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ment fixait dix copecks <ref>Deux 1/2 copecks 1 sou.</ref> par jour à chaque détenu, mais l’administration en dépensait moins. À midi, on m’apportait quelque chose d’extrêmement liquide qui devait être du chtchi <ref>Soupe aigre à la choucroute.</ref>. Une livre et demie de pain de seigle
ment fixait dix copecks <ref>Deux 1/2 copecks = 1 sou.</ref> par jour à chaque détenu, mais l’administration en dépensait moins. À midi, on m’apportait quelque chose d’extrêmement liquide qui devait être du chtchi <ref>Soupe aigre à la choucroute.</ref>. Une livre et demie de pain de seigle tout à fait noir et rempli de grains de sable ; une petite écuelle de gruau bouilli de sarrasin tout rempli de déjections de souris, voilà de quoi se composait mon menu. Je ne touchais que rarement à cette pitance et me contentais du pain seul.
Plus tard les dix copecks me furent {{corr|journellemen|journellement}} donnés en main, et j’eus la
tout à fait noir et rempli de grains de sable ; une petite écuelle de gruau bouilli de
sarrasin tout rempli de déjections de souris, voilà de quoi se composait mon menu.
Je ne touchais que rarement à cette pitance et me contentais du pain seul.
Plus tard les dix copecks me furent journellement donnée en main, et j’eus la
permission de les dépenser à ma guise en envoyant le staroj m’acheter quelque
permission de les dépenser à ma guise en envoyant le staroj m’acheter quelque
chose en dehors de la prison.
chose au dehors de la prison.


Le directeur pourtant donnait de jour en jour plus d’ouvrage à mon cerveau. Il oubliait parfois de nous faire distribuer notre pension alimentaire et nous restions des journées entières à jeun. Quelquefois la porte de ma cellule s’ouvrait avec fracas pendant la nuit et mon geôlier (je parle toujours du directeur) me réprimandait grossièrement pour avoir trop abaissé la flamme de la lampe. Tous les jours il découvrait avec horreur que l’air de ma cellule était mauvais et faisait ouvrir la fenêtre qu’on laissait ainsi pendant des heures malgré le froid d’hiver rigoureux qui sévissait dehors.
Le directeur pourtant donnait de jour en jour plus d’ouvrage à mon cerveau.
Il oubliait parfois de nous faire distribuer notre pension alimentaire et nous restions
des journées entières à jeun. Quelquefois la porte de ma cellule s’ouvrait avec
fracas pendant la nuit et mon geôlier (je parle toujours du directeur) me
réprimandait grossièrement pour avoir trop abaissé la flamme de la lampe. Tous les
jours il découvrait avec horreur que l’air de ma cellule était mauvais et faisait
ouvrir la fenêtre qu’on laissait ainsi pendant des heures malgré le froid d’hiver
rigoureux qui sévissait dehors.