« Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome I, 1876.djvu/182 » : différence entre les versions

Marc (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<nowiki/>
174 REVUE PHILOSOPHIQUE


Il y a certainement dans le Phèdre une « énigme astronomique ; »
Il y a certainement dans le Phèdre une « énigme astronomique ; »
mais pour Platon écrivant la République, la myriade n'était pas une
mais pour Platon écrivant la République, la myriade n’était pas une
période cosmique, ainsi que nous l'avons démontré; ce ne pouvait
période cosmique, ainsi que nous l’avons démontré ; ce ne pouvait
être qu'une période palingénésique, dans laquelle on ne peut d'ail-
être qu’une période palingénésique, dans laquelle on ne peut d’ailleurs méconnaître les {{grec}} d’Empédocle ; les périodes du
leurs méconnaître les xptaixupiat wpat d'Empédocle ; les périodes du
Phèdre viennent ainsi directement ou indirectement des Égyptiens
Phèdre viennent ainsi directement ou indirectement des Égyptiens
(Hérodote, Euterpe).
(Hérodote, ''Euterpe'').


Admettons provisoirement l'allusion à la période de 10,000 ans;
Admettons provisoirement l’allusion à la période de 10,000 ans ;
il faudra. en conclure que Platon parle de deux nombres, l'un que
il faudra. en conclure que Platon parle de deux nombres, l’un que
l'on connaît, relatif au « divinement engendré, » l'autre qui reste à
l’on connaît, relatif au « divinement engendré, » l’autre qui reste à
déterminer, relatif à « l'humainement engendré » (àvOpojTieiw).
déterminer, relatif à « l’humainement engendré » ({{grec}}).


Une ingénieuse hypothèse a été émise pour résoudre le problème
Une ingénieuse hypothèse a été émise pour résoudre le problème
en partant de ces données; nous ne la discuterons particulièrement
en partant de ces données ; nous ne la discuterons particulièrement
d'ailleurs que parce qu'elle est admise comme la plus plausible dans
d’ailleurs que parce qu’elle est admise comme la plus plausible dans
l'édition de Didot (vol. III, 1873. J. Hunziker).
l’édition de Didot (vol. III, 1873. J. Hunziker).


On explique ôv iTrixpiToç -tcuOixvjv par « le rapport -| de ces nombres; »
On explique {{grec}} par « le rapport {{math}} de ces nombres ; »
on conclut que le second est les ] du premier, soit 7,500 ans. On
on conclut que le second est les {{math}} du premier, soit 7,500 ans. On
montre, par un rapprochement de dates, que Platon a donné, dans
montre, par un rapprochement de dates, que Platon a donné, dans
le Timée, une durée égale à l'ancienne Athènes contemporaine des
le Timée, une durée égale à l’ancienne Athènes contemporaine des
Atlantes; ce serait donc là la période assignée au maintien de l'état
Atlantes ; ce serait donc là la période assignée au maintien de l’état
parfait<ref>C’est l’opinion adoptée par Zeller dans sa ''Philosophie der Griechen''.</ref>.
parfait K


On peut objecter tout d'abord à cette hypothèse, reconnue d'ail-
On peut objecter tout d’abord à cette hypothèse, reconnue d’ailleurs insuffisante pour l’interprétation complète du passage obscur :
leurs insuffisante pour l'interprétation complète du passage obscur :


1° Que de pareils rapprochements entre le Phèdre et le Timée,
1° Que de pareils rapprochements entre le Phèdre et le Timée,
œuvres aussi différentes par leurs sources que par leur date, deman-
œuvres aussi différentes par leurs sources que par leur date, demanderaient la plus grande réserve ;
deraient la plus grande réserve ;


'2^ Que Platon n'indique nullement que le nombre géométrique
2° Que Platon n’indique nullement que le nombre géométrique
maître de la fortune ou de l'infortune des naissances, représente la
maître de la fortune ou de l’infortune des naissances, représente la
durée maximum de Tétat parfait et qu'on fait à cet égard une déduc-
durée maximum de l’état parfait et qu’on fait à cet égard une déduction très- contestable ;
tion très- contestable ;


3° Que l'ancienne Athènes, dans l"ATXavTtxo; Àoyoç, ne dégénère
3° Que l’ancienne Athènes, dans l’{{grec}}, ne dégénère
nullement comme l'État parfait de la RépubUque, qu'au moment où
nullement comme l’État parfait de la République, qu’au moment où
elle est le plus florissante, elle disparaît dans un cataclysme (phéno-
elle est le plus florissante, elle disparaît dans un cataclysme (phénomène cosmique), le troisième avant celui de Deucalion, indication
mène cosmique), le troisième avant celui de DeucaUon, indication
qui ne concorde guère avec la durée prétendue de 7,500 ans.
qui ne concorde guère avec la durée prétendue de 7,500 ans.


Mais l'explication grammaticale qui sert de base à tout cet écha-
Mais l’explication grammaticale qui sert de base à tout cet échafaudage est elle-même bien peu solide. Il faudrait {{grec}} et non {{grec}}.
faudage est elle-même bien peu solide. Il faudrait Xoyoç et non


Si l’on réduit une fraction ou un rapport ({{grec}}) à sa plus simple
7ruôar,v.
expression, cette expression est, dans le langage mathématique de

Si l'on réduit une fraction ou un rapport (Xoyoç) à sa plus simple
expression, cette expression est, dans le langage mathématique de

1. C'est l'opinion adoptée par Zeller dans sa Philosophie der Gtiechen.

��