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{{nr|226|REVUE. — CHRONIQUE.}}
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<poem class="verse">
<poem>Eh bien ! quand sous les coups que votre main lui porte.
Eh bien ! quand sous les coups que votre main lui porte.
Elle sera tombée, et qu’on la croira morte ;
Elle sera tombée, et qu’on la croira morte ;
Que l’Anglais en viendra partager les débris.
Que l’Anglais en viendra partager les débris.
C’est alors que partout vous poursuivront ses cris…
C’est alors que partout vous poursuivront ses cris…
Vous fuirez ; mais dans son agonie, un royaume
Vous fuirez ; mais dans son agonie, un royaume
Se débat plus long-temps que ne le fait un homme…
Se débat plus long-temps que ne le fait un homme…
Le feu de nos cités sera votre flambeau ;
Le feu de nos cités sera votre flambeau ;
Vos pieds à chaque pas heurteront un tombeau…
Vos pieds à chaque pas heurteront un tombeau…
Vous fuirez, vous fuirez sans que rien vous arrête,
Vous fuirez, vous fuirez sans que rien vous arrête,
Car vous ne saurez plus où poser votre tête !</poem>
Car vous ne saurez plus où poser votre tête !</poem>


{{Personnage|AGNÈS.}}
{{Personnage|AGNÈS.|c}}
<poem>Grâce, grâce !…</poem>
<poem class="verse">Grâce, grâce !…</poem>


{{Personnage|LE COMTE.}}
{{Personnage|LE COMTE.|c}}
<poem class="verse">
<poem>{{tab}}{{tab}}Nos fils… ce qu’il en restera,
{{cach|Grâce, grâce !…}} Nos fils… ce qu’il en restera,
En vous voyant passer, de ses cris vous suivra ;
En vous voyant passer, de ses cris vous suivra ;
Les mourans, pour maudire à leur heure dernière,
Les mourans, pour maudire à leur heure dernière,
Accoudés sur leurs lits, rouvriront la paupière ;
Accoudés sur leurs lits, rouvriront la paupière ;
À leur voix se joindra la voix de votre cœur,
À leur voix se joindra la voix de votre cœur,
Et toutes vous criront : « Malheur à vous ! malheur !…</poem>
Et toutes vous criront : « Malheur à vous ! malheur !…</poem>


{{PersonnageD|AGNÈS.|c|à genoux}}
{{PersonnageD|AGNÈS.|c|à genoux}}
<poem class="verse">

<poem>Monseigneur, il n’est rien qu’un repentir n’efface…
Monseigneur, il n’est rien qu’un repentir n’efface…
Cela ne sera pas, monseigneur… grâce ! grâce !
Cela ne sera pas, monseigneur… grâce ! grâce !
Oh ! tout n’est pas encor si bas que vous croyez,
Oh ! tout n’est pas encor si bas que vous croyez,
Et la main qui blessa peut guérir !</poem>
Et la main qui blessa peut guérir !</poem>


{{Personnage|LE COMTE.}}
{{Personnage|LE COMTE.|c}}
<poem class="verse">
<poem>{{tab}}{{tab}}{{tab}}{{tab}}Essayez !</poem>
{{cach|t la main qui blessa peut guérir !}} Essayez !</poem>


Cela est vraiment fort beau, n’est-ce pas ?
Cela est vraiment fort beau, n’est-ce pas ?


Nous voudrions pouvoir citer toute la scène du quatrième acte, quand le roi se couvre d’une armure et va se battre pour venger la vieille noblesse qui vient de tomber pour lui ; mais la scène est longue, et elle gagne beaucoup à être vue. Au quatrième acte finit l’histoire : la fable du drame reparaît ; reviennent Yaquoub et Bérengère ; Bérengère, c’est Hermione chrétienne ; Yaquoub, c’est Oreste au moyen âge. Vraie ou fausse, cette jalousie transplantée dans ce drame n’est pas sans intérêt et sans charme. Yaquoub le Sarrasin, vivant librement avec des chrétiens de cette époque, est peut-être un mensonge historique ; mais Yaquoub est beau, énergique et passionné, bien qu’un peu trop parleur et philosophe.
Nous voudrions pouvoir citer toute la scène du quatrième acte,
quand le roi se couvre d’une armure et va se battre pour venger la
vieille noblesse qui vient de tomber pour lui ; mais la scène est
longue, et elle gagne beaucoup à être vue. Au quatrième acte finit
l’histoire : la fable du drame reparaît ; reviennent Yaquoub et Bérengère ;
Bérengère, c’est Hermione chrétienne ; Yaquoub, c’est
Oreste au moyen âge. Vraie ou fausse, cette jalousie transplantée
dans ce drame n’est pas sans intérêt et sans charme. Yaquoub le
Sarrasin, vivant librement avec des chrétiens de cette époque, est
peut-être un mensonge historique ; mais Yaquoub est beau, énergique
et passionné, bien qu’un peu trop parleur et philosophe.