« Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/126 » : différence entre les versions

Veverve (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{corrBandeau}}
{{nr||LES TRAVAUX ET LES JOURS|119}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<br />
<nowiki />


Prie le Jupiter des sombres lieux, la chaste Cérès, de faire croître et mûrir ces fruits divins, présent d'une déesse : invoque-les en commençant ton labour, au moment où tu mets la main à la charrue, où tu touches tes bœufs de l'aiguillon, quand déjà le timon s'ébranle entraîné par les courroies du joug. Que derrière toi marche un jeune serviteur avec un hoyau, pour recouvrir la semence et tromper l'avidité des oiseaux. L'ordre est profitable aux mortels, autant que le désordre leur est nuisible. Ainsi, pourvu que le dieu de l'Olympe accorde à tes travaux une suite heureuse, tes abondants épis se courberont vers la terre, et il te faudra chasser les araignées de tes greniers et de tes boisseaux ; ainsi, je l'espère, tu pourras puiser joyeusement dans de riches provisions, et, sans crainte de manquer, attendre le retour du printemps à la brillante lumière, ne portant point sur d'autres un œil envieux, envié toi-même et sollicité d'autrui.
Prie le Jupiter des sombres lieux, la chaste Cérès, de faire croître et mûrir ces fruits divins, présent d’une déesse : invoque-les en commençant ton labour, au moment où tu mets la main à la charrue, où tu touches tes bœufs de l’aiguillon, quand déjà le timon s’ébranle entraîné par les courroies du joug. Que derrière toi marche un jeune serviteur avec un hoyau, pour recouvrir la semence et tromper l’avidité des oiseaux. L’ordre est profitable aux mortels, autant que le désordre leur est nuisible. Ainsi, pourvu que le dieu de l’Olympe accorde à tes travaux une suite heureuse, tes abondants épis se courberont vers la terre, et il te faudra chasser les araignées de tes greniers et de tes boisseaux ; ainsi, je l’espère, tu pourras puiser joyeusement dans de riches provisions, et, sans crainte de manquer, attendre le retour du printemps à la brillante lumière, ne portant point sur d’autres un œil envieux, envié toi-même et sollicité d’autrui.


Que si tu ne te presses pas de labourer et de semer avant le solstice d'hiver, tu moissonneras à l'aise, assis dans ton champ, ne saisissant autour de toi que de minces javelles, formant irrégulièrement quelques gerbes ; tout poudreux et peu content, tu t'en reviendras portant ta récolte dans une corbeille : à peine te regardera-t-on.
Que si tu ne te presses pas de labourer et de semer avant le solstice d’hiver, tu moissonneras à l’aise, assis dans ton champ, ne saisissant autour de toi que de minces javelles, formant irrégulièrement quelques gerbes ; tout poudreux et peu content, tu t’en reviendras portant ta récolte dans une corbeille : à peine te regardera-t-on.


Les desseins de Jupiter varient, et il est difficile à l'homme de les pénétrer. As-tu labouré tard ? ce n'est pas toujours un mal sans remède. Lorsque le coucou commence à se faire entendre dans le feuillage du chêne, et que son cri réjouit par toute la terre le cœur des mortels, si, trois jours de suite, sans relâche, Jupiter fait tomber la pluie, que l'eau ne s'élève point au-dessus du sabot du bœuf, et ne demeure point {{tiret|au|-dessous}}
Les desseins de Jupiter varient, et il est difficile à l’homme de les pénétrer. As-tu labouré tard ? ce n’est pas toujours un mal sans remède. Lorsque le coucou commence à se faire entendre dans le feuillage du chêne, et que son cri réjouit par toute la terre le cœur des mortels, si, trois jours de suite, sans relâche, Jupiter fait tomber la pluie, que l’eau ne s’élève point au-dessus du sabot du bœuf{{corr|.|,}} et ne demeure point {{tiret|au|-dessous}}