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Il est à croire que les premiers cloîtres n’étaient que des portiques dans le genre des portiques antiques, c’est-à-dire des appentis en charpente portés sur des colonnes dont la base reposait sur le sol. Nous avons cherché vainement à découvrir à quelle époque la disposition si connue de l’''impluvium'' romain fut modifiée pour adopter celle que nous voyons admise dans les cloîtres les plus anciens. Il dut y avoir une transition qui nous échappe, faute de monuments décrits ou bâtis existant encore. Car il est une démarcation bien tranchée entre l’''impluvium'' romain et le cloître chrétien de nos contrées, c’est que, dans le premier, les rangées de colonnes portent directement sur le sol et que l’on peut passer de la galerie dans le préau entre chaque entre-colonnement ; tandis que, dans le second, les piles ou colonnes sont toujours posées sur un socle, bahut ou appui continu qui sépare la galerie du préau et qui n’est interrompu que par de rares coupures servant d’issues. Cette disposition et le peu de hauteur des colonnes caractérisent nettement le cloître en Occident, et en font un monument particulier qui n’a plus de rapport avec les cours entourées de portiques des Romains.
Il est à croire que les premiers cloîtres n’étaient que des portiques dans le genre des portiques antiques, c’est-à-dire des appentis en charpente portés sur des colonnes dont la base reposait sur le sol. Nous avons cherché vainement à découvrir à quelle époque la disposition si connue de l’''impluvium'' romain fut modifiée pour adopter celle que nous voyons admise dans les cloîtres les plus anciens. Il dut y avoir une transition qui nous échappe, faute de monuments décrits ou bâtis existant encore. Car il est une démarcation bien tranchée entre l’''impluvium'' romain et le cloître chrétien de nos contrées, c’est que, dans le premier, les rangées de colonnes portent directement sur le sol et que l’on peut passer de la galerie dans le préau entre chaque entre-colonnement ; tandis que, dans le second, les piles ou colonnes sont toujours posées sur un socle, bahut ou appui continu qui sépare la galerie du préau et qui n’est interrompu que par de rares coupures servant d’issues. Cette disposition et le peu de hauteur des colonnes caractérisent nettement le cloître en Occident, et en font un monument particulier qui n’a plus de rapport avec les cours entourées de portiques des Romains.


Un des cloîtres les plus anciens que nous possédions en France est le cloître de la cathédrale du Puy-en-Vélay, dont la construction remonte en partie au {{s|X}}. Au {{s|XII}}, ce cloître fut reconstruit sur trois côtés ; mais une des galeries anciennes existe encore. Les cloîtres primitifs ne sont pas voûtés, mais sont couverts par des charpentes apparentes disposées en appentis, ou, si le cloître est surmonté d’un étage, par un plafond formé de solives posées en travers de la galerie. Ces cloîtres primitifs, dans le midi de la France aussi bien que dans le nord, ne sont pas vitrés et se composent d’une suite d’arcades portant sur des colonnes simples ou accouplées, avec des points d’appui plus résistants et plus épais aux angles. Cependant le cloître de la cathédrale du Puy-en-Vélay ne se conforme point à ces dispositions. Il est couvert par une suite de voûtes d’arêtes romaines portant sur les murs extérieurs, et, du côté de la cour, sur de grosses piles flanquées de colonnettes dégagées. Ce cloître est tracé
Un des cloîtres les plus anciens que nous possédions en France est le cloître de la cathédrale du Puy-en-{{sic2|Vélay|Velay}}, dont la construction remonte en partie au {{s|X}}. Au {{s|XII}}, ce cloître fut reconstruit sur trois côtés ; mais une des galeries anciennes existe encore. Les cloîtres primitifs ne sont pas voûtés, mais sont couverts par des charpentes apparentes disposées en appentis, ou, si le cloître est surmonté d’un étage, par un plafond formé de solives posées en travers de la galerie. Ces cloîtres primitifs, dans le midi de la France aussi bien que dans le nord, ne sont pas vitrés et se composent d’une suite d’arcades portant sur des colonnes simples ou accouplées, avec des points d’appui plus résistants et plus épais aux angles. Cependant le cloître de la cathédrale du Puy-en-{{sic2|Vélay|Velay}} ne se conforme point à ces dispositions. Il est couvert par une suite de voûtes d’arêtes romaines portant sur les murs extérieurs, et, du côté de la cour, sur de grosses piles flanquées de colonnettes dégagées. Ce cloître est tracé