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digne aussi, mais notre compagnie, en vérité, fort indigne. Mon pot est étrange à écumer les dimanches10 ; ce qu’il y a de bon, c’est que chacun va souper à six heures, et c’est la belle heure de la promenade, où je cours pour me consoler. {{Mlle}} du Plessis, en grand deuil, ne me quitte guère ; je dirois bien volontiers de sa mère, comme de ce M.{{lié}}de Bonneuil11, elle a laissé ''une pauvre fille bien ridicule'' ; elle est impertinente : aussi je suis honteuse de l’amitié qu’elle a pour moi ; je dis quelquefois : « Y auroit-il bien de la sympathie entre nous12 ? » Elle parle toujours, et Dieu me fait la grâce d’être pour elle comme vous êtes pour beaucoup d’autres ; je ne l’écoute point du tout. Elle est assez brouillée dans sa famille pour leurs partages13, cela fait un nouvel ornement à son esprit : elle confondoit tantôt tous les mots ; et en parlant des mauvais traitements qu’on lui faisoit14, elle disoit : « Ils m’ont traitée ''comme une barbarie'', ''comme une cruauté''. » Vous voulez que je vous parle de mes misères, en voilà peut-être plus qu’il ne
digne aussi, mais notre compagnie, en vérité, fort indigne. Mon pot est étrange à écumer les dimanches<ref>10. À cause de la compagnie, qui grossissoit ces jours-là, et à laquelle {{Mme}} de Sévigné se croyoit obligée de faire les honneurs des Rochers. Elle appeloit cela ''écumer son pot.'' (''Note de Perrin'', 1754.)</ref> ; ce qu’il y a de bon, c’est que chacun va souper à six heures, et c’est la belle heure de la promenade, où je cours pour me consoler. {{Mlle}} du Plessis, en grand deuil, ne me quitte guère ; je dirois bien volontiers de sa mère, comme de ce M.{{lié}}de Bonneuil<ref>11. Dans notre manuscrit, par erreur sans doute : « comme à M.{{lié}}de Bonneuil. » Voyez la fin de la lettre du 26 avril précédent, p. 364, et tome {{rom-maj|II|}}, p. 433, note 2. — Dans les éditions de Perrin, la fin de la phrase est coupée autrement que dans notre manuscrit : « elle est impertinente aussi : je suis honteuse, etc. »</ref>, elle a laissé ''une pauvre fille bien ridicule'' ; elle est impertinente : aussi je suis honteuse de l’amitié qu’elle a pour moi ; je dis quelquefois : « Y auroit-il bien de la sympathie entre nous<ref>12. Dans le texte de 1737 : « entre elle et moi. » Dans celui de 1754 : « Y auroit-il par hasard quelque sympathie entre elle et moi ? »</ref> ? » Elle parle toujours, et Dieu me fait la grâce d’être pour elle comme vous êtes pour beaucoup d’autres ; je ne l’écoute point du tout. Elle est assez brouillée dans sa famille pour leurs partages<ref>13. « Pour les partages. » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)</ref>, cela fait un nouvel ornement à son esprit : elle confondoit tantôt tous les mots ; et en parlant des mauvais traitements qu’on lui faisoit<ref>14. Ces mots : ''qu’on lui faisait'', ne sont que dans notre manuscrit, qui, à la ligne suivante, a ''barbare'', au lieu de ''barbarie'', et qui ne donne pas les deux dernières phrases de l’alinéa.</ref>, elle disoit : « Ils m’ont traitée ''comme une barbarie'', ''comme une cruauté''. » Vous voulez que je vous parle de mes misères, en voilà peut-être plus qu’il ne

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<ref follow=p436>cabinet qui renfermait la bibliothèque de {{Mme}} de Sévigné est pratiqué dans la tour dont la fenêtre domine le parc. ''Note de l’édition de'' 1818.</ref><section end="816"/>

10. À cause de la compagnie, qui grossissoit ces jours-là, et à laquelle {{Mme}} de Sévigné se croyoit obligée de faire les honneurs des Rochers. Elle appeloit cela ''écumer son pot.'' (''Note de Perrin'', 1754.)

11. Dans notre manuscrit, par erreur sans doute : « comme à M.{{lié}}de Bonneuil. » Voyez la fin de la lettre du 26 avril précédent, p. 364, et tome {{rom-maj|II|}}, p. 433, note 2. — Dans les éditions de Perrin, la fin de la phrase est coupée autrement que dans notre manuscrit : « elle est impertinente aussi : je suis honteuse, etc. »

12. Dans le texte de 1737 : « entre elle et moi. » Dans celui de 1754 : « Y auroit-il par hasard quelque sympathie entre elle et moi ? »

13. « Pour les partages. » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)

14. Ces mots : ''qu’on lui faisait'', ne sont que dans notre manuscrit, qui, à la ligne suivante, a ''barbare'', au lieu de ''barbarie'', et qui ne donne pas les deux dernières phrases de l’alinéa.