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XVI
TABLEAU HISTORIQUE

Perpétue, sainte Félicité, et d’autres saints martyrs périrent à Carthage. Les Chrétiens parlaient au peuple avec intrépidité, le menaçant du jugement dernier, et célébrant le prix de leurs souffrances. Lorsque le jour du combat contre les lions fut venu, ils allèrent à l’amphithéâtre, comme si on les conduisait au ciel. La persécution recommença, vingt-quatre ans après, sous Maximin. Après la mort de Maxime, l’Église fut encore assez tranquille pendant près de dix ans ; mais Dèce publia un édit terrible contre les Chrétiens, et les magistrats ne furent occupés qu’à les poursuivre, à s’emparer de leurs biens et à les faire mourir.

Ainsi, d’un côté se trouvent les martyrs, de l’autre, les tyrans, ainsi toujours parallèlement, pour ainsi dire, s’élèvent les deux cités. D’un côté l’héroïsme chrétien soutenu par la grâce divine, de l’autre la férocité de la nature humaine laissée à elle-même.

C’est le temps des merveilles de la vie de saint Paul l’Ermite et de saint Antoine, du martyre du pape saint Fabien, qui ne put être remplacé de quelques années à cause de la violence de la persécution ; des souffrances d’Origène, le plus célèbre docteur des Chrétiens, de celles de saint Félix de Nole, de la confession de saint Laurent et du pape saint Sixte. C’est aussi le temps de la mort des braves qui composaient la légion thébéenne, et qui aimèrent mieux mourir que de passer dans les Gaules pour aller détruire leurs frères. C’est à cette époque que saint Denys et ses compagnons entrèrent dans les Gaules et arrosèrent de leur sang ce sol si fécond en Chrétiens.

Pendant ce siècle, saint Cyprien, Tertullien, Origène, saint Hyppolite, firent paraître leurs ouvrages, si précieux pour nous. L’Église combattait alors avec autant de force les hérétiques que les empereurs. Nous pourrions citer ici les pages admirables de ces grands docteurs du Christianisme, et les opposer aux livres des païens qui paraissaient alors. On verrait ce qu’était à cette époque la religion chrétienne ; mais ces ouvrages se trouveront à la suite de ce tableau. Quelle force ! quelle élévation ! quelle sublime doctrine ! quelle éloquence ! On ne peut pas lire ces livres sans éprouver le désir d’être Chrétien. Ouvrez les ouvrages de Tertullien contre les hérésies de son temps, et vous