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Ainsi telle était la situation après deux heures du soir. Le général Vinoy, maître de Montretout, se maintenait avec fermeté sur les positions conquises; il avait même essayé d’utiliser la redoute en l’armant de quelques pièces, à la vérité bien peu efficaces contre le feu de l’ennemi, qui s’animait par degrés et qui était bien autrement puissant. Le général de Bellemare avait continué son mouvement avec assurance, essayant d’enlever la maison Craon, menaçant Garches, arrivant jusqu’au bord du plateau de La Bergerie, qu’il ne pouvait pas prendre, mais devant lequel il restait sans reculer, appuyé qu’il était en ce moment par les forces de Ducrot, détachées vers le haut du parc de Buzenval. Du côté de Longboyau, on était tenu en échec. On combattait courageusement; la division Faron, arrivée sur ces entrefaites, s’était engagée à son tour, la division Susbielle refoulait l’ennemi dans le parc de La Malmaison, dans le vallon de Saint-Cucufa, et le tenait en respect, garantissant la sûreté de la droite de notre armée. On n’avançait pas, on ne reculait pas; rien n’était perdu, rien n’était décidé. Seulement jusque-là l’ennemi s’était visiblement borné à se défendre, et avant trois heures il devenait clair que les Allemands à leur tour se décidaient à reprendre l’offensive. Les chefs prussiens, excités par la présence du prince royal, qui venait de se montrer sur le champ de bataille, et du roi Guillaume lui-même, qui était accouru à Marly, sentaient la nécessité d’un vigoureux effort pour regagner le terrain perdu, pour dégager le front de leurs lignes avant la nuit. Ils se croyaient désormais en sûreté à Longboyau; de ce côté, ils considéraient l’attaque française comme définitivement arrêtée après la dernière tentative faite vers deux heures, et dès lors ils pouvaient se tourner vers Saint-Cloud et Montretout, vers la partie des hauteurs de Garches que nous occupions et vers Buzenval.
Ainsi telle était la situation après deux heures du soir. Le général Vinoy, maître de Montretout, se maintenait avec fermeté sur les positions conquises; il avait même essayé d’utiliser la redoute en l’armant de quelques pièces, à la vérité bien peu efficaces contre le feu de l’ennemi, qui s’animait par degrés et qui était bien autrement puissant. Le général de Bellemare avait continué son mouvement avec assurance, essayant d’enlever la maison Craon, menaçant Garches, arrivant jusqu’au bord du plateau de La Bergerie, qu’il ne pouvait pas prendre, mais devant lequel il restait sans reculer, appuyé qu’il était en ce moment par les forces de Ducrot, détachées vers le haut du parc de Buzenval. Du côté de Longboyau, on était tenu en échec. On combattait courageusement; la division Faron, arrivée sur ces entrefaites, s’était engagée à son tour, la division Susbielle refoulait l’ennemi dans le parc de La Malmaison, dans le vallon de Saint-Cucufa, et le tenait en respect, garantissant la sûreté de la droite de notre armée. On n’avançait pas, on ne reculait pas; rien n’était perdu, rien n’était décidé. Seulement jusque-là l’ennemi s’était visiblement borné à se défendre, et avant trois heures il devenait clair que les Allemands à leur tour se décidaient à reprendre l’offensive. Les chefs prussiens, excités par la présence du prince royal, qui venait de se montrer sur le champ de bataille, et du roi Guillaume lui-même, qui était accouru à Marly, sentaient la nécessité d’un vigoureux effort pour regagner le terrain perdu, pour dégager le front de leurs lignes avant la nuit. Ils se croyaient désormais en sûreté à Longboyau; de ce côté, ils considéraient l’attaque française comme définitivement arrêtée après la dernière tentative faite vers deux heures, et dès lors ils pouvaient se tourner vers Saint-Cloud et Montretout, vers la partie des hauteurs de Garches que nous occupions et vers Buzenval.