nommé associé étranger. Haydn, en la lisant, fondit en larmes tout d’un coup, et jamais il ne montra sans attendrissement cette lettre réellement pleine de cette grâce noble que nous saisissons beaucoup plus facilement que les autres nations.

  1. Niaiserie des anecdotes allemandes. Quand l’imagination ne le rend pas fou, ce peuple est bon et tendre digne d’être aimé, mais ennuyeux, c’est exactement le contraire du peuple français, vif, léger, amusant, mais avec le cœur le plus sec. (Note ms. de l’ex. Mirbeau.)
  2. Le hasard, le ciel, la Providence, etc. a refusé le sentiment de la musique aux hommes nés entre la Loire et la Moselle. Les plantes dont ils se nourrissent ont apparemment une qualité anti-musicale. On y a horreur de la solitude. Le premier des plaisirs est causer. On sent la musique à Toulouse et à Cologne. (Note ms. de l’ex. Mirbeau.)