« L’Illustre Piégelé » : différence entre les versions

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==LA CINQUANTAINE.==
{{di|Rue de la Chapelle. Une cour au fond d’un cube haut de six étages dont les innombrables fenêtres sont pavoisées de linges et de langes. Presque à ras du sol, une croisée ouverte en carré révèle la loge du concierge et la silhouette de celui-ci, penché sur des bottes, qu’il retape. AÀ angle droit sur la loge, une porte numérotée 100.}}
 
{{di|Un couple de miséreux s’apprête à chanter.}}
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{{di|Sa femme (aucun âge présumable : quarante ans ou soixante-cinq ; la poitrine comme une ardoise, emprisonnée en un désolant jersey qu’achèvent des basques en créneaux, interroge de son regard résigné le vide béant et noir des fenêtres.)}}
 
{{Personnage|L’homme|c}}.
Ayez pitié, Messieurs et Dames, de pauv’z’ouvriers sans travail, affligés d’une nombreuse famille et qui en sont réduits à demander leur pain à la charité publique. Messieurs et Dames, nous avons neuf enfants au berceau, sans compter not’propriétaire…
 
{{PersonnagePersonnageD|laLa femme|c|bas}}
{{didascalie|bas|c}}. Comment, not’propriétaire ?
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{PersonnageD|L’homme|c|même jeu}}
{{didascalie|même jeu|c}}. laTa gueule. Je sais ce que je dis.
{{Personnage|la femme|c}}
 
{{didascalie|même jeu|c}}. T’es saoul.
{{PersonnagePersonnageD|l’hommeLa femme|c|même jeu}}.
T’es saoul.
{{didascalie|même jeu|c}}.Ta gueule, que je te dis !… C’est bon !… Haut… sans compter not’propriétaire qui menace de nous mettre à la porte. Vous voyez, Mesdames et Messieurs Il attache sur la femme le regard chargé de haine d’un homme injustement outragé et que les circonstances mettent dans l’impossibilité de venger son honneur flétri comme la situation est digne d’intérêt… C’est à en pleurer !
 
{{Personnage|la femme|c}}
{{PersonnageD|L’homme|c|même jeu}}
Ta gueule, que je te dis !… C’est bon !…
({{di|Haut}})
… sans compter not’propriétaire qui menace de nous mettre à la porte. Vous voyez, Mesdames et Messieurs.
({{didascaliedi|même jeu|c}}.Ta gueule, que je te dis !… C’est bon !… Haut… sans compter not’propriétaire qui menace de nous mettre à la porte. Vous voyez, Mesdames et Messieurs Il attache sur la femme le regard chargé de haine d’un homme injustement outragé et que les circonstances mettent dans l’impossibilité de venger son honneur flétri comme la situation est digne d’intérêt… C’est à en pleurer !}})
comme la situation est digne d’intérêt… C’est à en pleurer !
 
{{Personnage|laLa femme|c}}
A chaudes larmes !
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{Personnage|l’hommeL’homme|c}}.
C’est pourquoi nous allons chanter…
 
{{Personnage|laLa femme|c}}
… La Cinquantaine…
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{Personnage|l’hommeL’homme|c}}.
… Romance…
 
{{Personnage|la femme|c}}
{{Personnage|laLa femme|c}}
… En vers…
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{Personnage|l’hommeL’homme|c}}.
.., Paroles de Victor Hugo…
la femme.
 
{{Personnage|laLa femme|c}}
… Musique de Richard Wagner !
 
{{didascalie|Ils accordent leurs instruments. |c}}
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{didascaliePersonnageD|L’homme|c|les doigts à la guitare|c}}.
Sol ! Sol ! Sol ! ({{di|à part, haussant les épaules }})!… Saoul !…
 
{{Personnage|la femme|c}}
{{didascaliePersonnageD|La femme|c|les doigts à la mandoline|c}}
Do ! Do ! Do !… ({{di|à part}}). Mon propriétaire !
 
Tous deux.
{{PersonnageD|Tous deux.|c|ensemble}}
Mi, sol, do ! Mi, sol, do ! Do ! Do !
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{Personnage|l’hommeL’homme|c}}.
Premier couplet !
 
{{Personnage|la femme|c}}
{{Personnage|laLa femme|c}}
Voici venue enfin cette semaine,. Fête du cœur comme du souvenir, Qui voit ici fleurir la cinquantaine D’une union que rien n’a pu flétrir.
Voici venue enfin cette semaine,
{{Personnage|l’homme|c}}.
 
Fête du cœur comme du souvenir,
 
Qui voit ici fleurir la cinquantaine
 
D’une union que rien n’a pu flétrir.
 
{{Personnage|l’hommeL’homme|c}}.
Hélas ! le temps fuit avec les années !…
 
Mais si l’hiver poudre nos cheveux blancs.
 
Baisons pourtant nos lèvres embaumées !…
 
Nos cœurs, ma Jeanne, ont toujours leurs vingt ans.
 
{{Personnage|ensemble|c}}
{{Personnage|l’hommeEnsemble|c}}.
Viens ma chérie, L’instant charmant ! Dans la prairie Courir gaiement. Viens, ah ! viens vite ! L’air parfumé, Tout nous invite à nous aimer.
Viens ma chérie,
Ritournelle sur la guitare et la mandoline, au cours de laquelle les deux mendiants, impassibles, échangent sans se regarder, le colloque suivant.
 
(L’instant charmant !)
 
Dans la prairie Courir gaiement.
 
Viens, ah ! viens vite !
 
L’air parfumé,
 
Tout nous invite à nous aimer.
 
{{di|Ritournelle sur la guitare et la mandoline, au cours de laquelle les deux mendiants, impassibles, échangent sans se regarder, le colloque suivant.|c}}
 
{{Personnage|l’homme|c}}.
{{didascalie|bas|c}} Vrai alors, t’en as du culot, d’oser dire que j’ai le nez sale.