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160 DE L’AMOUR Je répondais « Il n’y a que l’imagination « qui échappe pour toujours à la satiété. « Chaque femme inspire un intérêt différent, et bien plus, la même femme, si le « hasard vous la présente deux ou trois « ans plus tôt ou plus tard dans le cours de « la vie, et si le hasard veut que vous aimiez, est aimée d’une manière différente. Mais « une femme tendre, même en vous aimant, « ne produirait sur vous, par ses prétentions à l’égalité, que l’irritation de l’orgueil. Votre manière d’avoir les femmes « tue toutes les autres jouissances de la « vie ; celle de Werther les centuple ». Ce triste drame arrive au dénouement. On voit le don Juan vieillissant s’en prendre aux choses de sa propre satiété, et jamais à soi. On le voit tourmenté du poison qui le dévore, s’agiter en tous sens et changer continuellement d’objet. Mais quel que soit le brillant des apparences, tout se termine pour lui à changer de peine ; il se donne de l’ennui paisible, ou de l’ennui agité ; voilà le seul choix qui lui reste. Enfin il découvre et s’avoue à soi-même cette fatale vérité ; dès lors il est réduit pour toute jouissance à faire sentir son pouvoir, et à faire ouvertement le mal pour le mal. C’est aussi le dernier degré du malheur habituel ; aucun poète n’a osé en pré-