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peut observer aussi, dans les ouvrages de peinture ou de broderie, qu’un sujet gai sur un fonds triste et obscur est plus agréable qu’un sujet triste sur un fonds gai et éclatant. Or, ce que nous disons du plaisir des yeux, il faut l’appliquer aux plaisirs du cœur. La vertu à cet égard est semblable à ces substan-

    ceurs resteroient aux prêtres, et alors les religieux y gagneroient plus que la religion : voici une doctrine plus douce, plus juste et plus praticable. Il faut travailler, pour mériter, obtenir et goûter plus vivement les jouissances ; et jouir, pour se rendre plus capable de travailler, et pour n’être pas dupe en attendant trop long-temps le fruit de son travail. Si les prêtres renvoient dans l’autre monde toute la récompense des vertus difficiles qu’ils nous commandent, nous y renverrons aussi la tâche qu’ils nous imposent, ainsi que le prix de leurs leçons ; et s’ils nous obligent à renoncer entièrement à ce monde, nous renoncerons d’abord à ceux qui en font partie. Car certes l’existence de l’autre monde est très certaine ; mais l’existence de ce monde-ci où nous démontrons la certitude de l’autre, est encore plus certaine, et il faut aller d’abord au plus sûr.