« L’Universalité et le roman » : différence entre les versions

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De cette universalité et de cette tendance analytique en profondeur, est sortie une œuvre sans équivalent, de dimensions surprenantes, et dont les conquêtes sont rapides. Il s’agit maintenant de lui faire sa place. On m’apprend que la ''Nouvelle Revue française'' – où écrivait régulièrement Marcel Proust – a la bonne idée de consacrer à notre ami son numéro entier de janvier prochain. C’est un projet noble et utile. Le grand romancier est, pour sa patrie, une richesse, un pôle d’attraction incomparables. Encore faut-il qu’elle le mette en valeur. C’est à cela que devrait servir la critique. Mais la critique, chez nous, semble exténuée, académique et craintive en diable, ou barrée de parti pris ridicules, ou perdue de
==[[Page:Daudet - L'Universalité et le roman, paru dans L'Action française, 23-11-1922.djvu/8]]==
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passions politiques, ou désireuse de faire sa cour à quelques crétins et pontifes « arrivés »… je veux dire arrivés au néant. C’est ce qui fait que j’applaudis à la multiplication des prix littéraires, qui compensent un peu, quant à ce genre si important de roman, la critique, inexistante ou abrutie. Si le prix Goncourt n’avait pas, en 1919, mis en vedette, brutalement, le nom de Marcel Proust, nous en serions encore, quant à cet étourdissant romancier, au silence, ou aux niaiseries qui accueillirent par exemple l’infortuné Arthur Rimbaud ; et ce serait honteux !