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dans cet hôtel ; je vous conjure, mon aimable amie, de
dans cet hôtel ; je vous conjure, mon aimable amie, de ne m’y point oublier vous-même. Pauline vous embrasse, et ne sauroit plus se passer de vos douceurs. Nous sommes encore dans des visites de noces ; des {{Mmes}} de Brancas<ref>3. Il y avait beaucoup de Brancas en Provence.</ref>, des {{Mmes}} de Buous<ref>4. Voyez tome {{rom-maj|II|}}, {{pg}}367, note 11.</ref>, dames de conséquence, qu’on avoit priées de ne point venir, ont rompu des glaces, ont pensé tomber dessous, ont été en péril de leur vie, pour venir faire un compliment : voilà comme on aime en ce pays ; en fait-on de même à Paris ? cependant, je me contente à moins, et je vous jure que j’aurai une joie fort sensible de vous revoir.
ne m'y point oublier vous-même. Pauline vous embrasse,
et ne sauroit plus se passer de vos douceurs. Nous sommes
encore dans des visites de noces ; des Mmes de Brancas<ref>3. Il y avait beaucoup de Brancas en Provence.</ref> ,
des Mmes de Buous<ref>4. Voyez tome II, p. 367, note 11.</ref>*, dames de conséquence, qu’on avoit
priées de ne point venir, ont rompu des glaces, ont pensé
tomber dessous, ont été en péril de leur vie, pour venir
faire un compliment : voilà comme on aime en ce pays ;
en fait-on de même à Paris ? cependant, je me contente à
moins, et je vous jure que j'aurai une joie fort sensible
de vous revoir.


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I4O3. -- DE MADAME DE SÉVIGNÉ A COULANGES.
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A Grignan, le 3 février.
{{t3mp|1403. DE MADAME DE SÉVIGNÉ À COULANGES.}}

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MADAME de Chaulnes me mande que je suis trop heureuse
{{sc|Madame}} de Chaulnes me mande que je suis trop heureuse d’être ici avec un beau soleil ; elle croit que tous nos jours sont filés d’or et de soie. Hélas ! mon cousin, nous avons cent fois plus de froid ici qu’à Paris ; nous sommes exposés à tous les vents ; c’est le vent du midi, c’est la bise, c’est le diable, c’est à qui nous insultera ; ils se battent entre eux pour avoir l’honneur de nous renfermer dans nos chambres ; toutes nos rivières sont prises ; le Rhône, ce Rhône si furieux, n’y résiste pas ; nos écritoires sont gelées ; nos plumes ne sont plus conduites par nos doigts, qui sont transis ; nous ne respirons que de la neige ; nos montagnes sont charmantes dans leur excès d’’horreur ; je souhaite tous les jours un peintre pour bien représenter l’étendue de toutes ces épouvantables beautés : voilà où nous en sommes. Contez un peu<section end="1403"/>
d’être ici avec un beau soleil ; elle croit que tous nos
jours sont filés d’or et de soie. Hélas ! mon cousin, nous
avons cent fois plus de froid ici qu’à Paris ; nous sommes
exposés à tous les vents ; c’est le vent du midi, c`est la
bise, c’est le diable, c’est à qui nous insultera ; ils se
battent entre eux pour avoir l`honneur de nous renfermer
dans nos chambres ; toutes nos rivières sont prises ; le
Rhône, ce Rhône si furieux, n’y résiste pas ; nos écritoires
sont gelées ; nos plumes ne sont plus conduites
par nos doigts, qui sont transis; nous ne respirons que
de la neige ; nos montagnes sont charmantes dans leur
excès d`'horreur ; je souhaite tous les jours un peintre
pour bien représenter l’étendue de toutes ces épouvantables
beautés : voilà où nous en sommes. Contez un peu