« Don Sanche d’Aragon » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/432]]==
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/432]]==
{{Personnages|
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<poem>
{{acte|I}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/433]]==
<poem>
I}}
{{Scène|I}}
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Nous allons en des lieux sur qui vingt ans d’absence
Nous laissent une faible et douteuse puissance :
Le trouble règne encore où vous devez régner ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/434]]==
<poem>
Le peuple vous rappelle, et peut vous dédaigner,
Si vous ne lui portez, au retour de Castille,
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De l’inconnu Carlos l’éclatante valeur
Aux mérites du comte a fermé votre cœur.
Tout est illustre en lui, moi-même je l’avoue ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/435]]==
<poem>
Mais son sang, que le ciel n’a formé que de boue,
Et dont il cache exprès la source obstinément…
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Vos ordres sur mon cœur sauront toujours régner.
{{Per
{{Personnage|DONA LÉONOR|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/436]]==
<poem>
sonnage|DONA LÉONOR|c}}
Cependant ce Carlos vous doit accompagner,
Doit venir jusqu’aux lieux de votre obéissance,
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{{Personnage|DONA LÉONOR|c}}
Aujourd’hui donc, madame,
Vous allez d’un héros rendre heureuse la flamme,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/437]]==
<poem>
Et d’un mot satisfaire aux plus ardents souhaits
Que poussent vers le ciel vos fidèles sujets.
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{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
Madame, je suis reine, et dois régner sur moi.
Le rang que nous tenons, jaloux de notre gloire,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/438]]==
<poem>
Souvent dans un tel choix nous défend de nous croire,
Jette sur nos désirs un joug impérieux,
Ligne 223 ⟶ 249 :
C’est une autorité qui vous demeure entière ;
Votre état avec vous n’agit que par prière,
Et ne vous a pour nous fait voir ses sentiments
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/439]]==
<poem>
Que par obéissance à vos commandements.
Ce n’est point ni son choix ni l’éclat de ma race
Ligne 256 ⟶ 286 :
Pour moi, qui vous aimai sans sceptre et sans couronne,
Qui n’ai jamais eu d’yeux que pour votre personne,
Que même le feu roi daigna considérer
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/440]]==
<poem>
Jusqu’à souffrir ma flamme et me faire espérer,
J’oserai me promettre un sort assez propice
Ligne 293 ⟶ 327 :
{{Personnage|DOM MANRIQUE|c}}
Un soldat bien remplir une place de comte !
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/441]]==
<poem>
{{Personnage|CARLOS|c}}
Seigneur, ce que je suis ne me fait point de honte.
Ligne 327 ⟶ 365 :
Cette seule action rétablit la bataille,
fit rechasser le More au pied de sa muraille,
Et rendant le courage aux plus timides cœurs,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/442]]==
<poem>
Rappela les vaincus, et défit les vainqueurs.
Ce même roi me vit dedans l’Andalousie
Ligne 361 ⟶ 403 :
{{Personnage|DOM LOPE|c}}
Souffrez qu’auparavant il nomme ses parents.
Nous ne contestons point l’honneur de sa vaillance,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/443]]==
<poem>
Madame ; et s’il en faut notre reconnaissance,
Nous avouerons tous deux qu’en ces combats derniers
Ligne 399 ⟶ 445 :
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
Eh bien ! Seyez-vous donc, marquis de Santillane,
Comte de Pennafiel, gouverneur de Burgos.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/444]]==
<poem>
Don Manrique, est-ce assez pour faire seoir Carlos ?
Vous reste-t-il encore quelque scrupule en l’âme ?
Ligne 435 ⟶ 485 :
Et sais bien les moyens de vous humilier.
Soit que j’aime Carlos, soit que par simple estime
Je rende à ses vertus un honneur légitime,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/445]]==
<poem>
Vous devez respecter, quels que soient mes desseins,
Ou le choix de mon cœur, ou l’œuvre de mes mains.
Ligne 457 ⟶ 511 :
{{Scène| 4}}
{{Personnage|DOM LOPE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/446]]==
<poem>
LOPE|c}}
Eh bien ! Seigneur marquis, nous direz-vous, de grâce,
Ce que, pour vous gagner, il est besoin qu’on fasse ?
Ligne 488 ⟶ 546 :
À qui, Carlos ?
{{Personnage|CARLOS|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/447]]==
<poem>
CARLOS|c}}
À mon vainqueur.
Qui pourra me l’ôter l’ira rendre à la reine :
Ligne 525 ⟶ 587 :
Ose souiller ainsi l’éclat de notre rang !
{{Personnage|DOM ALVAR|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/448]]==
<poem>
Les rois de leurs faveurs ne sont jamais comptables ;
Ils font, comme il leur plaît, et défont nos semblables.
Ligne 565 ⟶ 631 :
{{Scène| 1}}
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/449]]==
<poem>
ISABELLE|c}}
Blanche, as-tu rien connu d’égal à ma misère ?
Tu vois tous mes désirs condamnés à se taire,
Ligne 586 ⟶ 656 :
Je le nommais pour vous. Mais enfin par l’issue
Ma crainte s’est trouvée heureusement déçue ;
L’effort de votre amour a su se modérer ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/450]]==
<poem>
Vous l’avez honoré sans vous déshonorer,
Et satisfait ensemble, en trompant mon attente,
Ligne 621 ⟶ 695 :
Et l’ayant satisfait, l’obliger à se taire ;
Mais, hélas ! En mon cœur il avait tant d’appui,
Que je n’ai pu jamais prononcer contre lui,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/451]]==
<poem>
Et n’ai mis en ses mains ce Dom du diadème
Qu’affin de l’obliger à s’exclure lui-même.
Ligne 652 ⟶ 730 :
D’arrêter un combat qu’autorise l’usage,
Que les lois ont réglé, que les rois vos aïeux
Daignaient assez souvent honorer de leurs yeux :
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/452]]==
<poem>
On ne s’en dédit point sans quelque ignominie,
Et l’honneur aux grands cœurs est plus cher que la vie.
Ligne 680 ⟶ 762 :
J’ai fait beaucoup pour vous, et tout ce que j’ai fait
Ne vous a pas coûté seulement un souhait.
Si cette récompense est pourtant si petite
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/453]]==
<poem>
Qu’elle ne puisse aller jusqu’à votre mérite,
S’il vous en reste encore quelque autre à souhaiter,
Ligne 716 ⟶ 802 :
Qu’à venger leur mépris ce prétexte est honnête :
Vous en avez suivi la première chaleur ;
Mais leur mépris va-t-il jusqu’à votre valeur ?
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/454]]==
<poem>
N’en ont-ils pas rendu témoignage à ma vue ?
Ils ont fait peu d’état d’une race inconnue,
Ligne 751 ⟶ 841 :
Mais que je laisse aller d’ambitieux soupirs,
Un ridicule espoir, de criminels désirs !…
Je vous aime, madame, et vous estime en reine ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/455]]==
<poem>
Et quand j’aurais des feux dignes de votre haine,
Si votre âme, sensible à ces indignes feux,
Ligne 787 ⟶ 881 :
Qu’exposer au trépas l’objet de mon amour ;
Et toute votre ardeur se serait modérée
À m’avoir dans ce doute assez considérée :
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/456]]==
<poem>
Je le veux éclaircir, et vous mieux éclairer,
Afin de vous apprendre à me considérer.
Ligne 823 ⟶ 921 :
Don Alvar.
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/457]]==
<poem>
ISABELLE|c}}
Don Alvar !
Ligne 861 ⟶ 963 :
{{Personnage|CARLOS|c}}
Consens-tu qu’on diffère, honneur ? Le consens-tu ?
Cet ordre n’a-t-il rien qui souille ma vertu ?
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/458]]==
<poem>
N’ai-je point à rougir de cette déférence
Que d’un combat illustre achète la licence ?
Ligne 891 ⟶ 997 :
Ah ! Carlos, car j’ai peine à vous nommer marquis,
Non qu’un titre si beau ne vous soit bien acquis,
Non qu’avec justice il ne vous appartienne,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/459]]==
<poem>
Mais parce qu’il vous vient d’autre main que la mienne,
Et que je présumais n’appartenir qu’à moi
Ligne 923 ⟶ 1 033 :
Qu’une autre soif de gloire, un autre objet possède,
Et qui du même bras que m’engageait sa foi,
Entreprend trois combats pour une autre que moi.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/460]]==
<poem>
Hélas ! Si ces honneurs dont vous comble la reine
Réduisent mon espoir en une attente vaine ;
Ligne 954 ⟶ 1 068 :
{{Personnage|DONA ELVIRE|c}}
C’est me faire une excuse où je ne comprends rien,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/461]]==
<poem>
Sinon que son service est préférable au mien,
Qu’avant que de me suivre on doit mourir pour elle,
Ligne 988 ⟶ 1 106 :
{{Personnage|DONA ELVIRE|c}}
Aussi sont-ce d’amour les premières maximes,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/462]]==
<poem>
Que partager son âme est le plus grand des crimes.
Un cœur n’est à personne alors qu’il est à deux ;
Ligne 1 024 ⟶ 1 146 :
{{Scène| 1}}
{{Personnage|DONA ELVIRE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/463]]==
<poem>
ELVIRE|c}}
Vous pouvez donc m’aimer, et d’une âme bien saine
Entreprendre un combat pour acquérir la reine !
Ligne 1 051 ⟶ 1 177 :
Que j’ose présenter ma défaite à vos yeux !
{{Personnage|DONA ELVIRE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/464]]==
<poem>
Que me veut donc enfin ce cœur ambitieux ?
Ligne 1 084 ⟶ 1 214 :
L’avantage du change en ôte l’infamie.
Allez ; n’en perdez pas la digne occasion,
Poursuivez-la sans honte et sans confusion.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/465]]==
<poem>
La légèreté même où tant d’honneur engage
Est moins légèreté que grandeur de courage ;
Ligne 1 116 ⟶ 1 250 :
Pour en faire un appui de ma triste fortune.
C’est chez moi, Dom Alvar, dans la pompe et l’éclat,
Que me le doit choisir le bien de mon état.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/466]]==
<poem>
Il fallait arracher mon sceptre à mon rebelle,
Le remettre en ma main pour le recevoir d’elle :
Ligne 1 155 ⟶ 1 293 :
{{Scène| 2}}
{
{{Personnage|DOM MANRIQUE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/467]]==
<poem>
{Personnage|DOM MANRIQUE|c}}
Qui vous traite le mieux, la fortune ou l’amour ?
La reine charme-t-elle auprès de Dona Elvire ?
Ligne 1 195 ⟶ 1 337 :
L’heure nous tardera d’en voir l’expérience.
{{Personnage|DOM ALVAR|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/468]]==
<poem>
On pourra vous guérir de cette impatience.
Ligne 1 227 ⟶ 1 373 :
Qui n’aime que par force aime qu’on le néglige ;
Et mon refus du moins autant que vous l’oblige.
Vous êtes donc les seuls que je veux regarder ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/469]]==
<poem>
Mais avant qu’à choisir j’ose me hasarder,
Je voudrais voir en vous quelque preuve certaine
Ligne 1 259 ⟶ 1 409 :
Dont nous a dû piquer l’honneur de notre rang,
Vous avez suppléé l’obscurité du sang.
Ce qu’il vous plaît qu’il soit, il est digne de l’être.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/470]]==
<poem>
Nous lui devons beaucoup, et l’allions reconnaître,
L’honorer en soldat, et lui faire du bien ;
Ligne 1 294 ⟶ 1 448 :
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
Ainsi donc vous me faites connaître
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/471]]==
<poem>
Que ce que je l’ai fait il est digne de l’être,
Que je puis suppléer l’obscurité du sang ?
Ligne 1 333 ⟶ 1 491 :
À moi, madame.
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/472]]==
<poem>
ISABELLE|c}}
Et l’autre ?
Ligne 1 369 ⟶ 1 531 :
Qui n’auront leur effet que pour le malheureux :
Il me devra sa sœur, s’il faut qu’il vous obtienne ;
Et si je suis à vous, je lui devrai la mienne.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/473]]==
<poem>
Celui qui doit vous perdre, ainsi, malgré son sort,
À s’approcher de vous fait encore son effort ;
Ligne 1 410 ⟶ 1 576 :
{{Scène| 5}}
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/474]]==
<poem>
ISABELLE|c}}
Quel est ce mouvement qui tous deux les mutine,
Lorsque l’obéissance au trône les destine ?
Ligne 1 444 ⟶ 1 614 :
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
 
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/475]]==
<poem>
Rend-il haine pour haine, et mépris pour mépris ?
Ligne 1 479 ⟶ 1 653 :
Il ne m’aurait jamais défendu de l’aimer.
S’il aime en lieu si haut, il aime Dona Elvire ;
Il doit l’accompagner jusque dans son empire,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/476]]==
<poem>
Et fait à mes amants ces défis généreux,
Non pas pour m’acquérir, mais pour se venger d’eux.
Ligne 1 512 ⟶ 1 690 :
Que ce soit m’obéir, et non me négliger ;
Et que voyant ma flamme à l’honorer trop prompte,
Il m’ôte de péril sans me faire de honte.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/477]]==
<poem>
Car enfin il l’a vue, et la connaît trop bien ;
Mais il aspire au trône, et ce n’est pas au mien ;
Ligne 1 548 ⟶ 1 730 :
Douteuse encore qu’elle est, a promptement saisie !
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/478]]==
<poem>
ISABELLE|c}}
Allons l’examiner, Blanche, et tâchons de voir
Quelle juste espérance on peut en concevoir.
{{Acte| IV}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/479]]==
<poem>
IV}}
{{Scène| 1}}
Ligne 1 577 ⟶ 1 767 :
Comtes, flatte trop tôt ma nouvelle espérance :
D’un avis si douteux j’attends fort peu de fruit ;
Et ce grand bruit enfin peut-être n’est qu’un bruit.
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/480]]==
<poem>
Mais jugez-en tous deux, et me daignez apprendre
Ce qu’avec raison mon cœur en doit attendre.
Ligne 1 609 ⟶ 1 803 :
(voyez qu’en sa faveur aisément on se flatte !),
J’ai cru que du secret le temps était venu,
Et que Dom Sanche était ce mystère inconnu ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/481]]==
<poem>
Qu’il l’amenait ici reconnaître sa mère.
Hélas ! Que c’est en vain que mon amour l’espère !
Ligne 1 642 ⟶ 1 840 :
{{Personnage|DONA LÉONOR|c}}
Il en a le mérite et non pas la naissance ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/482]]==
<poem>
Et lui-même il en donne assez de connaissance,
Abandonnant la reine à choisir parmi vous
Ligne 1 679 ⟶ 1 881 :
Et quelle opinion les peuples ont de vous.
{{Personnage|DOM LOPE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/483]]==
<poem>
LOPE|c}}
Prince, ne cachez plus ce que le ciel découvre ;
Ne fermez pas nos yeux quand sa main nous les ouvre.
Ligne 1 713 ⟶ 1 919 :
À faire de la mienne un éclat ridicule.
Si c’est votre dessein d’en réjouir ces lieux,
Quand vous m’aurez vaincu vous me raillerez mieux :
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/484]]==
<poem>
La raillerie est belle après une victoire ;
On la fait avec grâce aussi bien qu’avec gloire.
Ligne 1 745 ⟶ 1 955 :
Que notre bras dédaigne un simple aventurier.
Nous vous laissons, madame, éclaircir ce mystère.
Le sang a des secrets qu’entend mieux une mère ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/485]]==
<poem>
Et dans les différends qu’avec lui nous avons,
Nous craignons d’oublier ce que nous vous devons.
Ligne 1 780 ⟶ 1 994 :
Qu’ils n’emportent mon âme au delà d’elle-même :
Inutiles élans d’un vol impétueux
Que pousse vers le ciel un cœur présomptueux,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/486]]==
<poem>
Que soutiennent en l’air quelques exploits de guerre,
Et qu’un coup d’œil sur moi rabat soudain à terre !
Ligne 1 815 ⟶ 2 033 :
Souffrez que j’en demeure à cette obscurité.
Je ne condamne point votre témérité ;
Mon estime, au contraire, est pour vous si puissante,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/487]]==
<poem>
Qu’il ne tiendra qu’à vous que mon cœur n’y consente :
Votre sang avec moi n’a qu’à se déclarer,
Ligne 1 849 ⟶ 2 071 :
Du moins respecte en moi l’ouvrage de ta reine.
{{Personnage|BLANCHE|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/488]]==
<poem>
La reine même en vous ne voit plus aujourd’hui
Qu’un prince que le ciel nous montre malgré lui ;
Ligne 1 882 ⟶ 2 108 :
Il veut fuir cette gloire, et se laisse alarmer
De ce que sa vertu force d’en présumer !
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/489]]==
<poem>
{{Personnage|CARLOS|c}}
Ligne 1 919 ⟶ 2 148 :
Il m’a donné d’un roi le nom et le courage ;
Et depuis que mon cœur est capable d’aimer,
À
À moins que d’une reine, il n’a pu s’enflammer :
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/490]]==
<poem>
moins que d’une reine, il n’a pu s’enflammer :
Voilà mon premier crime, et je ne puis vous dire
Qui m’a fait infidèle, ou vous, ou Dona Elvire ;
Ligne 1 952 ⟶ 2 185 :
Car ce n’est point l’amour qui fait l’hymen des rois :
Les raisons de l’état règlent toujours leur choix ;
Leur sévère grandeur jamais ne se ravale,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/491]]==
<poem>
Ayant devant les yeux un prince qui l’égale ;
Et puisque le saint nœud qui le fait votre époux
Ligne 1 989 ⟶ 2 226 :
Il m’en a dit assez pour mourir sans regret.
{{Acte| V}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/492]]==
<poem>
V}}
{{Scène| 1}}
Ligne 2 015 ⟶ 2 256 :
Et vous ne savez pas, à vous en bien parler,
Par quelle offre et quels vœux on m’en peut consoler.
Plus que vous ne pensez la couronne m’est chère ;
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/493]]==
<poem>
Je perds plus qu’on ne croit, si Carlos est mon frère.
Attendez les effets que produiront ces bruits ;
Ligne 2 051 ⟶ 2 296 :
Je sais ce que je dois, je sais ce que je puis ;
Mais, encore une fois, sachons ce que je suis ;
Et si vous n’aspirez qu’au bonheur de me plaire,
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/494]]==
<poem>
Tâchez d’approfondir ce dangereux mystère.
Carlos a tant de lieu de vous considérer,
Ligne 2 091 ⟶ 2 340 :
Oui, si vous lui gagnez celui du nouveau roi.
{{Personna
{{Personnage|DONA LÉONOR|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/495]]==
<poem>
ge|DONA LÉONOR|c}}
Et si ce bruit est faux ? Si vous demeurez reine ?
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Dedans leur dernier fort Dom Garcie et son fils.
On l’a pris tôt après ; et soudain par sa prise
Don Raymond prisonnier recouvrant sa franchise,
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/496]]==
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Les voyant tous deux morts, publie à haute voix
Que nous avions un roi du vrai sang de nos rois,
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Qu’un pêcheur.
{{Personnage|DONA ISABELLE|c}}
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/497]]==
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|DONA ISABELLE|c}}
Qui te l’a dit ?
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Votre cour, obstinée à lui changer de nom,
Murmurait tout autour : « Dom Sanche d’Aragon ! »
Quand un chétif vieillard le saisit et l’embrasse.
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/498]]==
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Lui qui le reconnaît frémit de sa disgrâce ;
Puis laissant la nature à ses pleins mouvements,
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Instruit ce malheureux pour affronter Carlos.
Avec avidité cette histoire est reçue :
Chacun la tient trop vraie aussitôt qu’elle est sue ;
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/499]]==
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Et pour plus de croyance à cette trahison,
Les comtes font traîner ce bonhomme en prison.
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Avec bien plus d’honneur qu’aux sentiments de fils :
Rien n’en peut effacer le sacré caractère.
De grâce, commandez qu’on me rende mon père.
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/500]]==
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Ce doit leur être assez de savoir qui je suis,
Sans m’accabler encore par de nouveaux ennuis.
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Sanche, fils d’un pêcheur, mettait naguère en peine
Deux illustres rivaux sur le choix de leur reine ;
Sanche, fils d’un pêcheur, tient encore en sa main
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/501]]==
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De quoi faire bientôt tout l’heur d’un souverain ;
Sanche enfin, malgré lui, dedans cette province,
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Ils paraîtront en vain, comtes, s’ils vous excitent
À lui rendre l’honneur que ses hauts faits méritent,
Et ne dédaigner pas l’illustre et rare objet
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/502]]==
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D’une haute valeur qui part d’un sang abject :
Vous courez au-devant avec tant de franchise,
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Combien mal à propos sa présence importune
D’un fils si généreux renverse la fortune,
Et qu’il le perd d’honneur, à moins que d’avouer
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/503]]==
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Que c’est un lâche tour qu’on le force à jouer ;
J’ai même à ces raisons ajouté la menace :
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Madame, à cet aspect vous paroissez troublée.
{{Personnage|DONA LÉONOR|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/504]]==
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LÉONOR|c}}
J’ai bien sujet de l’être en recevant ce don,
Madame : j’en saurai si mon fils vit ou non ;
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{{Personnage|DONA LÉONOR|c}}
</poem>
==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/505]]==
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LÉONOR|c}}
Laissez là, Dom Raymond, la mort de nos tyrans,
Et rendez seulement Dom Sanche à ses parents.
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Dom Raymond, si vos yeux pouvaient le reconnaître…
{{Personnage|DOM RAYMOND|c}}
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/506]]==
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RAYMOND|c}}
Oui, je le vois, madame. Ah ! Seigneur, ah ! Mon maître !
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Que Sanche, fils de Nugne, est le sang de ses rois !
Don Fernand d’Aragon.
Dona Eleonor, après l’avoir lu.
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/507]]==
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après l’avoir lu.
Ah ! Mon fils, s’il en faut encore davantage,
Croyez-en vos vertus et votre grand courage.
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Il vaut bien à mes yeux tout ce qui n’est point vous.
{{Personnage|CARLOS|c}}
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==[[Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/508]]==
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CARLOS|c}}
''à Dona Elvire.''
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[[Catégorie:Théâtre de
=== no match ===
Pierre Corneille]]