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Les sources sont fort communes et fort abondantes dans les montagnes des Cévennes. Chaque hameau, chaque maison isolée a ses fontaines pour l’usage de ses habitans, et nulle part on n’en sent mieux le prix, comme je me propose de le faire voir.
Les sources sont fort communes et fort abondantes dans les montagnes des Cévennes. Chaque hameau, chaque maison isolée a ses fontaines pour l’usage de ses habitans, et nulle part on n’en sent mieux le prix, comme je me propose de le faire voir.


Arthur {{sc|Young}} a vanté les efforts prodigieux que l’on a faits ''dans les montagnes du Languedoc'' pour l’arrosement ; il dit que les travaux exécutés à Ganges et à St.-Laurent sont ce qu’il a vu de mieux en ce genre dans ses voyages, et il les propose comme modèles à ses compatriotes <ref>''Voy. en France'' de 1787 ''a'' 1790, t. I, p.126, t. II, chap. 6</ref>. S’il était venu dans nos hautes Cévennes, il aurait certainement admiré l’industrie de ses habitans ; il aurait vu qu’ils arrosent tout ce qui est arrosable, et que s’ils laissent perdre un filet d’eau, c’est faute de terres pour l’utiliser.
Arthur {{sc|Young}} a vanté les efforts prodigieux que l’on a faits ''dans les montagnes du Languedoc'' pour l’arrosement ; il dit que les travaux exécutés à Ganges et à St.-Laurent sont ce qu’il a vu de mieux en ce genre dans ses voyages, et il les propose comme modèles à ses compatriotes<ref>''Voy. en France'' de 1787 ''a'' 1790, t. I, p.126, t. II, chap. 6</ref>. S’il était venu dans nos hautes Cévennes, il aurait certainement admiré l’industrie de ses habitans ; il aurait vu qu’ils arrosent tout ce qui est arrosable, et que s’ils laissent perdre un filet d’eau, c’est faute de terres pour l’utiliser.


Je pourrais citer des écluses faites à travers des rivières, des canaux creusés à grands frais dans les environs des villes, pour faire aller des moulins ou d’autres usines, dont l’eau, lorsqu’ils sont pleins, s’écoule par des saignées ou des rigoles, et pénètre les terres qui les bordent. Ainsi, à 1 lieue d’Alais, une digue traverse le Gardon, arrête et dirige ses eaux dans un canal de 3 à 4 mètres de largeur et d’un à 2 de profondeur, sur lequel sont établis 3 moulins à blé, des moulins à huile, des fabriques de soie et autres usines ; le trop-plein arrose des prairies qui bordent ce canal jusqu’à la ville. Auprès de Ners, est une autre digue et un autre canal qui font également marcher plusieurs moulins et arrosent toute la plaine de Boucoiran, etc. Quelques personnes assez fortunées font construire des conduites pour l’usage de leurs maisons, et pour arroser leurs jardins ; mais ces travaux ressemblent à ceux qu’on rencontre dans d’autres pays et dont les voyageurs ont parlé.
Je pourrais citer des écluses faites à travers des rivières, des canaux creusés à grands frais dans les environs des villes, pour faire aller des moulins ou d’autres usines, dont l’eau, lorsqu’ils sont pleins, s’écoule par des saignées ou des rigoles, et pénètre les terres qui les bordent. Ainsi, à 1 lieue d’Alais, une digue traverse le Gardon, arrête et dirige ses eaux dans un canal de 3 à 4 mètres de largeur et d’un à 2 de profondeur, sur lequel sont établis 3 moulins à blé, des moulins à huile, des fabriques de soie et autres usines ; le trop-plein arrose des prairies qui bordent ce canal jusqu’à la ville. Auprès de Ners, est une autre digue et un autre canal qui font également marcher plusieurs moulins et arrosent toute la plaine de Boucoiran, etc. Quelques personnes assez fortunées font construire des conduites pour l’usage de leurs maisons, et pour arroser leurs jardins ; mais ces travaux ressemblent à ceux qu’on rencontre dans d’autres pays et dont les voyageurs ont parlé.