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des marécages primitifs, séparés de la Germanie par cette sombre forêt hercynienne qu’on mettait, dit-on, neuf jours pour traverser, les Bataves et les Frisons s’étaient longtemps combattus. Les premiers avaient été peu à peu éliminés et les seconds avaient repoussé à main armée le christianisme et la féodalité qu’on voulait leur imposer. Ces Frisons étaient de farouches et obstinés égalitaires. Les évêques d’Utrecht et les comtes de Hollande, leurs voisins, avaient eu la vie dure. Ainsi s’enfonçaient dans le sol les pilotis de la démocratie future. Son heure pourtant allait tarder à sonner. Au {{rom-maj|xiv|14}}{{e|me}} siècle, l’extinction des dynasties locales de Hainaut, de Brabant et de Flandre amena aux Pays-Bas, par héritage principalement, la domination de la puissante maison de Bourgogne. Dans les villes le parti populaire l’avait emporté sur le patriciat ploutocratique. Bruges et Gand comptaient alors quatre-vingt mille à cent mille habitants. Le duc Philippe protégea le travail et fit régner l’ordre mais il supprima les libertés municipales. Dinant, Liège qui voulurent résister furent incendiées. Philippe entendait réaliser à son profit l’unité. En Hollande, des lieutenants ou « stathouders » administrèrent en son nom. Il légua de la sorte à son fils Charles le téméraire un {{corr|Etat|État}} d’aspect compact qui, par un destin bien inattendu, allait en moins d’un siècle devenir successivement autrichien et espagnol sans que pussent être étouffées ses aspirations à l’indépendance et à la liberté.
des marécages primitifs, séparés de la Germanie par cette sombre
forêt hercynienne qu’on mettait, dit-on, neuf jours .pour
traverser, les Bataves et les Frisons s’étaient longtemps combattus.
Les premiers avaient été peu à peu éliminés et les seconds
avaient repoussé à main armée le christianisme et la féodalité
qu’on voulait leur imposer. Ces Frisons étaient de farouches et
obstinés égalitaires . Les évêques d’Utrecht et les comtes de
Hollande, leurs ’voisins, avaient eu la vie ,dure. Ainsi s’enfonçaient
dans le sol les pilotis de la démocratie future. Son heure pourtant
allait tarder à sonner. Au XIVme siècle, l’extinction des
dynasties locales de Hainaut, de Brabant et de Flandre amena
aux Pays-Bas, par héritage principalement, la domination de la
puissante maison de Bourgogne. Dans "les villes le parti populaire
l’avait emporté sur le patriciat ploutocratique. Bruges et Gand
comptaient alors quatre-vingt mille à cent mille habitants. L e
duc Philippe protégea le travail et fit régner l’ordre mais il
supprima les libertés municipales. Dinant, Liège qui voulurent
résister furent incendiées. Philippe entendait réaliser à son profit
l’unité. En Hollande, des lieutenants ou « stathouders » administrèrent
en son nom. Il légua de la sorte à son fils Charles le
téméraire un Etat d’aspect compact qui, par un destin bien
inattendu, allait en moins d’un siècle devenir successivement
autrichien et espagnol sans que pussent être étouffées ses aspirations
à l’indépendance et à la liberté.
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En Suisse une féodalité mi-laïque mi-ecclésiastique avait pris racine. Il y avait environ cinquante fiefs comtaux. Il y avait en outre des villes libres, Genève, Lausanne, Bâle, Zürich..… et enfin des communautés de paysans montagnards près desquels l’empire était {{corr|réprésenté|représenté}} par un bailli ou « avoué ». La frontière linguistique se trouvait à peu près la même qu’aujourd’hui. Dans la portion du pays que les Alamans avaient germanisée, l’empire dominait en droit et en fait. Dans celle que peuplaient les descendants mélangés des Helvètes et des Burgundes, sa domination était plus nominale que réelle. L’ancien royaume de Bourgogne transjurane dont nous avons raconté la disparition s’était survécu en quelque manière par les traditions d’indépendance qu’il avait engendrées et les empereurs n’avaient pas trouvé possible d’y gouverner directement. Ayant fait choix des sires de Zaehringen pour administrer en leur nom, il leur avait fallu deux siècles durant, compter avec cette puissante famille. Les Zaehringen avaient des tendances guelfes c’est-à-dire qu’ils inclinaient {{tiret|volon|tiers}}
En ·suisse une féodalité mi-laïque mi-ecclésiastique avait
pris racine. Il y avait environ cinquante fi efs comtaux. Il y avait
en outre des villes libres, Genève, Lausanne, Bâle, Zürich. .... et
enfin des communautés de paysans montagnards près desquels
l’empire était réprésenté par un bailli ou «avoué ». La frontière
linguistique 1se trouvait à peu près la même qu’aujourd’hui. Dans
la portion du pays que les Alamans avaient germanisée, l’empire
dominait .en droit et en fait. Dans celle que peuplaient les descendants
<mélangés des Helvètes et des Burgundes, sa domination
était plus nominale que réelle. L’ancien royaume de Bourgogne
transjurane dont nous avons raconté la disparition s’était survécu
en quelque manière par les traditions d’indépendance qu’il avait
engendrées iet les ·empereurs n’avaient pas trouvé possible d’y gouverner
directement. Ayant lait èhoix des sires de Zaehringen
pour administrer en leur nom, il leur avait .fallu deux siècles
durant, compter avec cette puissante famille. Les Zaehringen
avaient des :tendances guelfes c’est-à -dire qu’ils inclinaient volon-