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revoyant le manoir paternel ; plus loin, lorsque Jocelyn doit ensevelir Laurence à la Grotte des Aigles, il pourra rappeler Chactas ensevelissant Atala ; car ce n’est pas, je l’ai déjà dit, par le point de départ singulier des situations que ce poème se distingue, mais par leur naturel, par leur développement, leur fraîcheur et leur jet de source à chaque pas ; par l’inspiration et l’émanation qui s’élève du tout : là vraiment se déploie l’originalité, le génie. Si vous avez perdu une mère, si, nourri aux affections de famille, vous avez éprouvé quelqu’une de ces grandes et saintes douleurs qui devraient rendre bon pour toute la vie, lisez, relisez, pour retrouver vos émotions les meilleures, la visite à la maison natale, l’évanouissement de la mère de Jocelyn, la rentrée folâtre des enfans du nouveau possesseur, courant de haie en haie, tandis qu’Elle, on l’emporte par l’autre porte sans connaissance ; et après cette mort, les larmes du fils pieux, sa foi soulageante, ses retours vers les jours passés de tendres leçons et d’enfance heureuse,
revoyant le manoir paternel ; plus loin, lorsque Jocelyn doit ensevelir Laurence à la Grotte des Aigles, il pourra rappeler Chactas ensevelissant Atala ; car ce n’est pas, je l’ai déjà dit, par le point de départ singulier des situations que ce poème se distingue, mais par leur naturel, par leur développement, leur fraîcheur et leur jet de source à chaque pas ; par l’inspiration et l’émanation qui s’élève du tout : là vraiment se déploie l’originalité, le génie. Si vous avez perdu une mère, si, nourri aux affections de famille, vous avez éprouvé quelqu’une de ces grandes et saintes douleurs qui devraient rendre bon pour toute la vie, lisez, relisez, pour retrouver vos émotions les meilleures, la visite à la maison natale, l’évanouissement de la mère de Jocelyn, la rentrée folâtre des enfans du nouveau possesseur, courant de haie en haie, tandis qu’Elle, on l’emporte par l’autre porte sans connaissance ; et après cette mort, les larmes du fils pieux, sa foi soulageante, ses retours vers les jours passés de tendres leçons et d’enfance heureuse,


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Quand le bord de sa robe était mon horizon !
Quand le bord de sa robe était mon horizon !
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Lisez pour vous, lisez aux autres ; baignez-vous, baignez-les dans ces salutaires et abondantes douleurs !
Lisez pour vous, lisez aux autres ; baignez-vous, baignez-les dans ces salutaires et abondantes douleurs !