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XVII
DU TROISIÈME SIÈCLE.

ne comprendrez pas qu’il pût en subsister une seule, après l’admirable Traité des prescriptions.

Novat et Novatien se séparèrent de saint Cyprien. Novatien plus tard se fit imposer les mains par trois évêques d’un esprit très-borné, et se déclara évêque de Rome, malgré l’élection régulière du pape saint Corneille. L’hérésie, connue sous le nom de sabellianisme, qui confondait les trois personnes divines, et ne reconnaissait aucune distinction entre elles, avait eu pour auteur Noëtius, dont Sabellius fut le disciple le plus fameux. Saint Denis d’Alexandrie écrivit contre cette hérésie. Les erreurs de Paul de Samosate tenaient au sabellianisme et préparaient les voies à l’arianisme. Paul de Samosate soutenait que Jésus-Christ était un pur homme. Il fut déposé dans un concile. Paul ne voulut point souscrire à cette décision, et il refusa de quitter à Antioche la maison qui appartenait à l’Église. L’empereur voulut qu’on rendît la maison à ceux qui étaient en union avec l’évêque de Rome, tant il était reconnu même par les païens que l’union avec l’Église de Rome était la marque des vrais Chrétiens !

L’hérésie des Manichéens était alors répandue dans tout l’empire. Ces sophistes regardaient le mal comme une substance réelle, et ils établissaient un dieu du mal et un dieu du bien. Ils étaient panthéistes, et ils croyaient toutes les âmes de substance divine. Cette hérésie a subsisté plus de huit cents ans.

Ce siècle a vu la fin des persécutions, et le miracle de l’établissement du Christianisme ; car Constantin, en plaçant la religion sur le trône, a vraiment proclamé un fait accompli. La philosophie essaya d’opposer la vertu des stoïciens à la charité de la primitive Église. « Les vertus primitives de cette religion, dit M. Villemain, agissaient dans le monde. Renouvelées chaque jour par les sacrifices et les souffrances, elles se mêlaient comme un levain salutaire à la masse des préjugés inhumains et des habitudes cruelles qui formaient le fond de la société païenne. Une cause secrète et continue répandait la pitié dans l’univers, le monde ne voyait pas la source de ce changement ; elle se cachait dans les retraites obscures du Christianisme naissant ; elle était entretenue grâce aux soins et à