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lais et des temples qu’embellissaient l’or et les pierreries<ref>Lucian. ''Imagines'', p. 12, Clem. Alexandrin. ''Pœdagogus'', lib. {{rom-maj|iii|3}}, cap. 2.</ref>, et que décoraient les meubles les plus riches et les plus précieux<ref>''Voyez'' les pl. 89 et 92 des tombeaux des rois, ''A.'', vol. {{rom-maj|ii|2}}.</ref>. Cette plaine immense était jadis tellement cultivée, que les plus religieux observateurs du culte des morts ne pouvaient même en rien réserver pour les sépultures<ref>La loi égyptienne, qui nous a été transmise par Platon, et énoncée en ces termes {{lang|grc|Θήϰας δ’ εἶναι, τἅν χωρίων ὁπόσα μὲν ἐργάσιμα μηδαμοῦ, μητέ τι μέγα μητέ τι σμιϰρὸν μνῆμα}} ({{lang|la|Plato, ''de Legibus'', lib.}} {{rom-maj|xii|12}}).</ref>. Sa terre féconde produisait d’abondantes moissons, et nourrissait de nombreux troupeaux. Là s’échangeait contre les productions d’une fertile contrée, tout ce que l’Asie, l’Afrique, l’Inde et l’Arabie offrent de riches tissus et de parfums précieux<ref>Tacit. ''Annal''. lib. {{rom-maj|ii|2}}.</ref>. Là s’entassaient levés sur les peuples conquis, et les offrandes faites dans les temples des dieux. Mais quel serait l’étonnement de ces nombreux Thébains dont la dépouille mortelle existe encore toute entière dans ces grottes profondes, si, tout-à-coup, secouant les linceuls qui les enveloppent de toute parts, ils sortaient de leurs tombeaux, et jetaient les yeux sur une terre qu’ils avait embellie de tant de monumens, dont les restes attestent encore la puissance du génie qui les éleva ! Quel spectacle de dévastation et de solitude frapperait leurs regards ! Aux lieux où circulait jadis une foule active et nombreuses, ils ne verraient plus épars çà et là que quelques hommes indolens et abrutis par le despotisme, errant sur l’emplacement d’une illustre cité. Là où existaient des habitations somp-
lais et des temples qu’embellissaient l’or et les pierreries<ref>Lucian. ''Imagines'', p. 12, Clem.
Alexandrin. ''Pœdagogus'', lib. {{rom-maj|iii|3}},
cap. 2.</ref>,
et que décoraient les meubles les plus riches et les plus
précieux<ref>''Voyez'' les pl. 89 et 92 des tombeaux
des rois, ''A.'', vol. {{rom-maj|ii|2}}.</ref>. Cette plaine immense était jadis tellement
cultivée, que les plus religieux observateurs du culte des
morts ne pouvaient même en rien réserver pour les sépultures<ref>La loi égyptienne, qui nous a
été transmise par Platon, et énoncée
en ces termes {{grec}} (Plato, ''de Legibus'', lib. {{rom-maj|xii|12}}).</ref>. Sa terre féconde produisait d’abondantes
moissons, et nourrissait de nombreux troupeaux. Là
s’échangeait contre les productions d’une fertile contrée,
tout ce que l’Asie, l’Afrique, l’Inde et l’Arabie offrent
de riches tissus et de parfums précieux<ref>Tacit. ''Annal''. lib. {{rom-maj|ii|2}}.</ref>. Là s’entassaient
levés sur les peuples conquis, et les offrandes faites dans
les temples des dieux. Mais quel serait l’étonnement de
ces nombreux Thébains dont la dépouille mortelle existe
encore toute entière dans ces grottes profondes, si, tout-à-coup,
secouant les linceuls qui les enveloppent de
toute parts, ils sortaient de leurs tombeaux, et jetaient
les yeux sur une terre qu’ils avait embellie de tant de
monumens, dont les restes attestent encore la puissance
du génie qui les éleva ! Quel spectacle de dévastation et
de solitude frapperait leurs regards ! Aux lieux où circulait
jadis une foule active et nombreuses, ils ne verraient
plus épars çà et là que quelques hommes indolens
et abrutis par le despotisme, errant sur l’emplacement
d’une illustre cité. Là où existaient des habitations somp-