« Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/280 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :

frénésie ! passion ! amour ! apparais-nous sous la forme d’un soupir ! Dis seulement un vers, et je suis satisfait ! Crie seulement hélas ! accouple seulement amour avec jour ! Rien qu’un mot aimable pour ma commère Vénus ! Rien qu’un sobriquet pour son fils, pour son aveugle héritier, le jeune Adam Cupid, celui qui visa si juste, quand le roi Cophetua s’éprit de la mendiante !… Il n’entend pas, il ne remue pas, il ne bouge pas. Il faut que ce babouin-là soit mort : évoquons-le. Roméo, je te conjure par les yeux brillants de Rosaline, par son front élevé et par sa lèvre écarlate, par son pied mignon, par sa jambe svelte, par sa cuisse frémissante, et par les domaines adjacents : apparais-nous sous ta propre forme !
frénésie ! passion ! amour ! — apparais-nous sous la forme d’un soupir ! — Dis seulement un vers, et je suis satisfait ! — Crie seulement ''hélas !'' accouple seulement ''amour'' avec ''jour !'' — Rien qu’un mot aimable pour ma commère Vénus ! — Rien qu’un sobriquet pour son fils, pour son aveugle héritier, — le jeune Abraham Cupido, celui qui visa si juste, — quand le roi Cophétua s’éprit de la mendiante {{refl|67|nosup|num=(67)}}!… — Il n’entend pas, il ne remue pas, il ne bouge pas. — Il faut que ce babouin-là soit mort : évoquons-le {{refl|68|nosup|num=(68)}}. — Roméo, je te conjure par les yeux brillants de Rosaline, — par son front élevé et par sa lèvre écarlate, — par son pied mignon, par sa jambe svelte, par sa cuisse frémissante, — et par les domaines adjacents : — apparais-nous sous ta propre forme !


{{Personnage|BENVOLIO|c}}
{{Personnage|BENVOLIO|c}}
S’il t’entend, il se fâchera.
— S’il t’entend, il se fâchera.


{{Personnage|MERCUTIO|c}}
{{Personnage|MERCUTIO|c}}
Cela ne peut pas le fâcher ; il se fâcherait avec raison, si je faisais surgir dans le cercle de sa maîtresse un démon d’une nature étrange que je laisserais en arrêt jusqu’à ce qu’elle l’eût désarmé par ses exorcismes. Cela serait une offense : mais j’agis en enchanteur loyal et honnête ; et, au nom de sa maîtresse, c’est lui seul que je vais faire surgir.
— Cela ne peut pas le fâcher ; il se fâcherait avec raison, — si je faisais surgir dans le cercle de sa maîtresse un démon — d’une nature étrange que je laisserais en arrêt — jusqu’à ce qu’elle l’eût désarmé par ses exorcismes. — Cela serait une offense : mais j’agis en enchanteur — loyal et honnête ; et, au nom de sa maîtresse, — c’est lui seul que je vais faire surgir.


{{Personnage|BENVOLIO|c}}
{{Personnage|BENVOLIO|c}}
Allons ! il s’est enfoncé sous ces arbres pour y chercher une nuit assortie à son humeur. Son amour est aveugle, et n’est à sa place que dans les ténèbres.
— Allons ! il s’est enfoncé sous ces arbres — pour y chercher une nuit assortie à son humeur. — Son amour est aveugle, et n’est à sa place que dans les ténèbres.


{{Personnage|MERCUTIO|c}}
{{Personnage|MERCUTIO|c}}
Si l’amour est aveugle, il ne peut pas frapper le but… Sans doute Roméo s’est assis au pied d’un pêcher, pour rêver qu’il le commet avec sa maîtresse. Bonne nuit, Roméo… Je vais trouver ma chère couchette ;
— Si l’amour est aveugle, il ne peut pas frapper le but… — Sans doute Roméo s’est assis au pied d’un pêcher, — pour rêver qu’il le commet avec sa maîtresse. — Bonne nuit, Roméo… Je vais trouver ma chère {{tiret|cou|chette}}