« Contes d’un buveur de bière/Cambrinus » : différence entre les versions

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==I==
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Flandrine était, de son côté, une superbe fille à la chevelure d’or,
aux joues rouvelèmes, — j’ai voulu dire vermeilles, — et jamais
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voulu dire vermeilles, — et jamais
couple mieux assorti n’eût été béni par M. le curé, s’il n’y avait
eu entre eux une barrière infranchissable.
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ses ennuis et essaya d’en jouer sans avoir jamais appris.
 
L’idée lui vint alors de se faire musicien. « Je deviendrai un
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deviendrai un
grand artiste, se dit-il, et peut-être Flandrine voudra-t-elle de moi.
Un bon musicien vaut bien un gentilhomme verrier. »
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À sa vue, l’infortuné perdit la tête, joua à contre-temps et battit
si bien la campagne que les danseurs, croyant qu’il se moquait
d’eux, le tirèrent à bas de son tonneau, lui brisèrent sa viole sur
==[[Page:Deulin - Contes d’un buveur de bière, 1868.djvu/12]]==
viole sur
les épaules et le renvoyèrent hué, conspué et les yeux pochés.
 
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autour du cou. Cela fait, il releva la tête, et il allait sauter le pas,
quand il s’arrêta soudain.
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Devant ses yeux était planté un homme de haute taille, vêtu
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— Peuh ! je ne rapporte que l’âme du juge de Condé.
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— Comment ! Jocko est mort ! Et vous emportez son âme ! Oh !
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— Songeons d’abord à te guérir, et retiens ceci. Un clou
chasse l’autre. Il n’est si forte passion qui ne cède à une passionpas
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sion qui ne cède à une passion
plus vive. Jour et nuit joue, et remplace le jeu d’amour par l’amour
du jeu.
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de paume, il ne craignit point de lutter contre les parties de
Valenciennes et de Quaregnon, les deux plus fortes du pays. Les
Valenciennois et les Quaregnonais furent vaincus par les Fresnois.
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les Quaregnonais furent vaincus par les Fresnois.
Ils se fâchèrent, et on se battit à coups de poing dans toutes les
rues.
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Le Fresnois avait parié trois mille florins que, sans entremêler
son chant des ''p’tit-p’tit-p’tit récapiau-placapiau'' qui échappent aux
artifi
artifices de second ordre, son virtuose répéterait neufs cents fois
==[[Page:Deulin - Contes d’un buveur de bière, 1868.djvu/17]]==
artificesces de second ordre, son virtuose répéterait neufs cents fois
en une heure ''ran-plan-plan-plan-biscouïtte-biscoriau'', le vrai solo,
le seul qui puisse compter.
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avec un acharnement implacable.
 
Il recommençait à se trouver bien malheureux, quand, un matin,
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quand, un matin,
il s’éveilla avec une idée lumineuse : « A quelque chose bonheur
est bon, se dit-il. Peut-être que Flandrine consentira à m’épouser,
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— Et comment ?
 
— Bois. Le vin est père de l’oubli. Verse-toi des flots d’allégresse. Ver
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se-toi des flots d’allégresse.
Rien ne vaut une bouteille de piot pour noyer la tristesse
humaine.
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de Bohême. L’infortuné croyait boire l’oubli, il ne buvait que
l’amour. D’où venait ce phénomène ? Hélas ! de ce que les bons
Flamands sont autrement bâtis que les gens d’ailleurs.d’
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ailleurs.
 
Chez nous, quand les fumées du vin envahissent le cerveau,
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Belzébuth éclata de rire.
==[[Page:Deulin - Contes d’un buveur de bière, 1868.djvu/21]]==
 
« J’ai voulu voir, dit-il, jusqu’où irait la confiance d’un bon
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« C’est avec l’orge et le houblon, lui dit Belzébuth, qu’à
l’exemple de ces hommes tu fabriqueras le vin flamand, autrement
dit la biè
dit la bière. Quand la meule aura broyé l’orge, tu la brasseras
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dit la bièrere. Quand la meule aura broyé l’orge, tu la brasseras
dans cette grande cuve, d’où le vin d’orge passera dans ces vastes
chaudières pour s’y marier au houblon. La fleur du houblon donnera
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— Eh bien ? fit Cambrinus.
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— Tais-toi et écoute encore. »
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==IV==
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de bière blanche, l’autre de bière brune, et, un dimanche matin,
à l’issue de la messe, il invita les gens à boire un coup.
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« Pouah ! que c’est amer ! dit l’un.
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<BR><BR>
''Band’ de gueux, voulez-vous danser ?''<BR><BR>
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Les jeunes, les vieux, les gras, les maigres, les grands et les
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— Non, non. Dansez, » répondait le carillonneur, et plus il
carillonnait, plus les danseurs bondissaient. Leurs têtes s’entrechoquaient,
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bondissaient. Leurs têtes s’entrechoquaient,
et la foule commençait de gémir piteusement.
 
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d’orge coula à flots d’or dans les Pays-Bas, en Hollande, en
Allemagne, en Angleterre et en Ecosse.
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On y but la bière brune, la bière blanche, la double bière, le
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Lorsqu’il put contenir ses douze pintes, il ne sentit plus en lui
qu’une rêverie vague et indéfinissable.
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Le soir où il alla jusqu’à vingt, il tomba dans une sorte de somnolence
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Cependant les trente ans étaient révolus et Belzébuth songea
à réclamer l’âme de Cambrinus. Le diable ne va pas toujours toucher
ses dettes en
ses dettes en personne. Ainsi que les créanciers d’en haut, il
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ses dettes en personne. Ainsi que les créanciers d’en haut, il
envoie quelquefois un huissier.
 
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de loin l’émissaire de Belzébuth, le reconnut et se douta de ce
qui l’amenait.
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==VI==
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La santé, comment va-t-elle ?''
==[[Page:Deulin - Contes d’un buveur de bière, 1868.djvu/32]]==
 
Aussitôt le juge de sauter comme un gigantesque pantin.
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vers la cinquantième chope, les têtes s’échauffèrent et que les houblons
commencèrent, comme on dit chez nous, à dépasser les perches,
il fut saisi tout à coup d’un accès de gaieté folle.gai
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eté folle.
 
Il se leva, prit les pots, les canettes et les verres, jeta tout sur
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Le seigneur de Fresnes continua de carillonner et de brasser
de la bière jusqu’à près de cent ans, sans autres nouvelles de
l’enfer. Comme il est convenu que le diable ne perd jamais rien,
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convenu que le diable ne perd jamais rien,
Belzébuth espérait repincer l’âme du duc de Brabant au jour de
sa mort ; mais quand vint le moment suprême, à la place de son
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vivant, avec sa belle figure rouvelême, ses longs cheveux dorés et
sa longue barbe d’or.
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Les étudiants nomment chaque année ''bierkœnig'' le plus franc