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bois de Vincennes. Je ne puis dire si le sujet de cette prison fut supposé ou véritable[1] ; mais le cardinal Mazarin répandit dans le monde qu’il avait découvert une entreprise du duc de Beaufort contre sa personne, et qu’on l’avait attendu en divers lieux où il devait passer, pour le tuer. D’autres ont cru, avec plus de vraisemblance, que le duc de Beaufort, par une fausse finesse, lui fit prendre l’alarme exprès, croyant qu’il suffisait de lui faire peur pour le chasser du Royaume[2], et que ce fut dans cette vue qu’il fit des assemblées secrètes et qu’il leur donna un air de conjuration. Mais, quel que fût le dessein du duc de Beaufort, il en perdit la liberté. La Châtre, colonel général des Suisses[3], eut ordre de se défaire de sa charge ; les Importants furent dispersés, et Mme de Chevreuse fut reléguée à Tours[4].

    sujet, les lettres de Louis XIV à Molé et au Parlement (Mémoires de Mathieu Molé tome III, p. 87 et suivantes), les Mémoires de Mademoiselle, tome I, p. 86, et ceux de Mme de Motteville, tome I, p. 146 et suivantes.

  1. Retz (tome I, p. 226) donne à entendre qu’il fut supposé. Mme de Motteville (tome I, p. 144 et 145) est portée à croire à l’existence du complot, sur la réalité duquel on ne peut garder aucun doute après avoir lu les Mémoires d’Henri de Campion (édition de M. Moreau, 1867, p. 176 et suivantes), l’un des principaux conjurés, et même les Carnets de Mazarin (3e et 4e carnets), qui, on le sait, ne furent pas écrits pour le public. Voyez l’instruction complète de cette affaire dans Madame de Chevreuse, p. 248 et suivantes. V. Cousin tient pour avérée la conspiration contre la vie du Cardinal.
  2. Rapprochez d’un passage qui se trouve plus loin, p. 135.
  3. Edme de la Châtre, comte de Nançay, qui fut blessé mortellement à Nordlingen en 1645. Il faut lire, dans ses Mémoires, déjà cités, le récit de toute cette affaire (p. 239 et suivantes).
  4. Sur la surveillance dont Mme de Chevreuse fut l’objet en Touraine, durant les années 1644 et 1645, de la part des agents de Mazarin, voyez V. Cousin, Madame de Chevreuse (Appendice, p. 512 et suivantes). On y trouve des lettres d’un de ces agents, où la Rochefoucauld est désigné, à plusieurs reprises, comme un des en-