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de la théorie de la guerre.

de vengeance, avant même que nous ne songions à nous en prendre à l’autorité à laquelle, cependant, il ne fait qu’obéir. Cela tient à la nature humaine, ou, si l’on veut même, à la nature animale, mais il en est ainsi. On est habituellement très porté, dans les considérations théoriques, à regarder la lutte comme la mesure abstraite des forces sans y accorder aucune autorité aux sentiments ; c’est là l’une des mille erreurs que les théoriciens commettent de propos délibéré, parce qu’ils n’entrevoient pas les conséquences qu’elle entraîne.

Indépendamment de ce mobile, qui naît de la nature même de la lutte, il en est d’autres, tels que l’ambition, l’esprit de domination, les enthousiasmes de tous ordres, etc., etc., etc., qui n’en font pas essentiellement partie, mais qui, en raison de l’affinité qu’ils ont avec elle, y trouvent un milieu très favorable à leur développement.

Les impressions du danger.
(Le courage.
)

Enfin, la lutte engendre le danger, élément dans lequel toutes les activités doivent se maintenir et se mouvoir à la guerre comme l’oiseau dans l’air et le poisson dans l’eau. Tous les effets du danger réagissent sur l’âme, soit directement c’est-à-dire instinctivement, soit par l’intermédiaire du raisonnement. Le premier effet du danger, si le courage ne faisait contre-poids à l’instinct, serait donc de porter à s’y soustraire, et, dans le cas où ce ne serait pas possible, d’inspirer de la crainte et des angoisses. Or la crainte et le courage ne sont nullement des actes du raisonnement, mais bien des sentiments, dont le premier tend à la conservation physique et le second à la conservation morale. Le courage est donc un instinct plus noble, et c’est précisément pour cela qu’on ne le peut employer comme un