« L’Enfant malade » : différence entre les versions

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<div align="center">L’ENFANT MALADE</div>
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c’est donc ce mal aux dents qui ne veut pas finir ? »
Je m’asseyais sur une chaise et je penchais la tête,
pour voir si pencher la tête ne me soulagerait pas.soulag
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erait pas.
Je ne promenais plus mon mal comme au premier
jour, car il était tel que rien ne pouvait le distraire.
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noirs qui naissent avec un matin fatigué. Huit heures
et la soupe sont tristes comme un remède à
ceux qui n’ont pas d’appétit. Neuf heures, dix heures, d
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ix heures,
onze heures, la Douleur habite votre cerveau,
votre mâchoire, vos tempes et votre sang. Vous n’êtes
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feuilleta des livres, car il avait de la bonté, si bien
qu’un matin il osa faire une incision. Et la souffrance
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/355]]==
et la peur se joignaient en moi, pareilles à
deux mains qui s’unissent et pressurent un cœur.
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portent bien. On leur ouvre les portes et on les accueille
dans les maisons comme on accueille la guérison.
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/356]]==
Et enfin, lorsqu’ils ont fait plusieurs visites
à deux francs, la maladie s’est aggravée et ils vous
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par la main. Vous étiez très bonne, petite chapelle,
lorsque le Bon Dieu me disait: « Assieds-toi. » Il me
tâtait en
tâtait en demandant : « Est-ce que je te fais mal, mon
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/357]]==
tâtait en demandant : « Est-ce que je te fais mal, mon
petit bonhomme ? » Il me regardait dans la bouche
aussi et c’était drôle parce qu’il disait : « Allons, ouvre
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la semaine. Plusieurs jours sont nécessaires pour
que ce remède entre dans votre sang. Tout d’abord
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/358]]==
vous ne sentez rien parce que son travail ne s’est
pas fait, mais bientôt, lorsqu’il a pénétré votre
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les enfermons au fond de nous-mêmes, là où sont
nos sentiments les meilleurs. Elles vivent, elles se
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/359]]==
blottissent au nid, elles sont de bonnes pensées
tièdes et frileuses. Mélancoliques pensées des malades,
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pratiquât son métier comme on accomplit un
grand devoir. Loin des plaisirs du monde ; dans sa
pensée et dans son cœur, il faudrait que le médecin
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/360]]==
médecin
restât chaque jour afin de se recueillir et de se fortifier.
Un cerveau, c’est bien, pour connaître les maladies,
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les matins, tous les midis et tous les soirs, avec
une belle couleur lilas et une odeur chaude, le chocolat
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/361]]==
au lait m’appelait comme un ami. Je fus tenté
dès la première fois. Petit gourmand je m’approchais.
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épées alors que Duguesclin, Jeanne d’Arc et les
Anglais habitaient mon âme avec force comme ils
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/362]]==
avaient habité ce monde. Histoire de France aussi,
vous m’avez sauvé la vie.
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guérissait de la « loubée ». Si elle avait été plus
vieille, solitaire et sale, on aurait cru qu’elle était
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/363]]==
sorcière. Mais elle avait un enfant comme les autres
femmes, elle était propre comme les autres femmes
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de manger du pain et du fromage en buvant un
verre de vin. Vous avez accepté et votre enfant
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/364]]==
s’est assis auprès de vous sur la petite chaise. Voilà,
mère Henri. Je me souviens de votre amour pour
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il tombait de la pluie. Votre petit garçon dit : « Il
pleut. » Dans nos pays on parle très mal et l’on dit :
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/365]]==
Ça pluit. Vous le fîtes remarquer à maman : « Voyez-vous,
Madame, mon petit garçon ne dit pas : Ça
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d’une commère : tu l’as comprise et tu voudras la
compléter. La curiosité se joint à l’espoir et nous
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pousse. Pour maman, l’espoir surtout la poussait.
Un saint-bois agit parce qu’il attire l’humeur. Pourquoi
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malades. Nous n’avions pas parlé de notre femme au
médecin, parce que les médecins sont des gens savants
qui n’aiment pas la concurrence. Le temps se
==[[Page:Mercure de France, t. 33, n° 121, janvier-mars 1900.djvu/367]]==
. Le temps se
levait chaque matin et traînait des jours gris dans
notre maison, le long des rues de l’école et parmi
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que je vous connaissais et maman parce qu’elle espérait
en vous. Je crois que jamais, cautère de mon
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enfance, vous ne fûtes ainsi reçu chez les hommes
par un fils et sa mère qui vous attendaient.
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enleva les deux cautères, il y avait deux trous que
nous devions faire suppurer. Jusqu’ici j’avais bien
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su que j’étais malade à cause de mes souffrances,
de mes remèdes et de nos visites, mais ces maladies
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et ce ronflement encore était de la fatigue. Je ronflais
comme on râle, avec une respiration qui voulait
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jaillir, mais qui devait traverser des marécages.
Quand parfois je m’arrêtais, maman pensait : Sa
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ronge. C’est une fraction et c’est une autre et puis
c’est tout un os qui disparaît. Et d’autres os s’en
vont qu’a corrompus un mauvais voisinage car lesvoisinag
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e car les
maux gagnent de proche en proche avec la mort
pour but. On comprend que l’humanité est faite
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Il faut une grande persistance dans nos
espoirs et suivre courageusement le Destin où il
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nous conduit. Le Destin nous conduisait encore au
cabinet du médecin. Maman le suivait, égale et
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une opération et gratter la partie malade,
mais nous ne le pouvons plus maintenant à cause
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de la faiblesse de cet enfant. Laissons, et le mal
s’en ira seul. »