« Page:Naudet - Notice historique sur MM. Burnouf, père et fils.djvu/59 » : différence entre les versions

 
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Et nous les pleurons ces égoïstes sublimes, qui abrègent une existence si précieuse à tous par les jouissances de l’étude et par l’intempérance du travail. Non, ne les plaignons pas ; ne plaignons pas ce confrère illustre dont la perte nous est si amère. Ce n’est pas avoir acheté à trop haut prix, d’une grande part de ses jours, de telles félicités pendant la vie, une telle gloire après la mort. Le deuil, la plainte est pour sa famille, à qui sa présence était si charmante et si nécessaire ; pour ses disciples, qui n’entendront plus l’oracle de sa parole ; pour le monde savant, qui espérait de lui encore tant de richesses nouvelles ; pour l’Académie, qu’il aurait gouvernée si utilement, avec une autorité supérieure autant qu’acceptée, et qui ne peut plus attendre de ceux qui lui succèdent que le service du dévouement.
Et nous les pleurons ces égoïstes sublimes, qui abrègent une existence si précieuse à tous par les jouissances de l’étude et par l’intempérance du travail. Non, ne les plaignons pas ; ne plaignons pas ce confrère illustre dont la perte nous est si amère. Ce n’est pas avoir acheté à trop haut prix, d’une grande part de ses jours, de telles félicités pendant la vie, une telle gloire après la mort. Le deuil, la plainte est pour sa famille, à qui sa présence était si charmante et si nécessaire ; pour ses disciples, qui n’entendront plus l’oracle de sa parole ; pour le monde savant, qui espérait de lui encore tant de richesses nouvelles ; pour l’Académie, qu’il aurait gouvernée si utilement, avec une autorité supérieure autant qu’acceptée, et qui ne peut plus attendre de ceux qui lui succèdent que le service du dévouement.


Je me souviens que, le jour où nous assistions à ces funérailles si tristement prématurées, nous nous représentions quelle eût été la douleur du père d’Eugène Burnouf, si, ce que l’âge rendait possible, il avait vu cette tombe s’ouvrir sous ses yeux. Heureux père, à qui la
Je me souviens que, le jour où nous assistions à ces funérailles si tristement prématurées, nous nous représentions quelle eût été la douleur du père d’Eugène Burnouf, si, ce que l’âge rendait possible, il avait vu cette tombe s’ouvrir sous ses yeux. Heureux père, à qui la