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XII
TABLEAU HISTORIQUE

pait ; et Maximien, qui pensait avoir tué Constantin en tuant l’eunuque qu’on avait mis dans son lit, fut contraint de se donner la mort à lui-même. Une nouvelle guerre s’allume ; et Maxime, sous prétexte de venger son père, se déclare contre Constantin, qui marche à Rome avec ses troupes. En même temps, il fait renverser les statues de Maximien ; celles de Dioctétien, qui y étaient jointes, eurent le même sort. Le repos de Dioclétien fut troublé de ce mépris ; et il mourut quelque temps après, autant de chagrin que de vieillesse. En ces temps, Rome, toujours ennemie du Christianisme, fit un dernier effort pour l’éteindre, et acheva de l’établir. Galérius, marqué par les historiens comme l’auteur de la dernière persécution, deux ans devant qu’il eût obligé Dioclétien à quitter l’empire, le contraignit à faire ce sanglant édit, qui ordonnait de persécuter les Chrétiens plus violemment que jamais.

Maximien, qui les haïssait, et n’avait jamais cessé de les tourmenter, animait les magistrats et les bourreaux ; mais sa violence, quelque extrême qu’elle fût, n’égalait point celle de Maximin et de Galérius. On inventait tous les jours de nouveaux supplices. La pudeur des vierges chrétiennes n’était pas moins attaquée que leur foi. On recherchait les livres sacrés avec des soins extraordinaires, pour en abolir la mémoire ; et les Chrétiens n’osaient les avoir dans leurs maisons, ni presque les lire. Ainsi, après trois cents ans de persécution, la haine des persécuteurs devenait plus âpre. Les Chrétiens les lassèrent par leur patience. Les peuples, touchés de leur sainte vie, se convertissaient en foule ; Galérius désespéra de les pouvoir vaincre. Frappé d’une maladie extraordinaire, il révoqua ses édits, et mourut de la mort d’Antiochus, avec une aussi fausse pénitence. Maximin continua la persécution ; mais Constantin-le-Grand, prince sage et victorieux, embrassa publiquement le Christianisme. »

On vient de voir la suite des empereurs, et par conséquent le tableau de Rome impériale et du gouvernement du monde à cette époque. Voici maintenant ce qui se passait dans les temples païens.

Quand j’étais jeune, dit un Père voisin de cette époque, j’al-