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l’ont fait du reste quelques logiciens, la majeure affirmative de ''Camestres'' et de ''Baroco'', sauf à remplacer la mineure négative de ces deux modes par une affirmative indéfinie. On aurait ainsi appliqué aux quatre modes de la seconde figure un procédé uniforme, et l’on aurait obtenu, par ce procédé, quatre syllogismes de la première, irréprochables dans la forme, sinon dans le fond :
l’ont fait, du reste, quelques logiciens<ref>On trouvera leurs noms dans une note des ''{{lang|en|Lectures on Logic}}'' de Hamilton, leç. {{rom-maj|xxii}}, t. {{rom-maj|I}}, p. 440.</ref>, la majeure affirmative de ''Camestres'' et de ''Baroco'', sauf à remplacer la mineure négative de ces deux modes par une affirmative indéfinie. On aurait ainsi appliqué aux quatre modes de la seconde figure un procédé uniforme, et l’on aurait obtenu, par ce procédé, quatre syllogismes de la première, irréprochables dans la forme, sinon dans le fond :


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|width=50%|CESARE-CELARENT
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||Nul non-B n’est A : ||Nul B n’est A :
||Nul non-B n’est {{sc|A}} : ||Nul B n’est {{sc|A}} :
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|style="padding-left:10.5%"|''or'' tout C est non-B :
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|style="padding-left:7.25%"|''donc'' nul C n’est A.
|style="padding-left:7.25%"|''donc'' nul C n’est {{sc|A}}.
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|width=50%|FESTINO-FERIO
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||Nul non-B n’est A : ||Nul B n’est A :
||Nul non-B n’est {{sc|A}} : ||Nul B n’est {{sc|A}} :
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|style="padding-left:10.5%"|''or'' quelque C est non-B :
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|style="padding-left:7.25%"|''donc'' quelque C n’est pas A.
|style="padding-left:7.25%"|''donc'' quelque C n’est pas {{sc|A}}.
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{{SA|Ces quatre syllogismes sont en effet aussi concluants que les syllogismes primitifs de la seconde figure : seulement, tandis que, dans ceux-ci, on fait, au sujet C, une application renversée de la loi « Tout A est B », ou « Nul A n’est B », on commence, dans les nouveaux, par renverser l’expression de cette loi, pour en faire ensuite, à ce même sujet, une application directe. Or une loi de la nature est toujours directe en elle-même, bien que notre esprit puisse en renverser l’application : A, dans la réalité, implique B, et c’est à nous de conclure, si l’occasion s’en présente, de la négation de B à la négation de A. Lors donc que, dans un syllogisme de la seconde figure, nous remplaçons la majeure directe « Tout A est B » par la majeure renversée « Nul non-B n’est A », nous substituons à une loi réelle de la nature la ''règle'' des conclusions négatives que nous pouvons en tirer ; et lorsque, raisonnant ensuite dans la première figure, nous subsumons, à cette nouvelle majeure, le petit terme C, nous traitons cette règle, qui n’existe que dans notre esprit, comme si elle existait en elle-même et déterminait objectivement la nature de C. En un mot, au lieu de faire d’une loi objective un usage subjectif, nous faisons d’une règle subjective un usage objectif, autorisé par la forme logique, mais métaphysiquement illégitime.}}
{{SA|Ces quatre syllogismes sont, en effet, aussi concluants que les syllogismes primitifs de la seconde figure : seulement, tandis que, dans ceux-ci, on fait, au sujet C, une application renversée de la loi « Tout {{sc|A}} est B », ou « Nul {{sc|A}} n’est B », on commence, dans les nouveaux, par renverser l’expression de cette loi, pour en faire ensuite, à ce même sujet, une application directe. Or une loi de la nature est toujours directe en elle-même, bien que notre esprit puisse en renverser l’application : {{sc|A}}, dans la réalité, implique B, et c’est à nous de conclure, si l’occasion s’en présente, de la négation de B à la négation de {{sc|A}}. Lors donc que, dans un syllogisme de la seconde figure, nous remplaçons la majeure directe « Tout {{sc|A}} est B » par la majeure renversée « Nul non-B n’est {{sc|A}} », nous substituons, à une ''loi'' réelle de la nature, la ''règle'' des conclusions négatives que nous pouvons en tirer ; et lorsque, raisonnant ensuite dans la première figure, nous subsumons, à cette nouvelle majeure, le petit terme C, nous traitons cette règle, qui n’existe que dans notre esprit, comme si elle existait en elle-même et déterminait objectivement la nature de C. En un mot, au lieu de faire d’une loi objective un usage subjectif, nous faisons d’une règle subjective un usage objectif, autorisé par la forme logique, mais métaphysiquement illégitime.}}


On ramène, dit-on, la troisième figure à la première, non dans tous ses modes, mais dans quatre sur six, par la conversion de la mineure : c’est-à-dire que l’on démontre un syllogisme en ''Darapti'' ou en ''Felapton'', par un syllogisme en ''Darapti'', et un syllogisme en ''Datisi'' ou en ''Ferison'', par un syllogisme en ''Datisi''. On réussit, à ce prix, à faire rentrer ces quatre modes dans la première figure : mais on n’y
On ramène la troisième figure à la première, non dans tous ses modes, mais dans quatre sur six, par la conversion de la mineure : c’est-à-dire que l’on démontre un syllogisme en ''Darapti'' ou en ''Felapton'', par un syllogisme en ''Darapti'', et un syllogisme en ''Datisi'' ou en ''Ferison'', par un syllogisme en ''Datisi''. On réussit, à ce prix, à faire rentrer ces quatre modes dans la première figure : mais on n’y