« Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 28.djvu/71 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
Phe: split
 
Zoé (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :

L’histoire des sciences est singulièrement difficile à écrire ; on y rencontre beaucoup de fausses attributions et de silences parfois intentionnels. Il faut une grande sagacité et des recherches patientes pour retrouver les premières traces d’une idée appelée à un grand avenir. Une grande finesse d’esprit est nécessaire pour éviter deux écueils. Une constatation due à un pur hasard, inconsciente en quelque sorte, ne doit pas être mise sur le même rang qu’une découverte amenée par un heureux pressentiment, qu’on pourrait appeler le sens du vrai, et par des déductions bien liées. Un illustre physicien, mort il y a une vingtaine d’années, avait coutume de distinguer, à ce sujet, entre les trouvailles et les découvertes. Il importe en second lieu que les revêtemens donnés à tel ou tel chapitre de la science ne fassent pas oublier les vrais constructeurs, pour ne voir que celui qui a apporté à l’édifice les derniers achèvemens ; un nain placé sur la tête d’un géant peut apercevoir des horizons plus étendus, mais il a, à cela, peu de mérite.
L’histoire des sciences est singulièrement difficile à écrire ; on y rencontre beaucoup de fausses attributions et de silences parfois intentionnels. Il faut une grande sagacité et des recherches patientes pour retrouver les premières traces d’une idée appelée à un grand avenir. Une grande finesse d’esprit est nécessaire pour éviter deux écueils. Une constatation due à un pur hasard, inconsciente en quelque sorte, ne doit pas être mise sur le même rang qu’une découverte amenée par un heureux pressentiment, qu’on pourrait appeler le sens du vrai, et par des déductions bien liées. Un illustre physicien, mort il y a une vingtaine d’années, avait coutume de distinguer, à ce sujet, entre les trouvailles et les découvertes. Il importe en second lieu que les revêtemens donnés à tel ou tel chapitre de la science ne fassent pas oublier les vrais constructeurs, pour ne voir que celui qui a apporté à l’édifice les derniers achèvemens ; un nain placé sur la tête d’un géant peut apercevoir des horizons plus étendus, mais il a, à cela, peu de mérite.