« Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t1.djvu/16 » : différence entre les versions
m maintenance |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page validée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
vie entiere à rappeller tes freres à la raiſon, & au bonheur ; qui raffermis dans la carriere, les pas chancelans de l’homme vertueux, & ramenas celui qui s’égaroit, ils t’appellent {{sc|Scélerat}}… Eux qui donnant l’exemple & le précepte, ſappent par les fondemens, le principe des mœurs, le lien des ſociétés ; & travaillent de ſang-froid à délivrer l’homme puiſſant du seul frein qui l’arrête ; à priver le foible de ſon unique appui ; à enlever à l’opprimé, ſon recours ; à l’infortune, ſa conſolation ; au riche, ſa ſureté ; au pauvre, ſon eſpérance. |
|||
vie entiere à rappeller tes freres à la raison, & au bonheur ; |
|||
qui raffermis dans la carriere, les pas chancelans |
|||
de l’homme vertueux, & ramenas celui qui s’égaroit, |
|||
ils t’appellent {{sc|Scélerat}}............ Eux qui donnant |
|||
l’exemple & le précepte, sappent par les fondemens, le |
|||
principe des mœurs, le lien des sociétés ; & travaillent |
|||
de sang-froid à délivrer l’homme puissant du seul frein |
|||
qui l’arrête ; à priver le foible de son unique appui ; à |
|||
enlever à l’opprimé, son recours ; à l’infortune, sa |
|||
consolation ; au riche, sa sureté ; au pauvre, son espérance. |
|||
Mais c’eſt trop ſouiller ma plume par ce monstrueux parallele ; c’eſt trop long-tems contriſter & profaner tes regards par le tableau de tant d’horreurs. Abandonnons ces méchans à leur perversité. Que dis-je ! ô bon Rousseau ! Tu ne te vengeras qu’en demandant à la Clémence infinie, que les remords ne puniſſent pas leur crime, ſans l’expier. |
|||
Mais c’est trop souiller ma plume par ce monstrueux |
|||
parallele ; c’est trop long-tems contrister & profaner tes |
|||
regards par le tableau de tant d’horreurs. Abandonnons |
|||
ces méchans à leur perversité. Que dis-je ! ô bon Rousseau ! |
|||
Tu ne te vengeras qu’en demandant à la Clémence |
|||
infinie, que les remords ne punissent pas leur crime, |
|||
sans l’expier. |
|||
Soulage & purifie tes yeux en les portant ſur ces grouppes d’Enfans rendus heureux à ta voix ; de Meres rappellées à la nature, de Citoyens encouragés au culte des loix & de la liberté. Entends ce cri de reconnoissance que tous les cœurs honnêtes élancent vers toi. Il atteſte à la terre que la vertu n’y eſt pas tout-à-fait étrangere. Perce l’avenir, & vois nos arriere-neveux devenus meilleurs par tes Ecrits, les méditer en béniſſant ton nom, & célébrer ta mémoire en pratiquant tes leçons. {{tiret|Con|temple}} |
|||
Soulage & purifie tes yeux en les portant sur ces |
|||
grouppes d’Enfans rendus heureux à ta voix ; de Meres |
|||
rappellées à la nature, de Citoyens encouragés au culte |
|||
des loix & de la liberté. Entends ce cri de reconnoissance |
|||
que tous les cœurs honnêtes élancent vers toi. Il atteste |
|||
à la terre que la vertu n’y est pas tout-à-fait étrangere. |
|||
Perce l’avenir, & vois nos arriere-neveux devenus meilleurs |
|||
par tes Ecrits, les méditer en bénissant ton nom, |
|||
& célébrer ta mémoire en pratiquant tes leçons. {{tiret|Con|temple}} |