« Page:Revue du Pays de Caux n3 mai 1903.djvu/18 » : différence entre les versions
→Page non corrigée : Page créée avec « » |
Aucun résumé des modifications |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
98 REVUE DU PAYS DE CAUX |
|||
Joumeuæ transatlantiques. |
|||
Si les Etats-Unis ont de grands écrivains dont ils peuvent se |
|||
montrer orgueilleux, ils n'ont pas lieu d‘être autrement fiers de |
|||
leur presse qui est bien la dernière du monde. Ceci rient sous |
|||
notre plume à propos d‘une enquête qu'un journaliste Français a |
|||
faite récemment auprès de scs confrères d'Amêrique. Il voulait |
|||
savoir ce que lia-bus on pensait de nos journaux. Il le leur a |
|||
demandé par écrit et a reçu, en réponse, les plus dédaigneuses |
|||
consultations. Lu presse Francnise, d'après ces excellents amis, |
|||
n’est qu'une petite femmelette, pérorante et coquetante, ne |
|||
sachant rien et le disant mal, perdue de frivolitês, la tete tournée |
|||
parle moindre bout de ruban ou le moindre boa. . . La leur, par |
|||
contre, est une robuste personne, admirablement constituée, |
|||
informée avec une incroyable rapidité sur toutes choses, ayant nn |
|||
jugement impeccable, un goùt très sûr, une rectitude de con- |
|||
science sans pareille, etc. . ., etc. . ., etc. . . Ah! Ah! la bonne |
|||
histoire] Avec tous ses télégrammes et ses téléphones, son armée |
|||
de correspondants, ses nuées de reporters, ses palais et ses usines, |
|||
la presse Américaine trouve moyen de ne rien savoir, de tomber |
|||
à coté chaque fois qu'elle prophétise, de renseigner ses lecteurs |
|||
avec une prodigieuse insnflîsance, de parler un langage incorrect, |
|||
de commettre d'invraisemblobles bourdes. Et il faut bien l'avouer, |
|||
en ce qui concerne la France, son ignorance et son incapacité |
|||
s'élèvent à un diapason inconnu jusqu'alors. Et la cause de toutes |
|||
ces défectuosités, c‘est avant tout le désir de ne se renseigner |
|||
qu‘electriq'nement, de connaître en un clin d’œil les moindres évé- |
|||
nements qui se produisent à cinq cents et à mille lieues delà. |
|||
Comment, dans ces conditions, peut-on rien savoir de précis? Il |
|||
faut une marge normale pour juger des choses et des gens; toute |
|||
information instantanée, quel que soit celui dont on l'obtient, |
|||
quelles qne soient les garanties matérielles dont on s’entoure |
|||
pour la demander, contient forcément une part d'inexactitude. |
|||
Les conditions dans lesquelles se trouve placée la presse, |
|||
aujourd'hui, sont essentiellement défectueuses; par suite des |
|||
exigences modernes qui se sont greffées sur les habitudes |
|||
anciennes, il est à peu près impossible de faire le journal idéal, |
|||
celui qui donnerait au lecteur la connaissance très exacte et suili- |
|||
samment rapide de tout ce qu'il peut lui être agréable et utile de |
|||
. s w [tank—m... |