« Les Moines (Recueil)/Les Vêpres » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Moines]]|Émile Verhaeren|{{PAGENAME}}}}
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:Moines, vos chants du soir roulent parmi leurs râles
:Le flux et le reflux des douleurs vespérales.
 
:Lorsque dans son lit froid, derrière sa cloison,
:Le malade redit sa dernière oraison ;
 
:Lorsque la folie arde au cœur les lunatiques,
:Et que la toux mord à la gorge les étiques ;
 
:Lorsque les yeux troublés de ceux qui vont mourir,
:Tout en songeant aux vers, voient le couchant fleurir ;
 
:Lorsque pour les défunts, que demain l’on enterre,
:Les fossoyeurs, au son du glas, remuent la terre ;
 
:Lorsque dans les maisons closes on sent les seuils
:Heurtés lugubrement par le coin des cercueils ;
 
:Lorsque dans l’escalier étroit montent les bières
:Et que la corde râcle au ras de leurs charnières ;
 
:Lorsqu’on croise à jamais, dans la chambre des morts,
:Le linceul sur leurs bras, leurs bras sur leurs remords ;
 
:Lorsque les derniers coups de la cloche qui tinte
:Meurent dans les lointains, comme une voix éteinte,
 
:Et qu’en fermant les yeux pour s’endormir, la nuit
:Etouffe, entre ses cils, la lumière et le bruit :
 
:Moines, vos chants du soir roulent parmi leurs râles
:Le flux et le reflux des douleurs vespérales.