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son teint avait repris ce velouté et ce brillant |
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qui la rendaient si agréable, si « frappante » à |
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MA COUSINE MANDINE |
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Bon teint avait repris ce velouté et ce brillant |
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qui la rendaient si agréable, si “frappante” à |
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voir. Elle portait toujours sa robe noire, mais |
voir. Elle portait toujours sa robe noire, mais |
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celle-ci |
celle-ci, au lieu d’assombrir sa figure, faisait |
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plutôt ressortir l’éclat de ses yeux et le carmin |
plutôt ressortir l’éclat de ses yeux et le carmin |
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de ses lèvres. |
de ses lèvres. |
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Je restai quelques instants muet de surprise |
Je restai quelques instants muet de surprise et… d’admiration devant le joli tableau qu’elle présentait à mes yeux. |
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et... d’admiration devant le joli tableau |
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qu’elle présentait à mes yeux. |
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— Eh bien, dit-elle en s’approchant de moi |
— Eh bien, dit-elle en s’approchant de moi avec ce mouvement onduleux et gracieux qui la rendait si charmante, tu ne me dis pas bonjour ? |
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avec ce mouvement onduleux et gracieux qui |
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la rendait si charmante, tu ne me dis pas bonjour ? |
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— Bonjour, Mandine, lui dis-je en prenant |
— Bonjour, Mandine, lui dis-je en prenant la main qu’elle me tendait. |
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la main qu’elle me tendait. |
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— Et c’est tout, ça ? Tu ne m’embrasses pas |
— Et c’est tout, ça ? Tu ne m’embrasses pas après ta longue absence ? demanda-t-elle, tandis que deux fossettes délicieuses accentuaient eon sourire moqueur. |
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après ta longue absence ? demanda-t-elle, tandis |
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que deux fossettes délicieuses accentuaient |
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eon sourire moqueur. |
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— Excuse-moi, ma chère cousine, lui dis- |
— Excuse-moi, ma chère cousine, lui dis-je confus, je ne m’attendais pas à te voir bien portante, si gaie, si belle !… |
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confus, je ne m’attendais pas à te voir bien |
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portante, si gaie, si belle !... |
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Et je l’embrassai avec joie. |
Et je l’embrassai avec joie. |
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— À la bonne heure ! dit ma tante, témoin de cette petite scène, j’commençais à croire que Paul était devenu sauvage ou qu’il t’en voulait, Mandine. |
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de cette petite scène, j’commençais à croire |
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que Paul était devenu sauvage ou qu’il t’en |
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voulait, Mandine. |
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— En vouloir à Mandine, ma tante ! fis-je |
— En vouloir à Mandine, ma tante ! fis-je en reprenant mon sang-froid, jamais de la vie ! Et vous, ma tante, je crois, Dieu me pardonne, que j’ai négligé de vous embrasser en arrivant ! |
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en reprenant mon sang-froid, jamais de la vie ! |
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Et vous, ma tante, je crois, Dieu me pardonne, |
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que j’ai négligé de vous embrasser en arrivant ! |
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— Est encore temps, dit l’oncle Toine qui |
— Est encore temps, dit l’oncle Toine qui entrait en ce moment. Fais ton devoir, mon garçon ! |
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entrait en ce moment. Fais ton devoir, mon |
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garçon ! |
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Ses yeux pétillaient de malice et de gaieté, |
Ses yeux pétillaient de malice et de gaieté, et l’on voyait sur sa figure tout le contentement qu’il ressentait en nous voyant réunis encore une fois. |
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et l’on voyait sur sa figure tout le contentement |
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qu’il ressentait en nous voyant réunis |
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encore une fois. |
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— Allons, dit-il, en se dirigeant vers l’armoire, |
— Allons, dit-il, en se dirigeant vers l’armoire, |
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mets-toi à ton aise mon garçon. On va |
mets-toi à ton aise mon garçon. On va prendr’un p’tit verre à ta santé et celle de Mandine ! |
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prendr’ un p’tit verre à ta santé et celle de |
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Mandine ! |
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La bouteille de whisky blanc fut mise sur |
La bouteille de whisky blanc fut mise sur la table avec le petit verre épais, et, après s’être servi lui-même, il me passa le tout pour que j’en fisse autant. Puis nous nous mîmes à table. |
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la table avec le petit verre épais, et, après |
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s’être servi lui-mème, il me passa le tout pour |
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que j’en fisse autant. Puis nous nous mîmes |
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à table. |
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Le souper fut gai et plein d’entrain. L’oncle parla de sa nouvelle maison, qui devait lui coûter deux mille cinq cents piastres, oui ! Cependant, il ne regrettait pas cette dépense énorme parce qu’il pensait que c’était de l’argent bien placé et ceux qui habiteraient cette maison y trouveraient tout le confort voulu. |
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Le souper fut gai et plein d’entrain. L’oncle |
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parla de sa nouvelle maison, qui devait lui |
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coûter deux mille cinq cents piastres, oui ! |
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Cependant, il ne regrettait pas cette dépense |
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énorme parce qu’il pensait que c’était de l’argent |
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bien placé et ceux qui habiteraient cette |
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maison y trouveraient tout le confort voulu. |
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Je remarquai encore une fois que, en parlant |
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de sa nouvelle construction, il clignait de l’oeil |
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vers ma tante d’un air mystérieux et taquin, |
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comme il l’avait fait lors de sa conversation |
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avec le contremaître à M... |
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Je mis cependant ce petit manège sur le |
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compte de la joie et de l’orgueil qu’il ressentait |
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de posséder une belle propriété au village, une |
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propriété qui n’en céderait à aucune pour le |
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chic et la solidité. |
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Je remarquai encore une fois que, en parlant de sa nouvelle construction, il clignait de l’œil vers ma tante d’un air mystérieux et taquin, comme il l’avait fait lors de sa conversation avec le contremaître à M… |
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Après le repas du soir, l’oncle Toine sortit |
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pour vaquer à ses travaux ordinaires, faire |
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"son train”. Ma tante se mit à laver et serrer |
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sa vaisselle et ranger la cuisine après avoir |
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dit à Mandine : |
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Je mis cependant ce petit manège sur le compte de la joie et de l’orgueil qu’il ressentait de posséder une belle propriété au village, une propriété qui n’en céderait à aucune pour le chic et la solidité. |
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— Toi. tu peux aller au salon tenir cempagnie |
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à ton cousin. Je vais faire le ménage. |
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Allez !... |
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Après le repas du soir, l’oncle Toine sortit pour vaquer à ses travaux ordinaires, faire « son train ». Ma tante se mit à laver et serrer sa vaisselle et ranger la cuisine après avoir dit à Mandine : |
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Mandine ne se fit pas prier. Me prenant par |
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la main elle me dit gaiement : |
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— Toi, tu peux aller au salon tenir compagnie à ton cousin. Je vais faire le ménage. Allez !… |
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— Viens-tu faire de la musique, Paul, comme |
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dans l’ancien temps ? |
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Mandine ne se fit pas prier. Me prenant par la main elle me dit gaiement : |
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— Avec plaisir, lui dis-je tout heureux, à |
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condition que tu me chantes les vieilles chansons |
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— Viens-tu faire de la musique, Paul, comme dans l’ancien temps ? |
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— Avec plaisir, lui dis-je tout heureux, à condition que tu me chantes les vieilles chansons |
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d’autrefois. |
d’autrefois. |
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— Quelle chanson veux-tu d’abord ? |
— Quelle chanson veux-tu d’abord ? |
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— Chante-moi |
— Chante-moi « Colinette » ! |
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— Oh |
— Oh, ça ! dit-elle d’un ton moqueur, c’est bien vieux, n’est-ce pas ? |
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bien vieux, n’est-ce pas ? |
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Elle s’assit au piano et se mit à jouer de la |
Elle s’assit au piano et se mit à jouer de la musique moderne, des extraits d’opéras et autres pièces que je ne connaissais pas et qui ne m’intéressaient guère, mais que j’écoutai tout de même en silence. |
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musique moderne, des extraits d’opéras et |
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autres pièces que je ne connaissais pas et qui |
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ne m’intéressaient guère, mais que j’écoutai |
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tout de même en silence. |
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Elle s’aperçut bientôt que sa musique ne me faisait pas grand plaisir. Elle cessa tout-à-coup de jouer, puis, après avoir laissé errer ses doigts sur les touches quelque temps, elle se mit subitement à chanter d’une voix devenue plus belle, plus chaude et plus ferme : |
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Elle s’aperçut bientôt que sa musique ne me |
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faisait pas grand plaisir. Elle cessa tout-àcoup |
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de jouer, puis, après avoir laissé errer ses |
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doigts sur les touches quelque temps, elle se |
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mit subitement à chanter d’une voix devenue |
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plus belle, plus chaude et plus ferme : |
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"Colinette était son nom, |
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<poem> « Colinette était son nom, |
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Elle habitait un village |
Elle habitait un village |
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Où l’été, dans mon jeune âge, |
Où l’été, dans mon jeune âge, |
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J allais passer la saison ! »</poem> |
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J allais passer la saison !" |
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Je l’écoutais ravi, et tous les anciens souvenirs |
Je l’écoutais ravi, et tous les anciens souvenirs |
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du passé me revenaient |
du passé me revenaient en foule à l’esprit. Lorsqu’elle finit le dernier couplet de cette |
||
Lorsqu’elle finit le dernier couplet de cette |
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charmante romance : |
charmante romance : |
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<poem> « Cette histoire est bien commune, |
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— Ce récit, certes, est bien vieux ! |
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— Ce récit, certes, est bien vieux ! |
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Pourtant, je n’en sais pas une |
Pourtant, je n’en sais pas une |
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Qui me mouille tant les yeux. |
Qui me mouille tant les yeux. |
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J’aimai plus tard en poète, |
J’aimai plus tard en poète, |
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Par vingt conquêtes charmé. |
Par vingt conquêtes charmé. |
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Je n’ai qu’une fois aimé ! |
Je n’ai qu’une fois aimé ! |
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Pauvre Colinette ! »</poem> |
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Pauvre Colinette !” |
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sa voix se brisa tout-à-coup, et sa phrase finit |
sa voix se brisa tout-à-coup, et sa phrase finit |
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par un sanglot que le dernier accord de l’instrument |
par un sanglot que le dernier accord de l’instrument sembla prolonger et intensifier. Elle |
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sembla prolonger et intensifier. Elle |
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appuya sa tête blonde sur le clavier, et je vis |
appuya sa tête blonde sur le clavier, et je vis |
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qu’elle pleurait tout bas. |
qu’elle pleurait tout bas. |
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Alors, je perdis toute ma réserve et ma timidité. |
Alors, je perdis toute ma réserve et ma timidité. |
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Je |
Je m’approchai d’elle vivement : |
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— Qu’as-tu, pauvre Colinette ? lui demandaije |
— Qu’as-tu, pauvre Colinette ? lui demandaije |
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tout bas |
tout bas, es-tu souffrante ? |
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Elle ne répondit pas. Elle se leva lentement du piano et se laissa guider vers le sofa où nous nous assîmes l’un à côté de l’autre. Alors, bien gauchement peut-être, je passai mon bras autour de sa taille l’attirant vers moi. Elle appuya sa tête sur mon épaule en cachant son visage tout humide de larmes. |
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— Voyons. Mandine, lui dis-je de nouveau, qu’est-ce qui te fait de la peine comme ça ? |
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Elle ne répondit pas. Elle se leva lentement |
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du piano et se laissa guider vers le sofa où |
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nous nous assîmes l’un à côté de l’autre. Alors, |
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bien gauchement peut-être, je passai mon. bras |
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autour de sa taille l’attirant vers moi. Elle |
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appuya sa tête sur mon épaule en cachant son |
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visage tout humide de larmes. |
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— Ce n’est pas de la peine que j’ai, dit-elle enfin, c’est… du bonheur, je crois. |
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— Voyons. Mandine, lui dis-je de nouveau, |
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qu’est-ce qui te fait de la peine comme ça ? |
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Puis, levant tout-à-coup ses yeux humides vers les miens, |
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— Ce n’est pas de la peine que j’ai, dit-elle |
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enfin, c’est... du bonheur, je crois. |
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Puis, levant tout-à-coup ses yeux humides |
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vers les miens |
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— Veux-tu toujours m’appeler |
— Veux-tu toujours m’appeler « Colinette » et |
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laisser |
laisser « l’Allemandine » de côté ?… me dit-elle |
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d’une voix à peine distincte. J’ai bien réfléchi |
d’une voix à peine distincte. J’ai bien réfléchi depuis quelques temps, continua-t-elle après un |
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depuis quelques temps, continua-t-elle après un |