« Le Perroquet chinois/II — Le Détective d’Hawaï » : différence entre les versions

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À San Francisco l’âge importe peu, et il se sentait redevenu jeune homme lorsque l’ascenseur le conduisit à l’appartement de Sally Jordan.
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Elle l’attendait sur le seuil de son salon, gracieuse comme une jeune fille dans sa robe de soie gris perle. Eden songea que, chez les femmes, la distinction s’affirmait encore davantage vers la soixantaine. Il prit la main qu’elle lui tendait en souriant.
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— Voulez-vous prendre un cocktail ? proposa Victor.
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— Non, merci.
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— Dans le désert ?
 
— Exactement. J’en suis très surpris. Mais les ordres sont formels et vous savez qu’on ne discute pas avec des individus de sa trempe. J’ai promis de me conformer à ses nouvelles instructions. Toutefois, l’appareil raccroché, j’ai réfléchi à ce qu’il m’avait dit devant vous au bureau. La voix paraissait être la sienne ; mais je ne voulais courir aucun risque. Je le rappelai au téléphone. J’eus toutes les peines du monde à découvrir son numéro. Je réussis à l’avoir par un de ses associés de San Francisco. Eldorado 76. Je demandai la
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communication avec P.J. Madden et je l’obtins. Pas de doute possible : c’était bien sa voix.
 
— Que dit-il ?
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Eden se leva et de nouveau se mit à marcher, l’air inquiet.
 
— Malgré tout, l’idée d’envoyer le collier ne me sourit nullement. Si un escroc voulait opérer un mauvais coup, il aurait beau jeu sur cet océan de sable. Supposez que Bob se rende au ranch pour livrer les perles et qu’il tombe dans un guet-apens. Madden aurait peut-être quitté ce ranch solitaire avant l’arrivée de mon fils. Qui sait ? il peut être assassiné.
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fils. Qui sait ? il peut être assassiné.
 
Victor fit entendre un rire moqueur.
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— En ce cas, ne perdons pas de temps. Madden est pressé. Bob partira ce soir même par le bateau de onze heures ; mais je refuse de le laisser voyager seul.
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— Voulez-vous que je l’accompagne ? proposa Victor.
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— Enchanté, fit Eden en se levant.
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— La traversée a été bonne, Charlie ? demanda Victor.
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— Magnifique ! Splendide ! murmurait-il en admirant la transparence des perles. Sally, nous n’aurions jamais dû l’abandonner à Madden à un prix aussi dérisoire. Elles sont merveilleusement assorties. De ma vie je n’ai vu… – Il reposa le bijou sur la table. – Je me demande où est Bob ?
 
— Il va venir, répliqua Victor prenant à son tour le collier. Ils se sont manqués, voilà tout !
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voilà tout !
 
— Maintenant que les perles sont là, Sally, laissez-moi vous apprendre quelque chose. Je ne voulais pas vous tourmenter inutilement. Cet après-midi, vers quatre heures, quelqu’un m’appela au téléphone. « Madden », annonça mon interlocuteur. Une intonation bizarre dans la voix me mit sur mes gardes. « Les perles arrivent sur le ''President Pierce'', n’est-ce pas ? – Oui. – Comment se nomme le messager ? » Je lui demandai pourquoi il voulait le savoir. Il me répondit que certains indices lui faisaient craindre que le collier ne courût un danger. Il insista, sous prétexte qu’il pourrait intervenir. Je répliquai : « Entendu, monsieur Madden. Raccrochez et dans dix minutes je vous rappellerai pour vous communiquer ce renseignement. » Après une courte pose, il raccrocha l’appareil. Mais au lieu de téléphoner au ranch, je demandai d’où provenait ce coup de téléphone, et j’appris qu’il m’était adressé de la cabine payante d’un marchand de tabac au coin de Sutter et de Keamy Streets.
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— Comprenez-vous pourquoi je m’inquiète au sujet de Bob ? reprit le joaillier. Il se passe quelque chose de louche.
 
Un coup fut frappé à la porte et Eden lui-même courut ouvrir. Son fils, aimable et
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souriant, pénétrait dans l’appartement. L’angoisse paternelle, comme presque toujours en pareil cas, se mua en une vive colère.
 
— En voilà un fichu homme d’affaires ! rugit Eden.
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— L’histoire est longue et je te la raconterai si tu cesses de m’accabler de ton injustice. Permettez-moi de m’asseoir. Je tombe de fatigue.
 
« Vers cinq heures, lorsque je sortis du club pour me rendre au bateau, je n’aperçus dans la rue qu’un vieux taxi délabré. J’y sautai et, arrivé au quai, je constatai que le chauffeur avait une mine patibulaire, la joue balafrée, une oreille en chou-
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fleur. Plein d’empressement, il s’offrit à m’attendre. J’allai au débarcadère. Le ''President Pierce'' avançait dans le port et manœuvrait pour accoster. Au bout de quelques minutes, je remarquai un homme debout à côté de moi, un individu à l’air frileux, le col de son pardessus remonté sur ses oreilles, les yeux derrière des lunettes noires. Ce type-là me parut suspect… Je continuai mon chemin jusqu’à l’autre bout du quai ; l’individu me suivit. J’entrai dans une rue ; il était toujours derrière moi ; et il y était encore quand je retournai au débarcadère.
 
Bob Eden fit une pause et sourit à son auditoire, vivement intéressé.
 
— Je pris aussitôt une décision. Je n’avais pas les perles, mais M. Chan les portait sur lui. Pourquoi exposer {{M.|Chan}} ? Je demeurai donc là debout, suivant des yeux le débarquement des passagers. Bientôt l’homme que je pris pour M. Chan descendit du vieux ''Président Pierce :'' je ne bougeai pas. Je l’observai qui, du regard, cherchait quelqu’un dans la foule, et je le vis s’éloigner du port. Le mystérieux individu ne cessait de scruter les gens à la sortie. Lorsque tous les passagers eurent quitté le bateau, je retournai vers mon taxi et payai le chauffeur. « Vous attendiez quelqu’un au bateau ? » demanda-t-il. « Oui, j’étais venu à la rencontre de l’impératrice douairière de Chine, mais on m’apprend qu’elle est morte. » Il me lança un coup d’œil rageur. Comme je
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partais, le type aux lunettes noires approcha. « Taxi, monsieur ? » fit l’oreille en chou-fleur. Et l’autre monta. J’eus toutes les peines imaginables à trouver une autre voiture. Suivi de Chou-Fleur dans son splendide équipage, je me rendis à l’hôtel Saint-Francis ; j’entrai par la porte principale et sortis par une porte de côté. J’y retrouvai Chou-Fleur qui me suivit à mon club. Je m’enfuis par la porte de la cuisine et me faufilai jusqu’ici. Mes amis m’attendent sans doute encore devant la porte du club… – Il fit une nouvelle pause. – Voilà pourquoi, mon cher papa, je n’ai pas été à la rencontre de M. Chan.
 
Eden sourit.
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— Fort bien. Puisque vous le désirez, Bob partira par le train de onze heures, comme il est convenu. À condition que quelqu’un l’accompagne.
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Il tourna son regard vers Charlie Chan qui, debout à la fenêtre, observait, fasciné, la vie bruyante de Geary Street.
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— Madame, je garde dans mon cœur, comme dans un parterre fleuri, le souvenir ineffaçable du bon vieux temps où je servais dans la maison des Phillimore. – Il vit des larmes briller dans les yeux de Sally Jordan. – La vie deviendrait une triste farce si la fidélité n’existait plus.
 
— On vous remboursera tous vos frais, dit Alexandre Eden, et vos vacances ne seront reculées que de quelques jours. Mieux vaut que vous
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portiez les perles… vous avez une ceinture spéciale et on ignore votre rôle dans cette affaire, Dieu merci !
 
— Je m’en charge, dit Chan en prenant le collier. Madame Jordan, bannissez de votre esprit toute inquiétude. Quand ce jeune homme et moi nous rencontrerons la personne en question, nous lui remettrons les perles. Jusque-là, je les garde précieusement.
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Charlie Chan sourit en s’inclinant et sortit.
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— Ce brave Charlie ! fit Sally Jordan, il défendrait le collier au risque de sa vie.
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| [[Le Perroquet chinois/I – Les Perles
=== no match ===
des Phillimore|I – Les Perles des Phillimore]]
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| [[Le Perroquet chinois/III — Une visite à Chan-Kee-Lim|III — Une visite à Chan-Kee-Lim]]