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{{tiret2|l’Eu|rope}}, qui ont coûté des mers de sang, et dans la défense desquels les plus nobles âmes des hommes ont été réduites à néant dans un désespoir {{tiret|fréné|tique}} |
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SÉSAME 95 |
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<ref follow=p94>que le génie de Victor Hogo n’était que le grandissement de son talent par le travail). D’ailleurs la simple lecture de l’œuvre de Victor Hugo donne bien cette impression d’un écrivain connaissant admirablement sa langue. A tout moment les termes techniques de chaque art sont pris dans leur sens exact. Dans la seule pièce : ''à l’Arc de Triomphe'', je me rappelle : |
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rope, qui ont coûté des mers de sang, et dans la |
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défense desquels les plus nobles âmes des hommes |
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ont été réduites à néant dans un désespoir fréné- |
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que le génie de Victor Hope n’était que le grandissement de son talent |
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par le travail).D’aillcurs a simple lecture clel‘œuvre deV1ctor_ Hugo |
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donne bien cette impression d’un écrivain connaissant admirable- |
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ment sa langue. A tout moment les termes techniques de chaque |
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art sont pris dans leur sens exact. Dans la seule pièce : à l'Ar·c de |
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Triomphe, je me rappelle.: |
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Le temps jette un charme sévère |
Le temps jette un charme sévère |
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De leur façade à leur chevet |
De leur façade à leur ''chevet''… |
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C’est le temps qui creuse une ride |
C’est le temps qui creuse une ride |
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Dans un claveau trop |
Dans un ''claveau'' trop indigent… |
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Quand ma pensée ainsi vieillissant ton attique |
Quand ma pensée ainsi vieillissant ton ''attique'' |
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… Se refuse enfin lasse à porter l’''archivolte''. » |
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Quant aux expressions employées dans toute leur force au- |
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Quant aux expressions employées dans toute leur force antique, entourées de toute leur gloire latine, le vers qui termine une des plus belles pièces des ''Contemplations'' : « Ni l’importunité des sinistres oiseaux » peut s’enorgueillir de l’ancêtre glorieux dont il descend en droite ligne (« importunique volucres »). Si je me suis attardé à cet exemple d’Hugo c’est pour montrer qu’en effet un grand écrivain sait son dictionnaire et ses grands écrivains avant d’écrire. Mais en écrivant il ne pense plus à eux, mais à ce qu’il veut exprimer et choisit les mots qui l’expriment le mieux, avec le plus de force. de couleur et d’harmonie. Il les choisit dans un vocabulaire excellent, parce que c’est celui qui, dans sa mémoire, est à sa disposition, ses études ayant solidement établi la propriété de chaque terme. Mais il n’y pense pas quand il écrit. Son érudition se subordonne à son génie. Il ne s’arrête pas avec complaisance à : |
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tique, entourées de toute leur gloire latine, le vers qui termine |
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une des plus belles pièces des Contemplatiorzs : « Ni Fimportunité |
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des sinistres oiseaux » peut sfenorgueillir de l'ancêtre glorieux dont |
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n il descend en droite ligne (« importunlque volucres »). Si je mc suis |
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l attardé à cet exemple d'Hugo c’est pour montrer qu’en effet un |
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l grand écrivain sait son dictionnaire et ses grands écrivains avant |
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É ’écrire. Mais en écrivant il ne pense plus à eux,mais à ce qu’il veut |
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, exprimer et choisit les mots qui Pexpriment le mieux, avec le plus |
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l de force. de couleur et d’harmonie. Il les choisit dans un vocabu- |
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; laire excellent, parce que c'est celui qui, dans sa memoire, est à sa |
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disposition, ses études ayant solidement établi la propriété de |
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chaque terme. Mais il n'y ense pas quand il écrit. Son érudition se |
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subordonné à son génie. Iline s’arrête pas avec complaisance à : |
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Dans un claveau trop indigent. » |
Dans un claveau trop indigent. » |
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Car déjà il s’élance vers une |
Car déjà il s’élance vers une pensée plus belle : |
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« Qui sur |
« Qui sur l’angle d’un marbre aride |
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Passe son pouce intelligent, » |
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et 1’on sait qu’emporté toujours vers des beautés plus hautes il |
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arrivera bientot à : |
et l’on sait qu’emporté toujours vers des beautés plus hautes il arrivera bientot à : |
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« Rêve à |
« Rêve à l’artiste grec qui versa de sa main |
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Quelque chose de |
Quelque chose de beau comme un sourire humain |
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Sur le profil des propylées. » |
Sur le profil des propylées. » |
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Sa langue,si savante et si richequkzlle soit, n’est que le clavier sur |
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Sa langue,si savante et si riche qu’elle soit, n’est que le clavier sur lequel il improvise. Et comme il ne pense pas à la rareté du terme pendant qu’il écrit, son œuvre ne porte pas la trace, la tare, d’une affectation. — Quant aux manières de dire qui ne nous appartiennent pas en propre, elles ne sont encore une fois, chez les disciples mêmes de l’écrivain qui les mit à la mode, que la preuve de l’absence</ref> |
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lequel il improvise. Et comme il ne pense pas à la `rareté du terme |
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pendant quil écrit, son œuvre ne porte pas la trace, la tare, d’une |
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affectation. — Quant aux manières de dire qui ne nous ap artien- |
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nent pas en propre, elles ne sont encore une fois, chez les disciples |
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—— mêmes de Pécrivain qui les mit à la mode, que la preuve de ·l’absence |