« Page:Stendhal - Mémoires d’un Touriste, I, Lévy, 1854.djvu/316 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page corrigée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
ble : à quelques lieues de Paimbœuf il a fraîchi considérablement ; le ciel s’est voilé, le froid est survenu, et avec lui tous les désagréments de la navigation. La mer était très-houleuse et très-sale vis-à-vis Paimbœuf. Pour essayer de voir la pleine mer, j’ai continué jusqu’à Saint-Nazaire. |
{{tiret2|désagréa|ble}} : à quelques lieues de Paimbœuf il a fraîchi considérablement ; le ciel s’est voilé, le froid est survenu, et avec lui tous les désagréments de la navigation. La mer était très-houleuse et très-sale vis-à-vis Paimbœuf. Pour essayer de voir la pleine mer, j’ai continué jusqu’à Saint-Nazaire. |
||
C’est un lieu où mon courage n’a guère brillé ; il faisait froid, |
C’est un lieu où mon courage n’a guère brillé ; il faisait froid, |
||
Ligne 8 : | Ligne 8 : | ||
sur le sommet des vagues. À tous moments la pointe écumeuse |
sur le sommet des vagues. À tous moments la pointe écumeuse |
||
des lames, qui se brisaient contre les bords, entrait dans ces |
des lames, qui se brisaient contre les bords, entrait dans ces |
||
bateaux. Je me suis représenté que puisqu’il pleuvait, je n’aurais à Saint-Nazaire, pour ressource unique, que quelque petit |
bateaux. Je me suis représenté que puisqu’il pleuvait, je n’aurais |
||
à Saint-Nazaire, pour ressource unique, que quelque petit |
|||
café borgne, sentant l’humide et la pipe de la veille. Impossible |
café borgne, sentant l’humide et la pipe de la veille. Impossible |
||
de se promener, même avec un parapluie. Ce raisonnement était |
de se promener, même avec un parapluie. Ce raisonnement était |
||
Ligne 15 : | Ligne 16 : | ||
le meilleur bateau, que je ne descendrais pas ; ma considération |
le meilleur bateau, que je ne descendrais pas ; ma considération |
||
a baissé rapidement, d’autant plus rapidement, que j’avais fait |
a baissé rapidement, d’autant plus rapidement, que j’avais fait |
||
des questions savantes à ce capitaine, qui m’avait pris pour un homme de quelque valeur. |
des questions savantes à ce capitaine, qui m’avait pris pour un |
||
homme de quelque valeur. |
|||
Plusieurs femmes, mourant de peur, se décidaient successivement à s’embarquer, et enfin je suis resté seul avec un vieux curé et sa gouvernante. Le curé était tellement effrayé, qu’il |
Plusieurs femmes, mourant de peur, se décidaient successivement à s’embarquer, et enfin je suis resté seul avec un vieux curé et sa gouvernante. Le curé était tellement effrayé, qu’il |
||
s’est fâché tout rouge contre le capitaine, qui cherchait à lui prouver qu’il n’y avait pas de danger à descendre dans un bateau pour débarquer. J’avoue que le rôle que je jouais pendant |
s’est fâché tout rouge contre le capitaine, qui cherchait à lui prouver qu’il n’y avait pas de danger à descendre dans un bateau pour débarquer. J’avoue que le rôle que je jouais pendant |
||
cette discussion n’était pas brillant. J’ai passé là une heure sur le pont, à regarder la pleine mer avec ma lorgnette, ayant froid, |
|||
et tenant avec grand’peine mon parapluie ouvert, appuyé contre |
et tenant avec grand’peine mon parapluie ouvert, appuyé contre |
||
des cordages. Le bâtiment dansait ferme, et donnait de temps à |
des cordages. Le bâtiment dansait ferme, et donnait de temps à |
||
autre de grands coups sur le câble qui le retenait. La mer, les |
autre de grands coups sur le câble qui le retenait. La mer, les |
||
rivages plats et les nuages, tout était gris et triste. Je lisais, |
rivages plats et les nuages, tout était gris et triste. Je lisais, |