« Page:Stendhal - Mémoires d’un Touriste, II, Lévy, 1854.djvu/80 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nr|74|ŒUVRES DE STENDHAL.}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nr|74|ŒUVRES DE STENDHAL.}}


style de la renaissance, et une promenade à couvert à droite et
style de la renaissance, et une promenade à couvert à droite et
à gauche, malheureusement trop peu étendue. Au nord, car la
à gauche, malheureusement trop peu étendue. Au nord, car la
Ligne 7 : Ligne 4 :
la Paix, à Paris, on aperçoit fort bien cette admirable colline
la Paix, à Paris, on aperçoit fort bien cette admirable colline
d’Ingouville chargée de grands arbres et de belles maisons de
d’Ingouville chargée de grands arbres et de belles maisons de
campagne. C’est l'architecture anglaise.
campagne. C’est l’architecture anglaise.


Toutes les rues de ce quartier neuf sont vastes et bien aérées.
Toutes les rues de ce quartier neuf sont vastes et bien aérées.
Derrière la salle de spectacle, on finit de bâtir une belle place
Derrière la salle de spectacle, on finit de bâtir une belle place
plantée d’arbres ; mais on a eu la singulière idée de placer au
plantée d’arbres ; mais on a eu la singulière idée de placer au
milieu un obélisque composé de plusieurs, morceaux de pierre,
milieu un obélisque composé de plusieurs morceaux de pierre,
et qui ressemble en laid à une cheminée de machine à vapeur.
et qui ressemble en laid à une cheminée de machine à vapeur.
C’est adroit, dans un pays où l'on voit de toutes parts l’air
C’est adroit, dans un pays où l’on voit de toutes parts l’air
obscurci par de telles cheminées. Mais il ne faut pas en demander
obscurci par de telles cheminées. Mais il ne faut pas en demander
davantage à des négociants venus au Havre, de toutes les
davantage à des négociants venus au Havre, de toutes les
parties du monde, pour ''bâcler'' une fortune. C’est déjà beaucoup
parties du monde, pour ''bâcler'' une fortune. C’est déjà beaucoup
qu’ils aient renoncé à vendre le terrain sur lequel on a dessiné la
qu’ils aient renoncé à vendre le terrain sur lequel on a dessiné la
place. Tôt ou tard ce ''tuyau de cheminée'' sera vendu, et l'on mettra
place. Tôt ou tard ce ''tuyau de cheminée'' sera vendu, et l’on mettra
à sa place la statue de Guillaume, duc de Normandie.
à sa place la statue de Guillaume, duc de Normandie.


C’est un fort joli chemin que celui qui suit la crête du coteau
C’est un fort joli chemin que celui qui suit la crête du coteau
d’Ingouville. A gauche on plonge sur l'Océan dans toute son
d’Ingouville. À gauche on plonge sur l’Océan dans toute son
immense étendue ; à droite ce sont de jolies maisons d’une
immense étendue ; à droite ce sont de jolies maisons d’une
propreté anglaise avec quelques arbres de cinquante pieds, suffisamment
propreté anglaise avec quelques arbres de cinquante pieds, suffisamment
vieux. A l’extrémité du coteau, vers les phares, j’ai
vieux. À l’extrémité du coteau, vers les phares, j’ai
admiré un verger normand, que je tremble de voir envahir par
admiré un verger normand, que je tremble de voir envahir par
les maisons ; déjà un grand écriteau annonce qu’il est a vendre
les maisons ; déjà un grand écriteau annonce qu’il est à vendre
par lots. C’est donc pour la dernière fois probablement que j’y
par lots. C’est donc pour la dernière fois probablement que j’y
suis entré ; il est planté de vieux pommiers, et entouré de sa
suis entré ; il est planté de vieux pommiers, et entouré de sa
Ligne 36 : Ligne 33 :
une jolie maison comme celles de la Brenta.
une jolie maison comme celles de la Brenta.


A gauche donc on a la mer ; derrière soi c'est l’embouchure
À gauche donc on a la mer ; derrière soi c’est l’embouchure
de la Seine large de quatre lieues, et au delà la côte de
de la Seine large de quatre lieues, et au delà la côte de
Normandie, au couchant d’Honfleur, où je me promenais hier ;
Normandie, au couchant d’Honfleur, où je me promenais hier ;