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L AUTRE CHAMBRE. "J 1


— « Ah ! tu te frottes les mains, s’êcrie-t-il , impudent !
— « Ah ! tu te frottes les mains, s’écrie-t-il, impudent ! c’est ton cadavre qu’on va porter à l’église ! » et saisissant un énorme encrier de plomb qui se trouve sous sa main, il le lui lance à la tète de toute la vigueur de son bras.

c’est ton cadavre qu’on va porter à l’église ! » et saisissant un
Le coup avait été bien visé : l’encrier volait droit à son but ; le conseiller était perdu, et la princesse délivrée. Tout à coup la foudre éclate avec fracas sur le disque de plomb, dont elle arrête l’élan homicide, et l’arme de Théodore vient retomber impuissante à ses pieds. — et dans le même instant pleuvent du ciel, jaillissent des profondeurs de la terre des milliers de conseillers noirs et de blanches princesses.
énorme encrier de plomb qui se trouve sous sa main , il le
lui lance à la tète de toute la vigueur de son bras.
Le coup avait été bien visé : l’encrier volait droit à son
but ; le conseiller était perdu , et la princesse délivrée. Tout
à coup la foudre éclate avec fracas sur le disque de plomb ,
dont elle arrête l’élan homicide, et l’arme de Théodore
vient retomber impuissante à ses pieds. — et dans le même
instant pleuvent du ciel , jaillissent des profondeurs de
la terre des milliers de conseillers noirs et de blanches
princesses.


En vain Théodore essaie de distinguer son ennemi au
En vain Théodore essaie de distinguer son ennemi au
milieu de cette foule étrange : princesses et conseillers n’ont qu’un même visage, qu’un même costume, qu’une même attitude, et ni l’œil de la haine, ni celui de l’amour, ne sont assez sûrs, assez perçans pour y découvrir la moindre différence ; et voilà, — ô perplexité ! — qu’à un signal donné, les milliers de conseillers montent, chacun avec une princesse, dans un carrosse magnifique, et soudain ils disparaissent tous ensemble aux regards découragés de Théodore qui les voit s’éloigner, pétrifié, la bouche béante, sans proférer plainte ni menace.
milieu de cette foule étrange : princesses et conseillers n’ont
qu’un même visage, qu’un même costume, qu’une même
attitude, et ni l’œil de la haine, ni celui de l’amour, ne
sont assez sûrs, assez perçans pour y découvrir la moindre
différence ; et voilà, — ô perplexité ! — qu’à un signal donné,
les milliers de conseillers montent, chacun avec une princesse,
dans un carrosse magnifique, et soudain ils disparaissent
tous ensemble aux regards découragés de Théodore
qui les voit s’éloigner , pétrifié, la bouche béante, sans proférer
plainte ni menace.


XI. — THEODORE SE RAVISE.
{{T3|XI. — THÉODORE SE RAVISE.}}


— « Si tu savais tout ce que j’ai perdu, ma bonne sœur, disait à Dorothée, quelques jours après ce singulier événement, Théodore réconcilié avec elle ! Toi, tu n’as jamais vu ma princesse ; figure-toi... » Et il se mit à lui en faire la description avec la mémoire d’un peintre et d’un amant.
— « Si tu savais tout ce que j’ai perdu , ma bonne sreur,
disait à Dorothée, quelques jours après ce singulier événement,
Théodore réconcilié avec elle ! Toi, tu n’as jamais vu
ma princesse ; figure-toi... » Et il se mit à lui en faire la description
avec la mémoire d’un peintre et d’un amant.


— « Eh ! mon cher ami , lui dit Dorothée , ta princesse
— « Eh ! mon cher ami, lui dit Dorothée, ta princesse
devait ressembler à Henriette. »
devait ressembler à Henriette. »


— « A Henriette ! quelle comparaison ! »
— « A Henriette ! quelle comparaison ! »


— « Mais je t’assure que la comparaison est lout-à-fait
— « Mais je t’assure que la comparaison est tout-à-fait exacte. »
exacte. »