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vie sévère et réglée ; quelquefois on doit permettre aux femmes dont les maris sont incontinents de se parer pour leur plaire. Mais il faut qu’en se parant, leur seul désir, leur unique pensée, soit de s’attirer les éloges et la complaisance de leurs maris seuls. Je voudrais même qu’elles s’efforçassent de les guérir plutôt par de chastes caresses que par un soin curieux et recherché de leur beauté. L’amour conjugal est entre leurs mains un instrument juste et puissant ; mais puisque leurs maris sont misérablement corrompus par le vice, et qu’elles-mêmes veulent rester chastes et pudiques, il doit leur être permis d’user de tous les moyens qui sont en leur pouvoir pour les retenir et pour apaiser et éteindre cette soif impure des voluptés, qui les aveugle et les dévore. Insensiblement, l’habitude de la tempérance la leur rendra douce et facile. Ils l’aimeront comme on doit l’aimer, pour elle-même et non point par amour du vice. Tout ce qu’un luxe impur et désordonné fait acheter aux femmes, il faut s’empresser de le leur ôter. Le luxe nourrit leur orgueil et leur mollesse, par l’attrait incessant de nouveaux plaisirs, et semble leur donner des ailes pour échapper aux devoirs du mariage et de la pudeur. Leurs parures mêmes doivent être pleines de modestie et ne jamais s’écarter, par une molle affectation, des beautés simples et franches de la vérité. Il leur est surtout honorable que leurs maris, pleins de confiance en leur sagesse, se reposent sur elles de tous les soins intérieurs de leur maison ; car c’est pour les aider et les secourir en cela, qu’elles leur ont été données. Si des emplois publics, ou le soin de nos affaires particulières, nous éloignent de notre famille, il nous est permis d’avoir un anneau qui nous serve à sceller et à enfermer plus sûrement les objets de quelque importance ; tous les autres anneaux qui ne sont point destinés à cet usage nous sont interdits. L’anneau que nous portons doit être un signe et un moyen de prudence, comme le veut l’Écriture ; mais les femmes qui se couvrent d’or et de pierreries semblent craindre que, si on leur ôte ces vains ornements, ceux qui les voient ne les prennent pour de pauvres et viles esclaves. Elles ne réfléchissent pas que la vraie liberté, la seule qui
la chaleur qui leur est propre à celle du corps, le réchauffent ainsi naturellement. C’est donc en hiver surtout qu’il faut faire usage de ces sortes de vêtements. La tempérance est facile à satisfaire ; elle n’a d’autres besoins que ceux de sa santé ; d’autres désirs que ceux de son salut. Les vêtements des femmes peuvent être plus doux et plus moelleux que ceux des hommes, pourvu qu’il ne cessent pas d’être simples et chastes et qu’ils n’offensent jamais l’honnêteté et la pudeur. Les habits doivent avoir de la conformité avec l’âge, l’état, le naturel, les occupations et les habitudes de ceux qui les portent. L’apôtre saint Paul nous recommande admirablement de revêtir Jésus-Christ et de ne point chercher à contenter les désirs de la chair. Le Verbe nous défend de faire violence à la nature en perçant nos oreilles. Pourquoi, en effet, ne pas percer aussi nos narines, afin d’accomplir, par notre folle vanité, ces paroles de la Sagesse : « La beauté d’une femme sans pudeur est comme un « collier d’or au cou de l’animal immonde. »

Si vous pensez que l’or vous pare et vous embellit, vous êtes inférieur à l’or. Si vous lui êtes inférieur, au lieu d’en être le maître, vous en êtes l’esclave ; mais quoi de plus absurde que de s’avouer d’une nature inférieure à celle des sables de la Lydie 1 L’or qui tombe dans le fumier s’y salit et s’y souille ; ainsi périt dans la honte et dans le mépris la beauté des femmes, que leurs richesses séduisent et plongent dans tous les désordres d’une vie molle et impudique. Le Verbe, il est vrai, leur donne un anneau d’or, mais ce n’est point un ornement, c’est seulement le signe qu’il remet entre leurs mains la garde et le soin du ménage, parce que ce soin est surtout celui qui leur est propre et leur appartient. Ces anneaux sont des signes qui nous rappellent nos devoirs, et nous n’en aurions pas besoin si nous suivions tous avec un saint zèle les instructions du Pédagogue. Tous les maîtres seraient justes et tous les esclaves fidèles ; mais comme l’ignorance et la mauvaise éducation nous font pencher sans cesse vers l’injustice et l’infidélité, ces signes nous furent donnés pour nous relever et nous soutenir.

Quelquefois cependant on peut se relâcher un peu de cette