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L’expédition, commandée par le colonel Browne, partit de Bhamô au commencement de février ; dans la matinée du 18 de ce mois, elle arriva avec son escorte et ses bagages au dernier poste birman, à un pas de la frontière chinoise, dans la vallée de Nampoung, sombre, et étroite gorge couverte de vignes vierges et entourée de forêts. Là, on apprit que le passage de Birmanie en Chine était gardé par les Kakhyens en armes, et qu’encouragés par les autorités de Seray, première ville chinoise de la frontière, ainsi que par celles de Manwyne, ils avaient l’intention d’arrêter dès le début la marche des voyageurs. Le colonel Browne tint un conseil, et Margary y prit la parole pour soutenir qu’il ne croyait pas à l’inimitié des tribus, qu’il avait vécu avec elles sans être le moins du monde inquiété, et qu’il avait été parfaitement reçu par les mandarins de Seray et de Manwyne. Il proposa, avec son énergie habituelle, d’aller seul en avant, de voir ce qu’il y avait de vrai dans les diverses rumeurs qui leur avaient été transmises, puis, ses informations prises, d’envoyer un messager pour faire connaître la situation. On commit la faute d’accepter cette imprudente proposition. Dans l’après-midi, des bruits de gongs et de cymbales se firent entendre du côté de la frontière chinoise, et des soldats aperçurent sur des arbres élevés quelques Rakhyens épiant les mouvemens des Anglais. Rien n’interrompit cependant le calme du dernier dîner que les voyageurs prirent ensemble, dîner qui se prolongea fort avant dans la nuit, et pendant lequel on parla beaucoup des résultats probables de la mission.
L’expédition, commandée par le colonel Browne, partit de Bhamô au commencement de février ; dans la matinée du 18 de ce mois, elle arriva avec son escorte et ses bagages au dernier poste birman, à un pas de la frontière chinoise, dans la vallée de Nampoung, sombre, et étroite gorge couverte de vignes vierges et entourée de forêts. Là, on apprit que le passage de Birmanie en Chine était gardé par les Kakhyens en armes, et qu’encouragés par les autorités de Seray, première ville chinoise de la frontière, ainsi que par celles de Manwyne, ils avaient l’intention d’arrêter dès le début la marche des voyageurs. Le colonel Browne tint un conseil, et Margary y prit la parole pour soutenir qu’il ne croyait pas à l’inimitié des tribus, qu’il avait vécu avec elles sans être le moins du monde inquiété, et qu’il avait été parfaitement reçu par les mandarins de Seray et de Manwyne. Il proposa, avec son énergie habituelle, d’aller seul en avant, de voir ce qu’il y avait de vrai dans les diverses rumeurs qui leur avaient été transmises, puis, ses informations prises, d’envoyer un messager pour faire connaître la situation. On commit la faute d’accepter cette imprudente proposition. Dans l’après-midi, des bruits de gongs et de cymbales se firent entendre du côté de la frontière chinoise, et des soldats aperçurent sur des arbres élevés quelques Rakhyens épiant les mouvemens des Anglais. Rien n’interrompit cependant le calme du dernier dîner que les voyageurs prirent ensemble, dîner qui se prolongea fort avant dans la nuit, et pendant lequel on parla beaucoup des résultats probables de la mission.