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NOTICE

rend mieux compte aussi, notons-le en passant, des faiblesses foncières d’une telle conception.


Intermède
(185 c-e).

Après Pausanias c’est le tour d’Aristophane, et pourtant ce n’est pas lui que Platon a fait parler. Il le représente saisi d’un violent hoquet qui l’en rend incapable. Pourquoi cet intermède burlesque ? Par rapport à Aristophane il s’explique assez bien. Celui-ci a convenu en effet (176 b) qu’il est un de ceux qui, la veille, ont bu le plus copieusement, et sans doute n’est-ce pas au seul point de vue scénique que Dionysos est son patron (177 e ; cf. p. xxxi, n. 1). Socrate, il est vrai, n’est pas un moins grand buveur ; mais ce doit être chez Aristophane, le bouffon, que se manifesteront les effets ridicules de l’excès de boisson : coup de boutoir à l’homme détestable qui, en calomniant Socrate, a contribué à exciter les haines qui l’ont perdu. — Peut être explique-t-on ainsi le contenu de l’intermède, non toutefois pour quelle raison Platon l’a introduit précisément à cet endroit. Un premier motif est sans doute le besoin de laisser reposer l’attention après un morceau important, et pour en souligner l’importance ; c’est un procédé familier à Platon, soit qu’il place l’intermède avant, ou bien après, comme ce sera le cas, bien que la forme et le contenu diffèrent, à la suite du discours d’Aristophane (193 d sqq.) ; le Phédon offre de l’emploi de ce procédé quelques exemples remarquables (84 c, 88 b sqq., 95 e). Mais il y a un autre motif, connexe du précédent : Platon, qui a déjà dans l’esprit le plan du discours qu’il prêtera à Aristophane, sait qu’il lui donnera un développement à peu près égal à celui du discours de Pausanias ; les juxtaposer l’un à l’autre fatiguerait le lecteur (cf. p. xxxvi) et romprait l’équilibre. Aussi, entre ces deux pièces maîtresses de la conception non philosophique de l’Amour, intercalera-t-il le discours, moins étendu et moins riche de signification, d’Éryximaque.


Érximaque
(185 e-188 e).

Avec celui-ci, nous avons affaire à un esprit de qualité inférieure, bien au-dessous de Pausanias. De lui nous ne savons rien par ailleurs ; mais pour qui aura lu le Banquet il demeurera une figure vivante et vraiment inoubliable, tant elle y