« Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 45.djvu/941 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
Zoé (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 2 : Ligne 2 :




<center>IV. — Rêves évanouis.</center>
<center>IV. — REVES EVANOUIS.</center>


La mer a englouti tant de richesses depuis les temps anciens, qu’il n’y a pas une plage qui n’ait sa légende de trésors enfouis dans le sable, et l’espérance de découvrir ces trésors vit toujours dans le cerveau de quelques vieux marins en retraite. Le commandant Kelmère, nous l’avons dit, croyait à l’existence de coffres remplis d’or apportés en 94 par un cutter anglais qui avait péri au pied du gros rocher nommé le Groin de Cancale. Le jour de la grande marée de mars, peu après le départ du brick le ''Dauphin'', qui emportait les deux jeunes marins cancalais, le commandant avait pris avec lui le père Laurent, dit Jambe-de-Bois, et ils étaient allés de compagnie dans un canot explorer le lieu où gisaient les coffres mystérieux. La mer, qui s’était considérablement retirée, laissa à sec des pointes de roc ébréchées à travers lesquelles le commandant et son compagnon traînèrent leurs dragues. Après plusieurs heures d’un travail opiniâtre accompli sous une pluie battante, ils amenèrent à la surface de l’eau quelques ferremens rouilles; un débris de planche peinte, et enfin une boite en fer d’un assez fort volume, hermétiquement close au moyen de vis.
La mer a englouti tant de richesses depuis les temps anciens, qu’il n’y a pas une plage qui n’ait sa légende de trésors enfouis dans le sable, et l’espérance de découvrir ces trésors vit toujours dans le cerveau de quelques vieux marins en retraite. Le commandant Kelmère, nous l’avons dit, croyait à l’existence de coffres remplis d’or apportés en 94 par un cutter anglais qui avait péri au pied du gros rocher nommé le Groin de Cancale. Le jour de la grande marée de mars, peu après le départ du brick le ''Dauphin'', qui emportait les deux jeunes marins cancalais, le commandant avait pris avec lui le père Laurent, dit Jambe-de-Bois, et ils étaient allés de compagnie dans un canot explorer le lieu où gisaient les coffres mystérieux. La mer, qui s’était considérablement retirée, laissa à sec des pointes de roc ébréchées à travers lesquelles le commandant et son compagnon traînèrent leurs dragues. Après plusieurs heures d’un travail opiniâtre accompli sous une pluie battante, ils amenèrent à la surface de l’eau quelques ferremens rouilles; un débris de planche peinte, et enfin une boite en fer d’un assez fort volume, hermétiquement close au moyen de vis.