« Correspondance entre Karl Marx et Pierre-Joseph Proudhon » : différence entre les versions
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Je m’étais proposé bien souvent de vous écrire, depuis que j’ai quitté Paris ; des circonstances indépendantes de ma volonté m’en ont empêché jusqu’à présent. Je vous prie de croire qu’un surcroît de besogne, les embarras d’un changement de domicile, etc. ... sont les seuls motifs de mon, silence.
Et maintenant surtout sautons ''in medias res''. Conjointement avec deux de mes amis, Frédéric Engels et Philippe Gigot
Outre les communistes en Allemagne notre correspondance comprendra aussi les socialistes allemands à Paris et à Londres. Nos rapports avec l’Angleterre sont déjà établis : quant à la France, nous croyons tous que nous ne pouvons y trouver un meilleur correspondant que vous : vous savez que les Anglais et les Allemands nous ont jusqu’à présent mieux appréciés que vos propres compatriotes.
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Répondez-nous bientôt et croyez à l’amitié bien sincère de
Votre tout dévoué,<br/>
Charles Marx.<br/>
Bruxelles, 5 mai 1846.
P.S. Je vous dénonce ici M. Grün, à Paris. Cet homme n’est qu’un chevalier d’industrie littéraire, une espèce de charlatan qui voudrait faire le commerce d’idées modernes. Il tâche de cacher son ignorance sous des phrases pompeuses et arrogantes, mais il n’est parvenu qu’à se rendre ridicule par son galimatias. De plus, cet homme est dangereux. Il abuse de la connaissance qu’il a établie avec des auteurs de renom, grâce à son impertinence, pour s’en faire un piédestal et les compromettre vis-à-vis du public allemand. Dans son livre sur les socialistes français, il ose s’appeler le professeur (Privatdocent, dignité académique en Allemagne) de Proudhon, prétend lui avoir dévoilé les axiomes importants de la science allemande, et blague sur ses écrits. Gardez-vous donc de ce parasite. Peut-être vous reparlerai-je plus tard de cet individu.
Je profite avec plaisir de l’occasion qui m’est offerte pour vous assurer combien il m’est agréable d’entrer en relation avec un homme aussi distingué que vous. En attendant, permettez-moi de vous dire
Votre tout dévoué,<br/>
Philippe Gigot.
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Quant à moi, je ne peux qu’espérer que vous, monsieur Proudhon, approuverez le projet que nous venons de vous proposer, et que vous aurez la complaisance de ne pas nous refuser votre coopération. En vous assurant du profond respect que vos écrits m’ont inspiré pour vous, je suis
Votre tout dévoué,<br/>
Frédéric Engels.
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