« Le Roman réaliste en Angleterre avec Jane Austen » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications |
m Le_ciel_est_par_dessus_le_toit: match |
||
Ligne 5 :
{{Journal|[[Revue Philomatique de Bordeaux et du Sud-Ouest]],<br> janvier-février 1908, p. 209-234.|[[M. Clément]]|Le Roman réaliste en Angleterre avec Jane Austen}}
==
{{T2|{{t|AVEC JANE AUSTEN|80}}|LE ROMAN RÉALISTE EN ANGLETERRE}}
Ligne 30 ⟶ 31 :
laisser passer leur bonheur à côté d’elles ; mais alors elles se
repentent à temps, leurs yeux s’ouvrent, l’amoureux insiste et
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/215]]==
tout s’arrange à la satisfaction générale. Même les événements
qui pourraient être tragiques, tombent à plat et finissent court.
Ligne 69 ⟶ 71 :
parût très ridicule ; les lettrés anglais ont pour elle une manière
de petit culte aussi intime et aussi délicat qu’elle ; dans
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/216]]==
certaines familles on parle de ses personnages comme de gens
ayant vécu ; des Américains écrivent que ses héros leur sont
Ligne 107 ⟶ 110 :
« patron » de l’église, qui possède aussi presque tout le village,
est un cousin des Austen et il ne réside pas là, de sorte que
ses parents sont regardés un peu comme les
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/217]]==
ables de
l’endroit. Le pasteur, Mr. Austen, est un homme d’âge mûr,
les traits réguliers et beaux ; très instruit, il a préparé lui-même
Ligne 147 ⟶ 152 :
Jane lit du français, qu’elle sait très bien ; pourtant aucune
trace de ces lectures-là n’est passée dans son œuvre rien de
Voltaire ni de Rousseau n’y a transpiré ; elle
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/218]]==
ore le poète
familier Crabbe et le grand romancier Richardson qu’elle a lu
d’un bout à l’autre. La politique la laisse froide : elle considère
Ligne 184 ⟶ 191 :
dans sa douceur un peu terne, une vie qui fait penser à un
dimanche anglais dans le Hampshire par la paix, la fraîcheur
et la monotonie. Mais il n’y avait pas de danger qu’elle s’ennuyât
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/219]]==
dans ce milieu somnolent dès que deux ou trois familles
étaient réunies, tout en causant ou en brodant, son observation
Ligne 224 ⟶ 233 :
''Orgueil et parti pris'', ''Bon sens et sentimentalité'', ''Mansfield''
''Park'', ''Emma'', parurent successivement. Le prince régent
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/220]]==
lui envoya des éloges, et le monde la connut. Jamais toutefois
il ne la prit et ne la gâta, comme quelques-unes
Ligne 263 ⟶ 273 :
Il l’a oubliée, et même elle lui paraît bien vieillie lorsqu’il la
revoit. Peu à peu, ils se retrouvent ensemble, le charme
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/221]]==
d’Anne Elliott agit de nouveau, avec, comme auxiliaire, la
douceur de communs souvenirs ; il se reprend à celle qui ne
Ligne 301 ⟶ 312 :
pouvait cependant ni ignorer ni dédaigner, puisqu’elle était
fille de pasteur, n’apparait pas non plus, parce qu’elle la
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/222]]==
voyait trop rarement et de trop loin ; elle n’avait pas d’elle
cette expérience journalière dont son art sentait le besoin. Des
Ligne 339 ⟶ 351 :
Mrs. Bennett, voilà les héros de Jane Austen. Ils n’ont rien
d’exceptionnel, sinon la puissance avec laquelle ils sont
recréés par l’artiste qui s’en amuse.
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/223]]==
Ce Mr. Woodhouse, par exemple, est le meilleur des hommes,
Ligne 381 ⟶ 395 :
— Mon cher Mr. Bennet, lui disait un jour sa femme, savez-vous
que Netherfield Park est enfin loué ?
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/224]]==
Mr. Bennett répondit qu’il n’en savait rien.
Ligne 434 ⟶ 449 :
trouver la mieux de toutes
— Mon ami, vous me flattez. J’ai certainement eu
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/225]]==
ma part
de beauté dans mon temps, mais je n’ai plus maintenant
aucune prétention. Quand une femme a cinq filles à marier,
Ligne 482 ⟶ 499 :
et que vous vivrez assez pour voir une foule de jeunes gens
avec cinq mille livres de rentes s’établir dans le voisinage.
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/226]]==
— Il pourrait en venir vingt, à quoi cela nous servirait-il,
Ligne 525 ⟶ 543 :
et puis, si nombreux, que l’impression produite se creuse
lentement, à chaque détail nouveau. Flaubert, Balzac, Daudet,
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/227]]==
travailleront dans le même sens. Elle a de plus le mérite d’être
presque la première, ou, du moins, d’appliquer la première à
Ligne 563 ⟶ 582 :
pour qu’il lui soit sévère. Jane Austen savait bon gré aux gens
ridicules de la désennuyer ; elle goûtait un plaisir suivi à voir
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/228]]==
vite et juste, et nous en éprouvons un autre à nous sentir
intelligents en la comprenant. Surtout elle n’avait pas souffert
Ligne 602 ⟶ 622 :
dans la vie ordinaire, prennent-ils pour nous un intérêt exceptionnel
dès qu’ils apparaissent dans l’art ? S’agit-il seulement
==[[Page:Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, janvier-février 1908.djvu/229]]==
d’une admiration soulevée en nous par la difficulté vaincue ?
Il ne semble pas. L’art réaliste nous enchante parce qu’il nous
|