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peur avoir sans les pratiquer, sont mortes, & ne peuvent devenir pour celuy qui les a, que des pleiges & des sujets de chute, s’il n’en sçait pas user pour sa sanctification : & il n’en use jamais bien, que lorsqu’elles luy servent de regles & de principes de conduite, & qu’il y conforme les dispositions de son cœur aussi bien que ses actions. C’est la seule charité qui consiste à aimer Dieu plus que toutes choses, & son prochain comme soy-méme, qui produit cet effet, en reformant & renouvellant l’interieur, & en y conformant l’exterieur, selon les diverses rencontres & les engagemens où l’on est, & selon l’Apostre saint Paul, les miracles, les aumônes les plus grandes, & le martyre même ne sont d’aucune consideraition devant Dieu sans la charité. Si ces œuvres si saintes ne servent de rien sans la charité, de quoy peuvent servir les connoissances les plus saintes, lorqu’elles ne sont pas suivies des œuvres que la seule charité produit utilement & avec fruit ? Et si la seule ignorance & la negligence à s’instruire font perir une infinité d’ames, que doivent attendre ceux qui estant instruits & éclairez, ''retiennent leurs lumieres captives'', & n’en font pas plus de profit que ceux qui n’en ont point ; Il faut donc s’instruire de ses devoirs, mais il faut en lisant ces verités, élever son cœur à Dieu, pour luy demander la grace de les aimer, & de les faire passer du cœur dans les actions & dans toute la conduite de la vie ; & on verra par experience que ce qui avoit paru d’abord difficile, ou méme impossible, deviendra par la vertu de cette grace divine, qui remue les cœurs & les volontez des hommes, & trés-facile & trés agreable.
peut avoir sans les pratiquer, sont mortes, & ne peuvent devenir pour celuy qui les a, que des pleiges & des sujets de chute, s’il n’en sçait pas user pour sa sanctification : & il n’en use jamais bien, que lorsqu’elles luy servent de regles & de principes de conduite, & qu’il y conforme les dispositions de son cœur aussi bien que ses actions. C’est la seule charité qui consiste à aimer Dieu plus que toutes choses, & son prochain comme soy-méme, qui produit cet effet, en reformant & renouvellant l’interieur, & en y conformant l’exterieur, selon les diverses rencontres & les engagemens où l’on est, & selon l’Apostre saint Paul, les miracles, les aumônes les plus grandes, & le martyre même ne sont d’aucune consideraition devant Dieu sans la charité. Si ces œuvres si saintes ne servent de rien sans la charité, de quoy peuvent servir les connoissances les plus saintes, lorqu’elles ne sont pas suivies des œuvres que la seule charité produit utilement & avec fruit ? Et si la seule ignorance & la negligence à s’instruire font perir une infinité d’ames, que doivent attendre ceux qui estant instruits & éclairez, ''retiennent leurs lumieres captives'', & n’en font pas plus de profit que ceux qui n’en ont point ; Il faut donc s’instruire de ses devoirs, mais il faut en lisant ces verités, élever son cœur à Dieu, pour luy demander la grace de les aimer, & de les faire passer du cœur dans les actions & dans toute la conduite de la vie ; & on verra par experience que ce qui avoit paru d’abord difficile, ou méme impossible, deviendra par la vertu de cette grace divine, qui remue les cœurs & les volontez des hommes, & trés-facile & trés agreable.